samedi 31 juillet 2010

Nous sommes libres!

Le Conseil Constitutionnel a donc jugé que le régime ordinaire de la garde à vue ne respectait pas les droits et libertés des citoyens.

Notamment mis en cause : le régime des interrogatoires, la non présence de l'avocat, les règles d'accès au dossier et le droit des suspects.

L'article de Wiki sur le sujet est une fois encore très instructif et renvoie au site officiel LégiFrance qui expose les différents articles du code de procédure pénale qui traitent de la garde à vue.

Il apparaît que les dernières dispositions législatives relatives à la garde à vue et visées par le Conseil constitutionnel ont été votées par le Parlement le 9 mars 2004 et connues sous le nom de "loi Perben".

Loi votée donc pendant le dernier mandat de Jacques Chirac qui est désormais membre du Conseil Constitutionnel et vient de se prononcer en faveur de l'abrogation de ces lois... Étonnant non?

C'est un collectif d'avocats qui avait déposé une requête auprès du Conseil Constitutionnel qui vient d'aboutir à la décision que l'on connaît. A propos, l'opposition qui en avait le droit et les moyens s'est-elle manifestée depuis 6 ans en sollicitant l'avis du Conseil Constitutionnel? Étonnant non?

Quoiqu'il en soit nous apprenons que la République vote et fait appliquer des lois inconstitutionnelles pendant 6 ans (si ça se trouve il y en a d'autres encore)  qui plus est contraires aux normes judiciaires européennes telles que prescrites par 2 fois par la Cour Européenne de Justice dont la France reconnaît bien évidemment l'autorité.

Cerise sur le gâteau, ces lois vont encore être appliquées pendant près d'un an puisque le Gouvernement a jusqu'au 1 juillet 2011 pour remplacer les articles de loi litigieux par d'autres plus respectueux des droits de l'homme.

Un très intéressant article de Rue 89 prédisait il y a un an que la France était en délicatesse avec la Convention européenne des Droits de l'homme avec son système de Garde à vue notamment en référence à l'article 6 de ladite Convention. 

Et l'on répète à l'envie que nous sommes en démocratie, que tel ou tel comportement politique est antidémocratique, que tel discours ou expression d'idée est antidémocratique quand tel autre l'est...

Nous n'avons de cesse de croire que la démocratie serait telle parce que les élections y sont libres et la liberté d'expression à peu près respectée. C'est ce que l'on appelle la démocratie formelle. Une fois les élections passées, les élus font ce qu'ils veulent et le peuple n'a plus aucun contrôle sur quoi que ce soit.

On peut plutôt "définir" la démocratie par la distance qu'elle entretient avec un État policier. Il y a des variations mais la France a une très longue histoire de régimes répressifs avec une prégnance policière particulièrement prononcée.

On peut penser à une certaine facilité avec laquelle l'État Français s'est imposé entre 1940 et 1944 par exemple. Comme l'on peut légitimement craindre tout porteur de képi et autre uniforme : ils feront toujours ce qu'on leur dira de faire. Policiers ou magistrats.

J'ai lu récemment que de tous les peuples européens ce sont les Français qui ont le plus peur de leur police. Comme disait Coluche : "N'ayez pas peur Madame, nous ne sommes pas de la police".

Etonnant non?

We're free!


About each culture/civilisation has been pretending to be better than all others for the last 10.000 years at least… Many in America think their culture is better than all others whereas they fail to see it's just different.

Many Americans select "freedom" as the only criterion that is supposed to make their culture "better" than any other one. The freedom they refer to is called “formal” freedom and it’s used to conceal many other forms of alienation. They may say they’re satisfied with this form of freedom simply because they’re the products of a given set of values. 


Billions of people around the earth are the products of other sets of values which they think are "better" and "superior" to the values of their neighbours.

Little circles think they’re better than little squares like little red dots believe they're better than small green points… 
 

vendredi 30 juillet 2010

Noms et destins

Je reviens sur cette question onomastique.

Il y a d'abord cette interrogation sur la façon dont les femmes mariées perçoivent ce changement de nom/identité qui toujours in fine les lie au père ou au mari. Et même, d'une certaine façon, tient leurs propres enfants à distance symbolique puisque lesdits enfants ne portent pas dans leur nom une quelconque empreinte de leur mère.

Comme si les mères ne pouvaient être que des vecteurs, mères porteuses, en manque de nom singulier qui les désignerait elles. Mères et femmes mariées (ou pas finalement) dont le temps ne garde aucune trace, elles sont comme des fumées qui se dissipent, s'évaporent de générations en générations...

Mais bon, d'accord, cela ne me regarde pas, peut-être est-ce une interrogation typiquement masculine?

Mais on peut malgré tout étendre cette interrogation sur un mode universel:  Puis-je accepter que mon nom soit décidé par autrui si l'on songe qu'il est à ce point déterminant dans la constitution de mon identité? Il est vrai que celle-ci est la résultante de tant de prédéterminations...

Parlant de détermination par le nom... Pourquoi une photo d'Anny Duperey pour illustrer ce billet?

Parce que cette dernière ayant perdu ses parents à l'âge de 8 ans je crois a fait un travail (personnel ou accompagné, je ne sais) au cours duquel elle avait découvert un sens à son nom: Anny du père est. Venant d'une petite fille à laquelle avait manqué le regard désirant/structurant du père, est-ce donc insignifiant?

J'ai eu un proprio (caricature de proprio, grigou et gagne petit qui, pendant 13 ans, m'a envoyé ses reçus de location affranchis au tarif lent. Économie: 1F 20/an!) qui s'appelait M. Chambres.

Dans l'affaire Bettencourt, nombreux sont ceux qui ont découvert une méta signification au  nom du proc. Courroye.

Qui n'a pas fait au moins une fois et sans doute plusieurs fois ce genre de rapprochement, comme s'il existait une prédestination entre un nom et celui/celle qui en était porteur?

Bien sûr qu'il peut y avoir un lien entre un nom et son temporaire propriétaire. Des milliers, allez, des centaines d'articles dans la littérature psychanalytique en ont certainement traité.

Ai-je déjà signalé ce titre de Schopenhauer?


jeudi 29 juillet 2010

A chacun son trophée













C'était au plus fort de la période bling bling, le chef de la bande qui dirige la France avait choisi de paraître à Eurodisney pour faire connaître au bon peuple son heureuse "fortune".
On atteignait là des profondeurs inimaginables dans la vulgarité. Le chef de l'État s'exposait dans une fête foraine, le Tchernobyl culturel dont avait parlé Ariane Mouchkine à l'ouverture du parc. Cela ne faisait que confirmer la pointure intellectuelle du gnome des Carpates ainsi que son inféodation aux US (tant qu'à faire il pouvait choisir Le parc Astérix...)
Quand j'ai appris ça je n'ai pu manquer de me marrer (jaune, très jaune) connaissant le passé de la dame. A quel âge a-t-elle commencé à jouer avec les garçons? Sans être abonné à Gala, Voici etc. on apprit que Mick Jagger, Eric Clapton ou, dernièrement, Raphaël Enthoven avait partagé la couche de la farouche donzelle. A propos de Enthoven, elle vivait avec son père (oui, elle fait aussi dans le transgénérationnel) puis est passée à l'autre qu'elle a piqué à la fille de BHL, Justine Lévy. On sait s'amuser à Saint Germain des Près...
Et puis il y a tout ce qu'on ignore...
Certaines font ça pour de l'argent; ce n'est pas son problème : elle est bordée de ce côté grâce à son immense talent de chanteuse.
Non, ce genre de filles n'est intéressé que par une chose : l'excellence dans un genre. Artiste, cf. Jagger et consorts, Intellectuels, Enthoven ou Pouvoir : Le nabot à talonnettes. Des trophées en leurs genres.
Elles sont à ce point obnubilées par leur fantasme (recherche du père parfait?) qu'elles prennent chaque fois, véritablement et sincèrement dirait-on, leurs multiples relations pour de belles histoires amoureuses qui engagent le plus intime de leur sensibilité (désolé, c'est venu tout seul…).
Carlita aime Nico d'un amour tendre et sans partage.
Ils se sont rencontrés chez Séguéla. J'imagine que si Sarko n'avait été que secrétaire d'État à la santé ou même Premier Ministre, d'une part il n'aurait pas été invité et si même il l'avait été, il se serait attiré de la part de la blanche pucelle la même réponse que Woody Allen dans "Play it again Sam" quand il tente sa chance avec une bombe sexuelle : "Dégage cloporte"!
Mais bon, comme il est l'incarnation même du Pouvoir, she fell in love with him at first sight!
Bon, a priori l'homme est à l'Élysée jusque en 2017 donc, sauf surprise, elle sera la première dame de France jusque là. Mais après, quand il sera retourné aux affaires, restera-t-elle sa tendre épouse pour le meilleur et pour le pire ou ouvrira-t-elle les yeux? Comme l'ont fait les deux premières épouses du caïd de Neuilly?
Mais il s'en fout le Sarko, lui aussi sera parti ailleurs, ayant montré qu'il pouvait tomber un trophée. A oui certes, la vertu des temps ancien n'est plus... Mais au fond, quoi de neuf sous le soleil?
Quand à Carla, c'est le genre de fille qu'on appelait les grandes horizontales durant le Second Empire... de là à parler de putes, c'est peut-être un peu vulgaire mais on n'en est pas loin tout de même... Pas le même niveau social mais la même démarche : Obtenir de l'argent ou un substitut qu'on appellera la comédie des sentiments.

mercredi 28 juillet 2010

Généalogie et philatélie













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La réalité de l'amnésie n'a rien d'anecdotique; ce n'est en rien un incident, une perturbation assez relative de l'être. L'absence ou la disparition de la mémoire ne condamne pas seulement à l'impossibilité de jouer avec ses souvenirs, de les rappeler à volonté.

Les enfants « s'amusent» à cette interrogation qui ne les concerne pas : "Qui suis-je?", "D'où viens-je ?" qui est bien le propre de l'amnésique.

C'est le rapport au temps qui là encore est identitaire. L'enjeu est quasi métaphysique : l'être ne se perçoit comme tel, comme sujet conscient, qu'avec la perception, la réminiscence de son passé, de son origine liée à la projection qu'il peut faire de lui-même dans le futur. La durée, véritable espace temporel, c'est cela qui relie le passé au futur en passant par le présent.

Mais qu'est-ce que le présent? Un point mobile entre passé et futur certes. C'est par une large connaissance du passé que s'établit, s'élargit la conscience du présent. On vit son présent d'autant plus pleinement et assuré qu'on est sûr de son passé, qu'on en sait, qu'on en pressent la solidité, comme une assise sur laquelle s'arc-bouter. Vivre au présent c'est avoir assez confiance en la consistance du passé et l'assurance du futur. La corde tendue entre deux infinis.

Si la connaissance du passé vient à manquer, la conscience même de son existence passée, l'être n'a plus rien sur quoi s'appuyer. Il perd l'équilibre et le présent n'est plus que ce point au bord de l'infini du passé où il se trouve au risque permanent de chuter dans l'abîme du non-être, de l'inexistant, comme la lumière s'engloutit dans les trous noirs de l'espace. Perdre la mémoire c'est bien la faille par où surgit la folie (Schopenhauer) qui permet la survie.


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Serait-ce une prémonition de la feuille, qui, à l'automne, avant de tomber, veut identifier la brindille, le rameau, la branche et le tronc enfin dont elle est issue? Comme pour préserver symboliquement la lignée dont elle est à ce jour le dernier rejeton et que le maintien de cette lignée l'inscrit dans une forme d'éternité qui la préservera d'une absolue disparition.

N'est-ce pas l'intuition de cette possible castration symbolique qui pousse certains à chercher une espèce d'antidote préventive (ou réparatrice) sous la forme de la recherche généalogique? Comme pour obvier une menace latente ou réparer une secrète blessure? Mais que dévoile cette démarche si ce n'est la recherche du père, la symbolique de l'arbre généalogique étant assez explicite! 

Dans l'histoire familiale de celui ou celle qui s’adonne à la recherche généalogique, cela témoignerait de la perception d'un manque à combler, du besoin de retrouver sa place dans la succession des ancêtres, succession que le père ou la mère ne sont pas à même d'assurer, qu'ils ont interrompue même. La généalogie n'est pas transmission mais établissement d'un cadre, d'une structure historique virtuelle qui ne dément nullement mais confirme bien, au contraire, que l’absent n'a pas assuré son rôle de transmetteur.

De quoi s'agit-il finalement si ce n'est de reconstituer un système préétabli, d'en identifier les composants et les liaisons? Élaboration purement virtuelle qui consiste en tout et pour tout à :

1° Collecter des données minimales - noms et surtout dates - qui viendront prendre place dans une structure identique pour chacun mais que l'on se donne l'illusion de singulariser par des données particulières.

2° A mettre en relation des noms de gens qui se sont toujours ignorés, dont l'existence les uns des autres leur était inconnue et qui n'a aucune signification si ce n'est de faire apparaître des lignes de structuration d'un ensemble, d'une construction tout artificielle.

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La prétention à savoir d'où l'on vient est tout aussi vaine puisque la plupart des recherches s'épuisent au XVIII ou très rarement au XVII avec un nom, peut-être deux. Et alors? Paradoxalement - et c'est l'impasse même de la généalogie - plus haut on remonte, moins en sait alors que l'objet même de la recherche est d'en savoir plus sur ses origines; Plus on trouve moins on sait... Sait-on plus d'où l'on vient après avoir remonté deux siècles, durée ridiculement courte au regard de ce qui a précédé? Arrivé au XVII siècle le généalogiste est dans la même situation qu'au jour où il a entamé ses recherches : il est face au vide, à l'inconnu.

Ce qui intéresse les généalogistes, ce après quoi ils sont en quête, ce sont des noms et des dates. Peu leur chaut en fait ce qu'ils pourraient apprendre de la personne dont ils cherchent les coordonnées. De toute façon ils n'en peuvent jamais rien connaître et ce n'est pas cela qui les motive ni les intéresse. Mais bien de mettre un nom et une date sur une petite case du système. Bien loin de vouloir retrouver ne serait-ce que l'ombre d'une réalité, de ce qui fut, ce qui constitue le foncier, ce n'est que la représentation graphique qui importe. Le modèle, la grille complétée. Comme ceux qui s'intéressent aux cartes géographiques ou consultent les horaires des trains sans jamais voyager. Ce ne sont jamais des souvenirs (et pour cause) qui sont rassemblés. Il n'y a dans ce genre d'entreprise nul travail de mémoire mais bel et bien simple compilation de données qui ne sont que des mots et des chiffres en guise de noms et de date.

En fait de recherche de racines introuvables, il ne s'agit que de se donner l'illusion de remonter le temps comme le saumon remonte à la source. Mais si lui y parvient - pour mourir justement - ce n'est pas le cas des généalogistes dont toute l'obsession n'est pas culturelle (les pseudo racines) mais bien existentielle : se localiser dans cette cartographie temporelle. Aussi vaine que s'il s'agissait de dresser la généalogie d'un chat ou d'un chien domestique. Au fond c'est une trame de tissu avec ses croisements et entrecroisements de fibres que veulent mettre au jour les généalogistes. 

Connexions et extensions d'un maillage théoriquement extensible à l'infini. Création d'un ensemble factice, constitution d'une entité qui n'a jamais été et dont le principe est au fond parfaitement creux : les noms, les dates pourraient être radicalement autres et différents, cela n'aurait aucune importance puisque l'essentiel est de combler un vide. 

Même démarche qui anime les philatélistes et collectionneurs de tout poil. Comme en architecture, on a affaire à une élévation, c'est-à-dire sans la moindre profondeur et pas plus épaisse qu'une feuille de papier, qu'un tableau généalogique précisément.

De même que le philatéliste ne s'intéresse guère à l'image qui est représentée sur la vignette, le généalogiste ne s'intéresse pas au contenu des données qu'il recueille. L'une et l'autre activité signalent les structures obsessionnelles qui s'expriment -entre autres- par la collectionnite : la systématisation, la tentation de maîtrise du réel au travers du plaisir que doit fournir la satisfaction de l'empilement de données vides de sens. La motivation première -prétendue simple curiosité vis-à-vis des ancêtres- cède rapidement le pas à une dynamique qui s'auto alimente : l'accumulation pour la jouissance de l'illusion globalisante.



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Ne se livre à la recherche généalogique que celui qui est à la recherche de quelque chose, d'un manque à combler, d'une lacune à masquer. Derrière la pseudo quête historique n'est-ce pas une famille virtuelle idéale qu'il s'agit de reconstituer pour compenser l'insuffisance d'une famille réelle ou le mal à être que l'on y ressent? Une famille de remplacement en quelque sorte, mais morte, inerte, réifiée et qu'on peut donc contempler comme un bel objet inoffensif. 

Puisque c'est de famille dont il est question ne s'agit-il pas tout bonnement d'une mesure de réassurance face au Temps? S'inscrire dans un ensemble dont la «richesse» garantira la «solidité», le verrouillage, le contrôle qui donnera l'illusion d'avoir sa place dans un déroulement dont on est la pointe, l'aboutissement chronologique. Un ensemble qui, d'une certaine façon, justifiera jusqu'à mon existence. Derrière la traque de chaque nom, chaque date ne cherche-t-on pas comme la garantie d'une continuité sans faille, une permanence qui viserait à restaurer une unité perdue?

Et ce prétendu travail de mémoire qui n'en est pas un n'est-il pas aussi l'image de l'impasse que représente la recherche généalogique, activité stérile dont le résultat se perd dans les sables tout en donnant et garantissant l'illusion d'avoir œuvré à sa propre consolidation. Et c'est bien ça d'ailleurs : il y a consolidation d'un état du réel et non modification - c'en est même l'antithèse - de son rapport au réel, au temps et aux autres. C'est du bétonnage contrairement au vrai travail de mémoire, l'introspection qui ne vise pas à accumuler et collationner des données mais bien au contraire à les exhumer, à les ranimer afin de leur faire jouer un rôle déstabilisateur dans ma perception/relation au monde.

La généalogie est une absurde nomenclature pleine de signifiants inconnus de celui qui s'y adonne mais qui dévoilent surtout la véritable nature de l'obsessionnel. Ce lui est l'occasion de faire fonctionner à l'infini une mécanique fondée sur le rythme binaire qui reproduit son rapport au réel. 

Cette jouissance du mécanisme que rien ne vient jamais entraver (2, 4, 8, 16, 32 etc.) la généalogie lui permet de l'étendre dans le temps, lui donnant ainsi l'illusion de maîtriser tant le présent que le passé d'où il est issu. Réassurance métaphysique en quelque sorte, son tableau lui certifiant la validité de son mode de pensée.


(Dernière illustration : Le Chêne de Gustave Courbet)

mardi 27 juillet 2010

Plus juive que juive


J’en ai rencontré deux il y a quelques années et j’étais bien éloigné alors de comprendre à quelle étrange configuration psychologique j’avais affaire.

C’est un mécanisme inattendu qui est ici à l’œuvre et qui voit une goï prendre fait et cause pour la défense et l’identité juives de façon cent fois plus virulente que ne le fait la majorité des juifs eux-mêmes, hormis les extrémistes religieux et autres fondamentalistes sionistes auxquels elle s’apparente en la circonstance. 

Il y a identification du sujet à la figure même de ce qui se présente comme l’incarnation idéale (idéale, au sens premier du terme c'est à dire platonicien) du conflit moral éternel du bien contre le mal, de la victime contre le bourreau : le courageux petit peuple juif contre toutes les forces du mal que représentent… les Autres, ceux qui ne font pas partie du peuple élu et qui désirent la disparition, l’extermination, du Bien et de la Vertu.

C’est une focalisation, choisie comme déversoir du trop plein de ce conflit interne que la goï ne peut gérer autrement qu’en l’extériorisant et en le disséminant sur tout ce qui constitue son environnement. Il faut bien que soit désigné un coupable, un responsable, que soit identifié le Mal contre lequel se défend courageusement le Bien (moi, la paranoïaque)

Y a t-il schéma plus propice à la projection paranoïaque que celui-ci où les rôles sont parfaitement distribués et identifiables sans la moindre réserve possible pour celui dont le fondement de l’univers mental est organisé autour d’une dichotomie organique: Le tout ou rien, le noir et le blanc, le Bien et le Mal. Le paranoïaque ultime fonctionne sur le mode binaire on le sait, aucune nuance, aucune subtilité possibles qui ne ramènent in fine à une appréhension monochrome de son univers et de son rapport aux autres. 

On a depuis longtemps observé que c’est la haine de soi  qui favorise l’émergence d’une structure paranoïaque. Il y a déplacement de ce qui ne peut pas se dire, se percevoir, se comprendre de soi, (se verbaliser encore moins) sur une surface de projection qui permet de mettre au jour incognito un insoluble conflit personnel qui se pare alors des beaux atours de la défense morale du Bien et du Bon alors qu’il ne s’agit en dernier ressort que de l’expression d’un soulagement personnel.

On peut aller jusqu’à suggérer que ce choix d’une configuration qui voit s’opposer idéalement le Bien et le Mal pour se situer dans ce conflit moral n’est autre qu’une formation réactionnelle d’un sujet qui n’est que trop conscient que s’il s’avisait de faire un travail personnel sur sa moralité il ne supporterait pas la noirceur qui se révélerait. 

Alors quoi de plus “naturel” que de fuir ce face à face et de se réfugier dans une structure préexistante où il est à l’abri de tout questionnement personnel, s’étant placé dans l’ombre projetée par des concepts universaux (le Bien, le Mal) où il est très facile et absolument sans danger de choisir son camp (devinez lequel…) avec pour bénéfice essentiel (au sens premier du terme encore) de ne faire qu’un avec la représentation la plus valorisante qui soit: le Bien et la Vertu.
 
Évidemment, ces processus ne font illusion qu’un temps à celui/celle qu'instrumentalise le paranoïaque car tout un chacun à terme ne saurait être dupe et même s’il ne sait analyser ce qui se joue, il a bien conscience qu’il est joué, qu’il est figurant d’une pièce où un rôle (celui du méchant bien sûr, de l’immoral) lui a été attribué depuis toujours et qu’il lui est assigné, demandé de respecter cette attribution, qu’il le veuille ou non, qu’il l’accepte ou pas. Et en général évidemment on ne l’accepte pas…

Et le conflit personnel que le sujet croyait éluder et sublimer en se déplaçant dans un registre qui le dépasse, celui des universaux, ne manque pas de resurgir quand ses interlocuteurs se révèlent ne pas acquiescer à cette élaboration dans laquelle ils se voient imposer une identité et des attributs qu’ils ne se reconnaissent nullement (ne serait-ce que parce que nul n’a autorité ni légitimité pour décider de l’identité et des attributs d’autrui). 

Il va de soi que cette naturelle protestation de l’Autre, son refus d’être instrumentalisé par le paranoïaque, se voient ipso facto accusés et condamnés au nom de l’anti-sémitisme, du racisme et de l’immoralité en règle absolue, quelle qu’en soit la figure qui apparaîtra la plus pertinente aux besoins sécuritaires du paranoïaque. 

Car c’est de cela dont il s’agit en dernier ressort: Un besoin de réassurance existentiel, un besoin d’Amour qui se métamorphose en haine par dépit de n’être pas reconnu et satisfait.

(Double féminin, Raffaele Bueno)

lundi 26 juillet 2010

Femme mariée = problème (onomastique)

Bon, cela ne me concerne pas vraiment étant du sexe que les femmes n'ont pas et n'ayant pas exactement l'intention de me marier.

Il n'empêche, il y a bien longtemps que je me suis interrogé sur ce que pouvait bien signifier pour les femmes qui se marient le fait de perdre volontairement leur nom au profit de celui de leur mari.

Je sais bien qu'il leur est loisible de conserver leur nom de jeune fille en l'accolant à celui de l'époux mais combien le font et tout de même, y a t-il signe identitaire plus fort socialement que le nom que l'on a porté depuis sa venue au monde?

Et même, le nom, ce mot qui désigne toute chose en leur donnant une existence, le nom est bien ce à quoi je m'identifie et qui m'identifie à mes propres yeux.

Ces femmes qui acceptent donc de se déprendre de leur nom originel ne manifestent-elles pas que ce nom n'était que provisoire, en attente de celui qui leur donnerait leur véritable identité? Comme si, dès leur plus jeune âge, elles pressentaient que la réalisation de leur identité se ferait par le biais du mariage et du rejet d'un nom qui n'aura été qu'un signe à l'usage duquel elles auront bien dû se faire presque contre nature.

Ce quasi nom d'emprunt qu'elles auront porté pendant une vingtaine d'années, leave a little, take a few, on pourrait croire que le mariage les en débarrasse comme d'une peau dont le serpent se défait pour ressusciter.

Sans doute y a t-il tout un processus culturel à l'œuvre dont l'aboutissement est de préparer les filles à l'assujettissement au prince charmant grâce auquel elle réaliseront leur féminité/maternité.

Processus culturel à l'œuvre également chez les garçons mais en sens inverse: Ils savent, et c'est rassurant, qu'ils ne perdront jamais leurs noms eux, et que leurs noms ne dépendront jamais de quelque circonstance extérieure que ce soit. Et certainement pas du mariage. (Il ne manquerait plus que ça!). Leur identité ne sera jamais altérée pour ce qui est de leur nom. Moi je suis moi et ne serai jamais quelqu'un d'autre que moi!

Nous n'en sommes pas à la burka/niqab, mais il me paraît que cette disposition sociale qui semble être quasi universelle, marque d'une façon doucement subliminale une autre forme d'aliénation (*) de la femme. Du nom du père elle passe au nom du mari. Comment ne pas voir là une sujétion qui passe de génération en génération avec dilution irrémédiable du lien avec la mère originelle, Gaïa la génitrice archaïque?

Mais qu'en sais-je après tout? Je suis mâle et  resterai toujours hors les liens sacrés du mariage...

(*) Aliénation: ce qui est étranger à soi-même. La messe est dite n'est-ce pas?

samedi 24 juillet 2010

Le Figaro n'est plus dans le Figaro!


Pour en finir avec toutes ces rumeurs et ces calomnies mensongères et diffamatoires propagées par une certaine presse aux méthodes fascistes (dont le but ultime n'est autre que de salir l'honneur d'un intègre Ministre de la République), j'ai voulu en avoir le cœur net en m'informant auprès d'un journal libre et indépendant.

Je suis donc allé lire sur le site du Figaro ce qu'il en était vraiment de la prétendue affaire E. Woerth.

Quelle n'est pas ma stupéfaction de lire les commentaires des lecteurs sur tous les articles, car ils sont nombreux, relatifs aux démêlés du Ministre du travail et de ses relations professionnelles.

Dernière en date des révélations: M. de Maistre, gestionnaire du patrimoine de Madame Bettencourt aurait un compte en Suisse. Fraude fiscale de la part de l'ancien employeur de l'épouse du Ministre du budget? Et c'est le Figaro qui relaie cette calomnie

Le Figaro dont le propriétaire n'est autre que S. Dassault et le Directeur de rédaction E. Mougeotte?

Bon, allons voir ce qu'il en est des confirmations par la Cour de Cassation des relaxes dont a bénéficié Charles Pasqua aujourd'hui même. Stupeur! Les lecteurs une fois encore se déchaînent! Jusqu'à oser l'impensable: la mise en cause de l'indépendance et de la sérénité de la justice de notre pays!

Mais je suis où là? Le site du Figaro a-t-il été piraté par le PS et autres crypto -marxistes?

Dernière tentative, un article sur un déplacement politique de Monsieur le Président de la République. 

Et derechef, les lecteurs de se défouler sans retenue et de tomber à bras raccourcis sur les quelques rares qui tentent une plaidoirie pro Sarko.

Je suis trop abattu pour poursuivre la lecture de ces articles venimeux. Cela suinte la haine, et participe d'un lynchage médiatique, comme une meute lancée contre des hommes, Woerth, Pasqua, Sarkozy dont l'intégrité tant politique que morale est insoupçonnable. Ne protestent-ils d'ailleurs pas de leur innocence?

Dernier recours, le site officiel de l'UMP.

Là au moins, je suis assuré d'être informé objectivement et sans parti pris à propos de cette campagne ignoble rappelant le climat délétère des années 30.

Je vois qu'il existe un espace consacré à Monsieur Woerth. Enfin, je vais savoir! 

Il s'agit donc de "contributions" de soutiens à E. Woerth. Il y en a à l'instant où j'écris 2.486. Pas terrible tout de même. J'en ouvre une au hasard et que lis-je? Argghh! Même ici l'infâme a ses entrées!

Heureusement il y a Monique Brillard... Me voilà rassuré (et j'ai aussi bien ri, merci Monique!).

(Je relève dans l'intervention de cette sympathique et éclairée militante mention de Martine Aubry précédée, j'ai remarqué cela depuis quelque temps, même dans le Figaro, du nom de son mari (ou ex. je n'en sais rien) M. Brochen. Et là je ne sais pas quelle est la perversité à l'œuvre sur ce point. Que veut-on habilement suggérer? Quelle honte est supposée être attachée au fait d'être ou d'avoir été mariée à ce M. Brochen???)

Mais on est sérieux à l'UMP donc on développe longuement et de façon irréfutable comment les socialistes ont monté ce complot pour abattre un homme droit dont la mission est d'être au service de la France et des Français.

Enfin, je suis informé et confirmé dans ma conviction première: M. Eric Woerth est innocent et intègre, son honneur est intact et il est victime d'une odieuse machination montée de toutes pièces par le parti Socialiste.

Eh bien voilà, ce n'est tout de même pas difficile de s'informer en France. Il suffit de chercher.

Mais surtout, surtout, ne faites pas confiance au Figaro, qui n'est qu'une énième vitrine de cette nauséabonde propagande marxiste qui veut mettre la France à genoux.


jeudi 22 juillet 2010

A lost cause from the beginning

There is Another article this morning in the NYT about the Afghan war.

The readers' comments are worth reading as usual. Although I haven't read all of them, an overwhelming majority calls for America to withdraw out of that absurd, insane, neo-colonial  military entanglement with no chance to achieve anything whatsoever but final disaster.

I have written several posts about this in the past such as here, here here and here again. 

Save for a tiny minority of Europeans and Americans diehard warmongers or those gullible enough to believe in the politicians' outright lies, a vast majority of the American as well as European people demand and end to this sheer madness.

To no avail of course since people have no say in any matter in our so-called democratic countries...

The Germans, the French can't stand that their countries are involved in that far away land which has no connection to them. But the media, particularly in France, have decided not to play any role in  conveying the French people opposition, as these media have long renounced to play their part as fourth power.  

And after all, only 45 French soldiers have been killed over there, which is insignificant after 8 years on the ground.

Since the economic crisis is striking everywhere next to everybody, the war by far is not a major concern for Europeans and yet, how much do the costs of this war weigh on our economies?

E la nave va...Gods of all civilisations are speechless in front of human stupidity! Only when they'll decide to put an end to the lunacies of their creatures will wars no longer happen on earth.

Except that there are no gods!

mardi 20 juillet 2010

Nation building, yeah, sure...

If there may exist a more insane war than all others the world has ever known, it has to be the one currently being waged by the West in Afghanistan. With no end in sight, Americans as well as Europeans persist in occupying a country and killing its population which have done nothing to them and didn't even think of doing anything against them.

A war that was launched in October of 2001 with one stated goal only: to get hold of one single man, possibly 2, counting Molah Omar. Yeah, a war launched to catch one single man!!! Ain't that rich?

And since then we've been brain washed into thinking the survival of the West was at stake, terrorists had to be eliminated from the surface of the earth and the only way to achieve these objectives was to stay in Afghanistan as long as it would take to finish the job and on and on and on… 

Been there before? Yeah, right, the Iraqi terrorist regime had to be put to death in order to protect civilized countries from the devilish WMDs S. Hussein was about to launch and which could reach Europe within 40 minutes! (Or was it 20?)

So far this whole madness has cost America the sum of… see here, it changes every tenth of second and soon over 2.000 casualties among all members of the NATO (which actually is meaningless in terms of war casualties)

This morning, General Secretary of the NATO, Anders F. R. Rasmussen, writes another text in the New York Times where he assures the NATO-led alliance is on the good track, there has been unexpected difficulties and more are to come but it the end everything will be fine since "our strategy" is the right one!

Each paragraph of this text is a fraud and exposes the sheer hypocrisy of the West with no ultimate responsibility of the author. The same goes of course for all the politicians who acquiesced to this war, be it Bush, Blair, Chirac and their ilk.

A text you could have read in the Pravda 30 years ago when the Russians were there in order to protect the Afghan population from anti-social forces and help it construct a democratic and vibrant democracy (Soviet style).

The arguments used by all politicians and members of the military regarding Afghanistan are copied/pasted on those used by the French and other Europeans colonists in the XIXth century! We're in your country in order to help you and facilitate your accession to a life style worth your country etc. (See "Y'a bon la France").

To make it short, we're here to help you construct a democratic and vibrant democracy (American style).

Fact is the West is in complete disarray and knows not how to withdraw without losing face and admitting it was wrong from the very first day. Main beneficiaries: the industrial-military complex, whether American or French (Thales, Dassault etc.).

I should take some time to do a research and see how all those companies have fared on the international markets since 2001…

The NATO-led alliance is in Afghanistan in order to build a nation, yeah, right… I've read that line before. For what I remember, these same nations didn't blink an eye when the Taliban regime exploded the Bâmiyân statues for example or when Afghani women had been imposed subjugative way of life upon them for centuries.

But rest assured, this war is a democratic one since it has been launched by democratic countries whose populations have democratically elected their leaders. Although said populations never elected their leaders for the purpose of waging wars, no matter what, it's democratic and the trick's done!

Ain't nation-building great?

lundi 19 juillet 2010

How to become a saint like T. More?


Je fais actuellement une petite révision relative aux philosophes de langue anglaise, de Guillaume d'Occam (of razor's fame) à Adam Smith en passant par Thomas More.

Que savais-je de lui si ce n'est qu'il est l'auteur de l'Utopie, ouvrage souvent présenté comme annonciateur de l'humanisme européen du XVI avec l'Éloge de la folie d'Érasme?

Mais notre homme était aussi catholique, obligatoire à l'époque, et avait tout fait pour empêcher la diffusion d'une traduction en anglais de la Bible en Angleterre, celle de William Tyndale .

Il fit donc ce que font les autorités ecclésiastiques dans ce genre de cas : le bûcher.

Pour s'être opposé au roi Henry VIII qui voulait (et réussit à) se proclamer chef de l'Église d'Angleterre, il fut condamné à mort et exécuté le 6 juillet 1535. Plus rien ne s'opposait à ce que le Protestantisme devînt la religion officielle des Anglois.

Mais cet excellent homme, le saviez-vous, a aussi envoyé sur le bûcher quelques uns de ses frères en l'amour du Christ, et notamment Richard Bayfield, car ceux-ci professaient et propageaient la religion hérétique, le protestantisme.

Bon, deux sectes du Christianisme dont les membres s'entretuent, on a aussi connu cela en France (St. Barthélemy, révocation de l'Édit de Nantes, les dragonnades etc.).

Mais les cathos n'en sont pas restés là! 350 ans après la décapitation de Thomas More ils l'ont béatifié en 1886 puis canonisé en 1935 (à l'occasion des 500 ans de son exécution). Pour parachever cette ascension dans la hiérarchie des bienheureux, Jean-Paul II en a fait le saint patron des hommes d'État et des politiques en 2000!

Thomas More patron de Sarkozy, Bush, Poutine, Khadafi, Ahmadinejad et consorts, où s'arrêteront les délires papaux?

Mais les protestants, revendiquant à leur tour le saint homme, l'ont admis au calendrier des saints de l’Église d'Angleterre en 1980.

Et son œuvre majeure dans tout cela? Et bien l'Utopie, qui prône une forme de communisme avant l'heure, a été reconnue comme telle par les Soviets qui ont fait figurer son auteur sur un obélisque au Kremlin en tant que précurseur, parmi d'autres, du socialisme. Cette dernière "récupération" est peut-être la moins scandaleuse que celles auxquelles se sont livrés Catholiques et Protestants, le Vatican l'emportant haut la main en la matière.

Quand Savonarole et Torquemada seront-ils sanctifiés? Je ne le demande pas, je l'exige au nom de l'amour de mon prochain!


(Le portrait de More est celui de Holbein le jeune bien sûr, je n'ai pu trouver une photo de l'obélisque du Kremlin)

samedi 17 juillet 2010

Who the real musicians are




This video of Oscar Peterson playing Yesterday of Paul MacCartney is an example among dozens of other titles by the Beatles covered by the greatest names of the American jazz scene.

I remember Ella Fitzgerald singing Can't buy me love which has a powerful swing in it. Count Basie also played one title of the Fab Four (although I can't remember which it was), not to forget Ray Charles (Yesterday and Eleanor Rigby) and Franck Sinatra as well, singing Something by George Harrison.

Also we have Joan Baez singing Eleanor Rigby and Aretha Franklin doing the same here.

There are certainly many, many other American artists (Elvis, but he may have been a good performer and singer, he's not particularly remembered as a musician)  who covered many titles written by Paul and John, simply no name comes to mind at the moment.

This long list in order to make a comparison with the Rolling Stones (yeah, I'm not dealing with metaphysics here) who may be great performers but, IMHO, are poor musicians when it comes to composing.

Apart Ruby Tuesday, Lady Jane and Sitting on a fence which all have tremendous melodic lines, most of the songs by the Stones are shallow musicalywise.

Don't get me wrong here: Honky Tonk Woman, Sympathy for the devil, Jumping Jack Flash, Gimme me shelter and many others are really exciting tunes to listen to but where's the melody?

That may be the reason why the Beatles' songs were so many times covered by American musicians since, for what I know, Americans are impressively good at writing beautiful melodies. Listen to this for example...

Think of Bing Crosby, Irving Berlin, Nat King Cole and so many others.

So sorry but when it comes to compose beautiful melodies (notwithstanding the harmonies and variety of instruments) the Beatles beat the Stones hands down!

vendredi 16 juillet 2010

De la servitude volontaire



56 % des Français, paraît-il, n'ont pas été convaincus par la prestation de Sarko lundi dernier quand il était serré au plus près de questions toutes plus incisives les unes que les autres par Pujadas.

Perso je ne risquais certainement pas d'être convaincu de quoi que ce soit, ne serait-ce que par ce que j'avais autre chose à faire de plus enrichissant que d'être témoin de cette fumisterie (on reste correct)

56%? Je ne peux pas croire que 44% aient été "convaincus", il doit y en avoir la moitié qui n'ont pas d'opinion. Il en reste peut-être 25% ce qui correspond peu ou prou à sa cote de popularité. Je sais bien qu'il y a des blaireaux qui goberont tout ce qu'on leur fera ingurgiter (ils ont tout de même voté pour le gnome des Carpates après tout) mais plus de 3 ans après la catastrophe inaugurale que fut son élection ça craint!

Il est vrai aussi qu'il y a toujours un certain pourcentage, non négligeable d'ailleurs, peut-être 5% ou 6%, de gens qui ne savent pas qui est le Président de la République, comme dans tous les pays du monde d'ailleurs.

Il y a aussi les inconditionnels de celui qui tient le pouvoir, quel qu'il soit, de droite comme de gauche.

Mais dans notre cas il est assez inattendu de constater que même parmi ses électeurs, une grande partie d'entre eux ont un dégoût et une répulsion viscérale de la personne de Sarko. Mitterrand était détesté par la droite, c'était la limite "naturelle" propre à la scène politique

Ce qui nous amène à évoquer la figure d'Etienne de la Boétie et son ouvrage Discours de la Servitude Volontaire.

C'est entendu, nous ne sommes pas dans une tyrannie/dictature mais la soumission volontaire à la vilaine petite molécule renvoie irrésistiblement à certains passages du livre cité.

"Quand je pense à ces gens qui flattent le tyran pour exploiter sa tyrannie et la servitude du peuple, je suis presque aussi souvent ébahi de leur méchanceté qu'apitoyé de leur sottises"

"Ce sont les courtisans qui se font les complices de la tyrannie, perdant du même coup leur propre liberté.


On lit aussi ce passage:

"Le tyran voit ceux qui l'entourent, coquinant et mendiant sa faveur. Il ne faut pas seulement qu'ils fassent ce qu'il ordonne, mais aussi qu'ils pensent ce qu'il veut, et souvent même, pour le satisfaire, qu'ils préviennent aussi ses propres désirs. Ce n'est pas tout de lui obéir, il faut lui complaire, il faut qu'ils se rompent, se tourmentent, se tuent à traiter ses affaires et puisqu'ils ne se plaisent que de son plaisir, qu'ils sacrifient leur goût au sien, forcent leur tempérament et le dépouillant de leur naturel".


On peut mettre les noms qui viennent spontanément à l'esprit (Bertrand, Levebfre, Morano, Yade, Kouchner, Mitterrand, enfin, à peu près tout le monde).

Quant aux masses imbéciles, leur servitude volontaire nous expose La Boétie, n'a d'autre origine que l'habitude de la soumission.

Serait-il amené à démissionner, englouti qu'il serait par la marée de l'exaspération populaire, qu'il se trouverait encore un inébranlable socle de 20% à le considérer comme la victime de l'acharnement haineux des "autres" (les gauchos/trotskystes ou les traîtres de l'UMP)

Je n'ai pas vraiment d'empathie pour les masses imbéciles…

jeudi 15 juillet 2010

Cliches and prejudice

Il y a ce matin un article dans le New York Times à propos des femmes françaises qui savent rester élégantes, soignées etc. après 50 ans. L'article est repris par un blog français qui n'est pas dupe...

Heureusement les commentatrices américaines ne le sont pas non plus.

Pour les conseils, c'est ici...

L'insignifiance du sujet (pour moi et sans doute quelques milliards d'hommes de par le monde) rappelle tout de même la persistance de ce tropisme francophile dans une certaine partie des media américains.

Cela avait été exposé dans ce billet ainsi que dans celui-ci.

Cela vaut tout de même mieux que les insultes des années passées. Ambivalence, ambivalence...


(La photo du chaton en attendant que Merbel m'envoie sa photo afin que je la mette en  illustration du billet)

mercredi 14 juillet 2010

L'infini est en nous, inside out.


C'est avec surprise que le naïf que je suis apprit un jour que le champ des mathématiques n'était pas clos. Restreint par une approche scolaire des mathématiques, je ne les considérais que comme un objet de savoir comme les autres. Il y a un programme à apprendre et l'affaire est classée… Faut-il être borné!

Parmi toutes les merveilles des propriétés mathématiques, ce n'est pas seulement le théorème de Pythagore qui est fascinant mais également les nombres premiers.

La première et simple appréhension de cette curiosité mène le néophyte à s'imaginer que rapidement cette liste doit connaître un terme. Et plus on compte, plus le dernier nombre premier se voit repoussé plus "loin". Tellement plus loin que c'en est à l'infini.

On pourrait penser qu’il y a une limite or il n’y en a pas. Et pourtant tous les ordinateurs les plus puissants, même s’ils ont fait progresser cette recherche d’impressionnante façon sont toujours en quête du plus grand nombre premier et il n’y aura pas de fin. C’est vertigineux.

Mais quel est donc cet univers virtuel que celui des mathématiques? Quelle est sa topologie? Où se situent les nombres premiers? Dans quelle étendue? Car on tombe facilement et "spontanément" dans la représentation spatiale de ce qui n'est pas spatial précisément.

N'est-il pas extraordinaire que les mathématiques comme la géométrie, univers parallèles au réel, n'existent que parce qu'ils étaient latents chez l'homo sapiens? Et du jour où elles viennent à l'existence, ces créations ne nous appartiennent plus, elles se sont émancipées, s'auto génèrent et se développent au fur et à mesure que nous les découvrons et les explorons.

Oui, cela vraiment me déconcerte ce monde de purs concepts qui obéissent à des lois que nous n'avons pas créées bien qu'elles émanent de nous et qui à présent s'imposent à nous. Nous en sommes dépossédés et c'est comme si la créature avait échappé à son maître.

Nous sommes donc toujours en quête de ce qui nous est consubstantiel, un univers qui n'existe que par ce qu'il a trouvé en nous la voie d'accès à l'existence, à l'Être. Ce sont nos propres limitations que nous repoussons toujours plus loin comme si nous étions à la recherche de nos propres facultés qui à l'infini nous devancent.

Peut-être une approche philosophique construite et raisonnée, c'est-à-dire allant au-delà du simple émerveillement spontané nous aidera-t-elle à comprendre cette dynamique de l'Esprit:

"On peut dire de l'histoire universelle qu'elle est la représentation de l'esprit dans son effort pour acquérir le savoir de ce qu'il est; et comme le germe porte en soi la nature entière de l'arbre, le goût, la forme des fruits, de même les premières traces de l'esprit contiennent déjà aussi virtuellement toute l'histoire."

Hegel
(Philosophie de l'Histoire)


Il suffit de remplacer Histoire par Mathématiques et tout devient lumineux: Les mathématiques sont comme une mise en abîme de l'esprit avec et par lui-même à l'infini.

C'est ce que l'on appelle l'idéalisme spéculatif de Hegel. Le terme "spéculatif" (speculum, le miroir) indique une raison qui s'auto dépasse, devient infinie et inconditionnée. Tel est bien me semble-t-il le statut des mathématiques qui sont une expression de la raison qui s'auto engendre en affrontant l'Être.

Et s'il est besoin d'avoir recours à une représentation spatiale de ce processus, pensons donc à l'expérience des miroirs qui se renvoient l'un à l'autre une même image démultipliée à l'infini.

La dialectique hégélienne nous permet de mieux comprendre cette marche en avant de l'esprit, cela n'en est pas moins éblouissant.