jeudi 28 avril 2011

Live and let die

 

Il y a quelques années un article de The Economist avait attiré mon attention. Il s'agissait de déterminer quelles conséquences l'obésité avait sur l'économie et s'il était justifié que les employeurs ou les États interviennent pour lutter contre ce phénomène.

Une phrase de l'article de The Economist m'est resté en mémoire : If people want to eat out their grave, why and on which ground should they be prevented to do so?

Indépendamment des conséquences économiques et financières de l'obésité qui sont d'ordre pratique disons, y a-t-il une réponse morale relativement à l'intervention ou pas de la société sur le comportement des individus?

Si l'on accepte le point de vue des Libertariens, il est loisible à chacun de se détériorer la santé jusqu'à la mort par le tabac, l'alcool, les drogues diverses, une conduite automobile irresponsable voire de se suicider. Pourquoi la collectivité s'en soucierait-elle?
  
Dans la mesure où leurs conduite n'affecte qu'eux seuls, pourquoi pas en effet? 

De la même façon, pourquoi en irait-il autrement du suicide et de quel droit la collectivité s'en soucie-t-elle?

So, live and let die?

Aucune société ne peut tolérer le suicide -ni aucune des religions monothéistes- car ce serait admettre la supériorité de l'individu sur la collectivité et remettrait donc en cause la prééminence du général sur le particulier. Accepter le suicide serait pour les sociétés et les religions admettre leur inanité et leur impuissance face à la volonté individuelle d'échapper à leur emprise.

Ce n'est nullement par altruisme que les sociétés et les religions interdisent ou veulent empêcher les suicides, bien au contraire. Quoiqu'elles se porteraient mieux si se suicidaient tous ceux qui sont au niveau du passage à l'acte (ils sont en nombre infinitésimal), les sociétés "modernes" condamnent le suicide car celui-ci est une mise en cause de leur autorité et donc de leur légitimité.

Une entité collective est un objet comme un autre d'un point de vue spinoziste et elle tend naturellement à persévérer dans son être. Du point de vue Hobbesien, l'État ne doit pas connaître d'entraves et nul ne peut s'opposer à la volonté du Léviathan ni en contester l'autorité sous peine de mort.

Dans l'un et l'autre cas, nul altruisme, l'individu n'est rien pour l'État.

samedi 23 avril 2011

Sarko s'en va-t-en guerre

A chaque fois on se dit qu'il ne peut pas faire davantage dans l'imprévisible délirant et chaque fois pourtant il se surpasse et consterne jusqu'à ses plus proches.

Après avoir lancé une guerre sur un coup de tête le voilà qui va aller parader à Benghazi en invincible conquérant libérateur des peuples opprimés. Cameron devrait être de la fête...

A 10 ans peut-être j'avais vu le Salaire de la peur dans lequel se trouve une scène où un poulet après avoir été décapité court en tous sens dans la pièce où se trouvent Montant et Vanel. C'est l'image que depuis longtemps je me fais de Sarko : un désaxé au sens premier du terme.  

Dans un an, premier tour des présidentielles. L'idée commence à s'installer que Sarko pourrait bien ne pas être au second tour. Alors il mouille sa chemise et donne dans le social en promettant aux salariés une prime qui ressemble aux enveloppes en liquide que distribuait Dassault pour assurer ses élections. 

La méchante Parisot tombe des nues et feint de s'opposer au gentil Sarkozy qui, en plus! veut limiter l'immigration légale qui permet au patronat de payer des salaires de misère aux immigrés qui s'en satisfont (c'est à prendre ou à laisser) en vivant dans des foyers, des hôtels insalubres ou des H.L.M pourries au fin fond des banlieues.

Le système s'expose crûment : le chômage est organisé par le patronat et ses mandants politiques qui poussent à l'immigration laquelle, en maintenant la masse salariale au plus bas, augmente d'autant les dividendes et les salaires des dirigeants tout en contraignant les nationaux au chômage.

Sarko, et toute la droite depuis Giscard, tient un seul et unique discours sur le chômage : Les chômeurs sont des fraudeurs en puissance qui vivent aux crochets des honnêtes travailleurs qui eux se lèvent tôt le matin. De quoi alimenter la dissension entre classes sociales. Divide et impera.   
 
Puisqu'il y a des fraudes aux allocations sociales Sarko va intensifier la chasse aux fraudeurs et à ceux qui refusent deux emplois proposés. Tu vis à Besançon avec un BTS électronique et on te propose terrassier temporaire à Toul. Tu refuses : radiation de Pôle emploi et finies les allocs pour les feignasses qui profitent du système! 


Sarko s'est rendu dans je ne sais quelle usine des Ardennes il y a trois jours. Que des ouvriers viennent encore voir et écouter le type qui leur tond la laine sur le dos est représentatif de ce qu'est la démocratie formelle. Les masses sont imbéciles et malléables à merci. C'est le B.A BA de tout politicien mais Chirac n'était qu'un enfant de chœur comparé à Sarko.

jeudi 21 avril 2011

The French woman who taught American musicians



Second to the works by George Gerschwin, the second movement of his string quartet by Samuel Barber is arguably the most famous piece of all American classical music.
 
This simple fact by itself is rather unexpected since chamber music and string quartets in particular aren't noticeably popular among people without musical education or training. And yet, this work by S. Barber has acquired an extraordinary status in the U.S.A and beyond where it has become some sort of official music for remembrance and commemorations.

This is an opportunity to remember that string quartets as a genre has been widely practised by American musicians from Charles Ives, the first one to achieve fame, to Kenneth Fuchs, including Elliott Carter or John Cage and Philip Glass, the most prolific of them all being Milton Adolphus who wrote no less than 35 string quartets!

Samuel Barber's adagio may be one of the most famous pieces of American classical music yet Barber's a much less known figure than Leonard Bernstein who probably is the icon of American music.

Although Bernstein didn't write any string quartet, like some 600 American musicians he was a student of Nadia Boulanger, a French composer and teacher who was a key figure of Western music in the XXth, training conductors like Igor Markevich or Daniel Baremboïm and musicians like Burt Bacharach and George Antheil! Here is an extensive list of the musicians, most of them Americans, Nadia Boulanger taught to.

Isn’t it worth noticing that while America owes nothing to Europe re Jazz which is the epitome of the American musical uniqueness, a large part of her classical education was made in France by this revered French woman who Aaron Copland describes in these terms:
This intellectual Amazon is not only professor at the Conservatoire, is not only familiar with all music from Bach to Stravinsky, but is prepared for anything worse in the way of dissonance. But make no mistake... A more charming womanly woman never lived.

mardi 19 avril 2011

Les bienfaits du colonialisme


Il y avait peut-être une vingtaine de millions d'Africains quand les Arabe envahirent le nord et islamisèrent les populations indigènes à partir du VIIè siècle, imposant leur religion totalement étrangère aux cultures et à l'histoire des peuples asservis.

Douze siècles plus tard une partie non négligeables de l'Afrique noire est musulmane et donc en opposition larvée avec les populations chrétiennes. Ainsi l'élection dimanche dernier de Goodluck Jonathan, chrétien, à la présidence du Nigéria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 152 millions d'habitants, est-elle violemment contestée par la partie musulmane du pays qui refuse bien évidemment qu'un Chrétien les représente.

Islam contre Christianisme en Afrique noire! Mais qu'est-ce que ces deux religions ont-elles à faire dans ce continent si ce n'est qu'elles ont été imposées à des populations qui avaient leurs propres croyances endogènes? Comme si les conflits tribaux et ethniques ne suffisaient pas, les colonisateurs ont surimposé une troisième strate génératrice de violences aux deux premières sources de massacres entre Africains. Sans compter l'éradication des croyances et structures socioculturelles des Noirs.

Frantz Fanon dans son Peau noire, masques blancs, expose comment les colonisés assimilent les valeurs des Blanc, supposées supérieures aux leurs propres puisque le colonisateur représente un idéal auquel il est nécessaire de s'identifier pour obtenir son approbation et sa reconnaissance. Vaine illusion qui conduit le colonisé à se faire volontairement encore plus dépendant du regard et du pouvoir du colonisateur car il a démontré à celui-ci combien son œuvre colonisatrice est réussie puisqu'elle est parvenue à subjuguer non seulement les corps mais aussi les esprits de ses conquêtes.

Les Anglais qui ont dirigé le Kenya à partir de 1895 ont modelé cette colonie selon leurs modèles politique et judiciaire. La thèse de Fanon trouve ici une triste confirmation quand on considère les juges Noirs porter les perruques de la petite aristocratie anglaise du XVIII ème siècle. Pitoyable singerie qui amène ces gens à tenir à leurs oripeaux étrangers avec autant d'obstination qu'un magistrat français qui serait prêt à vendre père et mère pour ne pas se voir retirer son hermine et sa belle robe rouge.


Autre exemple désolant de la colonisation des esprits, le Christianisme qui a été inoculé aux Noirs par les Français, les Portugais, les Espagnols et les Anglais. Conséquences de l'esclavagisme industriel au XIX ème siècle il y a aux États-Unis des milliers de pasteurs évangélistes qui ont la foi des convertis et prêchent à leurs semblables descendants des esclaves africains la vérité révélée que les Blancs leur ont imposée. 

Quelle tragédie que celle des Africains qui ont à ce point intégré les valeurs de leurs colonisateurs qu'ils s'en font à présent les plus ardents propagandistes au mépris de l'histoire de leur peuple et de leurs cultures originelles.

La photo ci-dessus (1945) montre combien les Blancs -anglo-saxons en l’occurrence- ont réussi leur œuvre colonisatrice avec ces six Noirs premiers diplômés du collège chrétien de Caroline avec une femme blanche se tenant à droite, fière de la réussite de ses élèves.

Le colonialisme n'est plus triomphant comme il l'était aux siècles précédents. Peu importe, les valeurs qu'il voulait imposer se sont bel et bien installées dans les esprits avec l'assentiment assumé de gens comme les juges Kenyans ou les pasteurs évangélistes noirs des États-Unis.

Frantz Fanon avait raison!

samedi 16 avril 2011

Pures subjectivités


Au siècle dernier, quand j'étais jeune et m'initiais à la musique classique, était diffusée sur France Musique une émission, la tribune des critiques de disques, qui réunissait des musicologues et critiques musicaux pour comparer les qualités ou faiblesses supposées de tel et tel enregistrement d'opéras, de symphonies, de musique de chambre etc.

Je me suis vite lassé de cette émission. Les uns soutenaient que dans l'enregistrement de 1949, Toscanini n'avait plus la maîtrise qu'on lui connaissait alors que tel autre soutenait qu'au contraire il n'avait jamais autant dominé son sujet.

Birgit Nilsson avait une attaque plus franche que Montserrat Caballé tandis que Maria Callas tenait mieux le contre ut que ne le faisait Kirsten Flagstad 20 ans auparavant.



Ou alors le quatuor Borodine avait une souplesse que ne possédait pas le Quartetto Italiano, particulièrement chez Mozart alors qu'il excellait chez Mendelssohn. A moins que ce ne fût S. Richter qui avait une compréhension à nulle autre pareille du Clavier bien tempéré quand la virtuosité de Glenn Gould l'empêchait de saisir l'intériorité des sonates de Haydn.


Mon oreille ne décelait rien de toutes ces subtilités qui m'échappaient, j'entendais bien des différences mais pourquoi préférer cette interprétation à une autre si ce n'est qu'elle me plaisait plus que l'autre?  Il me semblait qu'il n'y avait aucune justification à ces débats sans fin qui portaient sur des artistes qui avaient commencé à pratiquer leur art à l'âge de 3 ou 4 ans peut-être et qui après trente et quarante ans au moins de tournées et d'enregistrements exprimaient leurs sensibilités et donc leurs subjectivités.


Comme l'écrit Christine, il s'agit de la rencontre de deux subjectivités, celle de l'interprète et celle de l'auditeur. Il est déjà assez rare que coïncident harmonieusement deux caractères, deux sensibilités, pourquoi donc chercher à catégoriser et à hiérarchiser ce qui précisément est rétif à toute rationalisation?

A chacun ses dispositions et ses goûts. Il est parfaitement vain -à mon sens- d'essayer distinguer par des comparaisons descriptives ce qui relève du plus intime de nos sensibilités.

Pour ce qui concerne le jazz et les musiques extra européennes, pareilles comparaisons non seulement sont impossibles mais n'ont même aucun sens, chaque œuvre étant une création ou une recréation par elle-même, et jamais une reproduction.

Mais voici la Mazurka  op 33 n° 2 de Chopin par Arthur Rubinstein qui mettra tout le monde d'accord...



J’aime la musique par amour, tout bêtement et sans me poser de questions
                                                                    Samson François

jeudi 14 avril 2011

NO!

There is this piece of information from Turkey this morning. So much for the argument that the Turks wouldn't be a Trojan horse of Islamism in Europe...

One of the least democratic international body, if not the least, is the EU. The last thing the governments will do is ask the people they're supposed to represent to have a say in any matter.

To an overwhelming majority -and I mean overwhelming!- the whole European business is double Dutch. How does it work? who decides? in whose interest? and overall, who pays and how much? are questions 95% of Europeans couldn't give a shadow of an answer.

But there is one topic that is even farther off people's knowledge and decision and it is the question of membership.

The Baltic States have been admitted some years ago as well as Cyprus and Malta. No big deal. More recently Poland, Romania and Bulgaria have been granted membership. What these countries have brought to the 20 odd others I still can't figure.


But when it becomes tragic is when Turkey is demanding its admission! They so insist on being granted membership that you'd think they really love Italian music, German poetry, French architecture, Spanish theatre (especially the XVIIth century one) and British crockery so as to melt into a European ocean of cultural wealth and mutual admiration.

Or is it because of the hundreds billions Euros they would get from France, Germany, the Netherlands, Italy etc? And I don't even mention the cultural/religious values chasm that exists between mainland Europe and a country bordering Iraq, Syria and Iran.

But wait! Georgia is also asking for membership as well as Ukraine. You bet! And since we're at it, what about considering Afghanistan and also all the former Russian regions of the south as potential receivers of the European cash delivery system?

What 75 million Turks could bring to the other 350 million Europeans, I have no idea. What they can expect to get I can figure out.

Historically the EU was meant to be an enduring link between the former WWII enemies, particularly France and Germany. And it worked. But it has now grown completely out of control and is globally detrimental to the founding members.

It's high time to put a halt to this madness and say to the Turks a polite but definitive: NO!

mardi 12 avril 2011

La nouvelle liste de Schindler

Contrairement aux États-Unis la France ne tient pas de statistiques ethniques, la loi l'interdit.

Le principe républicain français issu de la Révolution croit à l’universalité indifférenciée de l’humain quelles que soient sa culture, sa religion, son origine ou son histoire. Aucune distinction ne doit être faite, les individus sont avant tout des citoyens, le reste les regarde et l'autorité publique n'a pas à en connaître.

Au début du siècle dernier eut lieu l'affaire des fiches qui, bien qu'oubliée à présent, montre les dérives et dangers que constituent l'établissement ou l'existence de listes de personnes selon leurs croyances, leurs origines ou leurs religions. 

Le statut des Juifs mis en place par le gouvernement de Vichy et qui obligeait au port de l'étoile jaune est la preuve la plus terrible de ce à quoi peuvent servir ces listes fondées sur des critères ethniques ou religieux.

Au hasard de mes voyages sur Wikipedia je suis tombé sur cet article (uniquement en anglais!) qui ne manque pas d'étonner... 

Existent également la liste des Juifs anglais, écossais, français, allemands, autrichiens, italiens, ibères, néerlandais etc. toutes uniquement en anglais (sauf la portugaise).

La religion des personnes est-elle un élément d'information digne d'être noté? Cela est discutable mais c'est certainement contraire à la tradition et aux principes français et on peut même se demander si pareille liste des Juifs français serait légale selon les lois françaises.

Qui donc a bien pu établir ces listes sur Wiki anglais sinon un groupe de Juifs américains qui semblent vouloir établir à l'échelle mondiale une nouvelle liste de Schindler?

Ce qui est insupportable avec la très grande majorité des Juifs, même non pratiquants voire athées, c'est qu'à un moment ou un autre, i-né-vi-ta-ble-ment ils feront savoir qu'ils sont juifs donc membres du peuple élu c'est à dire différents de droit divin des autres peuples de la terre.

Tous les peuples peuvent se dire différents des autres -ils le sont effectivement- mais aucun que je sache parce que leur dieu les aurait ainsi désignés parmi les autres. Quelle autre signification peut avoir cette différence sinon l'affirmation d'une supériorité? Car on n'est pas différent pour proclamer son infériorité.

De même cette quasi compulsion à faire savoir aux autres quelle est leur origine n'est-elle pas l'expression d'un sentiment de supériorité inné que confèrerait la religion hébraïque?

Si depuis 3000 ans les Juifs sont en butte à tous les autres peuples de la terre là où qu'ils se rendent pourquoi en rejeter la responsabilité sur les peuples d'accueils auxquels on fait immanquablement savoir que d'une certaine façon on leur est supérieur parce que le dieu que nous nous sommes inventés nous a choisi parmi tous les autres?

L'antisémitisme n'a d'autre origine que le fondement même du judaïsme qui est raciste et suprémaciste et c'est détestable!

samedi 9 avril 2011

L'eau et le regard



En 1957 Italo Calvino publiait un merveilleux roman, le Baron perché, dont j'ai gardé un souvenir enchanté. 

Tout de poésie, de fantaisie, de charme et de légèreté, c'est un livre qui m'a procuré un plaisir exquis et dont le souvenir m'est si précieux que je me garde bien de vouloir le relire.

Magie de la lecture, les quelques heures passées à lire ce roman sont des moments où nous avons quitté notre quotidien pour nous retrouver dans un paysage imaginaire semblable à celui des montagnes Organ où file ce petit ruisseau.

Ainsi le regard du lecteur court le long des lignes du roman comme l'eau  ruisselle entre les rochers arrondis de la montagne.

On retrouve d'ailleurs cette métaphore dans les dernières lignes du Baron perché :
C'était une broderie faire sur du néant, comme ce filet d'encre que je viens de laisser couler, page après page... qui achoppe, qui recommence aussitôt à s'entortiller et court, court, se déroule, pour envelopper une dernière grappe insensée de mots, d'idées, de rêves - et  c'est fini.
Mais vient le moment où se dissipe le rêve quand s'achève l'histoire. Le rêve est fini mais le ruisseau coule encore en nous et toute notre vie nous accompagnera. 

Que soient donc remerciés les écrivains et les artistes qui font vivre dans notre imagination le petit ruisseau des montagnes Organ.     


(Video courtesy Anijo)

vendredi 8 avril 2011

Nécessité fait loi (morale)

 
A peu près tous les pays du monde je crois luttent contre la drogue, sa culture, son usage et son commerce. Il y a unanimité pour condamner ce poison qui détruit des vies par dizaines de milliers chaque année de par le monde.  

Et pourtant... Il y a 170 ans la Grande Bretagne déclarait la guerre à la Chine dans le cadre de leurs relations commerciales pour lui imposer le commerce de l'opium, interdit en Chine mais qui représentait une source de revenus que les Britanniques estimaient indispensables pour compenser les achats de thé chinois.

Nous vivons heureusement, croit-on généralement, à une époque qui s'est libérée de ses pratiques les plus haïssables comme le commerce de la drogue par les États, l'esclavagisme (il n'y a que 150 ans aux États-Unis), le racisme, le colonialisme, la torture etc. toutes pratiques qui étaient considérées tout à fait dans l'ordre des choses il y a si peu de temps encore.

Les détestables valeurs morales d'antan sont désormais révolues, ce qui se passait il y a un demi siècle nous semble insupportable,  le sexisme, la condamnation de l'homosexualité ou des avortements, la peine de mort en Europe par exemple...

Peut-être dans quelques dizaines d'années les maltraitances aux animaux paraîtront-elles aux futures générations comme autant de preuves de la barbarie des hommes qui les auront précédés parce que les animaux seront considérés comme des frères aux morphologies différentes, who knows? 

Peut-être et peut-être pas. Tout ce que nous jugeons ou ridicule ou haïssable à présent était parfaitement en accord avec les consciences des siècles derniers comme nos valeurs progressistes contemporaines nous paraissent des avancées par rapport à celles de nos ancêtres. Qui peut regretter l'esclavagisme, la torture, le colonialisme etc.?

Nous sommes collectivement aussi assurés de la validité morale de nos valeurs que nos ancêtres l'étaient des leurs. Mais avons-nous une quelconque raison de croire que d'ici 150 ans et plus nos valeurs contemporaines seront encore perçues comme des références indépassables et qu'en ce début du XXIè siècle nous avions définitivement déterminé le Bien du Mal?

In fine la question est de savoir s'il existe même une seule valeur qui soit indépendante des cultures et des civilisations par delà toutes les époques. Et même si elle existe, cette valeur relève-t-elle d'une quelconque moralité?

Nous en revenons toujours au commandement Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse formulé dès Confucius et qui n'est pas propre aux religions. En d'autres termes : Ne me tue pas et je ne te tuerai pas...

Il s'agit là d'une convention qui n'a d'autre origine que la nécessité où est placée la race humaine de survivre et donc l'incitation aux hommes de ne pas s'entretuer. Nulle morale transcendante là mais bien une obligation pratique tout ce qu'il y a de matériel.

Ce n'était pas pire auparavant que ce ne sera meilleur plus tard. Chaque génération croit vivre l'acmé de la civilisation et tend cependant vers le futur, illusion infantile qui permet de masquer la réalité hic et nunc : homo homini lupus, quelle que soit l'époque, Plaute le disait déjà il y a 2.500 ans. Comme quoi...


mardi 5 avril 2011

Britannia rules


Quand la reine d'Angleterre a visité les États-Unis en 2007, toute la bonne société de Washington se serait tuée pour avoir une place au dîner officiel donné à la Maison Blanche.  

Ce rapport des anciens coloniaux vis à vis des descendants de leurs anciens maîtres est... inattendu et  révélateur d'une espèce de nostalgie des temps anciens, de l'avant, que la monarchie britannique incarne de façon presque caricaturale.

On comprend bien sûr qu'il s'agit de retrouvailles de famille et que, d'une façon générale, la Grande Bretagne représente aux yeux de nombre d'Américains blancs la véritable racine de leur identité. Parce que je ne vois pas en quoi les Latinos, les Noirs, les Asiatiques américains ou les natives Indians peuvent se sentir le moins du monde concernés par les tribulations de la famille Windsor.

Deux bozos vont se marier d'ici quelques jours et il paraît que quelque 2,5 milliards de personnes suivront les cérémonies à la Télévision.

2,5 milliards d'individus! Cela représente le tiers de l'humanité et si l'on exclut les enfants, peut-être la moitié des adultes que compte la Terre!!!

On peut escompter quelques centaines de millions de Chinois qui n'ont historiquement presque aucun lien avec la Grande-Bretagne si ce n'est les guerres de l'opium au XIXè siècle qui ne sont pas vraiment de bons souvenirs pour la Chine mais aussi une honte pour les pays occidentaux.

Aux Chinois s'ajouteront les Indiens par centaines de millions également et qui ont subi l'oppression britannique pendant 2 siècles avant que leur guerre d'indépendance, semblable à celle des colons américains, aboutisse en 1947.

Aux États-Unis, on imagine que des dizaines de millions d'Américains suivront ce mariage qui n'affecte pas le moins du monde leurs vies (pas plus que le Chinois ou les Indiens) mais les masses ont besoins de rêver... Alors des histoires de prince, de reine, de royaume, de châteaux, de carrosses etc.

Il y a un siècle encore Britannia ruled the waves et son Empire était mondial. Sa puissance lui permettait d'exploiter les richesses de toutes ses colonies dont les habitant étaient les sujets de la reine Victoria.

Cette époque est passée, Britannia ne règne plus sur les océans et les richesses de la terre ni sur ses anciens sujets mais son règne s'est à présent déplacé dans les esprits.

La moitié de l'humanité adulte va, de son plein gré, virtuellement prendre part aux réjouissances familiales des descendants des oppresseurs de leur ancêtres.

S'il n'est plus immédiatement réel et matériel, l'impérialisme britannique n'en subsiste pas moins dans les esprits et au-delà même de ses anciens colons.

La moitié des cerveaux de l'humanité est encombrée de pareilles inepties! Trop forts les Anglais!  

(For New Yorkers who want to take part it's here)
 

samedi 2 avril 2011

How did America get involved?

 
Just a couple of weeks ago, few Americans (or Canadians for that matter) could imagine their nation would again be in a warlike situation in another Arab country. 

And yet they should have known better...

Like everywhere else, there is an American embassy in Paris whose job it is to represent the USA in France as it is to report to Washington what's going on in this European country. And since both Craig R. Stapleton and Charles Rivkin are qualified professionals, the American administration knows far more about the French political scene and its actors than most of the French themselves. Notwithstanding the American secret services...

So when it comes to the current president of the French Republic they perfectly know how unpredictable, unreliable and irresponsible the man is.

Yet it seems they didn't see it coming: Sarkozy has succeeded in dragging the US of A in Libya which wasn't particularly on the radar screen of America afaik.

How did that happen? 

According to the media (whose reliability is 100% documented) B.H.L persuaded the French President to intervene in Libya so that the rebels who emerged from the upheaval east of Libya wouldn't be massacred by Gaddafi's army. This is when Sarkozy knew he had an opportunity to make a political coup!

Now, whatever how they're called, there are Chairmen of the joint chiefs of staff in each and every country and it is impossible that the French and the British ones (and the generals) didn't warn Sarkozy and Cameron that the French and British aviations couldn't conduct alone the mission they were assigned.

These top brasses knew the American assistance was indispensable and once again it is impossible that the French -and the Brits particularly- didn't exchange with their American counterparts before the strikes were launched. 

Of course Sarkozy was aware of this state of affair but, true to himself, he put the American administration in a quandary not totally unrelated to blackmail: You have no choice but to help us ("Either you're with us or you're against us" anyone?).

Did Sarkozy think of ousting Gaddafi in the first place under the pretence of protecting civilians? For what I now, this line has been used by the State department in order to justify an American participation to the Libyan operations.

Reluctant as it seems it was from the beginning, it looks like the US saw in the Franco-British initiative an opportunity to settle old scores with Gaddafi (La Belle, Lockerbie) which may be the reason why it eventually jumped in the bandwagon.

When asked about an involvement in Libya Obama answered: Days, not weeks! So when the time came for America to withdraw from this thorny affair there was no other option but to handle to NATO the leadership of this intervention. Sarkozy who wanted to be seen as the spearhead of this little war of his own first opposed the move to NATO but finally had to back down and retreat.

Sarkozy eventually was outplayed by the Americans because children shouldn't be left alone playing with matches.

Now the times for the mission creep concept (hi Anijo) has arrived and I have serious doubts Sarkozy ever foresaw there will be one. This is Sarkozy at his best: 1: shoot, 2: aim, 3: think...