samedi 26 juillet 2008

And here we go again...



Change we can believe in.

That is, I think, the Democrat candidate's slogan.

For some reason I don't exactly believe there will be much change.

Barack Obama has a handicap vis-à-vis his Republican challenger: a majority of Americans believes he cannot handle the responsibilities of commander in chief of the military.

So Obama had to do something about this.

Where John McCain pretends he will win both wars, in Iraq and in Afghanistan, Obama has pledged he will have most American soldiers in Iraq back home within 16 months of his mandate whereas in the same time he will send 15.000 more in Afghanistan.

Does anyone know what winning the war in Iraq or Afghanistan may ever mean?

Both wars are senseless and with no end in sight. I've already written a post about Afghanistan 8 months ago. What has been achieved since then? A hundred American Gi have been killed, which is next to nothing in terms of war fatalities of course. But what has been achieved? Me, I don't know.

A majority of Americans now believes going to Irak wasn't a wise thing to do and asks for a return of the troops but still, this Nation has been so thoroughly brainwashed into thinking that barbarian terrorists were out there only to destroy their country that too many Americans seem not to mind sending troops in Afghanistan. B. Obama certainly can't say to a war thirsty country that the US will retreat from both Irak and Afghanistan

Against which army by the way? S. Hussein's army wasn't top notch by 2003 but still, there was an army. But in Afghanistan???

This whole madness reminds me of Dino Buzzati's novel, The Tartar Steppe.

If Obama is elected, the Irak war will be prolonged for at least two more years, making a minimum of 8 years while Afghanistan will take the place of Irak as the perfect example of a foreign policy gone awry.

Seems like I'm not the only one to think this way. Look here and here.

So Obama will just make a shift in the deployment of the army but one way or another he will carry on a war against spooks. And he has come to Europe to ask for more European involment in this exercice in madness.

No thank you, and I hope the European staff officers will come to their sense and refuse.

As a reminder, the only terrorists who ever hit America were Saudis. Not Irakis and even less Afghans.


(Sorry for the poor quality of this post but I'm really knackered (and yes, I've learnt this word today)

jeudi 24 juillet 2008

Special Etchdi



On le sait, Etchdi est amateur de belle chanson allemande... Le voilà servi.

En fait Camillo Felgen était Luxembourgeois germanophone et la chanson est de... no less than Phil Spector. C'est donc une chanson américaine chantée en allemand.

Par ailleurs le monde est décidément petit puisque Camillo Felgen fut responsable de la traduction en allemand de 2 titres des Beatles ("She loves you"/Sie liebt dich et "I want to hold your hand"/ Komm gib mir deine Hand) enregistrés à Paris en janvier 1964.

Quant à Phil Spector c'est lui qui a (monstrueusement) arrangé le dernier album des Beatles, Abbey Road, 11 ans après avoir composé Sag mir mal.

Vers 1966 il y eut une parodie en français de Sag mir mal par je ne sais qui (Jacques Martin?) où le gars avait un accent allemand genre Francis Blanche dans "Babette s'en va t-en guerre".

Ach, che suis seul, à la terrase de ze caffé, com zé triste, bouhouhou et on entendait à ce moment une voix "off" qui disait dans un brouhaha de bistrot Et une pression terrasse, u-ne!

Nous ne connaîtrons jamais



Encore une petite merveille pour faire suite au billet d'hier.

La chanson française est une entité bien spécifique je crois dans le monde. Mais j'ai du mal à croire cependant que les Hongrois ou les Chiliens, les Japonais ou les Norvégiens n'ont pas eux aussi des trésors dans leur patrimoine populaire qui ne les font pas sombrer dans la nostalgie comme Léo Ferré, Juliette Gréco, George Brassens et tant d'autres le font pour nous (abominable construction de phrase).

Si nous y avions accès, ces chansons étrangères nous toucheraient-elles comme le font Paris Canaille, Revoir Paris (C. Trénet) ou Il n'y a plus d'après (Guy Béart) par exemple?

Je ne le crois pas. Toutes ces chansons sont liées à une époque, un contexte, une histoire bien particuliers et qui lient leurs auditeurs à leur jeunesse, ou tel et tel moment de leur vie. C'est intransmissible si on ne fait pas partie du groupe culturel d'où sont issues ces chansons.

A part quelques exceptions (porque te va) on ignore tout des scènes musicale étrangères et je suis sûr que des centaines de trésors nous sont aussi à jamais inaccessibles.

Pouvez-vous citer une belle chanson allemande? Il doit bien y en avoir tout de même...

Indice: Quand Marlène Dietrich (qui était alors américaine) chante Sag mir wo die Blumen sind c'est une reprise du titre américain de Pete Seeger Where have all the flowers gone?

mercredi 23 juillet 2008

Come softly to me



Allez vous procurer ce titre de 1959 si vous ne le trouvez pas sur l'Internet...

J'aime beaucoup cette chanson, connue par une reprise de Marcel Amont en 59 également. Bon, les souvenirs d'enfance c'est perso, je serai sans doute le seul à trouver des vertus à cette mélodie. C'est sûr, ce n'est pas Jimmy Hendrix non plus.

C'est ça le problème avec les Américains. Ils sont capables du meilleur dans les arts et du pire par ailleurs. Genre, tiens, si on lançait une guerre contre le Vietnam, l'Iraq, l'Iran, l'Afghanistan etc...
Yeah, cool!

mercredi 16 juillet 2008

Ze Gouardian



Le lamentable niveau en langues étrangères des journalistes français est bien connu. Enfin, langues étrangères, langues étrangères... s'ils parlaient ne serait-ce que correctement l'anglais...

Pour couvrir la chute du mur de Berlin en 1991, France 2 n'avait pas trouvé mieux à envoyer sur place que Christine Ockrent qui ne parle pas un mot d'allemand et questionnait les Allemands en anglais (qu'elle parle correctement il est vrai). Tous les journalistes allemands qui viennent en France parlent le Français, eux.

On ne dira jamais assez les dégâts que Johnny Halliday a causé chez la jeunesse des années 60 avec son film "D'où viens-tu Johnny" où une partie de l'action se déroule en Camargue parmi les guardians.

40 ans plus tard, on entend régulièrement les journalistes français se référer au journal anglais The Guardian en prononçant ze Guouardian. La honte! Hier encore sur RFI.

Il s'agit de journalistes qui ne sont pas foutus de prononcer correctement le titre d'un confrère publié à 20 kms des côtes françaises. S'il s'agissait d'un mensuel bulgare ou d'un hebdo d'une province chinoise retirée cela pourrait se comprendre (encore qu'il est toujours possible de se renseigner) mais un titre en anglais qui est la langue de l'information et de la communication au niveau mondial cela en dit long sur le niveau des intervenant des ondes radio/télés.

N'y a t-il personne chez RFI ou France 24 pour remettre les pendules à l'heure une bonne fois pour toutes?

jeudi 10 juillet 2008

A la Goering













A la fin du Ministère Mauroy en 1984, je lus un entrefilet dans Le Monde relatif aux Plans­Reliefs dont j'ignorais tout. J'allais peu après les contempler sous les combles de l'Hôtel des Invalides où ils étaient situés.

Une merveille! J'en ressortis ébloui. Vraiment. Et aussi consterné d'apprendre que si Le Monde avait consacré un article à ces modèles réduits c'est que Pierre Mauroy avait l'intention de démembrer cet extraordinaire ensemble pour emporter à Lille toutes les pièces qui concernaient les places fortes du nord de la France.

Et c'est ce qu'il fit dans les tous derniers jours de son Ministère                                                  

Je suis retourné voir le Musée quelques années plus tard. Ô damnation! Des splendeurs que j'avais admirées en 1984 il ne restaient (et ne restent) que des reliefs (sans jeu de mot). Une mise en scène pathétique et les plans-reliefs les moins spectaculaires.

Imagine-t-on un Premier Ministre parisien allant piller quelque musée de province pour enrichir les collections du Petit Palais par exemple?


Pierre Mauroy, nouveau Goering, que ta mémoire soit maudite jusqu'à la quarantième génération!


lundi 7 juillet 2008

A neffet




On lit régulièrement des critiques en provenance des USA sur l'inutilité, l'inefficience et les coûts de fonctionnement de l'ONU et pour quels résultats? Qui plus est, l'institution serait dominée par des Etats ennemis déclarés des USA.

On peut comprendre le point de vue américain. Quelles guerres l'assemblée générale de l'ONU a t-elle empêchées? Pas celle d'Irak effectivement. Mais il y a une autorité morale (croyais-je) attachée aux décisions du Conseil de Sécurité.

Pourtant, y en a t-il eu des résolutions ignorées des US comme d'Israël ou de l'URSS et de bien d'autres pays.

Mais un événement de taille m'a récemment fait changer d'avis quant au poids moral qu'exercerait l'ONU: La nomination de P. Douste Blazy comme "Secrétaire adjoint des Nations Unies chargé des financements innovants".

Qu'un arriviste comme Douste soit nommé à un poste (honorifique) en dit long sur la nature de l'organisation internationale.

Si on en est là, alors tout est clair... A côté des Nations Unies, l'Union européenne est une mini usine à gaz question reclassement des has been...


dimanche 6 juillet 2008

Le Sphynx rouge

C'est à 12 ans que j'ai lu les Trois Mousquetaires. A peine fini, je l'ai relu dans la foulée tellement ce livre m'avait emporté. Puis vinrent les autres, Vingt ans après et Le Vicomte de Bragelonne, Ange Pitou, Joseph Balsamo, le Collier de la reine, Emma Lyonna, Monte Christo, La San Felice, La reine Margot, La dame de Montsoreau... Que du bonheur!

Hélas je n'ai plus 12 ans. Les circonstances faisant que je n'avais rien d'autre à lire ces temps-­ci, j'ai lu Le Sphinx Rouge où l'on comprend que Dumas était payé à la ligne. Que de bavardages sans le moindre rapport avec l'intrigue, elle-même si ténue, que de centaines de personnages cités totalement étrangers au fond du roman! On voit les ficelles du métier de feuilletoniste à chaque page...

Je veux croire que ce Sphinx Rouge est considéré comme une œuvre mineure par les spécialistes Dumassiens. J'ai du mal à imaginer que même à 12 ans j'eusse été emballé par ce roman. Laissons mes souvenirs là où ils sont. Je ne dirai cependant pas que Le Sphinx rouge m'a déçu par fidélité aux heures de plaisir que Dumas m'a offertes.

Les qualités littéraires sont inexistantes comme le sont les observations sociales ou la psychologie des personnages. Quant à l'Histoire... bon, on sait ce qu'il en est. Mais cela permet de poser la question du vrai et du faux relativement à l'Histoire c'est à dire en fait de questionner la réalité même de l'Histoire.

Cela sera peut-être l’occasion d’un futur billet.

En attendant, j'ai commencé les Féeries Anatomiques de Michel Onfray...

samedi 5 juillet 2008

J'ai enfreint la loi



Il y a quelques années j'utilisais le logiciel Kazaalight+ pour télécharger des titres que je n'avais pas écoutés depuis 30 ans et plus. Entre autres, cette perle que l'on trouve sur YouTube, "Time has come today" (to be played loud). Le statut juridique de cette "opération" (piratage selon les sociétés de disques) n'était pas vraiment défini il me semble.

Bon, j'ai arrêté depuis que j'ai collecté tout ce qui me faisait envie c'est à dire en fait les titres des années 60 absolument introuvables dans le commerce à présent. Essayez de dégotter ce Time has come today ou encore "O superman" (1981) de Laurie Anderson.

De mémoire "la Sarabande" de Jethro tull qui reprenait une pièce de Bach. Connaissez-vous "Come swiftly to me" (1957) d'un trio américain dont j'ai oublié le nom? et Pauvre Ruteboeuf chanté par Joan Baez?

Je comprends les intérêts des auteurs, compositeurs, chanteurs, mais quand j'ai acheté le CD de David Bowie juste pour "Heroes" et que ça m'a coûté une quinzaine d'euros j'ai aussi pris mon intérêt en compte...

Qui irait acheter un volume de la Pléiade pour une seule nouvelle de Maupassant, à supposer qu'elle ne soit disponible qu'en Pléiade? Eh bien il y a les bibliothèques municipales, valables pour les livres comme pour les CD ou DVD.

Que soient protégés contre le téléchargement des titres ayant moins de 10 ans (voire 20 ou 30 ans) d'accord mais qui est lésé par le téléchargement d'un titre de Franck Sinatra datant de 1949?

(Il semble que les liens vers YouTube que je poste ne soient plus disponibles après une écoute sur le blog. Never mind, c'est facile à retrouver sur YouTube)


vendredi 4 juillet 2008

Mécanismes. Conclusion

Nul besoin pour lui d'actionner simultanément ou successivement l'intégralité de l'arsenal ci-dessus dévoilé. Le plus souvent une seule méthode, deux au maximum, suffisent à décourager l'interlocuteur qui reste confondu et désarmé - c'est tout le but de l'opération - devant une pareille malhonnêteté et un tel mépris de sa personne. Peu lui importe d'ailleurs ce que vous pouvez bien penser de cette façon de « dialoguer », l'essentiel pour lui est que vous n'avez pas eu le dernier mot, qu'il vous a contredit - de quelque manière que ce soit - car c'est sa jouissance en même temps que cela rétablit son équilibre interne menacé par vos assauts et qu'enfin votre dire n'a pas été reconnu donc in fine votre identité a été déniée.

L'inévitable conséquence de la mise en œuvre de tous ces dispositifs est d'entraîner l'interlocuteur à emprunter les mêmes voies d'obstruction, de contestation systématique de ce que dit l'autre. C'est là encore une nouvelle illustration de la contagiosité de la perversion puisque - même de bonne foi au départ -on se trouve par réaction amené à faire sienne la même démarche de rejet du discours qui se fait entendre. De par sa position initiale qui est de refus a priori du discours et de l'identité d'autrui, la moindre conversation peut immédiatement se transformer en duel identitaire où l'un n'a de cesse de voir reconnus ses arguments et son être-là quand l'autre n'a de cesse, lui, de les réfuter, de les rejeter.

S'il est entendu qu'on se pose en s'opposant, dans cette histoire il ne s'agit pas tant d'exister en se différenciant que d'annuler symboliquement l'autre et sa différence. Il n'y a pas acceptation - et encore moins accueil - de cette différence mais volonté, besoin de la réfuter, de la refuser. L'affirmation de son identité se fait au prix de la négation de celle de l'autre. Car sa structure identitaire est à ce point tourmentée qu'il lui est nécessaire de préventivement être à même de détruire l'autre par crainte d'en être détruit. «L'un de nous deux est de trop» pourrait être sa devise relationnelle. Bataille de chiffonnier où tout devient objet d'empoigne symbolique.

Alors même qu'il peut aussi lui arriver de dire des choses dignes d'être retenues, des arguments originaux, inattendus et parfaitement valides, susceptibles d'enrichir l'échange, par le simple fait qu'il n'a cessé de vous rembarrer sur tout et sur rien, vous êtes - bien contre votre gré - dans la situation à votre tour de tout refuser de ce qu'il dit car vous savez bien - c'est le propre des batailles de position - que lâcher un pouce de terrain c'est régresser pour vous enfoncer un peu plus et lui céder un peu de votre capital qu'il utilisera contre vous en y trouvant des raisons supplémentaires de ne pas recevoir vos raisons.

A cette alternative - continuer (en vain) l'affrontement selon ses termes ou s'en remettre (tout aussi vainement) aux règles habituelles de courtoisie et de discussion, il n'est qu'une issue: Rompre le combat en se reprochant de s'être laissé embourbé dans pareilles médiocrités -et ne jamais y revenir. Je comprends bien qu'il ait, lui, plaisir à «discuter» avec moi dans ces conditions et veuille régulièrement en renouveler l'occasion, mais c'est un plaisir solitaire qui en côtoie un autre. Plaisirs solitaires qui sont comme autant de jouissances à la fois complémentaires et rivales. Quoiqu'il en soit, il faut savoir se retirer de ces échanges qui lui apportent sans doute de la distraction comme ils peuvent entretenir son intérêt mais qui maintiennent son interlocuteur depuis trop longtemps dans une humiliante situation où il n'est que représentation d'une représentation de sa personne. Que se dirait-il d'ailleurs si je n'alimentais pas « l'échange »? Rien.

Alors... c'est fini.

jeudi 3 juillet 2008

E24° Le caisson d'isolation

Le Caisson d'isolation n'est pas une «technique» au sens où l'étaient les autres mais bien plutôt une attitude qui les résume toutes au fond et qui aussi en dit long sur son rapport à autrui. Certainement cette «pratique» m'était-elle connue de toujours mais de n'avoir eu que cette façon de procéder sous les yeux je n'étais pas même capable de l'isoler, d'en relever le caractère pathologique et de m'en indigner.

Pratique qui lui est plus qu'habituelle, ça lui est parfaitement naturel. Il n'est plus là, il n'écoute plus, son regard se perd dans le vague, comme un autiste il s'enferme dans sa bulle. Injurieuse attitude, véritable insulte à la dignité du convive, dont il n'a à ce point pas conscience de l'existence qu'il ne s'en excuse même pas pour, au contraire, embrayer sur ce qu'il voit ou ce qui attir son attention sans la moindre considération pour ce que dit son interlocuteur, sur ce qu'est et représente son interlocuteur. Le lui faire remarquer est parfaitement vain, il me considère benoîtement d'un air légèrement ironique...

C'est la scène « cause toujours tu m'intéresses... ». On lui parle, on croit lui parler, et lui, de plaisanter avec un tiers. Je suis prêt encore à laisser passer et puis me ravisant je remarque que je pourrais aussi bien m'adresser au plafonnier... Nullement conscient de son inconvenance, il réclame en souriant un peu de tolérance qui n'est que sa demande à l'autre de consentir à son humiliation sans faire plus d'histoires. Pour un peu il faudrait présenter des excuses...

Ce 24è et dernier mécanisme illustre bien quel est au fond son rapport à autrui, le semblant de respect qu'il porte à autrui et sa disponibilité, son ouverture au langage de l'autre. Inexistants! Il est comme dans une bulle protectrice dont il semble parfois émerger brusquement devant quelque chose que tout le monde connaît et dont il paraît soudain prendre conscience.

mercredi 2 juillet 2008

E23° Le coup de sang

Aboutissement de sa perte de contrôle de la situation, le coup de sang est dans la droite ligne du c'est comme ça et pas autrement et de la posture exaspérée. C'est dans cette bouffée d'autoritarisme que se lit le plus explicitement toute la dimension émotionnelle, affective, de son rapport à l'autre au travers du langage qui n'est évidemment pas un pur et simple échange d'arguments rationnels. C'est dans la mise en œuvre du coup de sang qu'on voit combien les dispositifs techniques ne sont que des leurres qui visent à masquer la véritable nature de son implication personnelle dans ce qu'il croit être une discussion.


Quand sont bousculées ses défenses, que peu à peu la vanité de ses « arguments» est dévoilée comme l'inanité de ses résistances à admettre le discours d'autrui. Quand toutes les «méthodes» auxquelles il a pu faire appel jusqu'à présent se sont révélées impuissantes à contrer l'avancée de l'argumentation adverse. Quand, en dernier recours même le n'importe quoi s'est bien représenté pour ce qu'il est, alors il explose car il sent que l'effondrement de ses défenses lui fait perdre la face. Il vient de se rendre compte que l'attitude bornée qu'il a jusqu'alors adoptée, son obstination totalement irrationnelle et ses contorsions argumentatives n'ont eu pour autre résultat que de le faire passer pour un imbécile et un malotru aux yeux de son interlocuteur. Il est doublement vexé alors:

1° de deviner dans le regard de son vis-à-vis le jugement peu flatteur qu'on ne peut manquer de porter sur sa personne en considération des arguties mises en œuvre, des chicanes que sa mauvaise foi viscérale et sa foncière malhonnêteté intellectuelle ont mobilisées depuis le début de l'échange.

2° De devoir constater qu'il est victime de sa propre bêtise à avoir couru le risque de passer pour un idiot en rameutant des « arguments » insensés ou en actionnant le n'importe quoi. A force de tendre des pièges, il arrive qu'on tombe dedans...


Acculé dans cette situation, force lui est de constater qu'il ne peut plus chercher refuge comme auparavant dans un déploiement de méthodes toutes plus spécieuses les unes que les autres. Il ne peut plus fuir, ses méthodes sont inopérantes, il est mis à nu face à la vacuité de son attitude obstructive, n'ayant plus rien à répondre, plus rien à objecter au discours de l'autre qui menace de remporter une victoire par abandon, complète débandade de sa part. Foin de toute argumentation alors, la véritable nature de son opposition apparaît maintenant dans toute sa crudité. Ce n'est nullement son intellect qui agissait mais bel et bien sa volonté (schopenhauerienne) et il ne peut vivre alors que comme une attaque, une agression contre sa personne l'évidence de l'argumentation de l'autre qui va réussir à imposer son discours, ses arguments et donc son identité.

Il ne lui reste plus alors qu'à en appeler au respect qui lui est dû - comme si l'interlocuteur ne pensait d'abord qu'à lui manquer de respect. Encore qu'il y a vraisemblablement de ça dans la mesure où, après s'être vu des années durant infliger manœuvres, manipulations et humiliations sans pouvoir répondre comme il se doit, on ne peut manquer ressentir fortement le goût de la revanche, voire de la vengeance qu'on aspire à prendre sur lui. Quand celui qui vous maintient depuis si longtemps dans une position humiliante est bien près lui aussi, à son tour, de se voir contraint de mettre un genou à terre, de perdre la face, la tentation est grande d'aller jusqu'au bout du processus... Et c'est bien cela qu'il perçoit et qu'il ne saurait tolérer.

C'est alors la grosse colère, la crise d'autorité. Il coupe violemment la parole, il remet les compteurs à zéro, n'écoute plus rien. Il met un terme unilatéralement à la conversation, c'est comme un coup d'État. Il rend caduques toutes les règles habituelles de la conversation et tacitement, par la violence de son verbe et de sa gestuelle, il laisse comprendre qu'il a à disposition d'autres moyens de se faire respecter. Il n'y a pas de doutes à avoir, c'est bel et bien d'un chantage à la violence physique dont il s'agit. Puisqu'il n'a pu venir à bout par la raison, par ses raisons et ses chicanes de la situation dont il a perdu le contrôle, il vous fait clairement percevoir qu'il peut recourir à d'autres méthodes, méthodes qui ont toujours fait leurs preuves avec sa femme et ses enfants...



Devant l'élégance et la délicatesse de cette rhétorique, l'interlocuteur ne peut effectivement que lui laisser la satisfaction imaginaire d'avoir rétabli la situation et d'avoir conservé son estime de soi... mais s'il y avait encore la moindre illusion sur la nature de sa relation à autrui, elle est à présent définitivement éventée: Par tous les moyens l'autre sera réfuté dans son être même et ce quelle que soit l'opinion qu'on puisse avoir de ces moyens. Car peu lui importe l'opinion d'autrui puisqu'au fond autrui n'existe pas.

mardi 1 juillet 2008

C'est la fêêêêteuh



Ça y est! Le grand jour est arrivé: La France préside pour les 6 prochains mois l'Union Européenne. Déjà qu'un certain nombre de citoyens français n'ont pas la moindre idée du fonctionnement ni même de la nature du système politique qui les régit (je n'avance pas de pourcentage), je m'aventure à penser que pas 10% des Français, ou des autres Européens d'ailleurs, ne comprend grand chose aux mécanismes institutionnels de l'Union Européenne. Alors quant au traité de Lisbonne, là j'en suis bien sûr, 99,99% des Français en ignorent absolument tout.

Le discours officiel sur l’Europe depuis 50 ans est teinté d'irénisme. Une grande réussite, la paix, le rapprochement des peuples etc. Mouais… Sauf que les peuples ne la perçoivent pas du tout du tout du tout comme ça l’Europe. Ce qu’ils y voient c’est une monstruosité technocratique absolument indéchiffrable et incompréhensible à 99% des électeurs. Au delà des discours et positions de façade de tous les dirigeants il y a un climat généralisé de totale méfiance voire de défiance vis à vis d’un ensemble institutionnel dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est tout sauf "démocratique".

L’élection du parlement européen est une farce renouvelée tous les 6 ans qui sert essentiellement de baromètre de politique intérieure pour chacun des États membres comme de cellule de reclassement pour les évincés des suffrages universels respectifs. Ce parlement n’a aucun pouvoir décisionnaire digne de ce nom et est bien perçu comme tel par tous les électeurs des 27 pays membres. Il n’a aux yeux des peuples strictement aucune importance et je ne vois pas comment un quelconque électeur européen peut prétendre s’y voir représenter.

La tromperie qui a consisté à faire miroiter le mirage d’une démocratie représentative à l’échelon européen a fait long feu et trompe de moins en moins d’électeurs. Le taux de participation en témoigne, il est même surprenant qu’il soit encore supérieur à 50%. Comme quoi l’espoir a la vie dure chez les masses…

L’exemple donné de la TVA que la France ne peut mettre en œuvre selon ses besoins est malheureusement très révélateur. Où va-t-on quand la souveraineté d’un État est à ce point dépendante de l’accord, de la permission, des 26 autres? Les Britanniques ne s’y trompent pas et je ne suis pas sûr qu’ils aient entièrement tort.

Bien qu’ayant voté sans enthousiasme “oui” au référendum en 2005, la tête encore bercée de benoîtes illusions, je ne suis finalement pas mécontent du tout que cela se soit terminé en eau de boudin. C’est un sursaut démocratique justement et je suis content que ce soit les Français qui aient regimbé les premiers. De toute façon jamais, jamais les Britanniques n’auraient donné leur accord donc de toute façon c’était mort dans l’oeuf.

Que les Espagnols par exemple soient à ce point europhiles tout comme les Irlandais illustre bien la réalité des choses. Les grands européens “historiques” les ont amenés d’un moyen âge économique au XXI siècle en les dispensant de passer par toutes les étapes qu’ont dû assumer les autres. Ainsi, les fonderies/aciéries françaises et allemandes ont toutes dues être reconstruites et modernisées après 1945 alors que les Espagnols ont pu se doter des techniques les plus modernes en matière de production d’énergie, d’infrastructures, de transport, de réseaux électriques ou de communications, le tout aux frais des Européens qui devaient amortir leur propres équipements avant de songer à les renouveler en mieux.

C’est près de 100 milliards d’Euros que les Espagnols ont reçu en subventions de la part de l’Europe depuis plus de 20 ans qu’ils sont membres. Des subventions, on est bien d’accord, ce ne sont pas des prêts remboursables, des avances etc. Non, c’est cadeau. Tu m’étonnes qu’ils soient europhiles les Espagnols. Tout comme les Irlandais, qui en plus parlent anglais; ça aide de nos jours pour les investissements…

Je me souviens de J. Delors prophétisant la création de plusieurs millions d’emplois grâce à l’application du traité de Maastricht, des gains de productivité merveilleux, une disparition de l’inflation… le bonheur quoi… Et comme d’habitude… Il y a 25 ans, se souvient-on que la suppression de l’autorisation administrative de suppression d'emploi allait fluidifier le marché du travail, permettre la facilité d’embauche et au final relancer la création d’emplois…

Bon, cela dit je ne partage pas les jugements négatifs sur l’Euro. Si c’était à ce point néfaste tous les nouveaux entrants s’y refuseraient. C’est le contraire. Cela dit la GB, la Suède, la Norvège, le Danemark s’en passent fort bien on dirait. Encore que pour la Norvège, si on lui ôte son pétrole elle viendra pleurer pour intégrer la zone euro…

Quant à la représentativité des ministres et chefs d’État au Conseils européens, c’est là à mon sens que réside la tromperie du discours officiel des tenants de l’Europe telle qu’elle se construit. Lesdits ministres ne sont certes pas des dictateurs mais:

1° Aucun ministre n’est élu dans aucun pays européen que je sache.

2° Hormis ceux des pays aspirants aux subventions, aucun des chefs d’Etat ou Premier Ministres européens n’est élu sur un quelconque programme européen, de près ou de loin. C’est carte blanche une fois qu’ils sont en place sans contrôle, ni avant ni après. Alors la démocratie représentative je veux bien mais faut pas prendre les canards sauvages pour des enfants du bon Dieu non plus…

3° Que le Parlement Européen soit doté de pouvoirs réels et que les électeurs sachent que leurs votes peut influer sur l’avenir ou sur les décisions qui affecteront effectivement leur avenir mais actuellement, c’est un Parlement croupion qui sert essentiellement de base arrière aux recalés des scrutins nationaux. Les têtes de liste n’ont qu’une hâte: n’y jamais siéger.

Petit test: Combien d'Européens sont capables de nommer tous les pays membres de l'Union Européenne? 10%? Plus? Moins?

E22° L'argument d'autorité

Mini coup de force et annonciateur éventuel du coup de sang dont il pourrait aussi être un composant, l'argument d'autorité se présente quand l'interlocuteur refuse de céder à ses chicanes et autres procédés dilatoires, à ses manœuvres de retardement dans le développé du discours qu'il s'agit précisément d'entraver. Ce procédé est typique des dispositifs émotionnels auxquels il est recouru à proportion de sa perte de contrôle de la situation et du sentiment qu'il éprouve d'être débordé et d'éventuellement perdre la face. Sentant s'épuiser les possibilités d'obstruction que constituent les méthodes techniques, il mobilise cette réaction émotive qui prétend se fonder sur une supposée compétence qu'il s'attribue - à tort ou raison et que n'aurait pas son vis-à-vis.


Le recours à l' argument d'autorité est au fond comme une mise en demeure faite à l'autre de se taire. Intimé sur un ton qui n'admet pas la réplique, la violence -et la grossièreté- de l'argument d'autorité visent à faire intérioriser par l'autre un sentiment d'infériorité qui lui fera formellement obligation de s'incliner devant la compétence qu'il se reconnaît d'office (et d'autorité justement), et qu'il refuse à l'autre, mais au fond de se soumettre à son autorité car c'est là ce qui est pour lui en jeu, comme enjeu. Insultante et inacceptable mise en cause de la personne de l'autre, comme adressée à un subordonné que l'on veut remettre à sa place! On frôle le «Taisez-vous Elkabach»...

Toujours le même processus de déni de l'autre qui lui sert, à lui, à se faire « respecter », à se protéger. Mais sauf à se donner le ridicule de contester ce qui lui sert à vous contester, à savoir remettre soi-même en cause la pseudo compétence qu'il se donne et essayer faire reconnaître malgré tout la sienne, il n'y a rien à répondre et l'on reste sans voix, réduit au silence par la grossièreté du procédé. Une fois encore on est sorti du cadre normal de l'échange respectueux avec autrui.