jeudi 30 juin 2011

C'est oui ou c'est non alors?

A propos de la double citoyenneté qu'il voulait voir supprimée Goasguen a exprimé sans détour les fantasmes d'une infime minorité alors que la très grande majorité des Français n'y pense même pas. 

Ce ne sont pas les deux ou trois dizaines d'électeurs que cela peut intéresser qui importent mais bien le climat général de méfiance, de suspicion et de xénophobie que ce genre de déclaration vise à entretenir.

Peut-être quelqu'un lui a t-il rappelé que l'urne sacrée qui nous offrirait un bébé-élection l'an prochain possédait la double nationalité franco-italienne, en tout cas il a vite passé la marche arrière et s'est tu. 

J'aurais bien aimé cependant avoir l'avis du bonhomme sur le cas d'un soldat israélien qui mobilise un certain nombre de comités de soutien en France et dont les grands medias nous informent régulièrement du sort comme si nous étions personnellement et directement concernés.

Eh bien moi je me contrefiche du sort de Guilad Shalit, je ne le connais pas et je ne lui veux pas de mal non plus mais qu'un soldat d'une armée d'occupation soit pris en otage par ceux qu'il contribue à opprimer me semble être de bonne guerre justement.

Parmi les milliers de palestiniens emprisonnés en Israèl il est un autre binational dont la situation ne semble guère préoccuper les autorités françaises. Dommage pour lui, Salah Hamouri n'est pas juif et il n'est pas soldat de l'armée israélienne. Pas de grands medias pour lui qui est aussi français que l'autre (qui ne parle d'ailleurs pas même la langue).

Il y aurait donc les bons binationaux et les tellement moins bons qu'on les ignore alors?

A la même séance de délibération du conseil municipal de la Ville de Paris (16 décembre 2008), Delanoé a proposé que soient nommés citoyens d'honneur de la Ville Guilad Shalit et Salah Hamouri. Seul le premier s'est vu décerné cette "distinction". 

Étonnant non?

mercredi 29 juin 2011

Barackus Obamax Jupiterus

 
La semaine dernière Foreign Policy a publié un intéressant article relatif à une possible critique contre Barack Obama de la part des Républicains dans la perspective des prochaines élections présidentielles. 

Dans la même veine que les birthers, Mitt Romney suggère qu'Obama n'est peut-être pas un président vraiment américain car il serait trop à l'écoute des Européens et donc éloigné de la sensibilité et de l'exceptionnalité que les électeurs américains sont supposés se reconnaître.

Cela dit cette ligne d'attaque des Républicains, ou du moins de Mitt Romney, est significative d'une problématique assez récurrente depuis l'origine des États-Unis semble t-il. 

Sauf grosse erreur de ma part, 100% des Américains blancs sont d'origine européenne et pouvoir retracer sa généalogie en Europe -et la plus ancienne qu'il se peut- est un motif de très grande fierté pour nombre d'Américains contemporains. 

Il y a là les prémisses d'une insoluble contradiction : Nous venons d'Europe, nous en sommes très fiers mais nous sommes très différents des Européens que l'on considère assez souvent avec un certain mépris voire une condescendance à peine dissimulée. Les Européens ne sont-ils pas irréalistes, irresponsables et ignorants des réalités du monde? Que seraient-ils sans l'aide et l'appui des États-Unis?

Non, décidément, nous ne sommes pas Européens mais pourtant nous en sommes bien les descendants. Alors comment être pleinement américain sans renier ses origines tout en étant affectivement si attachés au souvenir des ancêtres européens? 

Le cordon ombilical n'a jamais été coupé entre les Américains blancs et l'Europe dont il faut pourtant se démarquer pour affirmer pleinement son identité américaine.

Dans quelques siècles peut-être les deux continents seront-ils vraiment étrangers l'un à l'autre mais d'ici là les relations entre Américains et Européens seront encore empreintes d'attirance et de rejet.

mardi 28 juin 2011

Pirandellien

La chambre des Représentants américaine vient de voter une résolution s'opposant à la poursuite de la guerre en Libye tout en votant les crédits nécessaires à la poursuite des opérations.

Cette paradoxale décision n'est-elle pas à l'image de cette invraisemblable guerre dans laquelle se trouvent entraînés les États-Unis pratiquement contre leur gré ainsi que nombre des membres de l'OTAN qui n'ont aucune raison d'être mêlés à cette affaire?

Entre l'Italie qui a récemment demandé la cessation des bombardements sur la Libye, la France et la Grande-Bretagne qui sont résolues à continuer ces frappes, l'Allemagne qui attend de voir comment tourne le vent, la Norvège qui a décidée de se retirer de cet imbroglio le premier août prochain, le Danemark qui par la voix de l'ultra belliciste Anders Fogh Rasmussen pousse à la roue car il y va de la crédibilité de l'OTAN ou la Bulgarie qui ne reconnaît pas le C.N.T, on voit combien est solide et inébranlable la cohésion des alliés de cette tragédie.

Comment ne pas penser que nous assistons à une représentation à l'échelle mondiale des Six personnages en quête d'auteur, une pièce sans directeur mais avec un initiateur que CNN a justement désigné et qui depuis deux mois a disparu dans les coulisses d'un théâtre auquel il n'aurait jamais dû avoir accès?

Shakespearien, ubuesque et pirandellien, au final c'est un futur Ionesco qui racontera ce théâtre du grotesque et de l'absurde.


dimanche 26 juin 2011

jeudi 23 juin 2011

خط اليد


N'est-il pas intéressant de remarquer combien notre environnement culturel nous dispose favorablement ou non aux sons et aux signes des langues étrangères?

Les histoires nationales respectives façonnent nos perceptions de l'Autre, du voisin en général, parce que nos pays se sont combattus pendant des siècles ou très récemment encore. Choc des mémoires, choc des cultures...

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale l'allemand n'était sans doute pas la langue que les Européens avaient le plus envie d'apprendre. 

Après Pearl Harbour la langue japonaise et particulièrement les signes avec lesquels elle se représente ne devait pas être particulièrement populaires aux USA.

Les Grecs ont-ils une curiosité sympathique vis à vis du turc? Et les Chinois vis à vis du japonais?

Soyons francs, de nos jours l'arabe -tant pas sa graphie que par sa sonorité- n'est pas la langue qui appelle spontanément la sympathie en Occident.

On en comprend les raisons, il n'empêche, la graphie et donc la calligraphie arabes sont merveilleuses et l'objet d'une véritable expression artistique tellement elles recèlent de possibilités inconnues et impossibles à l'alphabet latin.

Eh bien même si je n'aime pas la sonorité de l'arabe, j'aimerais bien apprendre à le lire, c'est à dire en fait, à le déchiffrer. Il ne s'agit pas d'apprendre la langue mais juste d'être capable d'en reconnaître les signes.

"Malheureusement", mes premières approches montrent qu'il en va tout autrement avec l'arabe qu'avec le grec, l'hébreu ou l'alphabet cyrillique.

Sans doute devrai-je me contenter de cours de calligraphie alors ou plus simplement lire quelque bon livre sur cet art si merveilleux.

mardi 21 juin 2011

Démythisation

 
Dans les années trente une équipe de prospecteurs miniers envoyée par une compagnie néo-zélandaise avait atterri dans une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée où elle avait rencontré les autochtones qui n'avaient jamais eu de contacts avec la civilisation extérieure depuis des siècles. 

Ces gens n'avaient jamais vu de blancs et l'apparition de ces êtres arrivés par le ciel fut vécue comme un événement à la fois incompréhensible et très inquiétant.

Les cinq prospecteurs étaient munis de caméras si bien qu'ils purent enregistrer leurs rencontres avec les habitants, leur stupeur comme leur curiosité. Les néo-Zélandais étaient également pourvus d'armes à feu dont ils firent usage pour impressionner les Papous et aussi assurer leur sécurité face aux indigènes qui, une fois leur stupéfaction passée, se montraient de plus en plus menaçants.

La modernité avait pénétré ce territoire et à jamais modifié le rapport de ces hommes avec la nature et le réel tel que nous l'entendons.

Quelque cinquante ans plus tard les survivants de cette population furent retrouvés et interrogés après qu'on leur eût projeté les images tournées quand ils étaient encore enfants. Eux-mêmes se moquèrent alors de la naïveté et de l'état d'arriération qui étaient les leurs quand les blancs arrivèrent.

Comme pour les Inuits, les polynésiens et bien d'autres cultures jusqu'alors isolées, cette rencontre des Papous avec une culture infiniment plus puissante que la leur eut la même conséquence qu'auparavant : Tout leur univers mental fut bouleversé de fond en comble pour complètement disparaître en tant qu'ordonnateur de leurs pratiques sociales.

Comme toutes les civilisations, les Papous avaient créé des mythes qui servaient d'explication à l'origine du monde -c'était leur cosmogonie- et aussi à l'origine de leur propre histoire. Ces mythes qui tenaient lieu de vérité étaient véritablement l'équivalent de nos explications scientifiques quant à l'origine de l'univers et de l'histoire, mythes auxquels ils croyaient aussi inébranlablement que nous croyons aux acquis scientifiques des siècles passés.

On peut regretter qu’ait disparue une partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité mais cette attitude peut aussi s'apparenter au regret que la raison ait surmonté les superstitions, aussi élaborées soient-elles. 

Cette déploration relative à la disparition des cultures archaïques me semble surtout être d'ordre sentimental au fond car si cette évolution du devenir humain a eu lieu c'est qu'elle devait se produire telle qu'elle s'est produite. La destinée de l'homme est inscrite dans son essence même et le propre de l'homme est de développer les virtualités cognitives que lui seul possède.

Le monde vivant est à l'image de l'univers dont il est une partie : il évolue et se complexifie à l'infini comme l'esprit dont la nature est de ne connaître aucune limite. Il n'y a aucune morale en cela, ni bien ni mal, pas plus que l'univers n'appelle de considérations morales.

Sauf à croire en un arrière monde que promettent toutes les religions, il n'est guère possible aux hommes d'accepter que leur vie n'a aucune signification : Elle est absurde et les mythes avaient pour fonction de palier ce vide.

La démythification a pour conséquence de placer l'homme face à lui-même et à l'absurde de son existence. Il faut assumer et c'est en acceptant son destin qu'il accède à sa propre éternité.

jeudi 16 juin 2011

Ubuesque!

 
Speaking of international law...  

"The White House responded Wednesday to a congressional outcry over U.S. military action in Libya, saying that President Obama has the authority to continue the campaign even without authorization from U.S. lawmakers.

In a detailed, 30-page report sent to Congress, the administration argued that the U.S. has a limited, support role in the NATO-led bombing campaign in Libya. Because U.S. forces are not engaged in sustained fighting and there are no troops on the ground there, the White House says the president is within his U.S. constitutional rights to direct the mission on his own." (here)

Obviously not all Americans are satisfied with the rationale of this position...

Of course I have no opinion on the matter yet I cannot fail to notice, once again, how flexible and adaptable law is at the hands of the power holders. Talk of a reliable tool when it comes to international relations!

I dare not imagine what any American (or French for that matter) Administration would sound like if the Chinese or the Iranians were to issue such a convoluted statement after they'd bombed Tawain or Bahrain for three months in a row.

As a matter of fact I previously thought that this Libyan war had something Shakespearian about it but Alfred Jarry's character comes also to mind. Black is white and head is tail but such is the law since Ubu Roi has so decided!


(Picture: Ubu imperator by Max Ersnt)

mardi 14 juin 2011

Cent mille milliards de rêves

 
Les extraordinaires techniques d'imagerie médicale nous permettent de visualiser les modifications qui affectent les aires du cerveau en fonction des différentes tâches qu'il accomplit. 

Il n'empêche, ces informations ne nous renseignent pas le moins du monde sur le sens de notre activité mentale qui se situe dans un inaccessible ailleurs. L'ancienne injonction de Socrate, Connais-toi toi même, reste toujours l'impératif de celui ou celle qui espère saisir un peu de la signification de sa vie. Fût-elle absurde, toute existence cependant est unique et constitue une histoire signifiante.

Depuis des millénaires cette curiosité de comprendre a cherché dans les rêves une signification que les hommes savaient y trouver encore que c'est plus une prédiction de l'avenir qu'une interprétation de leur vie qu'ils pensaient découvrir. 

Avant que Freud ne comprît que les rêves étaient la voie royale vers l'inconscient, combien de milliards d'hommes ont fait des milliards de rêves qui leur offraient autant de bribes d'information qu'ils étaient de toute façon incapables de comprendre?

En même temps que des charges électromagnétiques, ce sont les univers virtuels qu'elles portent qui s'évaporent continûment depuis la nuit des temps de l'humanité. De nos jours, encore et à jamais, seule une infime partie de l'humanité peut accéder à ces quelques traces porteuses de sens qu'il convient encore de pouvoir déchiffrer pour en faire une interprétation cohérente.

Même si une faible compréhension de notre destin individuel nous est à présent disponible, nous restons passagers clandestins de nos vies ainsi que l'humanité entière qui de générations en générations reste étrangère à elle-même comme le jardin des délices l'est au réel.


dimanche 12 juin 2011

Vraiment?

 
Après que Strauss Kahn eût été interpellé à New York il y a bientôt un mois, on pouvait lire parmi les commentaires des lecteurs du NYT, du Wapo et de NY Post le thème récurent que la justice aux États-Unis était vraiment égalitaire car elle ne favorisait pas les puissants et les riches par rapport aux faibles et aux démunis. 

Peu importe que l'accusé fût le Directeur du FMI, ce qui faisait de lui une des personnes les plus influentes au monde, la justice américaine est inflexible avec le crime quel qu'en soit l'auteur. 

Le perp walk avec les mains menottées dans le dos, les caméras dans le tribunal, le transfert en prison faisaient ainsi la démonstration de l'intransigeance du système américain avec les criminels quels que soient leur rang et leur fortune, les caméras du monde entier propageant ce message à teneur idéologique.

J'ai pourtant la certitude que si un autre que Strauss Kahn avait été soupçonné du même crime il en aurait été tout autrement et que l'affaire aurait été aussi vite étouffée aux U.S qu'en France.

Imagine-t-on que le président de la banque nationale chinoise dans les mêmes circonstances aurait été semblablement traité par les autorités judiciaires de New York? Ou encore un politique japonais de haut rang? Le procureur du comté de New York, Cyrus Vance jr, aurait-il infligé pareille humiliation à l'échelle mondiale à des asiatiques dont il est connu qu'ils sont insensibles à ce genre d'exposition?

Pensons à un ministre Russe accusé du même crime. Aurait-il été contraint au perp walk menotté sous les yeux du monde entier? Ça n'aurait pas plu à Moscou je crois.

Cyrus Vance jr aurait-il procédé de la même façon avec un membre de la famille royale saoudienne par exemple? Ou un Africain et d'une façon générale avec un ressortissant d'un pays non européen?

Le New York Post se serait-il amusé à titrer Le Chinois ne rit plus jaune, le Russkie est à terre ou  l'Arabe lira le Coran à Rickers Island?

La police de New York aurait-elle été aussi rapide et intraitable pour aller chercher dans son avion un Chinois, un Japonais, un Russe ou un prince de la famille royale saoudienne?

Je suis convaincu que le fait que Strauss Kahn soit français a été pain béni pour C. Vance jr qui a ainsi pu se lâcher comme il ne l'aurait certainement pas fait avec un ressortissant d'un autre continent que l'Europe.

Le procureur général du comté de New York sous couvert d'impartialité s'est comporté comme un politique qui vise à sa réélection et ne s’embarrasse aucunement de scrupules. Faible avec les forts, fort avec les faibles, la maxime est universelle et s'applique aussi bien aux hommes qu'aux institutions, américaines ou pas.

La justice américaine est exemplaire d'égalitarisme nous dit-on.

Vraiment?

vendredi 10 juin 2011

Subversion interdite

 
On pourrait croire que la rationalité est complètement absente en matière de drogue tant les arguments des politiques et des responsables de la lutte contre le trafic des stupéfiants sont fallacieux.

La seule comparaison avec l'alcool et le tabac invalide aussitôt l'argument de la santé publique qui serait cause de l'interdiction du cannabis en particulier.

Étant donné les sommes faramineuses qui sont en jeu, on peut s'étonner que les États, partout dans le monde, renoncent à ce marché.

Il est significatif que cette question des stupéfiants soit l'objet de multiples traités internationaux et que tous les États s'en préoccupent avec un zèle qu'ils ne mettent certainement pas à lutter contre la pauvreté ou les  inégalités sociales par exemple. Cette "guerre contre la drogue", menée essentiellement depuis la fin du XIXè siècle, entraîne toujours plus de coûts de la part des États qui mettent d'ailleurs leurs armées au service de cette cause perdue.

Que l'instrument ultime des États soit appelé à servir dans cette "guerre" indique bien quelle est la nature des enjeux. On pourrait croire que les États en font une affaire personnelle pour ainsi dire et que c'est leur raison d'être qui est mise en cause, voire mise en danger.

C'est bien le cas en effet et c'est là que l'on trouve la rationalité qui fait défaut dans les discours officiels. Il est en effet de la nature du Léviathan d'imposer sa puissance et sa légitimité aux individus qu'il réunit sous son autorité.

Les servants des États ne le savent probablement pas, mais ils poursuivent des politiques qui ont été inspirées par des considérations religieuses à l'origine, particulièrement les trois religions monothéistes qui interdisent à l'individu de transgresser les normes morales édictées par leurs grands prêtres.

Les drogues, l'alcool et le tabac -dans une moindre mesure- sont réprouvés par ces religions car ce sont autant d'instruments de libération des plaisirs et d'émancipation des individus par rapport aux interdits qui déterminent le Bien et le Mal. La soumission des individus à ces normes morales assure la maîtrise des grands prêtres sur les masses qui sont ainsi tenues sous contrôle.

Que cette guerre dont on nous rebat les oreilles soit menée à la drogue et pas à l'alcool ni au tabac est de nouveau parfaitement irrationnel, l'intérêt de tous les États serait de cesser cette pseudo guerre qui ne connaîtra pas de fin. Mais les États en l'espèce se comportent comme des Églises qui ne peuvent tolérer des dissidences sur le plan capital de la transgression des normes établies.

Les États ne sont pas des Églises pourtant mais les politiques sont intoxiqués par leur propre propagande au point d'agir contre les intérêts des Léviathan à la tête desquels ils se succèdent les uns les autres.

La drogue est in fine un vecteur de subversion politique majeure, raison pour laquelle elle est désignée dans le monde entier comme la menace intérieure, comparable à la menace extérieure ultime qu'est la guerre. Il n'est donc pas étonnant que la doxa officielle assimile l'une à l'autre.

jeudi 9 juin 2011

Inaudible

Le premier tour des présidentielles c'est tout de même dans moins d'un an maintenant et il serait temps qu'enfin on ait un début d'idée de ce que sera le programme du P.S.

Le programme de la droite est clair : On réélit Sarkozy et on continue comme avant.

En ce qui concerne les Socialistes, il faut aller chercher sur Internet leur programme car, en effet, il semble qu'ils en aient un.

Eh bien non en fait, ils n'ont pas de programme mais des propositions ce qui est tout différent à mon sens. Ces propositions, j'imagine, sont présentées aux électeurs qui disposeront. 

Je suis peut-être tatillon mais je trouve qu'avancer des propositions ne fait pas très volontariste. "Nous vous proposons des idées mais si vous n'en voulez pas ce n'est pas grave, on remballe le tout et on reste dans l'opposition."

J'ai donc parcouru lesdites propositions. Oui, c'est bien et ça ne mange pas de pain, on est dans les bonnes intentions mais il n'y a pas une mesure phare.

- Qu'en est-il par exemple de l'engagement français en Afghanistan? Pas un mot.
- De la réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN?
- De la limitation des mandats, d'une réforme du statut des élus, particulièrement leur système de retraite et - d'une façon plus générale d'un contrôle véritablement efficace de leurs prérogatives? Rien.
- De la justice et des magistrats dont les décisions au pénal sont autant d'encouragements à voter F.N pour des centaines de milliers de citoyens? 

Y a-t-il même une seule réforme importante qui soit "proposée" au vote des électeurs?

Les intentions futures du P.S sont aussi inaudibles que son actuel discours sur quel que sujet que ce soit. Les Socialistes campent dans une mentalité d'opposants qui n'existent que parce qu'ils ont un repoussoir sur lequel s'appuyer.

Avec un parti qui fait montre d'autant de volonté de bouger les lignes et de bousculer le train-train politicien habituel on comprend aisément pourquoi le F.N pourrait une fois encore se trouver au second tour.

Martine Aubry semble d'ailleurs aussi motivée pour y aller que D.S.K. c'est dire...

mercredi 8 juin 2011

Référence nécessaire

Selon la définition de Platon la vérité est une opinion valablement justifiée. Deux mille quatre cents ans plus tard on n'a pas trouvé mieux. 

Il n'y a pas de vérité du monde mais uniquement des vérités relatives à telle ou telle manifestation humaine.

Sarah Palin vient de faire connaître sa version de la midnight ride ce qui est l'occasion de réfléchir au vieux problème de la théorie de la connaissance : Y a-t-il un fondement ultime à celle-ci? 

On le sait, la formule référence nécessaire est  utilisée chez Wikipedia pour qu'une information soit validée par une source crédible qui permettra de l'accepter pour "vraie" c'est à dire justifiée.

Justement, quelle source peut être suffisamment fiable pour servir de référence suffisante? Un article de journal? En général rien ne me semble plus sujet à caution qu'un article de presse. D'ailleurs la même question se pose immédiatement : D'où ledit journal tient-il son information? Chaque jour nous pouvons constater à quel point ce qui s'écrit ou se dit dans les media est affecté d'un indice de confiance très relatif.

Bien sûr tout n'est pas radicalement faux mais tout est susceptible d'entraîner une interrogation.

Il en va de même des livres voire même des encyclopédies. Quelle est l'origine absolument incontestable de ce qui s'y lit? Une thèse universitaire elle aussi sera alimentée par des informations trouvées dans d'autres thèses, d'autres livres etc.  

Les témoins de quel qu'événement qu'il s'agisse sont d'une fiabilité encore plus incertaine comme le savent tous les policiers, les magistrats, les historiens ou même chacun d'entre nous qui assure avoir vu ou entendu ce que notre voisin le plus proche n'a ni vu ni entendu.

Ce questionnement constant s'apparente à une régression pyrhonnique à laquelle cependant il ne faut pas s'abandonner au risque bien sûr du doute et donc de la négation absolue.

Certainement nous ne pouvons douter de l'existence du monde et de l'Histoire des hommes. Les événements quels qu'ils soient nous sont connus parce qu'ils ont été vécus, qu'ils ont eu des témoins. Plus on remonte dans le temps cependant moins on en sait évidemment et plus on descend dans la recherche des détails plus nous élargissons le champ de notre ignorance.

Je ne sais rien de la midnight ride ni de Paul Revere mais je peux me poser la question : La version acceptée, connue, est-elle conforme à la réalité de ce qui fut ou n'est-elle que l'aboutissement d'une tradition répétée depuis plus de deux siècles et qui a fini par obtenir un statut de vérité parce que plus personne ne la conteste?

On le comprend, il ne s'agit nullement d'une vue de l'esprit, d'un jeu intellectuel sans portée que cette interrogation. Le négationnisme en effet n'a d'autre origine que notre incapacité à connaître absolument le réel. Comme disait Jacques Lacan: "Je dis toujours la vérité mais attention : pas toute la vérité."

Nous vivons dans une incertitude relative que nous acceptons car il en va de la cohésion mentale des groupes humains et à la limite de toute l'humanité.

vendredi 3 juin 2011

Shakespearien!

A l'époque de la guerre d'Irak la France était régulièrement renvoyée à son silence ou à sa complicité dans le génocide des Tutsis par les Hutus.

Il ne fallait pas que se reproduise en Irak la tragédie qui avait eu lieu au Rwanda et dont la France était in fine responsable. Ce que la France n'avait su faire au Rwanda les US le feraient en Irak. Bon...

Surgis de nulle part il y a trois mois, des insurgés en Cyrénaïque ont persuadé le parasite des media français d'intervenir auprès du président afin que la France soutienne leurs efforts de libération contre la tyrannie de Kadhafi.

Ce n'est pas croyable tant c'est invraisemblable et pourtant en quelques jours la France et la Grande-Bretagne ont persuadé l'ONU de leur donner son accord pour "protéger les civils". Encore plus incroyable, les U.S se trouvent embarqués dans une guerre où ils n'ont strictement rien à faire ni aucun intérêt particulier à protéger ce me semble.

D'après ce que je lis dans la presse américaine, les Américains en général ne sont pas du tout d'accord avec cet engagement de leur pays dans cette histoire de fou.

Tout de même, Kadahfi avait menacé d'un bain de sang les insurgés et l'on voit en Syrie actuellement ce qui se passe quand les dictateurs se lâchent.

Il aurait fallu intervenir au Rwanda mais pas en Libye? L'OTAN est bien intervenue en Bosnie pour protéger les civils après les tueries que l'on sait. Ne fallait-il pas intervenir en Serbie alors? Et faudrait-il intervenir en Syrie ou au Yémen?

Cette guerre en Libye que les media n'appellent pas de ce nom ressemble à une vraie histoire de fou quand les forces de l'OTAN n'ont semble-t-il aucune idée de ce que sera l'après Kadhafi, leur seul objectif étant de voir celui-ci écarté du pouvoir.

C'est creep mission en direct où une opération militaire est menée sans but de guerre plausible et l'on à peine à croire qu'un seul individu soit à l'origine de l'engagement de l'OTAN en Afrique.

Soit la réalité derrière les coulisses est tout autre que ce que l'on nous présente, soit nous avons bien à faire à  
"une histoire de fou racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien".  


mercredi 1 juin 2011

Memories die hard

Possibly the most sensitive issue Europeans have to deal with when they meet Americans has to do with the image of America and Americans in the eyes of foreigners. There’s no hiding that many Euros still hold the prejudice of lack of culture, brutality, rudeness as the most salient traits of Americans whereas said Americans very often suspect some haughtiness and superiority complex from Europeans. 

At a time when Europe meant names like Wagner, Rimbaud, Dickens, Rossini, Dostoiyevsky and thousands similar landmarks, America was the land where Wyatt Earp, Doc Holliday, Jesse James, Billy the Kid, Butch Cassidy, Calamity Jane, the Dalton brothers etc. were the most famous characters of the Nation. To the point that they now belong to “the legend of the West”, so to speak, with innumerable books and films that have been written and directed in order to tell their stories. They seem to have attained some sort of hero’s status in the History of America.

Of course there were also F. Cooper, E. Poe, H.W. Longfellow but their popularity certainly didn’t compare with that of the aforementioned outlaws.

Other names come to mind such as Buffalo Bill who came touring in Europe as well as P.T. Barnum whose name, in France at least, has nearly become synonymous with Capernaum.

And this apparent American fascination for criminals has endured long into the XXth century. Think Al Capone or Bonnie and Clyde for example… 

All these characters are still very famous in Europe and Americans may be surprised to learn it but the Dalton brothers in particular have been immensely popular since the 50s due to a comic strip which started publishing their (fake) adventures in 1957. 

Now, when the XIXth American century is associated in the mind of all Europeans to criminals and cow-boys before philosophers and musicians, no wonder the memory lingers on and recalls on souvenirs dating back to the time when to all European children, America was the land of adventures and reckless characters.

Memories die hard indeed and although America after the XXth century is now at par with Europe when it comes to arts and culture, the souvenir of America in the making still weighs heavy in the image of the USA abroad.