vendredi 30 juillet 2010

Noms et destins

Je reviens sur cette question onomastique.

Il y a d'abord cette interrogation sur la façon dont les femmes mariées perçoivent ce changement de nom/identité qui toujours in fine les lie au père ou au mari. Et même, d'une certaine façon, tient leurs propres enfants à distance symbolique puisque lesdits enfants ne portent pas dans leur nom une quelconque empreinte de leur mère.

Comme si les mères ne pouvaient être que des vecteurs, mères porteuses, en manque de nom singulier qui les désignerait elles. Mères et femmes mariées (ou pas finalement) dont le temps ne garde aucune trace, elles sont comme des fumées qui se dissipent, s'évaporent de générations en générations...

Mais bon, d'accord, cela ne me regarde pas, peut-être est-ce une interrogation typiquement masculine?

Mais on peut malgré tout étendre cette interrogation sur un mode universel:  Puis-je accepter que mon nom soit décidé par autrui si l'on songe qu'il est à ce point déterminant dans la constitution de mon identité? Il est vrai que celle-ci est la résultante de tant de prédéterminations...

Parlant de détermination par le nom... Pourquoi une photo d'Anny Duperey pour illustrer ce billet?

Parce que cette dernière ayant perdu ses parents à l'âge de 8 ans je crois a fait un travail (personnel ou accompagné, je ne sais) au cours duquel elle avait découvert un sens à son nom: Anny du père est. Venant d'une petite fille à laquelle avait manqué le regard désirant/structurant du père, est-ce donc insignifiant?

J'ai eu un proprio (caricature de proprio, grigou et gagne petit qui, pendant 13 ans, m'a envoyé ses reçus de location affranchis au tarif lent. Économie: 1F 20/an!) qui s'appelait M. Chambres.

Dans l'affaire Bettencourt, nombreux sont ceux qui ont découvert une méta signification au  nom du proc. Courroye.

Qui n'a pas fait au moins une fois et sans doute plusieurs fois ce genre de rapprochement, comme s'il existait une prédestination entre un nom et celui/celle qui en était porteur?

Bien sûr qu'il peut y avoir un lien entre un nom et son temporaire propriétaire. Des milliers, allez, des centaines d'articles dans la littérature psychanalytique en ont certainement traité.

Ai-je déjà signalé ce titre de Schopenhauer?


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