vendredi 23 janvier 2009

Pas d'accord.



Je n'ai jamais été un grand fan de Pierre Desproges. Quand il est apparu dans les années 70 il secouait évidemment le conformisme giscardien et les niaiseries télévisées de l'époque.

Mais son humour était trop cérébral pour me faire même sourire. Son sarcasme, sa causticité et son humour à froid ont fini par le rattraper et il s'est infligé lui-même son cancer. Enfin, c'est mon avis.

Ce que je lui reproche le plus c'est d'avoir dit : "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui". Ça a l'air profond, pensé et bien pratique pour sortir n'importe quelle blague bien immonde.

Je ne vois pas quelle pourrait jamais être la vis comica de l'abominable calvaire vécu par le malheureux Ilan Halimi, ou les gamines mortes de faim et de soif dans le noir d'une cache en sous-sol (affaire Dutroux.)

Plus récent, où peut-on, trouver de quoi rire à propos des massacres de Gaza et plus ancien, du lynchage des noirs américains? et même de l'esclavagisme? des enfants torturés?

Le rire cathartique? Pas dans ces cas-là.

Si les Juifs trouvent matière à rigoler avec la Shoa c'est leur affaire, pas la mienne.

Non, je ne suis pas d'accord avec Desproges, qui n'est pas l'humoriste exceptionnel que semble croire un grand nombre.

Jean Yanne, par contre, j'étais pour (le sketch des camionneurs, une perle!!!)



mercredi 21 janvier 2009

Le temps du tango



Inattendu isn't it? Mais bien plaisant.

(A dire vrai je n'arrive pas à poster 2 videos sur le même billet. J'ai dû le faire une fois mais il faut de la manip et je n'ai pas envie de me prendre la tête...)


mardi 20 janvier 2009

Attention, danger...



EYGH est trop jeune sans doute pour se souvenir de cette musique et du feuilleton.

Mais prenons conseil de Jean-Roger Caussimon : La nostalgie c'est comme l'opium, ça intoxique

samedi 17 janvier 2009

La flèche du Parthe

Il y avait longtemps que je ne m'étais pas régalé d'un bon Roquefort. La récente décision de l'administration américaine vient de m'offrir une occasion et une raison de m'en offrir une portion. Elle est pas belle la photo de pénicilline?

Time vient de consacrer un article à cette décision protectionniste.

"But start messing with their beloved cheeses, as the U.S. has now done, and the famous Gallic shrug will rapidly give way to outraged shouts of protest."


C'est amusant de lire sous la plume du même journaliste l'expression France fumes over (see the 2 links).

La grande majorité des Français n'est pas au courant de cette mesure et s'en contrefout complètement.

Ce qui est intéressant c'est qu'il n'y a sans doute pas que le Roquefort qui soit affecté par cette décision américaine mais probablement d'autres produits européens. Peut-être le Gorgonzola (qui est assez proche du Roquefort) l'est-il également et les autorités italiennes (si c'est le cas) traitent l'affaire comme il se doit : protestations. Mais l'Italie pas plus que la France ne se sent humiliée par said decision.

Ce que je comprends à travers la citation de Time c'est que du côté américain on doit être persuadé que cette initiative va blesser l'orgueil national français. Quelle momerie, quelle immaturité une fois encore qui est du même niveau que le Freedom fries à la place des French fries.

Les Américains qui avaient approuvé cette nouvelle appellation (votée par le Congrès -n'ont vraiment rien d'autre à f..) semblaient croire qu'ils venaient d'infliger un magistral soufflet à la face des Français et de leur pays. Non seulement les Français dans leur immense majorité n'en ont jamais rien su mais cela n'a eu d'autre résultat que d'exposer la complète momerie des auteurs de ce qu'ils croyaient être une insupportable insulte.

Français = fromages qui puent, ergo on va leur infliger une correction là où ça fait vraiment mal : their beloved cheese! Na!

Et après ils viennent pleurnicher que les Européens les considèrent (broadly speaking) comme des adolescents mal dégrossis. Tu m'étonnes... Well, just give me more!


mercredi 14 janvier 2009

De battre, mon coeur un instant s'est arrêté.




Y a t-il un âge où la sensibilité s'est à ce point émoussée qu'elle n'est plus capable de faire connaître de ces moments si intenses de grâce et de jouissance que l'on se sent transporté hors de la sphère commune de la banalité quotidienne?

J'ai connu quelques rares instants de cette sorte, il y a longtemps.

Lorsque j'ai entendu les Métamorphoses de R. Strauss pour la première fois, oui, de battre, un instant mon cœur s'est arrêté au moment totalement inattendu où l'orchestre se fige 2 ou 3 secondes à l'issue d'un crescendo chromatique pour se libérer (nous libérer) après ce qui m'a semblé une suffocante suspension. J'avais 18 ans.

A 35 ans, j'ai entendu pour la première fois le 5ème (ou était-ce le 6ème?) quatuor à cordes de D. Chostakovich. La respiration retenue, je souhaitais que le temps se prolongeât par peur anticipée de la fin du morceau.

En littérature j'ai connu pareille émotion à la lecture du Billy Bud de H. Melville il y a 15 ans. Vraiment, un coup au cœur quand le jeune marin est pendu.

Ces trois souvenirs se rapportent directement à la sensation physique qui m'a saisi en ces trois moments.

Sinon des musiques qui me charment, me réjouissent, m'enthousiasment etc. ne manquent pas. Dernière découverte il y a un an, le premier mouvement de la sonate pour piano en la bémol (de mémoire) de Mozart.

Et évidemment, l'aria des Variations Goldberg de JS. Bach (fallait-il le préciser?)

Il y a le livre qui "change" votre vie, Le Monde comme volonté etc. pour ce qui me concerne.

Mes émotions esthétiques se limitent à ces deux registres, musique et littérature. La peinture figurative suppose une compréhension qui, pour ce qui me concerne, n'est nullement spontanée. Le premier Kandinski que j'ai vu à 20 ans m'a retenu, oui, alors peut-être dans l'abstraction la sensation immédiate est-elle possible.

Bien sûr je suis sensible à l'œuvre de Chardin ou de bien d'autres peintres. Mais ce n'est pas comparable aux joies que me procurent la musique et la littérature.

Et puis le cœur peut-il s'arrêter de battre à la vision de la statuaire grecque ou médiévale ou encore à la contemplation d'un Rodin ou d'un Rude?

Je souhaiterais encore faire de semblables rencontres qui bouleversent mais en suis-je encore capable?


samedi 10 janvier 2009

Temps perdu



Je lis peu et très lentement. Je n'en éprouve que plus de dépit à m'engager dans des lectures où je reste englué quelques jours avant de passer à autre chose. Je me demande même si je n'ai pas entamé plus de livres que je n'en ai lus.

D'ailleurs, tous comptes faits, sauf exception, on ne lit pas même un millier de livres dans une vie. C'est à dire quasi rien. On s'informe par d'autres media à présent, heureusement.

J'avais commencé Don Quichotte il y a ? 25 ans? pour laisser tomber après 20 pages. J'y suis retourné quelques années plus tard pour découvrir ce que je tiens pour le plus grand roman que j'ai jamais lu.

Pareil pour Moby Dick. Enfin, presque pareil parce que je l'ai finalement lu et ça m'a laissé de marbre. La grosse baleine blanche et le capitaine Achab... Rencontre impossible entre le lecteur et l'œuvre parce que le premier n'est pas prêt et ne le sera peut-être jamais.

Même tentative avec La Montagne magique de T. Mann, chef d'oeuvre de la littérature allemande du xxè siècle dit-on sur WIKI. Lues peut-être 100 ou 200 pages il y a très longtemps et le livre m'était tombé des mains. Je viens d'essayer d'y retourner. Après 35 pages j'ai encore décroché... J'avais même lu Tonio Kröger dans les années 80 disons puis quelques années plus tard je me suis aperçu qu'il ne m'en restait rien. Je l'ai donc relu. Il ne m'en reste toujours rien...

Je viens par contre de découvrir une petite perle, L'enfant du nouvel an de Lao She dont je ne sais s'il m'en restera beaucoup dans dix ans (et qu'importe au fond ce qui reste dans ses dernières années) mais qui me procure beaucoup de plaisir à lire. Il faudra que je me procure d'autres titres, dont Le Pousse-pousse.

Temps perdu oui, mais peut-il en être autrement? On n'en est que plus ravi de trouver une œuvre qui semble vous avoir attendu depuis si longtemps...


jeudi 1 janvier 2009

2009




Un philosophe grec présocratique s'était donné la mort, paraît-il, parce qu'il estimait avoir atteint l'acmé de la félicité et que les choses ne pouvaient aller qu'en se dégradant. Cela devrait donner à réfléchir à chacun. Avons-nous dépassé cet acmé ou l'attendons nous encore?

Quoiqu'il en soit je vous souhaite à tous une excellente année 2009 sans toutefois qu'elle vous amène à prendre une décision aussi radicale...

(je suis d'accord, la photo est pas terrible)