vendredi 30 avril 2010

Afghani cockroaches



Au plus fort de la guerre d'Irak, le premier ministre irakien de l'époque s'était plaint que les forces américaines tiraient sur tous les irakiens qui leur paraissaient suspects comme s'ils s'agissait de cafards qu'il fallait éliminer.

Un site tient un compte approximatif des victimes civiles en Irak depuis l'arrivée de la coalition of the willing.
Je ne sais pas quel est le nombre de victimes civiles dû à des frappes anglo/américaines mais il doit y en avoir eu suffisamment (toujours trop évidemment) pour que le PM irakien emploie le terme de "cafards" que représenteraient aux yeux des Américains les Irakiens.

Les attentats continuent en Irak, on n'y prête plus guère attention, et le théâtre des opérations s'est déplacé en Afghanistan.

On apprend (pour ce que l'on peut bien savoir) que régulièrement des civils sont victimes de tirs des forces d'occupation. Rien de neuf sous le soleil. En mars ce sont les Allemands qui ont tué une vingtaine d'Afghans, hier les Français, aujourd'hui 3 autres civils and on and on and on...

Sans compter bien sûr les victimes des drones américains.

Les media parlent d'insurgés là où Radio-Londres il y a 65 ans aurait évoqué des résistants. Insurgés ou Talibans c'est selon. C'est d'ailleurs toujours le cas quand il y a une insurrection contre les envahisseurs : ce sont des terroristes. Mais dans notre cas, de façon significative, les media ne parlent pas de terroristes mais bien d'insurgés. Changement de ton. Comme s'il y avait un malaise à recourir au vocabulaire qui avait cours au temps de la guerre d'Irak...

La légitimité des Afghans Talibans à prendre les armes contre les envahisseurs me paraît ne souffrir aucune contestation, aussi détestables que soient leurs mentalités et leurs pratiques. Problème: ils sont chez eux point barre! Qui plus est ils n'ont que je sache absolument rien fait aux occupants de leur pays. Rien de rien. Ils n'ont jamais été une menace pour quiconque et n'avaient aucune intention de le devenir. Maintenant évidemment...

Mais surtout comment sont conçues ces frappes contre les "insurgés" ou Talibans? Sont-ils en train de préparer un attentat lorsqu'ils sont atteints par un tir de l'OTAN? Se font-ils tirer dessus parce qu'ils portent des armes à feu comme à peu près tous les hommes paraît-il dans le pays? 

Ou tout simplement les forces de l'OTAN déclenchent-elles leurs tirs parce que les cibles sont supposées être des "insurgés" ou des "talibans"?  Auquel cas comment ne pas comprendre que ces gars se font dézinguer pour ce qu'ils sont et pensent et non pour des actes de guerre qu'ils auraient commis ou auraient l'intention de commettre? Par ailleurs, de quels actes de guerre peut-il s'agir puisque ce sont des résistants aux forces d'occupation?

Certains Afghans ne sont-ils pas in fine considérés par les troupes de l'OTAN, quels que soient les tirades humanistes déclamées par les politiques/militaires, comme des cafards qu'il faut éliminer non pour ce qu'ils font, ont fait ou pourraient faire mais bien pour ce qu'ils sont? Pour leur Être et non leur Agir?

Cela ouvre des perspectives genre "sous-hommes" etc. non?

Quand se décidera-t-on à se barrer de là-bas et à leur ficher la paix?

jeudi 29 avril 2010

Hegel et Spinoza à la bourse

Panique renouvelée dans le monde de la finance. La Grèce , le Portugal, l'Espagne, l'Irlande bientôt semblent affronter vent debout les dégâts collatéraux du libéralisme à outrance.

Cela dit puisque tout le monde ou presque se jette Abraracourcix sur les traders, banques, organismes financiers, agences de notation etc. qui seraient les méchants sans morale se nourrissant de la chair fraîche des peuples, qui a laissé se mettre en place pareil système devenu incontrôlable et dévorant tout ce qui trouve sur son passage?

La plus insane des récriminations est bien celle qui reproche leur manque de morale aux banquiers. Celle-là c'est vraiment top notch!

Les banquiers et tous les acteurs du système financier mondial obéissent tous au principe spinoziste fondamental : le conatus. On persévère dans son être qui en l'occurrence est de produire du bénéfice sans création de valeur, comme le politicien persévère dans son être qui est par essence d'avoir recours à tous les expédients possibles et imaginables pour obtenir et conserver le pouvoir, comme chacun d'entre nous poursuit son être et son agir dans tout ce qu'il peut avoir de positif ou négatif tant que rien ne s'y oppose.

En résumé, les acteurs du système financier font ce pour quoi ils existent. S'ils ne rencontrent aucune opposition de nature à entraver l'avancée de leur Juggernaut ce n'est pas eux qu'il faut mettre en cause mais bien les politiques qui sont leurs fondés de pouvoir.

Par ailleurs si la Grèce puis les autres maillons faibles de la zone euro sont under attack c'est là encore qu'il y a une raison, que nul ne conteste j'imagine : Tous les fondamentaux sont en place pour que personne ne leur fasse confiance dans la planète financière.

Faisons là encore un petit rappel d'un certain concept philosophique : "Ce qui est rationnel est réel et ce qui est réel est rationnel"

Hegel
(Préface aux principes de la philosophie du droit)

Autrement dit, l'irrationalité du réel n'est qu'apparente.


Cela dit en référence aux media qui n'ont de cesse de gloser sur l'irrationalité des bourses. Il y a peut-être un semblant d'irrationalité mais ne s'agit-il pas plutôt d'une énième ruse de l'esprit (à la Hegel)?

A savoir que derrière une apparence de désordre se déploie la marche souveraine de la logique financière (son esprit à elle) qui perpétue et accroît même sa raison d'être et de faire tant que rien de plus fort qu'elle ne vient contrarier sa progression.


samedi 24 avril 2010

Look at me


The need to represent oneself is universal and has been implemented since the stone carvings of the cavemen until the invention of the photography and the cinema. We all know how the movie industry is an essential part of the American cultural history, like we know how prevalent it has been the world over for nearly a century now. 

Like Narcissus contemplating his image in the water of the river, don’t the movies made in the US act like a mirror which permits America to reflect herself on the screen and offers the world the image of how she wants to be seen and perceived? This would then be an “illustration” of the miror stage of Jacques Lacan which enables the child to realize the unity of his/her body.

This urge to represent herself is all the more enhanced with the quasi obsessional need to display the national flag in oh so many movies and TV series, like a transitional object, as if America had an existential need to permanently assert both her identity and her legitimacy.

Now, what is Narcissism but the inner conviction to be at the centre of the world? And is it pushing the barriers too far to suggest the strength of the American movie industry may have another, deeper and unavowed meaning, that of a fundamental insecurity regarding her very being?

Just asking…

The painting is “Narcissus” by Caravagio (1599)

jeudi 22 avril 2010

Inaccessible réel


"Quelle vanité que la peinture qui attire l'admiration par la ressemblance des choses dont on n'admire point les originaux" a écrit Pascal. (Fragments des Pensées)


Quand il écrit cela, Pascal nous interroge et nous fait sentir une faiblesse que nous ne savons d'abord identifier. Parce que nous percevons la pertinence de la remarque qui ne peut manquer de s'adresser à chacun. Autrement exprimé, pourquoi nous faut-il donc passer par le biais de la représentation pour -peut-être- être capable de re-connaître le réel?

Il est probable qu'au-delà de la peinture comme figuration permettant d'accéder au réel, Pascal nous reproche d'être incapable de percevoir l'immanence du divin qui nous entoure. Mais, même en laissant de côté cet aspect sans doute essentiel de la préoccupation pascalienne, sa remarque nous révèle une indisputable dialectique: le réel ne nous est accessible le plus souvent que par sa représentation, comme un passage obligé parce que nous sommes incapables de voir, de simplement voir.

Quelle leçon d'humilité de devoir accepter que l'on nous montre ce qu'il y a à voir dans un tableau, qu'on nous le décrive, qu'on nous l'explique car, hormis les connaisseurs, nous ne savons pas lire, nous ne savons pas voir.

il y a là une dynamique constante entre le réel et sa représentation car le tableau est d'autant plus admirable que, devenu lui-même objet réel, il nous est nécessaire de passer par le biais de la représentation de ce qui fut d'abord représentation pour enfin être capable de pleinement l'appréhender en tant qu'objet du réel.

Un œil inexpérimenté saurait-il d'emblée voir la double mèche de suie qui s'éfile au bout de la chandelle de cette Madeleine repentante de G. de la Tour s'il n'y avait été préparé par la contemplation d'une possible reproduction livresque? Verrions-nous la bombure au fond du verre, la mèche qui s'y consume, les livres, la croix, la poignée de chanvre qui figurent à droite du verre?

Sans doute pas car nous sommes incapables de voir le réel. Il nous faut apprendre à voir, toujours, car nous vivons dans un univers d'illusions et de décors. Seule la représentation, car nous l'acceptons "naturellement", nous rend possible l'accession à un autre regard sur nous-mêmes. Encore faut-il que cet exercice de représentation soit maîtrisé. C'est bien connu, c'est un lieu commun, seul l'artiste est capable de nous aider à accéder au réel par sa maîtrise de l'art de la représentation.

Quant à l'immanence du divin...

mardi 20 avril 2010

L'au-delà de la représentation










Un des thèmes particulièrement intéressant de la philosophie est ce qu'on appelle "théorie de la connaissance". Pour ceux qui le peuvent, lisez la version allemande, seul article de qualité sur WIKI sur ce sujet, l'article français étant insignifiant, l'article en anglais (américain) ayant une approche plus anglo-saxonne, ce qui n'est pas un truisme, la philo anglo-saxonne s'étant détachée de la tradition continentale depuis les travaux du Cercle de Vienne.

Vite dit, il s'est agi depuis les Grecs anciens, de comprendre comment les sujets que nous sommes, placés en face des objets, du monde réel, sont parvenus à la raison et donc à la possibilité d'élaborer des concepts.

Quelles étapes avons-nous dû franchir pour passer de l'intuition aux pures sensations animales, de la perception à l'entendement puis à la conscience, et de la conscience de nous-mêmes à la raison qui nous a définitivement amenés à l'humanité qui agit volontairement sur le monde.

C'est surtout à partir du Cogito de Descartes que cette recherche s'est considérablement accélérée. Ont suivi les sensualistes, les matérialistes, les idéalistes etc. Malebranche, Condillac, Hume, Locke, Berkeley, Kant (Critique de la raison pure) évidemment, suivi de Schopenhauer (premier Livre du "Monde etc."), Hegel et la Phénoménologie de l'Esprit (Trois premiers chapitres) -c'est du lourd!- travaux repris par Husserl qui, pour ce que j'en sais, a clôt cette recherche dans l'histoire de la philosophie classique. On  inclut ici ceux qui  se sont placés dans le sillage de Husserl (Merleau Ponty, Lévinas etc).

Au XXè siècle les neuro-sciences ont pris le relais, pourrait-on croire, des siècles de préparation et de découvertes de la philosophie occidentale (les Chinois ne s'étant nullement préoccupés de ce champs de recherche).

Mais au fait, qu'a-t-on appris des neurosciences en la matière? Beaucoup de choses sans doute d'un point de vue du comment et du descriptif, de la chimie à la biologie, mais encore? N'en sommes-nous toujours pas restés au seuil de l'ultime Comment et Pourquoi?

On savait dès le XVIIIè siècle que l'activité cérébrale se résumait, si l'on peut l'écrire, à des flux électriques entre neurones alimentés par les synapses (ça c'est du XXè). 

Les neurones agissant en quelque sorte comme des condensateurs électriques, ne nous trouvons-nous pas dans la même situation qu'il y a 2000 ans: Comment des charges électriques dans notre cerveau nous permettent-elles de nous représenter le monde?

Arrêtons-nous une seconde et reposons-nous la question: Comment des charges électriques, en elles-mêmes vides de contenu, il ne s'agit que de charges positives ou négatives, peuvent-elles nous permettre de nous représenter mentalement nous-mêmes à nous-mêmes et nous dans notre environnement immédiatement accessible aux sens mais aussi aux projections dans le temps et l'espace qui, individuellement, nous sont physiquement inaccessibles?

On laissera de côté l'imagination, la mémoire et la faculté créatrice parce que cela devient vertigineux! On peut consulter Bergson et son Évolution créatrice mais je n'en ai pas un souvenir particulièrement marquant. Bon, mon opinion en la matière... en tout cas elle semble partagée par B. Russell (cf. citation au sein de l'article).

Cette interrogation générale du comment et plus encore du pourquoi  (il s'agit là de métaphysique) n'est pas sans danger (intellectuellement parlant s'entend, notre survie n'en dépendant tout de même pas) à savoir que rien ne semble plus s'opposer au solipsisme.

Pour faire court (le billet commence à s'étirer...) le solipsisme est la conviction que rien d'autre que le sujet n'existe et qu'il n'y a pas de monde extérieur à la conscience. Cette position paraît être intenable et pourtant il semble impossible de s'en débarrasser. Schopenhauer, qui avait repris cette idée de Berkeley comme il l'énonce dès les premières lignes du Monde, avait qualifié le solipsisme de citadelle absolument imprenable mais dont les gardiens étaient eux-mêmes prisonniers, ils n'en pouvaient sortir, citadelle qu'il était extrêmement facile à contourner et qui au fond n'entravait en rien l'avancée du chercheur de vérité.

Mais qu'est-ce donc que la vérité dans notre affaire? 

Ne nous trouvons-nous pas face au choix multi séculaire entre le matérialisme d'un côté et l'idéalisme de l'autre?

Y aura-t-il jamais une réponse à cette question ou cela est-il tout simplement impossible? Nous voyons bien le chemin  parcouru mais plus nous avançons plus se posent de nouvelles interrogations.


(Je n'ai pas mis tous les liens possibles et imaginables (Malebranche, Locke, empirisme, idéalisme etc.) au lecteur curieux et intéressé de se munir de courage et de bonne volonté. Qu'il essaye pour commencer de lire les articles français sur la Phénoménologie de l'Esprit ;-D )


dimanche 18 avril 2010

Ike, the anti-American president par excellence

I've been perusing Republican and conservative American blogs these last days.

O'd glory on every page of these blogs, as many « God bless America » as you want, Jesus is everywhere and He loves you, quotes from both the two Testaments, unconditional support to Israel, the right to carry firearms, Yourpins are commies our great Nation must at all cost be preserved from. A paranoid universe that's real scary.

But mainly, two themes are omnipresent : Freedom and our brave and glorious soldiers who protect said freedom.

As for the purported "freedom", from a country which practiced slavery for nearly half of its existence and deprived part of its citizens of civil rights for another century, I find that a little bit cheeky!

Many Americans pretend to be the champions of liberty but I fail to see how more free they are than Europeans, Japanese or South Americans.

Sure enough, they’re free to be fleeced by the financial system and the insurance companies, they're free to get shot down by any sicko happy-trigger (even inside churches), free not to benefit from a universal health care, or to be ousted from their houses because they can no longer pay the rents.

As for the brave and glorious soldiers who fight and have died to protect our freedom, isn't that what every single nation in the world could say about their respective armies and soldiers? In this insane cult of all things related to the army, the US has reached heights only matched by dictatorships.

And when was exactly the last time this happened???

In Iraq? In Afghanistan, in Somalia or in Nicaragua? Unless they mean the Vietnamese? The Korean war? How many American heroes died during the cold war with the USSR?

Were these countries ever a menace to American freedom? Even the Germans declared war on America due to the diplomatic ties they had with the Japanese who themselves attacked in Pearl Harbour, to protect what they thought was their sphere of influence. In any case, nor the Germans or the Japanese had any intention to invade the US and deprive Americans of their freedom.

The same for 1917-1918. And were the Phillipinos a threat to America in 1899? Or the Mexicans in 1848?

Fact is, Americans have never been threatened by anybody but the US is the country which has been the most bellicose and expansionist nation of the world during the last 200 years. They even managed to wage a civil war not even one century after the foundation of their country.

And they keep on repeating their mantra of freedom and our glorious soldiers every single day of the year.

What's more, it's not only the Rep who are inebriated with these myths, many a Democrat share this persecution delirium.

After 40 years of brainwashing Americans into fear of the enemies waiting for them at every corner of the planet, the military-industrial complex, through the US media and their politicians, have succeeded into making Americans believe the survival of their country was at stake and their beloved freedom with it.

Now, when he delivered his farewell adress, President Eisenhower warned his fellow citizens against the growing influence of the military-industrial complex and the dangers that went along.

Should Ike hold his famous farewell speech today, he will be considered a traitor and the worst possible anti-American by a fair share of Americans for want of delivering the security of America into the hands of its most merciless enemies (which ones?). Ike, the most revered American Prez for decades... (sigh)


Note : A gem I found on one of these blogs : "Only two defining forces have ever offered to die for you, Jesus Christ and the American GI. One died for your soul, the other for your freedom."


mardi 13 avril 2010

Xavier Bertrand, Luc Chatel, Frédéric Mitterrand etc. for ever




ESSAI SUR L’ART DE RAMPER,  l’usage des Courtisans 

(Facétie philosophique tirée des manuscrits de feu M. le baron d’Holbach.)


L’homme de Cour est sans contredit la production la plus curieuse que montre l’espèce humaine. C’est un animal amphibie dans lequel tous les contrastes se trouvent communément rassemblés. Un philosophe danois compare le courtisan à la statue composée de matières très différentes que Nabuchodonosor vit en songe. «La tête du courtisan est, dit-il, de verre, ses cheveux sont d’or, ses mains sont de poix-résine, son corps est de plâtre, son cœur est moitié de fer et moitié de boue, ses pieds sont de paille, et son sang est composé d’eau et de vif-argent.»

Il faut avouer qu’un animal si étrange est difficile à définir; loin d’être connu des autres, il peut à peine se connaître lui-même; cependant il paraît que, tout bien considéré, on peut le ranger dans la classe des hommes, avec cette différence néanmoins que les hommes ordinaires n’ont qu’une âme, au lieu que l’homme de Cour paraît sensiblement en avoir plusieurs. En effet, un courtisan est tantôt insolent et tantôt bas; tantôt l’avarice la plus sordide et de l’avidité la plus insatiable, tantôt de la plus extrême prodigalité, tantôt de l’audace la plus décidée, tantôt de la plus honteuse lâcheté, tantôt de l’arrogance la plus impertinente, et tantôt de la politesse la plus étudiée; en un mot c’est un Protée, un Janus, ou plutôt un Dieu de l’Inde qu’on représente avec sept faces différentes.

Quoi qu’il en soit, c’est pour ces animaux si rares que les Nations paraissent faites; la Providence les destine à leurs menus plaisirs; le Souverain lui-même n’est que leur homme d’affaires; quand il fait son devoir, il n’a d’autre emploi que de songer à contenter leurs besoins, à satisfaire leurs fantaisies; trop heureux de travailler pour ces hommes nécessaires dont l’État ne peut se passer. Ce n’est que pour leur intérêt qu’un Monarque doit lever des impôts, faire la paix ou la guerre, imaginer mille inventions ingénieuses pour tourmenter et soutirer ses peuples. En échange de ces soins les courtisans reconnaissants payent le Monarque en complaisances, en assiduités, en flatteries, en bassesses, et le talent de troquer contre des grâces ces importantes marchandises est celui qui sans doute est le plus utile à la Cour.

Les philosophes qui communément sont gens de mauvaise humeur, regardent à la vérité le métier de courtisan comme bas, comme infâme, comme celui d’un empoisonneur. Les peuples ingrats ne sentent point toute l’étendue des obligations qu’ils ont à ces grands généreux, qui, pour soutenir leur Souverain en belle humeur, se dévouent à l’ennui, se sacrifient à ses caprices, lui immolent continuellement leur honneur, leur probité, leur amour-propre, leur honte et leurs remords; ces imbéciles ne sentent donc point le prix de tous ces sacrifices? Ils ne réfléchissent point à ce qu’il en doit coûter pour être un bon courtisan? Quelque force d’esprit que l’on ait, quelqu’encuirassée que soit la conscience par l’habitude de mépriser la vertu et de fouler aux pieds la probité, les hommes ordinaires ont toujours infiniment de peine à étouffer dans leur cœur le cri de la raison. Il n’y a guère que le courtisan qui parvienne à réduire cette voix importune au silence; lui seul est capable d’un aussi noble effort.

Si nous examinons les choses sous ce point de vue, nous verrons que, de tous les arts, le plus difficile est celui de ramper. Cet art sublime est peut-être la plus merveilleuse conquête de l’esprit humain. La nature a mis dans le cœur de tous les hommes un amour-propre, un orgueil, une fierté qui sont, de toutes les dispositions, les plus pénibles à vaincre. L’âme se révolte contre tout ce qui tend à la déprimer; elle réagit avec vigueur toutes les fois qu’on la blesse dans cet endroit sensible; et si de bonne heure on ne contracte l’habitude de combattre, de comprimer, d’écraser ce puissant ressort, il devient impossible de le maîtriser. C’est à quoi le courtisan s’exerce dans l’enfance, étude bien utile sans doute que toutes celles qu’on nous vante avec emphase, et qui annonce dans ceux qui ont acquis ainsi la faculté de subjuguer la nature une force dont très peu d’êtres se trouvent doués. C’est par ces efforts héroïques, ces combats, ces victoires qu’un habile courtisan se distingue et parvient à ce point d’insensibilité qui le mène au crédit, aux honneurs, à ces grandeurs qui font l’objet de l’envie de ses pareils et celui de l’admiration publique.

Que l’on exalte encore après cela les sacrifices que la Religion fait faire à ceux qui veulent gagner le ciel! Que l’on nous parle de la force d’âme de ces philosophes altiers qui prétendent mépriser tout ce que les hommes estiment! Les dévots et les sages n’ont pu vaincre l’amour-propre; l’orgueil semble très compatible avec la dévotion et la philosophie. C’est au seul courtisan qu’il est réservé de triompher de lui-même et de remporter une victoire complète sur les sentiments de son cœur. Un parfait courtisan est sans contredit le plus étonnant de tous les hommes. Ne nous parlez plus de l’abnégation des dévots pour la Divinité, l’abnégation véritable est celle d’un courtisan pour son maître; voyez comme il s’anéantit en sa présence! Il devient une pure machine, ou plutôt il n’est plus rien; il attend de lui son être, il cherche à démêler dans ses traits ceux qu’il doit avoir lui-même; il est comme une cire molle prête à recevoir toutes les impressions qu’on voudra lui donner.

Il est quelques mortels qui ont la roideur dans l’esprit, un défaut de souplesse dans l’échine, un manque de flexibilité dans la nuque du cou; cette organisation malheureuse les empêche de se perfectionner dans l’art de ramper et les rend incapables de s’avancer à la Cour. Les serpent et les reptiles parviennent au haut des montagnes et des rochers, tandis que le cheval le plus fougueux ne peut jamais s’y guinder. La Cour n’est point faite pour ces personnages altiers, inflexibles, qui ne savent ni se prêter aux caprices, ni céder aux fantaisies, ni même, quand il en est besoin, approuver ou favoriser les crimes que la grandeur juge nécessaires au bien être de l’État.

Un bon courtisan ne doit jamais avoir d’avis, il ne doit avoir que celui de son maître ou du ministre, et sa sagacité doit toujours le lui faire pressentir; ce qui suppose une expérience consommée et une connaissance profonde du cœur humain. Un bon courtisan ne doit jamais avoir raison, il ne lui est point permis d’avoir plus d’esprit que son maître ou que le distributeur de ses grâces, il doit bien savoir que le Souverain et l’homme en place ne peuvent jamais se tromper.

Le courtisan bien élevé doit avoir l’estomac assez fort pour digérer tous les affronts que son maître veut bien lui faire. Il doit dès la plus tendre enfance apprendre à commander à sa physionomie, de peur qu’elle ne trahisse les mouvements secrets de son cœur ou ne décèle un dépit involontaire qu’une avanie pourrait y faire naître. Il faut pour vivre à la Cour avoir un empire complet sur les muscles de son visage, afin de recevoir sans sourciller les dégoûts les plus sanglants. Un boudeur, un homme qui a de l’humeur ou de la susceptibilité ne saurait réussir.

En effet, tous ceux qui ont le pouvoir en main prennent communément en fort mauvaise part que l’on sente les piqûres qu’ils ont la bonté de faire ou que l’on s’avise de s’en plaindre. Le courtisan devant son maître doit imiter ce jeune Spartiate que l’on fouettait pour avoir volé un renard; quoique durant l’opération l’animal caché sous son manteau lui déchirât le ventre, la douleur ne put lui arracher le moindre cri. Quel art, quel empire sur soi-même ne suppose pas cette dissimulation profonde qui forme le premier caractère du vrai courtisan! Il faut que sans cesse sous les dehors de l’amitié il sache endormir ses rivaux, montrer un visage ouvert, affectueux, à ceux qu’il déteste le plus, embrasser avec tendresse l’ennemi qu’il voudrait étouffer; il faut enfin que les mensonges les plus impudents ne produisent aucune altération sur son visage.

Le grand art du courtisan, l’objet essentiel de son étude, est de se mettre au fait des passions et des vices de son maître, afin d’être à portée de le saisir par son faible: il est pour lors assuré d’avoir la clef de son cœur. Aime-t-il les femmes? il faut lui en procurer. Est-il dévot? il faut le devenir ou se faire hypocrite. Est-il ombrageux? il faut lui donner des soupçons contre tous ceux qui l’entourent. Est-il paresseux? il ne faut jamais lui parler d’affaires; en un mot il faut le servir à sa mode et surtout le flatter continuellement. Si c’est un sot, on ne risque rien à lui prodiguer les flatteries même qu’il est le plus loin de mériter; mais si par hasard il avait de l’esprit ou du bon sens, ce qui est assez rarement à craindre, il y aurait quelques ménagements à prendre.

Le courtisan doit s’étudier à être affable, affectueux et poli pour tous ceux qui peuvent lui aider et lui nuire; il ne doit être haut que pour ceux dont il n’a pas besoin. Il doit savoir par cœur le tarif de tous ceux qu’il rencontre, il doit saluer profondément la femme de chambre d’une Dame en crédit, causer familièrement avec le suisse ou le valet de chambre du ministre, caresser le chien du premier commis; enfin il ne lui est pas permis d’être distrait un instant; la vie du courtisan est une étude continuelle.

Un véritable courtisan est tenu comme Arlequin d’être l’ami de tout le monde, mais sans avoir la faiblesse de s’attacher à personne; obligé même de triompher de l’amitié, de la sincérité, ce n’est jamais qu’à l’homme en place que son attachement doit cesser aussitôt que le pouvoir cesse. Il est indispensable de détester sur-le-champ quiconque a déplu au maître ou au favori en crédit.

Que l’on juge d’après cela si la vie d’un parfait courtisan n’est pas une longue suite de travaux pénibles. Les Nations peuvent-elles payer trop chèrement un corps d’hommes qui se dévoue à ce point pour les services du Prince? Tous les trésors des peuple suffisent à peine pour payer des héros qui se sacrifient entièrement au bonheur public; n’est-il pas juste que des hommes qui se damnent de si bonne grâce pour l’avantage de leurs concitoyens soient au moins bien payés en ce monde?

Quel respect, quelle vénération ne devons-nous pas avoir pour ces êtres privilégiés que leur rang, leur naissance rend naturellement si fiers, en voyant le sacrifice généreux qu’ils font sans cesse de leur fierté, de leur hauteur, de leur amour-propre! Ne poussent-ils pas tous les jours ce sublime abandon d’eux-mêmes jusqu’à remplir auprès du Prince les mêmes fonctions que le dernier des valets remplit auprès de son maître? Ils ne trouvent rien de vil dans tout ce qu’ils font pour lui; que dis-je? Ils se glorifient des emplois les plus bas auprès de sa sacrée personne ; ils briguent nuit et jour le bonheur de lui être utiles, ils le gardent à vue, se rendent les ministres complaisants de ses plaisirs, prennent sur eux ses sottises ou s’empressent de les applaudir; en un mot, un bon courtisan est tellement absorbé dans l’idée de son devoir, qu’il s’enorgueillit souvent de faire des choses auxquelles un honnête laquais ne voudrait jamais se prêter. L’esprit de l’Évangile est l’humilité; le Fils de l’Homme nous a dit que celui qui s’exalte serait humilié; l’inverse n’est pas moins sûr, et les gens de Cour suivent le précepte à la lettre. Ne soyons donc plus surpris si la Providence les récompense sans mesure de leur souplesse, et si leur abjection leur procure les honneurs, la richesse et le respect des Nations bien gouvernées.

dimanche 11 avril 2010

Lech Kaczynski is dead and then what?

Curieux comme l'actualité vient d'illustrer à 2 reprises deux récents billets.

Le 28 mars le Fondement de la morale, simple exposition d'un thème philosophique qui se voit donner une application réelle le 7 avril, et le 7 février les Frelons que le crash d'un avion polonais réactualise hier 10 avril.

l'État polonais décapité lit-on dans la presse. Toutes les chancelleries y vont de leurs messages obligés de condoléances.

Qui y avait-il dans l'avion? Le président de la République polonaise, Lech Kaczynski, le chef d'État-major de l'armée, quelques ministres, des familles des fusillés de Katyn et le personnel navigant bien sûr.

Bien triste, nos condoléances aux familles etc. bien sûr mais cela n'a d'autre importance que symbolique.

La course du monde n'en sera en rien altérée, cela n'affecte nullement la vie quotidienne de personne hormis les familles des victimes. 

Les drapeaux européens sont mis en berne à Bruxelles, on ne peut faire moins mais 99% des Européens ne sont pas concernés. Alors les Chinois, les Indiens ou les Brésiliens...

Tout ce personnel politique disparu est interchangeable comme on le verra puisque il y aura une nouvelle élection présidentielle comme il y en aurait eu une de toute façon un peu plus tard, il y aura un jeu de chaises musicales au sein de l'État-major de l'armée, donc de la promotion pour quelques uns. Tout le monde ne sera pas perdant et même au sein des instances dirigeantes de l'UE cet accident d'avion peut faciliter les choses.

Je rappelle le billet sur les frelons parce qu'aucun des dignitaires disparus n'était en rien unique et indispensable à la Pologne. Ce qui ne serait pas le cas s'il s'était agi d'un joueur de foot espagnol ou brésilien, d'un artiste, d'un scientifique ou d'une personnalité qui, elle, aurait été irremplaçable.

Prenons l'exemple de l'Iran : le chef d'État- major de l'armée est tué dans un accident d'avion : il est remplacé dans l'heure qui suit. Par contre si c'est le physicien responsable des projets nucléaires du pays il ne se remplacera pas dans l'heure qui suit puisqu'il est unique comme l'était Korolev pour l'URSS dans les années 50.

Un décès prématuré de Korolev aurait été une véritable catastrophe pour l'URSS mais la disparition de  Lech  Kaczynski, même pour la Pologne...

On peut comprendre le choc pour les Polonais vu le contexte historique mais cela ne concerne qu'eux et cela ne changera rien à leur niveau de vie, leurs emplois, la croissance ou le taux de chômage non plus que la politique extérieure de la Pologne.  

Bon, ils organisent veillées, prières, cérémonies religieuses et autres divertissements. C'est bien, ça leur permet d'exorciser leurs affects...      

Pour mémoire, c'est le même Kaczynsky (à moins que ce ne soit son frère jumeau) qui était venu prier la Vierge Marie lors d'un accident de car transportant des pèlerins polonais (26 morts) en route vers un lieu de culte dans le sud de la France il y a 3 ans...

C'est dire combien était indispensable à la Pologne son président de la République.    

Il n'en aurait certainement pas été de même si Lech Walesa avait été tué en 1980. Lui, alors, était irremplaçable et indispensable. Ce n'était pas un frelon mais un ouvrier électricien. 

Mais Kaczynski, quelques ministres et dirigeants militaires... Aucune importance, ne serait-ce que par comparaison avec l'élimination des cadres de l'armée polonaise en 1940.


vendredi 9 avril 2010

Don't feed the troll

Voilà maintenant que l'on trouve cette "rumeur" plus encore crédible puisqu'elle fait l'objet d'un article dans le New York Times

Ce qui n'était à l'origine, semble-t-il, qu'une plaisanterie de collégiens à propos de supposées infidélités mutuelles du couple présidentiel français devient, par la connerie de Sarko et cie,  une info qui va faire le tour des médias du monde entier. Car à présent on n'est plus dans le registre rumeur mais bien dans le registre information.

Alors même que le soufflé se dégonflait de lui-même, L'€lys€€ lui redonne une seconde vie par la voie de Pierre Charon (un conseiller com ou quelque chose comme ça) qui évoque un complot international avec possibles ramifications financières etc. 

Du coup on fait donner les services de renseignements ou de contre espionnage français pour remonter à la source des rumeurs. Rachida Dati est mise en cause, Villepin n'est pas en reste et on parle même de la City qui voudrait déstabiliser Sarko avant qu'il ne prenne la présidence du G20 et du G8. The mind boggles...

L'atrabilaire vient encore de donner sa mesure. Georges Pompidou il y 40 ans avait été confronté à une rumeur beaucoup plus infâme mais avait su garder la hauteur (c'est le cas de le dire) qui convenait. Par parenthèse Jean Charles Marchiani était déjà dans le coup. On ne se refait pas... (pour info c'est Jean Foyer qui semble avoir été à l'origine de cette saloperie.).

Nous avons aussi connu ce genre d'affaire avec Madame Caillaud mais la plus célèbre histoire de coucherie au plus haut niveau de l'État reste sans conteste l'affaire du collier de la Reine qui fut un des éléments qui précipitèrent la Révolution Française. 

Nous n'en sommes pas là mais cette relance d'une rumeur qui mourait de sa belle mort en dit long (s'il était encore nécessaire) sur la petitesse du personnage élu il y a 3 ans bientôt. Le teigneux ne connaît plus de limites et paraît ne pas même comprendre ou simplement percevoir l'effet désastreux, tant auprès de l'opinion publique que de ses propres troupes qui n'en peuvent plus, de l'image qu'il donne de lui-même: un petit caractériel qui fait donner tous les moyens de l'État pour assouvir une vengeance personnelle qui n'a  pas même lieu d'être.

Et c'est ce même type, sanguin et velléitaire qui peut activer le feu nucléaire... arggg!


Mais là c'est pas drôle...

I'm afraid I have to quote myself here...


(La photo du billet a été prise lors du bal qui a suivi le mariage de Sarko avec Carla)

mercredi 7 avril 2010

Le fondement de la morale (2)


Il y a quelques jours j'avais mis en ligne le billet sur Le fondement de la morale (28 mars) en citant un exemple donné par Mencius.

L'actualité de ce jour offre une énième illustration de ce qu'est le fondement de la morale.

Un touriste français à New-York, Julien Duret de Lyon, s'est jeté dans les eaux glaciales du port de New-York pour sauver une gamine qui y était tombée. On voit son visage au bas de l'image à côté du père de la petite fille.

Il en est question dans le NY Daily News de ce jour. Ici aussi.

"I didn't think at all. It happened very fast. I reacted very fast."
Comme une illustration de l'innéité du sentiment moral...

Souvenir perso : Quand j'avais une douzaine d'années, le dentiste qui me soignait avait plongé dans la Seine à Paris pendant l'hiver 1963 (?) pour tenter de récupérer les 2 passagers d'une automobile tombée dans le fleuve. Il avait pu en sauver un. Presque toujours je pense à lui en traversant la Seine, hiver comme été.

mardi 6 avril 2010

Rest in peace, poor one, you've suffered too much too long.

 


Ah, look at all the lonely people
Ah, look at all the lonely people

Eleanor Rigby picks up the rice in the church where a wedding has been
Lives in a dream
Waits at the window, wearing the face that she keeps in a jar by the door
Who is it for?

All the lonely people
Where do they all come from?
All the lonely people
Where do they all belong?

Father McKenzie writing the words of a sermon that no one will hear
No one comes near.
Look at him working, darning his socks in the night when there's nobody there
What does he care?

All the lonely people
Where do they all come from?
All the lonely people
Where do they all belong?

Ah, look at all the lonely people
Ah, look at all the lonely people

Eleanor Rigby died in the church and was buried along with her name
Nobody came
Father McKenzie wiping the dirt from his hands as he walks from the grave
No one was saved

All the lonely people
Where do they all come from?
All the lonely people
Where do they all belong?

Une vapeur d’azur monta dans la chambre de Félicité. Elle avança les narines, en la humant avec une sensualité mystique ; puis ferma les paupières. Ses lèvres souriaient. Les mouvements du cœur se ralentirent un à un, plus vagues chaque fois, plus doux, comme une fontaine s’épuise, comme un écho disparaît ; et, quand elle exhala son dernier souffle, elle crut voir, dans les cieux entrouverts, un perroquet gigantesque, planant au-dessus de sa tête.

(dernier paragraphe d'Un cœur simple de Gustave Flaubert)



lundi 5 avril 2010

Bientôt le bac philo

Au cours d'un réunion post élections générales avec les députés UMP à l'Elysée (on se souvient que le président devait être au-dessus des partis mais ça c'était il y a longtemps) Sarkozy a été interpellé par une députée au sujet de la désaffection des Français à l'endroit de leur grand timonier.

Mais pas elle hein! Non, elle, elle a toujours beaucoup d'affection pour lui, on se rassure.

 Selon les participants  Sarko a répondu:

Je ne suis pas là pour être aimé ou mal aimé, je suis là pour faire.

Voilà qui nous pose un homme d'État

Question: Peut-on faire sans être aimé? Autrement formulé: L'amour est-il une condition de l'agir?

La question est d'autant plus pertinente que notre homme avait pour slogan de campagne: "Ensemble, nous pouvons tout changer" (ou quelque chose dans ce genre). "Ensemble" implique-t-il une adhésion volontaire et chargée d'affection, puisque c'est de cela qu'il s'agit?

Il reste à Sarko 10 semaines avant les épreuves du Bac philo pour préparer sa copie. Comme première lecture on lui suggèrera le Banquet de Platon par exemple. 

Ou encore cette citation de Hegel : Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion (La raison dans l'Histoire).

Put1! Encore 2 ans minimum…