dimanche 30 janvier 2011

Idiot utile ou social traître?


Je me souviens de lui remontant la rue de Solférino au matin du lundi 22 avril 2002, vitupérant contre les multiples candidatures de gauche qui avaient eu pour conséquence de laisser face à face Le Pen et Chirac.

Et le voilà à présent qui dépense toute son énergie à rameuter la gauche de la gauche derrière lui, ce qui n'empêchera d'ailleurs pas d'autres candidatures concurrentes de celle du PS de se présenter au premier tour.

Sa cible ce n'est pas tant Sarko mais D.S.K, le seul qui pourra faire sortir de l'Élysée le mandataire du Medef. Ancien collègue de D.S.K du gouvernement Jospin, Mélenchon lui reproche -en tant que Directeur Général du F.M.I- d'être l'incarnation de la finance internationale, prédatrice et antisociale par nature.

Rappelons tout de même que, Ministre de l'économie et des finances de Jospin, D.S.K a élaboré les 35h  qui depuis une douzaine d'années révèlent, en la cristallisant, toute la rancœur de la droite -des centristes aux libéraux les plus  décomplexés- et qu'à son départ en 2002, les finances du pays étaient à l'équilibre.

Alors voir et entendre Mélanchon le maquignon mener sa pré campagne ainsi qu'il le fait en englobant D.S.K dans l'ensemble des forces du mal, n'est pas sans me rappeler le PC des années 70 qui assimilait Mitterrand et Giscard dans une même détestation pour le plus grand bénéfice du second.

On connaît son programme : Qu'ils s'en aillent tous! Plus démago tu meurs.

Mélenchon  ne nuit aucunement à la droite mais bien à son propre camp en contribuant à assurer une place au second tour à M. Le Pen avec la garantie d'une réélection de Sarko.

Quoiqu'on en pense, son agitation politique fait de lui à la fois un idiot utile et un social traître qui rejoint, dans sa critique de celui qui a mis en œuvre la mesure sociale la plus importante du dernier gouvernement de gauche, la droite la plus réactionnaire et antisociale que nous ayons connue depuis les années pompidoliennes. 


samedi 29 janvier 2011

Don't fence me in






Je suis de ceux qui n'ont jamais, mais alors jamais, compris l'intérêt du mariage. Ce n'est même pas la question du mariage "institution bourgeoise", slogan des années 60, je suis comme Brassens qui ne voulait pas mettre sa signature au bas d'un parchemin. 

Peur de s'engager très certainement, c'est un mème qui doit se transmettre de génération en génération chez les hommes alors que ce serait plutôt l'inverse chez les femmes. Liberté vs sécurité, ce n'est pas nouveau.

Bon, je ne juge pas; j'observe, incrédule, qu'une immense majorité de couples veulent en passer par le mariage, que ce soit par conformisme social, pour les enfants ou quelque raison, fiscale ou autre (bonjour le romantisme) ou encore 'cos there's nothing else to do.

Je suis assez d'accord, une fois encore, avec Schopenhauer qui écrit dans ses carnets : Se marier, c'est faire tout son possible pour se faire prendre en horreur par quelqu'un.

Et aussi : Se marier c'est accepter de perdre la moitié de ses droits avec la certitude d'accroître d'autant ses devoirs (de mémoire celui-là).

Considérant le nombre de divorces de gens qui ne se supportent plus au bout de quelques mois ou quelques années et ceux qui restent ensemble par peur du vide ou par habitude, mais pourquoi vouloir aliéner sa liberté dans un engagement contractuel aussi aléatoire??? 

Quoiqu'il en soit, je tombe vraiment de l'armoire quand je lis que des homosexuels ou des lesbiennes revendiquent eux aussi le droit au mariage.

Celle-là alors me jette dans des abîmes de perplexité to say the least!

Voilà des adultes qui ne cessent de réclamer le droit à la différence, je suis 200% d'accord et qui n'ont, pour certains d'entre eux, dont je sais [car je suis bien informé ;-)] qu'ils sont ultra minoritaires, d'autre ultime revendication sociale que de reproduire le schéma social hétéro par excellence. L'hétérosexualité serait donc le modèle indépassable? La référence dernière dont il n'est pas possible de s'affranchir?

Alors là j'en reste scotché! Bon, qu'ils fassent ce qu'ils (elles) veulent mais c'est vraiment chercher les em.. es là.

vendredi 28 janvier 2011

Ben Ali et La Boétie


Étienne de La Boétie est l'auteur d'un essai, Discours de la servitude volontaire, qui traite de la tyrannie, de son origine, de son mode  de fonctionnement, de la légitimité de l'autorité en général et surtout des moyens de s'affranchir de la domination d'un individu sur un peuple.


La thèse principale de La Boétie est que le peuple s'abandonne volontairement à la puissance d'un individu, que c'est par habitude et oubli de ce qu'est la liberté qu'il se soumet de lui-même à la tyrannie.

Cet essai du XVIème siècle prenait ses exemples essentiellement dans l'antiquité gréco-latine, il n'empêche, on peut se poser la question de la pertinence de l'analyse au regard des multiples tyrannies qu'ont connues les hommes au travers des âges.

Une des phrases les plus citée du traité de la servitude volontaire est : "Soyez donc résolu à ne plus servir et vous serez libre".

On pourrait penser que la récente "révolution" tunisienne illustre heureusement cette maxime de La Boétie.

Il n'en est rien car on sait que la raison de la fuite du dictateur Ben Ali tient principalement au refus de l'armée tunisienne de continuer à servir la personne du malfrat qui avait mis le pays en coupe réglée.

L'armée, fût-elle restée loyale au président tunisien (avec l'aide humanitaire d'Alliot-Marie, Ministre des affaires étrangères s'il vous plaît!!!), il y aurait eu plusieurs centaines de victimes sans doute mais force serait restée au pouvoir.

S'il suffisait d'être résolu à ne plus servir, les Kurdes sous S. Hussein, les soviétiques sous Lénine, Staline et leurs successeurs, tous les peuples asservis de par le monde ne le seraient pas restés bien longtemps et la dictature ne serait qu'un thème de philosophie politique.

L'immolation de Mohamed Bouazizi peut faire penser au battement d'aile du papillon de par les conséquences qu'elle a engendrées. Cet événement tragique n'est cependant que ponctuel et, sauf à envisager un véritable carnage, je ne vois pas l'Égypte, l'Algérie ou l'Arabie saoudite, entre autres, courir un véritable risque d'effondrement politique par "contagion démocratique".

Si La Boétie avait raison, cela se saurait depuis le temps...

mercredi 26 janvier 2011

Les solitaires (Portraits VIII)

 

All the lonely people, where do they all belong?
All the lonely people, where do they all come from?

Il est des gens qui sont malheureux de n'être pas mariés, d'autres s'en réjouissent. Certains sont  malheureux de n'avoir pas d'enfants, d'autres s'en félicitent. Certains voudraient le pouvoir, d'autres ne sont pas le moins du monde affectés par cette pathologie et s'en portent d'autant mieux.

Il est des pertes de proches qui détruisent jusqu'au fond de l'âme des parents ou des enfants tandis que ces mêmes pertes laissent quasi indifférents d'autres parents ou enfants. Des veufs ou des veuves sont inconsolables et leurs vies restent figées au jour où l'autre est parti. D'autres se remarient ou "refont" leurs vies comme on dit. Combien sont en couple et ne rêvent que de se retrouver seuls?

De toutes les conditions possibles qui peuvent nous affecter, la solitude paraît être celle qui est la plus crainte et la plus mal vécue par ceux qui sont malheureux comme des pierres d'être seuls quand d'autres au contraire ne conçoivent vivre que dans la solitude.

Certains se sentent seuls au milieu de leurs "amis", d'autres ne sont plus heureux que gardant pour eux seuls leur mystère et leur singularité ainsi que l'écrit Baudelaire.

Comme quoi Spinoza a raison de penser que rien n'est bon ou mauvais en soi, tout dépend de la nature de nos passions (Je suis cependant plus sceptique quand il s'agit des douleurs physiques).

Hormis la mort qui ne connaît pas de nuances, la solitude n'est pas monolithique. Vivre au milieu de ses semblables n'est pas être seul, échanger ne serait-ce que quelques mots avec qui que ce soit au cours d'une journée n'est pas être seul.

La solitude la plus absolue serait celle d'un cerveau pensant enfermé dans un bocal, ce qui est une hypothèse de psychologie expérimentale épouvantable mais envisageable. Ne plus être en contact d'aucune façon que ce soit avec ses semblables, avec l'extérieur voilà ce que serait la solitude la plus insoutenable.

Il y a mille et une façons d'être seul et autant de nuances dans ce sentiment de solitude. La solitude est un affect et une condition qui font partie de notre existence comme la joie et la peine, l'espérance et le désespoir, l'envie, le désir ou le dégoût et cent autres des modes de notre être.

L'image la plus communément associée à la solitude est celle de la tristesse, de l'abandon, voire de la déréliction pour les croyants. Et pourtant...

J'entendais un jour le président d'une quelconque association qui s'insurgeait contre ceux ou celles qui se lamentent d'être seuls alors qu'il existe des centaines de milliers d'associations en France où chacun a la possibilité de rencontrer d'autres personnes et d'ainsi rompre une solitude vécue comme un continuel malheur. 

Ne mettait-il pas le doigt sur la raison première de la solitude à savoir l'égoïsme de ceux ou celles qui s'en désolent mais sont incapables d'y remédier parce que telle est leur nature d'être dans l'attente passive de l'autre et d'être incapables de s'ouvrir à l'autre quoiqu'ils en disent ou croient?

Les solitaires semblent imaginer qu'existe entre eux et les autres une vitre qui n'existe en fait que dans leur organisation mentale qui ne fonctionne, si je puis dire, qu'en vase clos. Nul n'y peut rentrer car au fond d'eux-mêmes les solitaires ne veulent pas y laisser entrer qui que ce soit, ils ne veulent pas s'engager, quitter leur confortable solitude où personne n'est là pour déranger leur organisation mentale et sociale.

Dans la balance coûts/bénéfices, les coûts prévalent toujours sur les bénéfices dans l'inconscient des solitaires qui fantasment et idéalisent la vie à deux pour d'autant mieux se satisfaire de leur sort.

Ceux qui souffrent de la solitude, toute relative une fois encore, en souffriront toujours  parce qu'ils  ne comprendront jamais que leur vie correspond à leur nature intime qui les destine plus à la solitude qu'à l'échange et au partage.

Le plus difficile n'est pas d'être seul mais d'accepter que telle est notre nature, de s'accepter soi-même, de s'aimer en un mot.

Changer l'ordre de mes désirs plutôt que l'ordre du monde écrivait Descartes à juste titre évidemment.

lundi 24 janvier 2011

Cultural prejudice



You may remember the scene in A Fish called Wanda when Jamie Lee Curtis becomes totally wild when John Cleese starts speaking (fake) Italian.



It's an interesting thing to observe how some foreign languages carry with them their fare share of cultural prejudice, be they positive or not.

French and Italian for example are often perceived as being sexy to American ears which may not be the case with German or Spanish.

German sexyness? Hmmm... sounds unlikely doesn't it? Yet, German calls for other cultural values which certainly have certain sociological and historical grounds.

Languages as tools which raison d'être is to communicate are basically neutral in terms of associated values and cultural hints. Just like the many writing systems, Chinese ideograms, Egyptian hieroglyphs, Latin alphabet, Arabic or Nordic ones are neutral and don't carry with them any cultural underlying meanings. They're just written signs on stones, sand or paper like sounds are just... well sounds.

It's the peoples and their cultures which give the languages they speak such and such flavor which don't pertain to their languages in the first place.

It all has to do with the history and culture of the peoples whose languages we may find attractive, or not. History here is the key word which explains the nature of the perceptions attached to foreign languages. And to be more precise, the history our own culture shares with other ones.

One may object that the mere nature of some sounds makes them unpleasant to our ears but then again, it's a matter of cultural context and possibly personal tastes.

I don't feel particularly comfortable with Deutsch or Chinese sounds euphonically speaking but I nonetheless may associate these sounds to certain cultural standards.

At the end of the day, it all boils down to the clichés we associate foreigners with. French and Italian may sound sexy to certain American ears or romantic to Asians, they nonetheless carry with them other images  which probably are not particularly sexy.

Now, who knows if a Japanese Jamie Lee Curtis doesn't wiggle on her bed when a Cambodian speaks (fake) Vietnamese to her?

samedi 22 janvier 2011

Where to begin?

L'année dernière j'ai commis un billet qui montrait sans l'ombre possible d'un doute ma totale, absolument totale ignorance des systèmes de pensée de l'Inde puisque j'avais confondu Thomas Sankara et Adi Shankara. ZapPow a dû intervenir pour éclairer ma lanterne...

Eh oui, il y a 7 mois je n'avais jamais entendu parler du plus connu des philosophes Hindous!

Il fallait faire quelque chose, il était plus que temps de sortir de la pénombre dans laquelle j'étais concernant la civilisation indienne, son histoire, sa littérature et ses religions.

Pourquoi ne l'avais-je pas fait avant? Hmmmm... Il y a un temps pour tout et on passe de toutes façons à côté de mille et une choses, l'occasion, la curiosité, la très diffuse sensation qu'il s'agit d'un monde impénétrable et comme dit Anijo, Where to begin?

Quoi qu'il en soit j'ai suivi un crash course depuis trois mois, des Aryens arrivant dans la vallée de l'Indus au Sikhisme, plus récente école de pensée issue de l'Inde je crois.

Wiki  m'a permis de mettre un peu d'ordre dans cet univers d'une incroyable richesse et de situer les écoles astika par rapport aux non-astika, le Bouddhisme et le Jaïnisme, les Védas et les Upanishads, l'Âtman et le Brahman etc. et donc aussi Adi Shankara.

Problème : cette civilisation est tellement riche de courants et d'écoles, de différences et de nuances que vient un moment où l'on parvient au seuil de l'érudition où l'on risque de perdre pied. 

Une chose notamment m'a surpris, c'est l'apparente "simplicité" de la pensée chinoise par rapport à la pensée indienne. Etchdi, s'il était encore parmi nous, ne manquerait pas de me corriger mais de la pensée chinoise il m'est resté le Taoïsme avec Lao-tseu et Tchouang-tseu et le Confucianisme avec Confucius donc et Mencius. Et bien sûr des dizaines et des dizaines de milliers de pages de commentaires et d'interprétations.

Mais l'Inde! Quelle extraordinaire et déroutante diversité!

Comme on sait, il ne faut pas envisager les systèmes de pensée orientaux avec notre rationalité occidentale qui vise plus à la compréhension du monde qu'à une pratique personnelle dont la finalité serait de vivre en harmonie avec celui-ci.

Je remercie donc ZapPow d'avoir tiré la sonnette d'alarme, il était plus que temps de mettre un terme au scandale de mon ignorance, différente cependant de mon avidya, non moins réelle néanmoins.

Connaissant le where to begin? il m'est donc possible désormais de pénétrer plus avant au sein de cette civilisation tout en sachant bien que je n'irai jamais bien loin tellement elle est exceptionnellement foisonnante.

Quant à Auddalaki Shveraketu il s'agirait donc de l'auteur d'un Kâmashâstra du VIIIè siècle avant notre ère.

jeudi 20 janvier 2011

Les nombres et le réel


Les mathématiques nous permettent d'appréhender cet univers dont nous sommes des poussières d'étoiles.

Cependant, sans même avoir recours aux mathématiques les plus élaborées, restons en à l'arithmétique qui nous renseigne par exemple sur la distance qui nous sépare d'Andromède, notre plus proche galaxie. Tout juste quelques années-lumière. 

Cela peut se compter en kilomètres, en mètres, en millimètres en microns même, il est toujours possible d'écrire un chiffre qui représentera la plus grande ou la plus petite mesure possible dans l'univers.

Que ce soit des distances, des masses, des particules, des durées, des températures, toutes pourront être quantifiées, de la position, la vitesse et la masse d'un neutrinos aux mêmes attributs d'un trou noir ou de la matière manquante.

Mais les nombres sont-ils toujours significatifs quand ils ne se rapportent plus au réel?

Ainsi, il est possible d'écrire 10 milliards puissance 10 milliards à l'infini mais cela ne peut plus correspondre à quoi que ce soit dans l'univers.

Les nombres étant le produit de notre faculté cognitive peut-on en conclure qu'il y a "plus" d'infini en nous que dans l'univers? Ce qui bien sûr est une impossibilité logique, le plus ne pouvant être dépassé par lui-même. Comme l'infini est un concept qui d'une certaine façon désigne l'Absolu dans toutes les civilisations passées et présentes, ne sommes-nous pas, nous humains, créateurs et porteurs de l'Absolu?

Ce que les hommes ont cherché pendant des millénaires dans un au-delà du monde, dans des déités imaginaires et toutes différentes les unes des autres, c'est en eux-mêmes que cela réside.

L'infini, l'absolu, quel que soit le nom qu'on lui donne, c'est l'homme lui-même qui en est détenteur ou plutôt l'intelligence humaine comme le montre le portrait d'Homer Simpson!

mardi 18 janvier 2011

Le piège



Quand Mitterrand a été élu en 1981 le Front National de J.M Le Pen représentait 0,18 % des suffrages aux Législatives. 30 ans plus tard ce doit être quelque chose comme 20 % d'intentions de vote pour les présidentielles de 2012. Belle progression!


Fondé en 1972 le F.N se voulait une fédération de tous les groupuscules anticommunistes, Algérie française, antigaullistes et atlantistes des années 60, Occident, Ordre nouveau, GUD etc.

Les enjeux des années 60 était radicalement différents de ce qu'il sont à présent puisque nous étions dans les années suivant l'indépendance de l'Algérie et que l'extrême droite contemporaine s'est constituée essentiellement dans ce contexte historique.

Près d'un demi-siècle plus tard les thématiques algérienne, gaulliste et communiste ont totalement disparu du débat politique français et le Front national n'a rien à voir avec les ligues fascistes des années 30 ni même avec l'Ordre Nouveau des années 60. C'est un mouvement qui n'a d'"extrême" que ce que les medias lui ont attribué. C'est en fait un parti de droite populiste ce qui le distingue essentiellement de l'UMP (ex R.P.R) qui partage au moins la moitié des valeurs du Front National.

Depuis 30 ans la diabolisation ininterrompue du Front national comme un parti nostalgique de l'Occupation et de Vichy et de Jean-Marie Le Pen comme étant Attila redux (merci Anijo) a certes mis une épine dans le pied de la droite classique parlementaire qui s'est défendue vigoureusement de toute apparentement avec le F.N.

Il n'empêche, cette démonisation du F.N a aussi eu pour effet un décervellement des électeurs de gauche qui ont perdu tout esprit critique et sont prêts à voter pour n'importe quel candidat de droite qui leur paraîtra moins pire qu'un autre candidat de droite.

Le F.N n'est pas un parti de gouvernement mais il est devenu le meilleur allié objectif de la droite classique dont il diffère au fond bien peu.

Le piège qui était sensé diviser la droite s'est maintenant refermé sur la gauche qui à présent se trouve confrontée à la perspective de devoir choisir entre deux candidats de droite aux présidentielles. 

Sarko a tout intérêt à décevoir l'électorat de droite qui comptait sur lui à propos des questions de sécurité et d'immigration, il fait ainsi le jeu du F.N vers lequel se tournera une bonne partie des électeurs UMP, ce qui rend très possible un nouveau 21 avril. Les électeurs de gauche, pavlovisés par 30 ans de bourrage de crâne F.N = Auschwitz seront amenés, toute honte bue, à voter Sarko sur lequel ils auront vomi pendant 5 ans.

La gauche, idiote utile de la droite et elle semble ne toujours pas l'avoir compris puisqu'elle s'entête à distinguer le F.N de l'UMP alors que c'est bonnet blanc et blanc bonnet.


dimanche 16 janvier 2011

They can't be that dumb



Like everyone else since the 9/11 attacks I've heard this story of the 72 virgins awaiting Islamist terrorists in the paradise their religion has in store for them.  

So I wanted to know whether that was true or a totally fictitious reading of the Qur'an by western media.

After a few seconds I landed on WikiIslam which, I suppose, is as reliable as Wikipedia. A few more seconds and I found here what I was looking after.

Indeed it seems there's a passage in the Qur'an which alludes to the possibility of a reward for Muslims sacrificing their lives for the cause of Allah. The rest is all made of interpretations by Muslim commentators who also believe there are God given eternal truths.

WikiIslam isn't extolling about this issue; it simply does the job Wikipedia does: The articles are neutral and documented.

Here is another article by an American with a typical American sense of humor that I'm very fond of. He makes very good points and isn't at all specifically critical of Islam per se. Actually, for what I understand the guy is an atheist.

"nonfundamentalist Muslims don't take the cosmological parts of the Koran any more literally than nonfundamentalist Christians take the biblical story of Genesis"

"But don't be too quick to judge. Christianity, after all, invented the idea of paradise in the first place."

Now the point I wanted to make is that I find it hard to believe that Muslim suicide-bombers engage in terrorism just because of this tall story of 72 virgins they'll get as reward.

To so believe amounts to deliberately ignore the deep political and historical reasons why fundamentalist Islamists engage into the Jihad.

I don't think the 17 terrorists who committed the 9/11 attacks did so for the sole purpose of getting 72 hotties in their afterlife. And the same applies for the Iraqis or Afghans who blow themselves up when fighting what they rightly consider invaders and occupiers of their country.

No, these guys aren't that dumb although you can't exclude the possibility that one simpleton is. But even Zaccharia Moussaoui wasn't that stupid. He was brainwashed but for what we know he wasn't enrolled by al-Qaeda with the promise of getting 72 big breasted babes after he dies.

So if it appears that there's some truth in this 72 virgin story, I suspect there has been some manipulation of these readings of a tiny part of the Qur'an in order to downplay the real motivations of Islamist terrorists.

samedi 15 janvier 2011

Monisme


Les télescopes à terre ou en orbite nous permettent de voir la matière telle qu’elle était presqu'à l'origine de son apparition il y a quelques milliards d’années.


Ces images, nos yeux (c'est à dire notre sens le plus essentiel) nous permettent de les intégrer dans notre cerveau qui est d’abord matière, de l'eau essentiellement comme l'ensemble de notre corps, ce qui fait en quelque sorte que la matière la plus lointaine et la plus ancienne se retrouve et se contemple dans l'éphémère miroir que nous sommes.

Les instruments modernes nous rendent accessibles l’infiniment petit et l’infiniment grand. Ou n'est-ce pas plutôt l'infiniment petit et l'infiniment grand qui se rendent visibles à eux-mêmes et parviennent à l'être au travers de notre conscience réfléchissante qui lui donne sens et réalité?

Mais si c’est notre conscience qui permet à la matière d'exister se pose alors la question essentielle :  L'esprit, émerge-t-il de la matière ou est-ce la matière qui dépend de l'esprit pour être ?

Que serait la matière, l’objet, s’il n’y avait pas de sujet conscient pour la refléter ? Mais peut-on concevoir un sujet qui ne serait pas matière?

Cette question a traversé toutes les philosophies qu’a engendrées l’Histoire, que ce soit chez les présocratiques et la philosophie continentale, chez les Chinois ou les Hindous. Mais alors que ces deux dernières civilisations ont accédé très tôt à la compréhension du monisme, l'Occident, abusé par les religions abrahamiques s'est fourvoyé dans l'illusion dualiste.

Les religions en effet en tiennent pour le dualisme, essentiel à leur propre existence. Il leur faut un arrière monde pour prospérer.

Baruch Spinoza avec son concept de Substance fut le premier philosophe occidental à rompre avec le dogme religieux des deux mondes, l'ici-bas et l'au-delà. Il rejoint ainsi la Non-dualité d'Adi Shankara et de l'Advaïta Védanta.

150 ans après Spinoza, Schopenhauer, qui fut le premier philosophe à avoir connaissance des systèmes de pensée Hindous, eut le plaisir de retrouver son intuition moniste (la Volonté) dans ces textes jusqu'alors inconnus en Europe.

Peut-être le monisme apporte-t-il la réponse à ce questionnement qui nous est essentiel, il est vrai cependant que nous vivons hic et nunc et que nous trouverons peu d’aide ou de réconfort à savoir que nous sommes une partie du grand Tout, de l'UN, de l’indépassable, de la Substance aux innombrables attributs etc…

Ce n'était pas l'opinion de Spinoza qui voyait dans l'accroissement continu de notre connaissance du monde le chemin vers la béatitude dans la connaissance de Dieu (qui n'était pas le dieu de l'Église mais l'époque était à la prudence).

Schopenhauer de son côté considérait que la contemplation esthétique, en favorisant notre compréhension de la réalité du monde qui n'était en dernière analyse que Volonté, (le Monde comme Volonté et représentation) nous délivrait, temporairement, du flux des souffrances et de l'ennui. Il ne partageait certainement pas l'optimiste de Spinoza cependant.
I regard consciousness as fundamental. I regard matter as derivative from consciousness. We cannot get behind consciousness. Everything that we talk about, everything that we regard as existing, postulates consciousness.
(Max Planck)

Ce thème classique de la philosophie, monisme/dualisme, est loin d'avoir perdu toute actualité comme en témoignent les recherches contemporaines, particulièrement aux États-Unis, sur les relations du corps et de l'esprit


(Picture, courtesy Ned and Planck quote, courtesy Anijo)

jeudi 13 janvier 2011

American heat



There's somehing that doesn't fail to surprise me when reading the American newspapers or the numerous blogs that American citizens devote to their domestic politics: The ferocity each side seems to have in store for the opposite camp.

Wow! looks like there's no lost love between the Dems and the Republicans.

One may think it is quite normal that on this particular field when points of view diverge there's some heat to be expected but really, to this point of antagonism...

Of course, as a Frenchman, what do I know about American politics? But if I try to compare the traditional opposition between right and left in Europe, only far leftists would be as vindictive against far rightists and conversely.

But these two extremes amount to less than 10 % of the voters in France whereas Democrats and Republicans make about, say, 90% of the voters in the U.S.

Is this virulence a good and faithful image of the American national mentality when it comes to debating and exchanging ideas? Or more simply is the pattern of thoughts so different that no comparison can be made between the way Europeans and Americans deal with their respective domestic concerns?

As pertains the recent shooting in Tucson I don't know if the inflammatory rhetoric that has gained ground in the past years as Ned remarked yesterday was a decisive factor in what happened or simply there was a loony going around with his Glock 19 ready to realize his fantasies.

My wild guess is that there exists a culture of both physical and mental violence in the American psyche due to the history of the country and the sociological background of its immigrants. When the cultural context is what we know it is, no wonder stuff happen...


mardi 11 janvier 2011

Killing one's time



One way or another, this expression probably can be found in about every language in the world because the underlying metaphysical uneasiness it evoks is universal.



One may wonder if it ever existed one single individual who didn't -at least once in his/her lifetime- ask oneself if life was worth living or how absurd existence was.

Time means duration for us and the perception of duration can greatly vary according to our activity and our grasp of reality. Duration can be hurtful, very painful indeed since it places ourselves in front of the vacuity of our lives and the hopelessness we're confronted with.

The desire to kill time arises from the feeling that Time is the cause of our torments and therefore the enemy par excellence we must get rid of.

Hinduists long after the end of Samsara in order to get free from the cycle of repetitions. And all religions promise that real life pertains to another world where time no longer rules our lives and where suffering no longer exists.

Everyone has been in the situation of this woman in the painting by E. Hopper, waiting for someone to arrive or maybe not even waiting after someone but waiting, simply waiting for time to pass by.

Life swings like a pendulum backward and forward between pain and boredom.

The expression to kill time only shows how deeply we know that life in its very essence means pain and suffering. Otherwise the expression wouldn't exist.

dimanche 9 janvier 2011

Slaves


Don't be mistaken: Class struggle is still a daily reality in the industrial world. The haves want to have more at the expense of the have-nots.

This process is currently taking place both in France and in the U.S of America.

In France, like everywhere else, when progress occurs in the social situation of the masses, it is not due to a sudden and benevolent act of generosity from the ruling elite, e.g. the owners of the capital of course, but it is the outcome of a violent confrontation where the strongest wins.

Nevertheless, after the capitalists have been compelled to yield a tiny bit of their immensely huge wealth they have no other goal than to gain back what they deem an illegitimate -though legal- deprivation of what is "naturally" theirs. 

This thirst for reappropriation has been a permanent fixture in French history since the Revolution up to now.

The latest example can be observed with the full steam attack of the right-wing to scuttle and abrogate all the social measures that were implemented by the Socialists since F. Mitterrand was elected president in 1981. 

Namely the retirement age which he lowered from 65 to 60 has now been raised up back to 62. Also, the 35-hour workweek has largely been emptied of its contents and now another third-rate rightist politician questions the life-long employment guarantee for civil servants.

The point of the post is to highlight how hundreds of thousands of people who actually profit by these social measures complain that said measures bring France down to her knees and must be repelled. One  may wonder what the motivations of these voters are who want to be deprived of their welfare. Is it their own fate? Is it the future of the Nation?

The ultimate answer is that they've been brainwashed by the permanent and unrelenting propaganda campaign led by rightist politicians into believing that any social progress is detrimental to their personal well-being and that they must elect the sensible politicians (understand the rightist ones) who will protect them from the nasty and irresponsible policies of the Socialists.

In other words, the master tells his slaves what is good and what is bad for them. Coincidentally, the concept of what's good and bad is different for slaves and masters.

For what I know, the same is to be observed in the U.S where a major social advance such as the universal health care system which would benefit several dozens million American citizens is fiercely under attack by the Republicans. So much so that they've succeeded in making about half of the American people believe that the health care bill would be un-American, unconstitutional, dangerous, socialist, contrary to the interest of those most in need of this "universal" system etc. ad nauseam.

Once again, the wealthy tell the poor what is good and what is bad for them. And many of the poor believe what the master says...

It is impossible to convince a slave that he is being exploited by his master.

(It also raises the questions of universal suffrage and democracy but this is another story)

vendredi 7 janvier 2011

Je suis passé à côté de Dostoïevski










Il y a des périodes où décidément l'on n'est pas disponible. Ainsi de  Dostoïevski pour moi. Je suis passé presque complètement à côté.

J'avais dû pénétrer en littérature russe par Un premier amour de Tourgueniev mais, trop jeune et pas la tête à ça je n'en avais gardé aucun souvenir ni même éprouvé aucun plaisir particulier à... 17 ans peut-être? Relu 20 ans plus tard, toujours la même indifférence...

Les Âmes mortes de Gogol, ça c'était autre chose. Lu il y a bientôt 30 ans je l'ai relu 15 ans plus tard peut-être, avec le Revizor, le Manteau, le nez et le Journal d'un fou. Là j'étais bien dans mon affaire, le plaisir de lire était bien présent.

Mais Dostoïevski, alors pour le coup je l'ai complètement raté. J'ai lu les Frères Karamazov, L'adolescent, Crime et Châtiment, l'Idiot, Souvenirs de la maison des morts, le Joueur, l'Éternel mari, peut-être Humiliés et offensés et les Possédés (même pas sûr), Les Pauvres gens, le Double, le Bourg de Stépantchikovo et sa population qui, lui, m'a beaucoup plu.

J'y ai tout de même mis du mien finalement mais hormis quelques titres "mineurs", les grands romans (Adolescent, Frères Karamazov, l'Idiot et l'Adolescent) m'ont laissé de marbre, je n'en ai pas le moindre souvenir. Et pourtant ce sont des lectures des années 2000!

Il en est allé de même avec Tolstoï. Que m'a laissé indifférent Guerre et paix! Quant à Anna Karénine je l'associe à Arlequin c'est dire... Les Cosaques m'ont plu, l'exotisme sans doute, mais ne l'aurais-je pas lu je ne me sentirais pas moins riche. Résurrection et son pathos religieux, on imagine comme ça m'a touché. Les Récits de Sébastopol, la Mort d'Ivan Illitch et la Sonate à Kreutzer (lue deux fois encore), oui, c'est bien mais la littérature mondiale serait-elle appauvrie sans ces titres?

L'Oblomov de Gontcharov m'a bien amusé comme m'a bien plu Un héros de notre temps de Lermontov et surtout le Voyage enchanté de Leskov.

Mais du XIXè siècle j'ai surtout retenu Ivan Tourgueniev dont j'ai lu nombre de titres parmi lesquels je mets à part les Mémoires d'un chasseur. Pour le coup j'étais disponible à ce moment de ma vie pour entrer dans ce livre à tel point que je l'ai relu quelques années après l'avoir découvert.

Du XXè siècle je garde un souvenir émerveillé de Boulgakov et de son Maître et Marguerite ainsi que de ses autres œuvres. De Gorki j'ai un bon souvenir aussi mais l'ampleur du Don paisible de Cholokov m'a découragé.

Soljenitsyne bien sûr avec Une journée d'Ivan Denissovitch et surtout Le pavillon des cancéreux.

Un dernier mot sur Nabokov dont j'ai lu quelques romans. Je n'ai jamais réussi à entrer dans son Ada ou l'ardeur, son chef d'œuvre paraît-il. Essayé deux ou trois fois, jamais parvenu à dépasser la troisième page... Il y a chez lui, c'est ce que je ressens bien sûr, une façon de se moquer (je suis poli) de son lecteur qui m'incommode trop fortement.

Mais les deux grands donc eh bien je les ai abordés à une période où je n'étais pas en attente de ce qu'ils ont à offrir. Je ne crois pas que j'y reviendrai, l'occasion est passée mais l'impression est restée. Allez, Dostoïevski peut-être.

mercredi 5 janvier 2011

Le battement d'aile d'un papillon...


Dans la liste des mutilations génitales dressée par L’O.M.S ne se trouve curieusement pas la circoncision. Comme s’il ne s’agissait pas d’une atteinte à l’intégrité corporelle et sexuelle des jeunes garçons, voire des enfants quasi nouveaux-nés.

C’est étonnant je trouve, surtout quand on sait que cette pratique barbare est la marque d’appartenance au Judaïsme telle qu’Abraham l’a pratiquée sur lui-même et son fils et a demandé à ses fidèles d’en faire de même pour sceller l’alliance éternelle entre le peuple juif et son dieu.

Et pourtant ! Y a t-il mutilation plus symbolique de la castration que la circoncision ?  Comment cette atteinte et dégradation du corps et de cet organe qui fait le mâle pourrait-elle ne pas avoir de massives conséquences dans l’inconscient de celui qui la subit en termes de perception de sa propre valeur et de son statut masculin ? Comment cette incomplétude imposée pourrait-elle ne pas être intérieurement vécue non seulement comme une diminution de son être mais même comme une humiliation qui appellera réparation toute sa vie ?

C’est donc une souffrance que le peuple juif s’inflige à lui-même de générations en générations et qui fait à ce point partie de son identité que Spinoza, dans le tractatus philosophicopoliticus, écrit :  
"Le signe de la circoncision me paraît d’une telle conséquence que je le crois capable d’être à lui tout seul le principe de la conservation du peuple juif".

 Si l’on accepte l’hypothèse que la circoncision implique nécessairement des sentiments intériorisés de dévalorisation, de victimisation et de recherche de réparation, on peut alors induire que le peuple juif -dont cette pratique est le marqueur identitaire le plus immédiat- s’est édifié lui-même une identité imprégnée de ces mêmes valeurs qui l’amènent à se présenter aux yeux de tous les autres peuples comme un peuple différent parce que victime, en permanente demande de réparation d’une blessure qu’il s’est lui-même infligée.

Poussons l’hypothèse plus loin, au risque du trop loin. Si l’on considère que notre propre corps est notre territoire, ce qu’il est en effet, dont nous voulons conserver l’intégrité, le protéger de pertes ou en récupérer les espaces absents (que l’on songe aux amputés dont les membres manquants se font toujours sentir), pourquoi ne pas envisager que l’appel deux fois millénaire « L’année prochaine à Jérusalem » puisse se comprendre comme la demande de restitution d’un territoire amputé, métaphore pour un corps mutilé ?

Seulement nous sommes là dans le domaine du symbolique qui vient investir le champ du réel. C’est par une pratique de portée symbolique que le peuple juif s’est ainsi imposé ses valeurs qui tout au long de son histoire l’ont rendu insupportable aux autres peuples par son exceptionnalisme proclamé.

Le réel, c’est à dire en la circonstance tout ce qui n’est pas juif, n’est nullement responsable des désastreuses conséquences qu’a entraîné ce délire identitaire de « peuple élu ».

On sait jusqu’à quel point de violence et d’irrationnel sont capables les personnes qui, à tort ou à raison, s’estiment lésées par les aléas de la vie, par les autres, par ceux qu’ils considèrent comme leurs persécuteurs. 

Considérant ce qu’est la situation contemporaine entre Israël, État artificiel, et toute la région où s’est réalisé le rêve raciste et suprémaciste de Theodor Hertzl, (sans compter la mainmise sur la politique étrangère et même intérieure de la première puissance mondiale, les États-Unis), on peut songer qu’en effet, un battement d’aile de papillon -la circoncision d’un homme il y a 4.000 ans- peut déclencher des tempêtes par delà les siècles.


(Giovanni Bellini - La Circoncision de Jésus)
 

lundi 3 janvier 2011

Nothing to be happy about

Aussi bien à titre individuel que collectif nos vies sont rituellement scandées en périodes annuelles.

A titre individuel ce sont nos anniversaires qui sont des célébrations symboliques de notre survenue à l'Être. Comme s'il y avait de quoi se réjouir de devoir parcourir un itinéraire dont chacun sait de combien de souffrances et douleurs il sera arboré.

Rien n'est plus étranger à la pensée indienne, qu'elle soit hindouiste, bouddhiste, jaïniste ou autre que de fêter la répétition du jour où a commencé une vie dont tout l'espoir et l'attente des Hindouistes est d'en être libérés par la moksha.

Qu'il soit utile de structurer le rapport des enfants au temps par le biais de ce rituel peut se comprendre, voire même être contesté, mais après 10 ans ce n'est plus qu'occasions de recevoir des cadeaux c'est à dire de se constituer un petit patrimoine tout ce qu'il y a de plus matériel.

Par ailleurs et surtout, célébrer un anniversaire c'est aussi se féliciter du passage du temps et de l'amenuisement de la durée de vie que le destin nous a attribué. Quelle folie de trouver matière à réjouissance quand il s'agit in fine de marquer, tout en le masquant, que la flèche du temps nous rapproche à tout instant de notre dernière heure.

Quel adulte peut trouver plaisir à ce que soit fêté tous les ans un jour dont il n'a pas souvenir et qui l'a engagé dans le cycle souffrance/ennui dont seule la mort le libèrera? Et n'y a-t-il pas comme une cruauté inconsciente de la part des proches à souhaiter un bon anniversaire à leurs parents au sens large?

Mais peut-être est-ce là un avatar de la pensée bouddhiste : Chaque anniversaire est une célébration de notre future libération de ce monde et de cette vie.

Eh bien moi je n’ai jamais eu nul plaisir à un quelconque anniversaire sauf quand j’ai eu 10 ans, un âge qui pouvait s’écrire avec 2 chiffres. Ça ne m’a pas enivré non plus hein…

A titre collectif il en va de même : On voit bien l'origine de la célébration de l'arrivée d'une nouvelle année : Que ce soit Stonehendge, les pyramides d'Égypte ou des Mayas et des Aztèques, tous les rites païens fêtaient chaque solstice d'hiver comme l'assurance de la continuité de la vie, de la régularité du cycle des saisons qui "garantissaient" que les moissons seraient abondantes et que le gibier se reproduirait. Il fallait prier et remercier les dieux pour qu'éternellement ils fassent que la Nature soit clémente avec les hommes.

On n'en est plus là depuis un certain temps maintenant et les célébrations mondiales à chaque nouvelle année sont une réminiscence de rituels païens qui ont évidement perdu tout leur sens originel. Il ne s'agit plus à présent que d'occasions d'un délire collectif et de l'illusion finaliste que le temps à venir sera meilleur que le temps passé. Que l'humanité progresse inéluctablement vers l'ultime accomplissement de son être.

La conformité aux codes sociaux amène à souhaiter le meilleur à tous et à chacun à l'occasion du premier janvier (qui n'est en rien le début d'une nouvelle année) alors que c'est chaque jour que ces souhaits devraient être présentés. Nos vies ne prennent pas un nouveau départ avec chaque nouvelle année mais chaque matin au réveil.

Il en  va des anniversaires comme des fêtes de nouvel an : C'est le passage du temps qui est célébré, celui-là même qui nous transporte jusqu'à notre dernier jour.

Nothing to be happy about, really.

samedi 1 janvier 2011

2011





Avant toute chose je veux vous remercier de faire vivre Shall We talk puisqu'un blog ne vit vraiment que des visites et des commentaires qu'y laissent ses hôtes.

Un grand merci donc à Anijo, Ned, merbel pour la régularité et la pertinence de leurs interventions qui permettent toujours d'étendre les échanges au-delà de ce que les billets proposent.

Un merci tout spécial à ZapPow dont la fidélité jamais prise en défaut force le respect. Je n'oublie pas anonyme mélomane bien sûr ni Semperfidelis.

So to say I'm currently having the time of my life running that blog which works as a tremendous intellectual accelerator thanks to your fidelity and participation. For all of this I'm very much in debt to you all.

Now we're stepping out of the year 2010 and entering 2011 and there's certainly nothing particularly original from me to wish you the best for this New Year, specifically regarding your health which at the end of the day is the main concern of our lives.

I thank you again for all that you bring me and wish you whatever you desire at every moment of your life starting from now on.

Thanks Anijo, thanks Ned, merci merbel et merci ZapPow, bonne année donc à tous et que la force soit avec vous.