jeudi 27 octobre 2011

Le Crédit Agricole recherche un directeur pour son agence d'Ussel

Que peut-on dire de positif sur F. Hollande si ce n'est que c'est sans doute un type sympa et débonnaire qui a voté pour la ratification du traité de Lisbonne à laquelle une majorité d'électeurs s'était opposée par référendum en 2005 ?

Un gentil garçon qui ne veut froisser personne, le gendre idéal comme on dit, que son sens du compromis et de l'évitement a fini par mettre en situation de représenter la gauche d'ici 7 mois... La gauche... (soupir)...

Autant voir Sarko partir serait une délivrance mais ce n'est tout de même pas un programme malgré ce qu'a dit Hollande à Lyon l'autre jour : Il est temps de choisir un autre président pour la France !

« Le style c'est l'homme même » dixit Buffon, voyons ce qu'il en est...

Pompidou a laissé le Centre Beaubourg, Giscard le musée d'Orsay, Chirac le Musée des Arts premiers, Sarko rien mais on n'attendait rien, c'est cohérent et Hollande serait du genre à inaugurer un musée des couvercle de boîtes de fromage.



Comme c'est le cas avec tous les braves types, ils ne suscitent aucune passion pour ou contre, ni admiration ni détestation, leur insignifiance les met à l'abri des tourmentes. 

La classe politique française est désespérante depuis le départ de Jospin et Hollande en est bien le reflet.

lundi 24 octobre 2011

Apprendre, oublier...


L'autre jour je rencontre un ami dont je sais qu'il suit les cours du Louvre. Nous échangeons donc quelques mots sur le sujet et il me fait part de sa lassitude de tant apprendre et de si peu retenir. Son domaine est pointu tout de même puisqu'il s'agit de sigillographie égyptienne... 


  Pas celle de Farouk mais bien celle de Toutânkhamon. 

In petto me revient la phrase de Hegel :  
"L'érudition, toujours, s'étend le plus là où il y a le moins à prendre."
Il me semble que ceux qui éprouvent du plaisir à apprendre sont atteints du complexe totalisant qui vise à la maîtrise de quelque chose, au désir globalisant de ce qui par nature ne peut être retenu au sens où on ne retient pas l'eau qui file entre les doigts. Cette propension à la rétention est ouverte à l'interprétation mais peut-être celui qui s'attriste de ne pas tout retenir de ce qu'il apprend est-il victime du mélange et de la confusion des deux grands pôles autour desquels s'organise l'esprit, la Passion et la Raison.

L'accumulation du savoir serait de nature mathématique et donc rationnelle tandis que le pur plaisir de l'apprentissage relèverait de la sensation c'est-à-dire de l'esthétique.

Pour x, y, z raisons, histoire, culture etc. le savoir et la connaissance sont d'abord et avant tout des instruments de libération de notre condition animale naturelle et donc valorisés comme tels alors que l'aspect jouissif mais " inutile et improductif " du savoir pour le savoir apparaît socialement bien secondaire. C'est le propre de l'art d'ailleurs.

Je devrais suggérer à mon voisin de se pencher vers l'eau de la source pierienne et d'oublier un peu, justement, la dimension strictement rationnelle de l'accumulation du savoir. Apprenons à goûter plus encore le plaisir de l'apprentissage comme on se désaltère à l'eau du savoir de la source pierienne. Il est agréable d'apprendre comme il est agréable de se désaltérer, plaisir du corps, plaisir de l'esprit, on retrouve l'unité de l'Être.  

L'eau, le savoir, c'est tout comme d'une certaine façon, tout est flux et passager, et que la raison cède un peu le pas à la jouissance de l'esprit libéré.

Toutes considérations qui par ailleurs ne sont guère de nature à intéresser Bart qui semble moins sensible aux plaisirs de l'esprit que sa petite sœur Liza.

(There's something kantian in the line Bart is writing... Amusant.)

jeudi 20 octobre 2011

L'empire des signes


Chaque fois que les bourses  « dévissent », pour reprendre le vocabulaire « ready made » des médias, on a systématiquement droit aux mêmes photos d'employés des sociétés de courtage ou des banques, dans des poses et des expressions d'incompréhension ou d'apparent désarroi, photos destinées à bien nous persuader de la gravité de la situation. 

Il y a bien de quoi s'inquiéter en effet puisque même les professionnels supposés avoir les nerfs solides paraissent à ce point tétanisés qu'ils ne peuvent s'empêcher d'exprimer les émotions les plus primaires de peur et d'angoisse devant ce qui apparaîtrait bientôt comme la fin du monde.

A la vérité, je flaire encore la bonne grosse manipulation des esprits par les journaux et autres télés qui ont une fois pour toutes décidé de l'infographie chargée d'illustrer la rubrique « Économie et finances  ». Les personnes que l'on voit ainsi sont peut-être tout simplement fatiguées parce que leur boulot est fatiguant. Ou pour tout autre raison. Et peut-être ne sont-elles même pas fatiguées...

Ainsi la femme de la première image se concentre-t-elle sur son écran comme vous et moi parce qu'elle est à ce qu'elle lit et la photo n'acquière d'autre sens que celui qui émerge du contexte global et du texte qui accompagne l'article qu'illustre l'image. L'autre femme à droite porte une espèce de blouse verte avec deux écrans en arrière-plan. Le port de la blouse indique qu'il s'agit d'une employée pas du tout désespérée mais qui n'a pas assez dormi et se demande ce qu'elle va préparer pour le repas des gosses ce soir.

Pour ce qui concerne la dernière photo du type qui se tient le front elle a été prise en 2002, c'est-à-dire au moment où le CAC était à son plus haut historique (+6.000). Le gars n'a aucune raison d'être effondré par la situation du marché mais peut-être davantage parce qu'il a découvert la veille que sa femme avait un amant. Ou peut-être se tient-il tout bonnement la tête...

L'Empire des signes, pour reprendre le titre de Roland Barthes, parce que cet exemple de la façon dont les médias couvrent les marchés est typique de l'univers mental dans lequel nous vivons, fait d'images et de mots qui sont autant d'instruments de déraison et d'instrumentalisation. Au point que s'installe dans nos esprits un conditionnement d'ordre pavlovien à la vision ou à la perception de tels et tels signes chargés d'un signifiant qui lui a été attribué par ceux qui ont accès et disposent du pouvoir médiatique.

On a tous les jours mille petits exemples de manipulation subliminale, involontaire d'ailleurs je crois, c'est notre monde contemporain qui veut ça et aussi (et peut-être surtout) le panurgisme mental des journaleux devant les écrans sur lesquels ils produisent leurs textes.

Ainsi pour rester dans le domaine de la finance, combien de fois n'avons-nous pas lu des titres (accrocheurs, c'est le B A BA du métier) genre : le $ s’effondre face à l'€! Ou à l'inverse, l'euro sombre face au dollar! S'effondre? Comme les Twin Towers alors? Sombre? Comme le Titanic et il n'y a plus d'espoir? Tout ça parce qu’il y a eu une variation de 2,3% de valeur entre les deux devises et qu’il n’y paraîtra plus la semaine prochaine…

A observer combien les médias grand public dramatisent toute situation parce qu'ils reposent sur l'éternel « panem et circences », on s'attend à ce qu'un jour ce soit ce type d'image qu'ils utilisent pour impressioner définitivement les masses :

 
Le désespoir absolu devant la mort du Sauveur, autrement connu sous le nom d'Argent, aka Mammon.

Ce ne serait pas absurde au fond tellement la religion de l'argent et du lucre est aussi universelle que le besoin religieux de l'humanité. Mais c'est une autre histoire et le billet est bien assez long comme ça.

Allez, un dernier pour conclure...


C'est l'histoire d'un gars qui s'est pris une méchante cuite la veille au soir avec ses potes traders qui venaient d'empocher chacun leur 2 millions de bonus annuel. Alors il a mal à la tête, c'est normal...

(La crucifixion de Simon Vouet)

lundi 17 octobre 2011

Chuck Berry et Lazarus Spengler

Comme je descendais des fleuves impassibles, je m'aperçus un jour que plus je m'informais sur la biographie de tel ou tel musicien américain de jazz, de blues ou d'autre forme musicale, plus je découvrais combien nombre d'entre eux avaient commencé par chanter des hymnes et autres gospels dans les chorales des églises protestantes (whatever the sub-class) de leur quartier.

Je n'ai pas vraiment cherché à collectionner des noms mais on peut penser à Aretha Franklin par exemple ou Chuck Berry précisément dont les pères étaient tous deux diacres ou je ne sais trop quoi dans les églises baptistes du sud des E.U. Certainement il y en a d'autres que vous connaissez et auxquels je ne pense pas.

Quels étaient les chants des chorales religieuses interprétés par les jeunes noirs d'Alabama ou de Georgie, je n'en ai pas la moindre idée mais j'imagine qu'il ne s'agissait pas simplement de reprendre les textes des quatre Évangiles tels quels, il devait y avoir des compositeurs spécifiques pour ce type de musique et des auteurs "spécialisés" pour écrire des textes à la façon du XVIIIe siècle européen.

Lazarus Spengler était l'un d'eux mais aussi Salomon Franck ou encore Christian Friedrich Henrici et bien d'autres encore qui furent actifs dans l'Allemagne d'après la Réforme.

Même si les cantiques et autres psaumes du XVIIIe allemand n'ont pas traversé l'Atlantique (sauf peut-être chez les Amish), j'imagine que des auteurs - blancs - américains ont écrit d'autres textes de la même veine pour les offices des églises baptistes du Nouveau Monde et que ce sont ces poèmes qu'ont entendus et chantés des millions de noirs depuis deux siècles.

Ce qui est intéressant c'est de considérer que nombre d'enfants noirs on été initiés à la musique au cours de leur éducation religieuse mais que loin de poursuivre et de perpétuer cette forme musicale mortifère et vieille de deux millénaires (cf. Livre des Psaumes), ils se sont servis de cette tradition blanche pour élaborer une musique qui a bouleversé le sens musical du monde entier.

Que ce soit en Iran, en Chine ou au Brésil, Chuck Berry et ses descendants, les Rolling Stones, les Beatles ou n'importe quel groupe anglo-Américain, sont autrement populaires - c'est une litote - que la musique chrétienne que n'écoutent guère plus que les fidèles des offices religieux dominicaux.

Que les descendants des Africains que les blancs sont allés chercher chez eux pour en faire leurs esclaves se soient finalement affranchis (partiellement) de la servitude que les Blancs européens leur ont imposée en se servant précisément d'une partie de cette culture blanche est une démonstration renouvelée du processus historique universel de dépassement dialectique, oppression, résistance et renaissance à un stade supérieur.

On peut tout de même mettre au crédit de l'enseignement religieux chrétien une formation des esprits qui ne se réduisait pas à l'aliénation de la raison, celle-ci étant de toute façon invincible sur le long terme. C'est même toute l'histoire de l'Humanité...

jeudi 13 octobre 2011

Hello Goodbye



Voilà que Shall we Talk a passé ses quatre ans et comme je vous l'ai déjà dit il y a deux mois, j'ai de plus en plus de mal à l'entretenir. Ce genre d'activité c'est comme tout, ce qui était un divertissement devient lentement une espèce de contrainte. Et pourtant, par Odin, j'y suis attaché à mon petit blog qui est ma préoccupation quotidienne depuis deux ans que je l'ai relancé.

J'ai toujours autant d'idées - bonnes ou mauvaises, chacun est juge - mais il m'est de plus en plus pénible de les mettre en chantier, de les travailler avant d'en faire quelque chose de présentable. Autrement dit je suis arrivé au stade où consacrer plusieurs heures par semaine à nourrir le blog ne m'est plus aussi gratifiant qu'auparavant. Mitigated feelings anyway...

Il y a aussi que je me suis très fortement investi dans mon activité de contributeur de Wiki et, ce qui est dans l'ordre des choses, une motivation en remplace une autre.

Il serait possible de baisser le rideau d'un coup d'un seul et définitivement mais, outre que ce serait désobligeant à votre endroit, j'écrirai sans doute de temps en temps un billet par ci, par là quand l'envie m'en prendra tout soudainement.

Enfin voilà, je prends un peu de recul et ne fournirai plus deux ou trois billets par semaine voire plus comme il était accoutumé depuis toujours (sauf six mois de suspension en 2009) mais plutôt par mois. En fait je n'ai pas de programme.

Merci à vous tous qui faites vivre le blog, Ned, Anijo et Christine, ZapPow et Jan tous les deux d'une fidélité qui force le respect, à un visiteur(euse?) discret et extrêmement régulier de Virginie (USA) qui ne s'est jamais manifesté mais qui suit ce blog depuis au moins 18 mois et sans doute plus, à la Globule qui passe de temps en temps ainsi qu'à Semper et même Rocket qui est passé des centaines de fois. Quelqu'un de New York également vient occasionnellement tous les mois, ainsi que de Belgique.

Je sais bien que j'ai déjà écrit des billets tels que celui-ci mais enfin il y a bien un jour qui est le dernier jour...

Shall we talk has been my daily obsession for dozens of months now and I need to ease the pressure, really.


See you.

lundi 10 octobre 2011

What a riot!

 
Yu Minjun est le plus connu des peintres chinois contemporains et aussi celui dont les œuvres se reconnaissent instantanément puisque absolument tous ses personnages arborent en permanence un rictus exacerbé d'irrésistible hilarité.

A ma connaissance il n'a jamais peint de figures féminines, ce qui peut s'interpréter d'au moins deux façons qui ne sont d'ailleurs pas exclusives l'une de l'autre : La distorsion qu'il inflige aux visages masculins, déjà anxiogène telle qu'elle est serait peut-être encore plus insupportable sur un visage féminin et par ailleurs il prend l'homme non pas en tant qu'individu singulier mais au contraire comme représentant générique de l'espèce humaine, c'est-à-dire de notre condition à tous.

Il reprend ici le célèbre portrait du Pape Innocent X par Velázquez, portrait dont Francis Bacon a donné une version particulièrement déchirée.


J'aime autant l'une que l'autre ces deux reprises qui chacune à sa façon « explose » la représentation officielle d'un personnage symbolique de la culture occidentale, notamment ce 234ème Pape du XVIIè siècle.

Cette toile est tout particulièrement efficace qui nous donne à voir en fait de personnage quasi sacré du monde chrétien une espèce de nabot vêtu d'un simple drapé dont la couleur noire de la soie tranche d'autant plus vivement avec la couleur rose jambon des chairs du sujet. Le détail qui tue c'est évidemment ce caleçon noir qui détruit instantanément le statut quasi idolâtre dont jouissait l'individu nommé Giovanni Battista Pamphilj de la part de ses contemporains. Lui aussi n'était in fine qu'un organisme aux besoins quotidiens.

C'est évidemment tous les détenteurs passés et présent de ce même pouvoir qui sont représentés dans ce tableau peint par un Chinois dont la culture est radicalement étrangère à cette création du délire religieux occidental. Le personnage, comme tous ceux de Yu Minjun, a donc les traits chinois ce qui rend d'autant plus comique cette image d'un nabot élevé sur son trône par la vésanie de ses adorateurs.

La signature de Minjun, ce sarcasme permanent sur les visages des personnages du peintre qui exprime ainsi sa vision cynique du monde, délivre ici toute sa puissance qui donne à voir un avorton aux cinquante dents se fichant ouvertement de la masse de ses fidèles et du monde entier.

Il n'est pas sûr que le Vatican qui possède d'inestimables richesses artistiques fasse monter les enchères pour acquérir cette toile...

(The Pope -1997- Huile sur toile, 198x186. Collection privée)

lundi 3 octobre 2011

Jean Sébastien Bach et le Patriot Act



Il y avait le mois dernier dans le New York Time un article sur le Patriot Act qui m'a rappelé combien sont fréquentes dans les médias américains les formules quasi rituelles relatives à "our security" ou encore "our enemies", "the enemies of America" etc.

Je sais bien la part de l'usage politique qui est faite de cette évocation quasi quotidienne par les politiques américains mais tout de même, y a-t-il un autre pays au monde (la Corée du Nord peut-être?) où ce genre de vocabulaire est utilisé de façon courante, habituelle et qui reflète un état d'esprit qui doit bien correspondre à une réalité mentale donnée?

Ne reconnaît-on pas là l'héritage des immigrés anglais, hollandais ou allemands du XVIIè siècle et après qui se sentaient persécutés en Europe à cause de leurs convictions religieuses et qui décidèrent de s'établir dans le Nouveau Monde?

Je ne sais quelle était la réalité des persécutions que subissaient des Protestants dans les pays qui avaient connu la Réforme mais ce qui est sûr, c'est que toute croyance d'ordre religieux implique nécessairement un sentiment de rejet et d'exclusion par ceux qui se définissent dans une différence par rapport aux autres. On ne peut être in et out à la fois quand on "choisit" de se joindre à une communauté.

En débarquant dans les colonies américaines, les colons ont amené avec eux ce sentiment obsidional qu'implique une commune appartenance religieuse sensée protéger (justement!) de ceux qui ne partageaient pas leurs convictions (parce qu'ils en partageaient d'autres).

Avec une culture aussi imprégnée de religion que celle des États-Unis dont la religion est bien à l'origine même du peuplement et donc de la raison d'être historique, il est tout à fait dans l'ordre des choses que ce qui composait les mentalités collectives il y a trois siècles en Europe se retrouve intacte et inchangé sur un autre continent où le sentiment religieux semble aussi vivace qu'au temps des immigrants des XVIIè et XVIIIè siècles.

Le rapport avec Bach vous demandez-vous? Il se trouve que je suis engagé depuis bientôt trois mois dans la rédaction de l'intégralité des articles consacrés aux cantates de J.S Bach sur Wiki français et que je lis donc les textes qui étaient chantés avec ces cantates (il y en a 240!).

Tirés des Évangiles, soit écrits exprès pour telle ou telle célébration religieuse par les poètes de l'époque en Allemagne, tous Chrétiens et Protestants, les contemporains même de ceux qui quittaient l'Europe pour l'Amérique, tous ces textes évoquent et invoquent la protection de Dieu contre les ennemis ou les puissances menaçantes, de l'amour qu'il prodigue, de l'obéissance qui lui est due etc., on connaît tout ça...

Il est saisissant de considérer combien ces gens qui vivaient il y a trois siècles baignaient dans un univers mental comparable à celui des enfants ou des peuples « primitifs » qui, tous, s'inventent des créatures et un monde fantastique que l'anthropologie et la psychanalyse nous ont permis de considérer d'un œil rationnel.

J'ai choisi cette cantate BWV 85 Ich bin ein guter Hirt (je suis un bon berger) parce que son titre est bien significatif de ce que toutes les religions et croyances prétendent apporter aux hommes : la protection du surmoi, l'image du père à la fois tout puissant, aimant et terrible mais aussi le berger qui rassemble et mène les brebis qui seraient perdues et à la merci des prédateurs (les ennemis) s'il n'était pas là.

La croyance religieuse est la même avec les mêmes obsessions que du temps de Bach, la protection contre les ennemis, le réconfort et l'assurance d'une puissance supérieure pour affronter le monde hostile. Est-il exagéré de supposer que cette attente d'une puissance supérieure s'est sublimée et s'est réalisée aux U.S dans la constitution d'un monstrueux appareil militaire parfaitement inutile pour se défendre (de qui? des Canadiens? des Vénézuéliens?) mais tout à fait adéquat pour transformer en chaleur et lumière le reste de la planète qui est potentiellement rempli d'ennemis?

L’Europe elle, s'est considérablement sécularisée et ses habitants ne voient plus le monde au travers du prisme religieux, les Européens n'ont pas cette obsession de l'« ennemi » qui vivrait en permanence à leur côté pour leur nuire et les détruire. Contrairement aux États-Unis, les pays européens ne sont ni militaristes ni bellicistes (il est vrai que Anders Fogh Rasmussen est un contre exemple assez terrifiant, mais n'est-il pas de culture protestante lui aussi justement?) et je considère que c'est aussi une conséquence positive du recul de l'obscurantisme religieux que les hommes n'aient plus la propension à se considérer ennemis les uns des autres parce que les superstitions tendent « naturellement » à les séparer les uns des autres.