lundi 30 juin 2008

Who are the terrorists?




Between 1947 and 1953, America went mad with fear of communists. They were everywhere, plotting to destroy America and impose Soviet style totalitarianism. Of course, everyone knows of Senator Joseph McCarty and his paranoid stance regarding all things he thought were anti-American. Everybody could be suspected and there was a real witch hunt all across the country.

Like in all dictatorships there were hearings in front of the Senate, people had to face questions asked to them like Fouquier-Tinville used to, and many were blacklisted. Even Charly Chaplin had to go into exile!!!

Eventually this madness came to an end with the downfall of McCarty.

You would think this episode has taught some lessons on the other side of the Ocean?

Now, the US is swept by a wave of Islamophobia, suspecting a would-be terrorist behind each and every Muslim. For years, Fox news had a scale of different colors to tell Americans which level of terrorist threat might be expected for each day of the year. I can't receive Fox any longer so I don't know if they've stopped this fear factor game.

What I know is that there hasn't been one single act of terrorism in America since 9/11. Many Americans would tell it's evidence of the effectiveness of the anti-terrorism measures that have been implemented in the past 6 years. Many others would reply that maybe anybody didn't even try to commit any act of terrorism in America.

What I know also is that there has been another shooting spree a couple of weeks ago, with 6 people dead. And I also know that hundreds if not thousands of Americans have been shot to death by their fellow American citizens since 2002. I haven't heard that one single killer was Muslim or coming from any Arabic country.

So who are the real, effective terrorists in the US?


jeudi 26 juin 2008

Le temps, c'est nous.




On ne saurait être en un autre temps que celui qui nous accompagne. Cela peut s’imaginer seulement comme illusion de la conscience. Le temps est une forme a priori de la sensibilité, oui. Il est un attribut du sujet, non de l’objet. Ainsi une amphore retrouvée après 2500 ans ou les os d’un dinosaure ne surgissent pas de la caverne du temps. Ils sont également disponibles et seulement au présent du sujet. Le temps n’est pas un de leurs attributs en tant qu’objets ; il ne s’agit que de la confrontation, de la mise en présence de l’inerte et du vivant. L’amphore et les restes du dinosaure n’ont pas traversé les siècles. Seule la conscience du sujet permet cette représentation

Imaginons une conscience isolée sur une île quelconque ou au sommet de la montagne. De façon plus «réaliste» une tribu d’indiens d’Amazonie ou d’Aborigènes… Ils y étaient aussi en 1735 ou en – 1314… mais ça n’a aucun sens pour eux. Cette étrangeté insaisissable de l’Histoire pour les peuples qui s’en sont constituée une est de sembler refléter une réalité déroulée dans le Temps alors qu’il ne s’agit que d’une reconstitution fictive, comme une pièce de théâtre qui n’est qu’un reflet artificiel. L’Histoire semble accréditer la notion d’étendue du Temps, comme s’il avait une représentation spatiale, comme un chemin qu’on parcourt et sur lequel on ne pourrait qu’avancer tout en considérant le chemin parcouru(*). Mais cette similarité apparente est fictive. L’irréalité de l’Histoire, son étrangeté est de donner pour réel ce qui n’est pas ; de donner l’illusion qu’il y a un passé cumulé, «disponible» à la représentation, ce qui n’est pas. Le passé n’est que représentation de représentation. Comme une pièce de théâtre, la vie a la texture d’un rêve.

Une libellule dans le ciel : un univers à soi tout seul comme nous puisque par ses yeux le monde qu’elle survole se représente dans ses quelques grammes de matière. Dans un tableau de G. Friedrich un promeneur contemple d’un sommet le paysage qui s’étend devant lui. Dans ce point qu’il est, dans son cerveau se représente le tout qu’il embrasse. La matière se reflète dans la matière. Le voyageur une fois parti, disparu, reste qu’en ce lieu le tout fut représenté quelques instants. Peu importe l’individu, fût-ce un animal, c’est le même processus de représentation.

Puisque le temps est lié à l’espace et puisque celui-ci ne se définit que par le mouvement d’une partie vers une autre, le temps serait la modification permanente de l’espace qui est la totalité, l’ensemble spirituel dans lequel nous évoluons. Chacun des milliards de ses composants passés l’a affecté d’un mot, d’une modification, un apport, un savoir.

Peut-être le dernier des crétins peut-il, une fois dans sa vie, être traversé d’une idée intelligente qui serait comme la fulgurance émanant de la pensée universelle à laquelle, lui aussi, il appartient. Comme une explosion volcanique envoie à des kilomètres des roches incandescentes qui terminent leur course dans un marais putride… le crétin ne saura pas ce qui l’a atteint et laissera évidemment se perdre cette pierre précieuse, incapable qu’il est de la reconnaître pour telle et de la faire vivre, la transmettre.

Une même idée parcourt la pensée universelle à travers le temps et l’espace. Ainsi Schopenhauer retrouve-t-il chez St Augustin une pensée sur l’impudeur des plantes; de la même façon, Fielding suggère-t-il qu’Homère en écrivant 24 livres à l’ILIADE a rendu hommage aux 24 lettres de l’alphabet grec. Peut-être Fielding a-t-il retrouvé, ressuscité l’idée d’Homère ?

L’individu n’a aucune importance. Il n’est que le vecteur de l’esprit universel. Il est accident. Dans son crâne la matière donne naissance à un univers singulier, émanation, efflorescence de l’esprit universel qui y surgit.

Un bruit que personne n’entend, un éclair dans le ciel que personne ne voit, sans témoin, n’existent pas. De même un événement «historique», un affect personnel que l’on n’a pas mémorisé enfant, adolescent, adulte. Seul un proche, un participant, un parent me rapporte qu’enfant j’ai dit, j’ai fait… Cela ne m’éveille rien, il pourrait s’agir de quelqu’un d’autre, c’est quelqu’un d’autre. S’il n’y a pas de détenteur de cet événement qui ne m’est pas souvenir, l’événement n’existe pas, n’a pas existé.
Pas de mémoire : pas de passé
Pas de sujet : pas de présent

Quelle différence alors entre une histoire (a story) et l’Histoire (History) ? Ce que je suis prêt à croire. La véracité que je lui confère. Sinon il ne s’agit que de données, des informations que rien ne distingue les unes des autres.

Notre vie est faite d’un présent permanent constitué de moments singuliers qui s’enchaînent les uns les autres. Mais à chaque instant sa plénitude, son être. Seule la mémoire, ultérieurement, confond ces instants dans une continuité qu’elle instaure pour en faire un continu dynamique. Le principe même du cinéma : chaque image est fixe, leur succession donne l’illusion du mouvement.


(*) J’ai découvert plus tard la même image chez Bergson dans l'évolution créatrice..



mardi 24 juin 2008

Révisionisme



Les années 40, 50 et 60 ont été l'occasion pour Hollywood de produire par centaines des films de guerre retraçant tels et tels faits historiques ou fictifs ayant la seconde guerre mondiale pour "décor".

Est-ce une impression ou l'avez-vous également remarqué? Assez rapidement, c'est à dire dès les années 50, les méchants n'étaient plus les Allemands mais les Nazis.

Depuis 30 ans au moins, le lien entre le nazisme et les Allemands est complètement passé sous silence comme dans les Aventuriers de l'Arche perdue par exemple ou telle comédie de Mike Myers. Ne parlons pas de Papa Schultz qui est proche du burlesque.

Aucun comique américain n'aurait l'idée de suggérer que le nazisme et les Allemands c'était un peu proche tout de même. Non plus que l'Allemagne contemporaine ait une quelconque filiation avec l'Allemagne des années 30/40. Quant aux Allemands contemporains -et tant mieux d'ailleurs- à qui aux USA viendrait l'idée de faire de l'humour sur le passé nazi de leurs parents ou grands-parents?

Par contre, dès qu'il s'agit des Français, là pas de retenue, la défaite de 40 est dans tous les esprits, c'est un running gag des Leno et autres Letterman, et les Français contemporains sont bien les mêmes que ceux qui se sont rendus en 40.

Dans un cas, le lien entre les criminels d'il y a 70 ans avec leurs descendants est radicalement évacué. En revanche, les victimes de ces mêmes criminels sont régulièrement tournés en dérision, on ne manque pas de ressasser again and again l'identité des Français d'il y a 68 ans et des Français contemporains.

Pour un peu, on pourrait croire que les méchants ce sont les victimes des gentils Allemands d'alors.

Les Anglais sont en ce domaine un peu plus proches du réel, témoin la série Colditz

dimanche 22 juin 2008

T12° Pro forma


Encore et toujours il s'agit d'entraver le parcours du voyageur, de ralentir autant que faire se peut sa progression, son cheminement au long de son trajet vers sa démonstration. Comme le marcheur qui s'avance sur une digue et qu'à tout prix il veut faire s'égarer vers les bas-côtés, dans la boue des marais d'où il aura les plus grandes difficultés à s'extirper pour remonter sur le chemin qu'il suivait. 

La contestation pro forma porte bien son nom. C'est un dernier exemple de dispositif « technique» mais aussi sans doute celui qui l'est le moins. C'est juste un réflexe, comme un sous-produit de son conditionnement à s'opposer au discours de l'autre : sur un terrain parfaitement dégagé et qui n'offre pas la moindre possibilité de mise en œuvre d'un procédé un tant soit peu plus élaboré, il avancera une remarque qui n'est même pas une réfutation ou une objection mais juste un ralentisseur, pour la forme justement. 

Comme pour rappeler que même s'il n'est pas en mesure, à ce moment précis, de contredire de façon plus efficace le dire de son vis-à-vis, il reste vigilant et marque bien qu'il n'accepte rien, même ce qui serait universellement admis, sans se réserver la possibilité d'intervenir et de marquer son scepticisme, premier jalon d'un refus plus radical.

Ainsi, au moment où l'interlocuteur pose que - tout bien considéré - les assises de sa démonstration peuvent être raisonnablement admises par chacun, sous réserve bien entendu d'éléments nouveaux nécessitant un réexamen de ce projet, il ne manquera pas de mettre l'accent sur ces fameuses circonstances dont l'autre est bien conscient puisqu'il les évoque lui-même comme possible empêchement. La simple sagesse ou l'honnêteté intellectuelle ayant conduit le locuteur à envisager spontanément les éventuels obstacles qui pourraient interférer avec ses arguments essentiels, il s'approprie ou du moins récupère la contradiction latente que le locuteur a eu la précaution de mettre lui-même au jour, comme s'il était frustré d'une certaine façon de se voir couper l'herbe sous le pied par l'autre qui évoque de lui-­même une possible contradiction qu'il n'aurait pas manqué de soulever sans cela.

Quand bien même tout le monde est bien conscient que dans une hypothèse donnée il peut résider un « si » alternatif logique, c'est sur le « si » qu'il interviendra, qu'il insistera, alors même qu'il est déjà pris en compte - et pour cause - par celui-là même qui l'a suggéré. Sans s'arrêter le moins du monde aux éléments positifs qui fondent et structurent le discours qui lui est proposé, il ne relèvera que la seule réserve qui colore négativement ce discours pour bien faire valoir que ce simple point peut invalider l'ensemble auquel il appartient.

C'est plus fort que lui, il faut qu'il dise quelque chose, qu'il tente encore et toujours d'enrayer le discours de l'autre et bien évidemment de façon contradictoire, même si la contradiction ne vient pas de lui et même si elle est de pure forme. Comme en passant puisque l'occasion lui est offerte par celui-là précisément qu'il vise à faire trébucher. Une fois encore, il aura signalé son opposition structurelle constamment en éveil, son a priori défensif par rapport à l'autre, quand bien même un insignifiant grain de sable lui servirait-il de support.


Même en cet instant du trajet du voyageur où nul obstacle ne se présente sur le chemin que celui-là même que le voyageur a repéré et estimé de peu d'importance, il ne manquera pas de se focaliser sur ce prétendu obstacle pour mieux le placer sous les pas du voyageur qui n'en sera pas vraiment ralenti pour autant mais qui aura, l'habitude aidant, identifié la nature du procédé: pour la forme et par réflexe il aura encore recouru à son vice.

Au fond, l'automatisme pro forma clôt la série technique comme un écho à l'étouffoir qui l'inaugurait. L'un et l'autre ne sont techniquement guère élaborés mais ils ont pour fonction essentielle de rappeler sa vigilance à ne rien laisser dire sans tenter, d'une façon ou d'une autre, - ne serait-ce que formellement - d'entraver la progression du discours de l'autre. Il lui faut saisir toute occasion de faire basculer le voyageur dans l'ornière, voire le ravin, qui longe son chemin. 

Il y a aussi un peu du n'importe quoi à venir en deuxième partie, dans la mesure où il semble qu'au-­delà de l'ombre d'une contradiction qu'il n'est pas possible de sérieusement mettre en place quand vraiment rien ne s'y prête - et que d'ailleurs le « travail» est déjà fait par l'interlocuteur - , il s'agit malgré tout de marquer les limites de son territoire conversationnel en disant quelque chose, quelque insignifiant ou aberrant que ce puisse être, pour ne pas laisser à autrui l'usage de la libre parole qu'il ne « contrôlerait» pas.


samedi 21 juin 2008

One way ticket ride, yeah!



You may have heard of a famous blog named "Petite anglaise", which is very successful. It's been running for 4 years now and even had some trouble with justice (Petite Anglaise won) because the employer of this English girl in Paris didn't like the idea that his company could be identified through her blog.

Well, the aim of this post isn't actually about this particular blog but I noticed that all blogs that I know of run in Paris or in France by English or Americans are in English. I'd be delighted to learn of one that isn't.

I mean, English, Americans, or Australians maybe, have been living in France for years for many of them and not a single one will write in French. Talk of imperialistic attitude!

Now consider the number of blogs run by French expats in the US and make the comparison. Doesn't it speak volume?

Am I wrong to interpret this difference as a sign of open mindedness on the one side and some sort of refusal to interfere with the locals on the other side?

And please, spare me the "We're afraid to make mistakes in French, the French being so touchy about their language etc."

Aren't these people, although openly francophile, I don't doubt it, the same who would complain that the French are so difficult to make contact with, very formal etc. What about writing their language in the first place?

As a not so surprising result, people posting comments on these blogs are English or Americans. How's that for helping create inter cultural relations?

vendredi 20 juin 2008

T11° L'inversion des rôles


Dans le registre de la perversité et de la malhonnêteté intellectuelle on rencontre à l'occasion L'inversion des rôles qui vise à placer artificiellement l'interlocuteur en porte à faux avec lui-même. Quand le discours de celui-ci se fait plus pressant, qu'il gagne du terrain et que l'agencement de son argumentation laisse présager une prochaine avancée qu'il ne pourra plus réfuter par un des moyens jusque là mis en œuvre, il tente de récupérer, retourner la situation à son avantage en feignant de persuader l'orateur qu'il se contredit lui-même. 

Que vos arguments, votre position de départ sont bien connus et acceptés - puisqu'ils sont bien entendu de bon sens - et qu'il ne comprend pas pourquoi vous vous obstinez à défendre d'intenables positions. Positions qui, en réalité, étaient les siennes jusqu'à ce moment précis où il a subrepticement changé de monture au milieu du gué, vous subtilisant votre marchandise (vos arguments) et vous refilant sa camelote (ses arguties). Il semble alors que ce soit lui qui tente en vain de vous ouvrir les yeux et de vous convaincre de votre erreur!

Il se passe un certain temps avant qu'on ne se rende compte qu'il vient de procéder à une inversion des rôles, qu'il a renouvelé la distribution de la scène et qu'il fait alors comme si c'était lui qui défendait votre point de vue qu'il s'est approprié. Il semble à présent que ce soit vous qui persistiez à ne rien vouloir savoir. 

Bien au contraire, victime de son tour de passe-passe, vous vous retrouvez pratiquement en situation de vous justifiez de ne pas utiliser ses arguments à votre corps défendant en continuant - sur votre élan - à combattre des arguments qui ne sont plus les mêmes, ne sont plus les siens mais presque les vôtres 5 minutes auparavant. Sans avoir rien remarqué qu'une bizarrerie soudaine dans le positionnement de chacun mais que vous n'avez pas encore eu le temps d'identifier.

Il vient, sans que vous vous en soyez aperçu de vous établir dans sa position originelle, lui prenant la vôtre. Par ce véritable tour de bonneteau il y a eu escamotage des repères jusqu'ici utilisés et que vous ne retrouvez dès lors plus. Comme si vous défendiez des arguments qui ne sont pas les vôtres et continuiez une plaidoirie contre ce qui se révèle progressivement avoir été votre opinion jusqu'alors. Il vous met alors dans une situation triplement intenable:


- a)  Vous devez vous défendre de soutenir une position qu'il vous attribue d'autorité alors qu'elle est exactement contraire à vos arguments qui s'en trouvent par-là même déstabilisés. En fait le sous-mécanisme ici actionné vous contraint à vous défendre contre la manipulation, à refuser d'endosser le costume dont il vous affuble contre votre gré, à vous démarquer du rôle qu'il vous assigne. Les convictions que vous défendiez jusqu'à présent passent au second plan, elles paraissent même vous échapper car dans ce trouble moment, vous ne savez plus très bien où vous en êtes. C'est l'apparence d'être l'objecteur de votre propre discours dont il faut vous protéger puisqu'aux yeux d'autrui il veut faire croire que vous dites à présent le contraire de ce que vous disiez jusqu'alors. En réalité il a subtilisé votre marchandise dont il a dû constater la bonne qualité pour vous refiler la sienne que justement vous contestez et il joue l'innocent qui ne peut se défendre contre votre mauvaise foi! le voleur qui crie « Au voleur! ».


- b)  Vous devez retrouver votre discours d'origine, le distinguer et l'isoler du pêlemêle qu'il vise à instaurer en mélangeant ses positions avec les vôtres de telle manière que personne ne sait plus qui est qui et qui défend quel point de vue. A vous d'isoler votre plaidoirie et de la faire reconnaître comme vôtre, ce à quoi il s'oppose désormais avec une totale mauvaise foi puisque bien évidemment il vise à l'irrémédiable confusion qui brouillera toutes les pistes. En face de vous il n'y a plus l'habituelle opposition mais bien plutôt une espèce de vide, ou l'ombre de vous-même, par le biais de vos arguments détournés et récupérés. Vous luttez presque dans le vide car il y a eu dérobade de l'adversaire qui vous laisse vous égarer dans une situation inextricable où toutes les marques utilisées jusqu'à présent se dérobent.


c)  Étant l'organisateur de l'embrouille, il se donne le beau rôle de celui qui reste au-dessus de la mêlée, qui ne se laisse pas fourvoyer comme vous - preuve de sa maîtrise du sujet et de la validité de son opinion - qu'il a placé dans un indéchiffrable écheveau d'arguments contre pseudo arguments, raisons contre préjugés et a priori. Après vous avoir mis dans une invraisemblable confusion dont vous ne savez plus vous extraire, il feint de vous attribuer des arguments qui ne sont pas les vôtres, feint de croire que telle position est la vôtre alors qu'il n'en est rien et qu'au contraire, par projection, il se libère à bon compte d'arguties dont il a perçu qu'elles sont indéfendables, qu'il vous fait endosser d'office comme si elles étaient vôtres et que depuis le début de l'échange c'était lui qui s'y opposait en tentant de vous ramener à la raison...


Complètement désorienté par ce chassé-croisé d'argumentations et de manœuvres frauduleuses, force vous est de constater qu'au mépris de toute règle de courtoisie, il vient une fois encore de se jouer de vous de la manière la plus spécieuse et la plus insultante qui soit.

jeudi 19 juin 2008

White torture



Like everyone else, I have no particular sympathy for Zacarias Moussaoui. A useful idiot, who's been brainwashed before being trained in order to participate to the 9/11 attacks.

Now, he's been caught and sentenced to life imprisonment, he escaped the death penalty by the skin of a tooth. During his trial Be Laden exonerated him of any connection with the 9/11 events. Anyway, was the jury expected to take into consideration any declaration by Bin Laden?

Moussaoui, who actually didn't participate to the attacks since he was in jail at that time, has been condemned to a six consecutive life term.

He now serves his sentence in a Colorado high security facility, seeing no one, being locked 23 hours out of 24, with no visitors allowed (his mother included), in a 6m2 cell, with a black and white tv set providing only educational programs (in English) and I'm not sure he can see the light of day.

Once again I have no sympathy for the guy but was it necessary to burry him alive in some sort of coffin? He actually is no threat at all to the US. How not to consider the decision to inflict such drastic detention conditions upon him isn't motivated by the unawowed desire to punish him with something close to white torture?

Having nothing to do, being stuck in a tiny place with facing the void as only prospect is the surest way to have him become totally mad. What's the point?

mercredi 18 juin 2008

T10° "Ce n'est pas si simple que cela"

«Ce n'est pas si simple que ça» peut se rencontrer occasionnellement dans la mesure où cette nouvelle figure lui permet de varier ses dispositifs. Par un effet de dilution, la multiplicité des outils dont il use lui permet d'en masquer le sempiternel retour tout en leur donnant l'apparence de la spontanéité dans le cours d'une conversation. Cette «richesse» était garante de la pérennité de son système car s'il ne pouvait avoir recours qu'à 2 ou 3 de ses procédés retors, ils seraient très rapidement reconnus pour tels. Un système d'aussi pauvre diversité ne pourrait se maintenir bien longtemps sans doute et ne lui permettrait pas de prolonger sa position, idéale pour lui, de celui qu'il faut convaincre et jamais ne veut l'être. A cela s'ajoute l'effet de surprise dont est victime l'interlocuteur qui jamais ne sait dans quelle impasse il sera amené à s'engager.

Ce dixième dispositif consiste à vous signaler qu'il est nombre de paramètres que vous n'avez pas vus et ne soupçonnez même pas (en raison de votre étroitesse d'esprit?) tandis que ces mystérieux paramètres, en revanche, sont tous bien connus et répertoriés par celui qui vous annonce que «c'est beaucoup plus compliqué que ça». Il est des domaines qui ne sont pas accessibles au profane et que seule une intelligence supérieure comme la sienne rend visible. On frôle l'ésotérisme...

Tout cela dit d'un ton «gentiment» narquois et condescendant avec la légère suffisance de l'initié qui en sait tellement plus long et qui s'amuse de l'évidente naïveté de son vis-à-vis à qui il suggère d'un sourire légèrement moqueur: «Tu crois que c'est aussi simple que ça... ?». Façon malhabile de masquer qu'il est bien incapable, le plus souvent, derrière sa prétendue maîtrise du sujet d'aligner un argument fondé et de valeur pour contrer ce qui lui est dit. Manœuvre de diversion et de retardement, c'est à nouveau le recours à l'humiliation de l'autre qui ne serait pas de niveau à saisir les subtilités d'un raisonnement et d'une argumentation dont il se dispense ainsi de faire la démonstration.

C'est pour lui l'occasion de sortir de sa manche une phrase devenue d'ailleurs plus un clin d’œil qu'une véritable rupture dans l'échange. Lui-même semble ne pas vraiment y croire mais il est emporté par cette dynamique de la contradiction à tout prix quitte à s'en amuser. «Tu es dans l'erreur la plus complète!». Devant une mise en garde aussi radicale on ne peut s'empêcher de penser qu'effectivement il est peut-être bien possible que l'on se soit fourvoyé par trop d'assurance. En perdant de vue des éléments susceptibles de remettre en cause ma position j'en suis réduit à m'en remettre à ses bons soins de m'éclairer en admettant déjà, par cette mise à sa disposition, que je suis bien contraint de faire une concession. Probablement vais-je être confondu...

Après s'être engagé dans cette nouvelle impasse on découvre, une fois encore, que la prétendue complexité, les paramètres inconnus se résument en fin de compte à une énième bêtise, voire une élucubration qui ne devrait pas même appeler de réponse et s'effondre d'elle-même une fois énoncée. Mais c'est encore pour lui le moyen de noyer le poisson car ce supposé nouvel «argument», même s'il est instantanément balayé, lui est l'occasion d'en faire surgir un nouveau, tout aussi malingre et chétif, et ainsi de suite ce qui lui permet de retomber sus ses pieds en retrouvant l'arme préférée des sophistes: la mise en abîme ou cascade.

mardi 17 juin 2008

T9° C'est pas pareil

Outre que ce serait entrer dans son rapport de constante dénégation de l'autre, il est vain de prétendre recourir soi-même à ses techniques en essayant de les utiliser pour son propre compte. Particulièrement la récupération qui s'y prête pourtant «naturellement». Si on semble, en effet, accepter ses «arguments», sa logique, si on tente de les développer pour les retourner contre son discours en lui démontrant qu'avec de pareilles arguties celui-ci aboutira inévitablement à des impasses ou d'évidentes contradictions qui en ruineront l'efficacité, on s'entend immanquablement répondre: «C'est pas pareil !».

Les mêmes arguments dont il usait pour entraver le discours de l'autre sont à présent démonétisés quand ils vont à l'encontre de son discours. Quand bien même ils ont été pris au pied de la lettre et que leurs prémisses doivent irrésistiblement amener à la conclusion qu'il sait être défavorable à sa position. Les mêmes prémisses selon leur utilisateur sont ou ne sont pas reconnus. Logique à sens unique... Qui plus est, l'échec de cette tentative de retournement est d'autant plus radical que l'on se trouve alors dans la situation de devoir démontrer en quoi c'est pareil et de démonter les nouveaux arguments qu'il avancera pour soutenir que «c'est pas pareil».

Nouvelle façon de prouver ses preuves. Le thème original de l'échange est oublié, on n'argumente plus sur le fond mais sur les manières de l'appréhender. Nouveau déplacement, nouveau glissement dont l'effet est similaire à ceux de la cascade ou du zoom et qui entraîne dans des impasses où l'égarement, l'épuisement sont assurés.

lundi 16 juin 2008

T8° La récupération

La récupération est un autre procédé qui n'a pour visée que de contrarier la démonstration à laquelle l'autre est occupé. Il s'agit de reprendre l'argumentation qui est à l'œuvre pour la retourner en son contraire et démontrer ainsi l'absurdité de la thèse soutenue. 

Ou alors, en variante mais c'est le même principe de détournement et de captation indue, s'emparer de cette même argumentation et la pousser jusqu'à la caricature pour aboutir, bien sûr, au même résultat: la démonstration à laquelle on se livrait est réduite à rien, ridiculisée avec les arguments mêmes de celui qui la soutenait. 

L'interlocuteur se trouve de la sorte bafoué, confondu et, semble-t-il aux yeux des rieurs, de son propre fait. Manœuvre parfaitement malhonnête et perverse, d'autant qu'elle lui est l'occasion d'un triomphe facile aux dépens d'autrui. Que se puisse se faire en présence de tiers ne le gêne nullement bien au contraire, l'humiliation de l'autre n'étant, au fond, que la motivation qui l'anime puisqu'elle le protège.

Il est donc contraint de ne pas respecter l'autre, de lui refuser sa reconnaissance, tant a priori qu'à l'occasion de ce qui devient un affrontement quand l'autre veut faire valoir qu'il existe et que son altérité doit s'imposer à lui. Le non-respect d'autrui, c'est aussi de le contraindre à la confrontation pour se faire reconnaître quand bien même les dés sont pipés et l'issue du combat déjà jouée : il n'y aura pas reconnaissance mais au contraire, l'autre sera toujours rejeté hors des limites de ses préjugés à lui.

L'autre devra toujours faire ses preuves mais ses preuves ne seront de toute façon jamais reçues. Les preuves devront elles-mêmes faire leurs preuves, elles devront être prouvées. Au fond, et plus familièrement, il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Quand il a décidé que 2 et 2 feront 5, 2 et 2 feront 5, tous les dieux de la création lui affirmeraient-ils, tout le savoir et l'expérience de l'humanité en main, qu'il n'en est rien.

dimanche 15 juin 2008

T7° Le retrait tactique

Rien de plus classique également que de faire croire à son vis-à-vis qu'il a progressé dans son travail de conviction et que ses idées ont été, pour l'essentiel, reconnues et admises. C'est une autre méthode dont son inconscient est prodigue. Le retrait tactique consiste à donner le sentiment qu'un accord s'est établi sur vos dires et de vous donner à penser que les bases d'un prolongement à venir ont été posées. On a parfois le sentiment d'une  « avancée », d'un progrès marqué dans l'élaboration de son opinion parce qu'il aura aperçu qu'éventuellement un argument qu'il n'attendait pas lui paraît acceptable dans son altérité. Est-ce faute d'en apprécier la véritable portée, de ne pas savoir quel usage il peut en faire? 

C'est plutôt en réalité parce que ce nouvel argument renforce au fond ses « convictions », son système. En acceptant (apparemment) un nouvel argument, l'inconscient veut lui faire donner un gage de sa bonne foi, de son ouverture à la parole de l'autre alors qu'en fait cet argument inhabituellement intégré (formellement) lui permettra de refuser les autres qui, eux, sont dangereux car vecteurs de progrès. D'ailleurs l'argument qui semblait avoir été retenu est oublié, rejeté dès qu'il a rempli son rôle : aider à faire repousser les autres. Retour à la case départ, c'est comme si rien ne s'était dit.

Revenir sur des sujets dont on croyait avoir bien posé les fondements c'est l'assurance de s'entendre dire, quinze jours plus tard parfois, le contraire de ce qui avait été dit la fois précédente. Ou qu'il ne se souvenait plus vraiment de ce dont on avait parlé, de ce qui s'était dit, voire même qu'on ait pu aborder tel ou tel sujet. On se convainc alors de l'inutilité de tout effort dialectique. 

Il ne faut pas croire que les positions conquises précédemment peuvent être tenues pour acquises et qu'elles auront servi à asseoir une position. Ne rien tenir pour assuré qui n'ait été prouvé quasi scientifiquement au départ. Nouveau « Discours de la méthode» qui reporte à l'inaccessible originel tout fondement d'une possible discussion. C'est comme écrire sur du sable. 

Pour un fait que l'on croit acquis, pour une admission du bout des lèvres dont on peut croire qu'elle servira de base avancée pour une progression future, il y a une énergie dépensée et des ressources de démonstration incommensurablement disproportionnées à l'enjeu et au résultat qui ne reste d'ailleurs même pas sûr, et encore moins acquis, de quelques heures. Ce que l'on croyait posé et admis a disparu quelques minutes plus tard comme si rien n'avait été démontré. Sans craindre le risque de la contradiction ou même de passer pour un idiot par l’insanité de ses « objections » ou de ce qui lui tient lieu de « raisonnement », il s'agit d'abord et avant tout pour lui d'empêcher l'interlocuteur de progresser dans son raisonnement et sa démonstration.

Après quelques minutes d'accrochage sur des portions de discours insignifiantes et qu'en face de tout autre on ne tolérerait pas de se voir opposer, on s'est vidé de sa substance et on a surtout épuisé ses réserves de patience pour ne pas crier son exaspération et sa colère. Mais cela ne se peut de recourir à l'insulte, il faut s'imposer par la raison ce qui est impossible dans la mesure où il s'y dérobe constamment, ne la reconnaît pas et dénie implicitement à l'autre le bon usage de la raison quand ses raisons s'y opposent. 

Il ne reste alors qu'à cesser l'échange qui d'ailleurs n'avait à l'origine nulle raison d'être. Diviser pour régner, c'est le principe finalement qui est mis à l'œuvre puisque c'est le discours de l'autre, son raisonnement, ses arguments qui, inlassablement, ont été tranchés, séparés les uns des autres, rabotés, réduits à rien par l'émiettement sur la distance et la durée.

Il ne faut jamais entrer dans ce type de discussion puisque, règle de courtoisie oblige, c'est lui qui, toujours, impose la tactique. Il profite de ce que son interlocuteur respecte les règles du jeu en répondant à chaque contradiction qui lui est opposée, fût-elle insensée. Le pendant de cette contrainte à répondre à chaque objection n'est-il pas d'opposer des objections de qualité, respectueuses du talent et de l'intelligence d'autrui? Ce qu'il ne fait évidemment pas puisqu'il ne respecte pas, foncièrement, son vis-à-vis et qu'il ne le sait pas. 

Évidemment car sans cela son échec (ce qui pour lui serait un échec puisque son mode de fonctionnement transforme en enjeu identitaire ce qui ne devrait être qu'un simple échange) serait garanti: il lui faudrait convenir que l'autre existe, peut avoir raison et cela le mettrait - principe de cohérence oblige - en demeure de modifier son agencement interne, ses a priori, son équilibre.

samedi 14 juin 2008

T6° L'apprenti sorcier

Troisième figure de la mise en abîme comme méthode de dissolution du discours de l'autre, l'Apprenti sorcier s'apparente à la prolifération cancéreuse. Soit un point que l'on se propose de reprendre, auquel on estime nécessaire de répondre car sa non-élucidation empêche l'avancée du discours. A peine s'y est-on attaché qu'il présente une nouvelle face, il se subdivise, il devient deux. On croyait ne devoir embrasser qu'un point particulier et on a affaire à deux qui eux-mêmes, sitôt qu'on veut les appréhender, découvrent au besoin quatre nouvelles pierres d'achoppement.

Au sein même de ce processus de l'Apprenti sorcier, les deux précédentes méthodes se donnent libre cours pour permettre à la mise en abîme comme procédé global de persévérer dans son être. Le serpent se mort la queue et chacune des trois figures concoure à la mise en œuvre et au renforcement des deux autres. Une réfutation entraîne une nouvelle objection que la technique du zoom a artificiellement extraite d'un point qui ne la contenait a priori pas, ce qui suscite un «argument» factice qui implique une réponse inappropriée car la cible s'est déjà déplacée par application de la cascade, avec apparition de nouveaux points de contention qui n'étaient pas là lors d'un premier passage mais qu'à présent découvre l'Apprenti sorcier.

La vieille règle diviser pour régner se voit ici appliquée: Il n'est pas meilleure tactique pour désarçonner son adversaire que de lui présenter des objections qui, en continu, s'effacent et se reproduisent les unes derrière les autres, chacune engendrant la suivante comme par scissiparité. De même que le personnage de Goethe est dépassé par la démultiplication des forces qu'il a libérées, on est rapidement débordé et submergé par cette incontrôlable efflorescence. Vers où qu'on se tourne en cherchant un point qui serait resté solide pour asseoir sa démonstration et son argumentation, on ne trouve que faux-fuyant, chausse-trape et miroir aux alouettes. Inutile alors de continuer à discourir, par identification ma propre parole s'est évaporée à la poursuite d'évanescentes chimères.

« Il n’y a pas de façon plus parfaite d'annihiler tout discours que de détacher chaque chose de toutes les autres ».

Platon (Le Sophiste 259e)

vendredi 13 juin 2008

T5° La technique du zoom

Après la "technique de la cascade" vient une deuxième forme de mise en abîme, la technique du zoom qui en est très proche: D'un thème quelconque qui fait l'objet de l'échange (qui n'en est d'ailleurs pas un), il extraira un détail qui devient nouvel objet d'exposition sur lequel il faudra argumenter, comme d'un tableau on agrandit un détail qui acquière frauduleusement une surface - et une importance - égales à celles de l'ensemble dont il est sorti.

Puis, de ce deuxième sujet dans le sujet il extrait à nouveau un détail qui prend la place du précédent et ainsi de suite. Théoriquement à l'infini bien sûr puisqu'il s'agit d'une deuxième forme de mise en abîme, mais on lâche prise bien avant et l'opération réussit à coup sûr. C'est la mise en abîme permanente. Diversion après diversion, chaque discussion est comme une bataille de positions où l'enjeu principal n'est jamais qu'approché de loin car il sait parfaitement y faire s'épuiser l'adversaire en une multitude de micro combats sans aucun intérêt en eux-mêmes, où l'interlocuteur s'insurge de devoir s'attarder, de devoir consacrer son talent à de semblables escarmouches toutes plus humiliantes les une que les autres.

Systématiquement, et sur tout sujet que ce puisse être, il tend à atténuer la portée de ce que dit l'autre, à l'amoindrir, à le ramener à rien, ou si peu, en opposant à un Principe mille et un particuliers tous plus insignifiants les uns que les autres. Jusqu'à l'émiettement de l'expression, donc de la pensée de l'autre qui, lui-même, ne sait plus qu'elle était sa visée première. Nier l'autre, l'interlocuteur, le contradicteur dans son discours en le fragmentant jusqu'à disparition de toute l'énergie qui y était contenue jusqu'à ce qu'elle soit descendue au-dessous de la masse critique, du seuil critique, où elle n'est plus opérante.

En repoussant continuellement les limites des arguments et du raisonnement, en élargissant sans répit le cercle opératoire de chaque idée qu'avance l'interlocuteur, en englobant le particulier dans des sphères de plus en plus généralisantes, chacune absorbant la précédente et empiétant sur la suivante, de dilution en dilution des éléments du discours de l'autre, elle est assurée la noyade du contradicteur. En entraînant toujours plus loin, toujours plus bas dans la contestation, il désamorce la dangerosité potentielle du discours qui s'oppose à ses préjugés, ses a priori ou tout simplement ses positions quelles qu'elles soient. Viser à émietter, à pulvériser comme par lithothérapie, la parole de l'autre jusqu'à sa disparition par tarissement de toutes ses ressources de patience (et de tolérance !).

jeudi 12 juin 2008

T4° La cascade

La technique de la cascade est une des formes de mise en abîme que chacun a pratiqué dès son plus jeune âge comme une modalité a priori d'évitement du danger.


Marabout
Bout d'ficelle
Selle de ch'val
Ch'val de courses
Course à pied
Pied à terre
Terre de feu
Feu follet
Lait de vache
Vache de ferme
Ferme ta boîte
Boîte à lettres
etc.

À l'infini...


La méthode consiste à reprendre chaque phrase, chaque affirmation ou même un simple énoncé de départ qui devient l'enjeu d'une première escarmouche où l'on commence à s'épuiser. Mécanisme de défense du Moi type, le procédé consiste à entraver le discours de l'autre en saisissant une rime qui servira à entraîner le locuteur dans des errements sans fin, à le dévier de son axe signifiant vers des voies de garage qui sont autant d'impasses.

Glissements progressifs, petits décalages imperceptibles comme des impromptus qui font insensiblement dériver la course du navire. Artificielle contradiction qui n'a d'autre légitimité qu'une similarité des formes des arguments ou même des mots qui servent à les verbaliser. C'est le degré zéro de l'éristique mais le contre-pied parfait qui contraint le vis-à-vis à rester au même niveau infantile de «discussion». Il établit de fausses liaisons, de faux rapports du même type que ficelle et selle, follet et lait. Ça n'est en rien une réfutation, ça n'y ressemble même pas et ça ne peut y prétendre. Juste une mécanique de mise en abîme pour faire se perdre l'interlocuteur.

Le but de la manœuvre est d'épuiser la puissance du discours de l'autre, de faire s'évaporer la teneur de ses arguments, de le faire s'éloigner de plus en plus du but qu'il s'était fixé de telle sorte que le contenu même de son discours, les articulations de ses arguments, soient peu à peu rendus inopérants, désarticulés, démembrés. L'interlocuteur aura beau s'évertuer à essayer revenir au fil conducteur de son discours, c'est en pure perte. Inlassablement se multiplieront les interventions, les aiguillages, les occasions de digressions qui imparablement le distrairont de plus en plus de son but, du maintien de son cap.

Ne s'agit-il pas finalement de distendre à ce point la chaîne de causalité que le locuteur sera, dans l'intimité même de son être, privé de cette forme a priori de la connaissance qu'est l'universelle loi de raison suffisante, parce que sa mise en œuvre en aura été viciée, dénaturée? Cette «technique de la cascade» vise donc à introduire un coin dans le mode même de fonctionnement du processus rationnel, elle dépossède l'autre de ses outils naturels de raisonnement et d'échange et, par là, réalise son aliénation radicale.


mercredi 11 juin 2008

T3° La rupture

La rupture est une façon détournée d'introduire la «technique de la cascade» à venir. Comme les Jésuites qui répondent par une question aux questions qui leur sont posées, elle consiste pour lui à répondre à côté d'une énonciation ou plus exactement à répondre à une énonciation par une autre énonciation/affirmation qui n'a qu'un rapport tout à fait indirect avec ce qui vient d'être dit et en tout cas aucune relation logique. Effet de surprise garanti.

Quelque peu interloqué, on se demande chaque fois quelle est la nature de l'étrange intervention qui vient d'être introduite de force dans la plaidoirie en cours. L'interlocuteur s'imagine candidement qu'il reviendra d'autant plus vite à son exposé qu'il aura écarté cette «objection» aussi inattendue que saugrenue... Bien au contraire, en acceptant de prendre en compte la rupture, il consent, sans le savoir, à ce que soit cassé le fil de son argumentation de telle manière qu'à présent tous les à peu près, toutes les dérives sont possibles puisqu'il s'est irréversiblement engagé dans un processus qui n'a d'autre visée que d'enrayer son projet.

L'interlocuteur aura ainsi les plus grandes difficultés à parvenir au terme de sa démonstration - si même il y parvient - et à faire reconnaître de l'autre, lui en la circonstance, la validité de son dire c'est-à-dire de son être, donc à se faire reconnaître. C'est bien la finalité de l'opération de diversion que constitue la mise en abîme car celui qui la met en œuvre espère bien que de cette manière il empêchera l'orateur de dire des choses que l'agent perturbateur ne veut pas entendre. Soit parce qu'elles sont ouvertement contraires à ses a priori, soit qu'il imagine que, d'une façon ou d'une autre elles aillent symboliquement à l'encontre de ce qui constitue son harmonie, son équilibre interne. Le principe homéostatique est ici appelé à la rescousse et il y met en œuvre toute sa force inertielle.

mardi 10 juin 2008

Palingénésie



"You're either with us or against us."

On se souvient de cette tirade définitive du président américain il y a 6 ans. C'est une illustration imparable du mode de pensée binaire exposé ici.

A tort ou à raison, les Américains, en général, sont souvent moqués pour la "simplicité" de leur mode de pensée, ou, dit d'une autre façon, pour le manichéisme qui semble être leur grille de lecture préférentielle. A tort ou à raison une fois encore, la subtilité et la délicatesse dans l'expression ne sont pas les qualités qui viennent immédiatement à l'esprit concernant nos amis US.

Ce qui peut sembler paradoxal puisque s'il est un pays qui a développé une élite artistique, scientifique et intellectuelle à nulle autre pareille dans le monde contemporain, c'est bien les USA.

S'agit-il donc d'un préjugé, d'un cliché sans fondement ou peut-on trouver dans l'histoire du pays des explications à cette réputation?

Hmmm... qu'on le veuille ou non, ou plutôt qu'on l'admette ou pas, les premiers colons aux Amériques étaient des grenouilles de bénitier et des culs-terreux. Que les Américains qui liraient ce billet ne s'offusquent pas: ces colons étaient européens!

-1° Les premiers colons, ceux du Mayflower et ceux qui les ont suivis avaient une vision religieuse du monde. D'un côté le Bien, de l'autre le Mal. On ne fait pas plus simple et radical en matière de manichéisme. Est-il excessif d'avancer que la mentalité collective de l'Amérique a été marquée dès l'origine par ce mode de pensée qui fournit une réponse toute faite en matière morale à quelque situation qui puisse se rencontrer? Il reste même des résidus de cette immigration, les Amish.

-2° Par ailleurs, les immigrants européens du XIXème jusque dans les années 1920 étaient pour l'essentiel des paysans et des ouvriers. Pas exactement des classes sociales chez lesquelles on rencontre d'ordinaire une certaine sophistication, tant dans la pensée que dans son expression. Cela laisse des traces...

-3° Osons même une autre explication: Ces immigrant européens quittaient un continent où la luttes des classes était une réalité quotidienne. D'un côté l'opulente bourgeoisie et les classes moyennes, de l'autre les laissés pour compte, les damnés de la terre. Ceux d'en haut, ceux du château et des villes et ceux d'en bas, ceux de la terre et de la force des bras. Si l'on veut un exemple de clivage social en mode binaire, en voilà bien un.

Comment croire que cette répartition sociale inégalitaire n'ait pas imprégné les esprits et ne se soit pas propagée au fil des ans dans ce nouveau pays qu'investissaient ces colons?

-4° Enfin, les colons arrivaient en Amérique avec l'idée de rompre définitivement avec le vieux continent. En brûlant métaphoriquement leurs vaisseaux, c'est bien une rupture radicale que les immigrants entendaient mettre en œuvre. Une vie nouvelle s'offrait à eux. Que l'on comprenne bien la force de cette notion de vie nouvelle. Il y avait l'avant et maintenant l'après. Voilà encore un schéma binaire.

Si l'on prend en considération ces 4 origines possibles d'un mode de pensée binaire, il n'en est que plus remarquable que les États Unis soient parvenus au XXème siècle à faire jeu égal avec l'Europe entière en matière d'art et de culture. Ce qui était inimaginable au XIXème est devenu réalité après la seconde guerre mondiale.

Mais c'est d'une élite dont il est question à présent. D'un côté comme de l'autre de l'océan. Quant aux masses, elles sont partout les mêmes.

T2° La position défensive de principe

Vient ensuite la position défensive de principe qui consiste à observer une apparente neutralité mais qui ne peut s'empêcher déjà de préparer le terrain pour des procédés à venir autrement plus résistants à l'imprégnation des arguments de l'autre.

Ainsi, quand bien même au cours d'un dialogue, je dirais par exemple qu'une des hypothèses relatives à la formation de la Lune est telle ou telle; ou qu'il semblerait que tel phénomène ou accident soient dus à une cause x, il ne manquera pas de reprendre, en soulignant parce que ça le rassure: «Ce n'est qu'une hypothèse!». En effet, une hypothèse reste à démontrer, il faut en apporter la preuve et tant que cela n'est pas fait, il n'y a pas remise en cause d'un a priori ou même d'une absence d'a priori ou de préjugé: une hypothèse n'a pas la force irrésistible d'une certitude. Or énoncer une certitude c'est poser quelque chose, affirmer.

Et quel qu'en soit le contexte, ces actes sont porteurs de danger pour l'équilibre interne; il sont donc angoissants et à proscrire. S'avise-t-on de vouloir apporter les preuves qui font défaut, il n'aura de cesse de combattre vos preuves, de vous empêcher de les présenter, refusant que soit installé quelque chose de solide sur lequel vous pourriez vous appuyer pour lui imposer quoi que ce soit qui vienne perturber son équilibre interne. Il s'agit bien d'une position défensive de principe, c'est-à-dire de ses principes bien entendu.

lundi 9 juin 2008

I Dispositifs techniques. T1° L'airbag


T1° Il y a d'abord ce qui s'apparente à l'étouffoir, espèce d'airbag dont le moelleux étouffe d'entrée toute velléité de discussion. Quel que soit le sujet abordé - il n'est pas même question de thème de discussion - c'est un amoncellement de platitudes, d'évidences, de banalités, de lieux communs, de clichés et stéréotypes au ras des pâquerettes qu'un gosse de 8 ans ne supporterait déjà plus. Il semble faire l'inventaire de toutes les fadaises qu'il est possible d'aligner sur un sujet donné. Du consensuel. Un discours de cartes postales qui ne remet rien, mais absolument rien en cause sauf ce qui, précisément, tend à remettre quelque chose en cause. L'ordre établi ou ses a priori par exemple. Mais rien qui risque d'introduire une quelconque paille dans son bloc de certitudes et ses préjugés.

Au nom de la «tolérance» (vaseline) ce n'est qu'une «enfilade» de poncifs qui ne risquent pas de faire le moins de vagues que ce soit. Il veut sans doute donner à penser qu'il ne s'agit pour lui que d'énoncer des bases de départ pour que chacun sache bien de quoi l'on parle. Mais quand on parle de la pluie s'entendre dire que c'est de l'eau, que ça mouille et que ça tombe des nuages...

Dès le premier mot, l'autre est en situation d'infériorité puisqu'il n'est pas en mesure d'apporter la contradiction sur des points aussi évidents. Ses arguments à venir sont d'ores et déjà entachés d'un sérieux doute quant à leur validité si, au départ, ils sont à ce point inconsistants. L'effet premier est assez déconcertant. Quoi répondre à ce qui n'appelle pas de réponses et qui surtout, d'emblée, situe le niveau de la discussion qui s'annonçait au degré véritablement primaire qui est celui auquel il veut positionner l'interlocuteur.

On se demande dans ses conditions s'il ne prend pas l'autre pour un idiot ou s'il fait de la provocation. Un peu des deux bien sûr. Il se pose en distributeur des rôles mais rien n'est fortuit et cette «méthode» annonce déjà sa perverse et malhonnête couleur : que l'interlocuteur prenne bien garde à sa dignité, il n'en sera fait aucun cas.

dimanche 8 juin 2008

Mariez-vous, mariez-vous!



Il me semble que c'est dans l'album "Vive les femmes" que Reiser met en scène un R.V entre 2 célibataires qui ont répondu à la même petite annonce.

La femme est légèrement en retard, du coup le type enfile whisky sur whisky et quand arrive enfin l'espérée, ça se termine très mal puisqu'il lui met son poing dans la figure. Elle se sauve en courant pendant qu'il maugrée "Je viens d'échapper à une sacrée mégère" (de mémoire). Évidemment, s'il y en a un qui venait d'échapper au pire, c'était bien elle.

Si je fais appel à mes souvenirs, c'est à propos du mariage récemment annulé à Lille pour tromperie sur une qualité essentielle de l'un des époux. En la circonstance le mensonge de la femme quant à sa virginité.

Je ne raconte pas tout le film, à partir du Nouvel Obs' on trouve tous les autres liens utiles.

Ce qui semble avoir déclenché le maelström médiatique, c'est la religion des intéressés. Or pareille histoire aurait tout aussi bien pu arriver avec un intégriste royaliste catho (il y en a toujours, allez voir du côté de St Nicolas du Chardonneret). Aurait-on eu droit aux mêmes cris d'orfraies de droite comme de gauche? J'imagine plutôt quelques sarcasmes et autres lazzi, si même l'affaire avait été médiatisée.

Donc tout le monde veut l'annulation de l'annulation pour que soient maintenus unis par les liens sacrés du mariage un type qui ne veut plus de son ex future promise et une femme qui a fait savoir qu'elle voulait le maintien de l'annulation. Eh bien non! maintenant "on" veut lui imposer un mari pas exactement libéral en ce genre d'affaire (on imagine le reste...) au nom de la protection des femmes qui ont droit à leur sexualité, à la liberté de leur corps etc.

Je me marre, comme disait Coluche!!!


samedi 7 juin 2008

And now, for something completely different!

Il y a quelque temps que je pense mettre en ligne un petit "essai" écrit il y a une dizaine d'années mais qui n'est peut-être pas d'un genre à susciter les commentaires.

On va laisser pour un temps la thématique franco-américaine qui constitue une bonne partie des billets du blog pour laisser la place à un texte qui recence les mille et une manières (24 en fait) dont un interlocuteur fictif aura recours pour vous empêcher de mener à bien une quelconque tentative d'exposer votre point de vue. Ce sont des Mécanismes qu'il n'est pas possible qu'aucun des lecteurs de ce blog n'ait rencontrés à l'occasion, et plus souvent trois ou quatre fois qu'une.

Il s'agit de les reconnaître et de les identifier. Une fois cette reconnaisance effectuée, quel gain de temps et d'énergie puisqu'on saura instantanément qu'il est vain de poursuive une conversation où seront repérés les mécanismes en question.

Au fond, cela ressort de "l'évitisme", concept essentiel qu'Etchdi avait mis au jour sur "Shall we talk?" il y a ... 6 mois?

Curieusement, c'est après avoir écrit ce texte que j'ai découvert l'existence d'un petit ouvrage sur ce même thème de... eh oui... Schopenhauer (vers 1830). Mais cet "Art d'avoir raison" (que je n'ai que parcouru) donne un certain nombre de recettes (48, je n'en ai réuni que la moitié), appellées stratagèmes par Schopenhauer, et qui sont destinés, avec une parfaite mauvaise foi, à munir celui qui les maîtrisera de l'avantage sur son opposant.

Ma démarche procède d'un esprit tout à fait inverse puisque je me mets à la place de celui qu'on essaye d'abuser. Par certains des procédés mêmes que Schopenhauer recommande!

Autant vous prévenir tout de suite, il y aura quelque 25 billets, quotidiens j'espère, pour décrire ces Mécanismes...

Avant de commencer, il est possible que j'insère des billets plus en rapport soit avec l'actualité, soit avec une quelconque de mes marottes...


jeudi 5 juin 2008

Mommy, where did I come from?



Bien avant que je ne m'intéresse (en dilettante bien sûr) aux relations franco-américaines, les références à la cuisine française était déjà omniprésentes dans les déclarations des étrangers de quelque notoriété qu'on voyait et entendait à la télé dans les années 60. Ce qui ne manquait pas de m'étonner. Ces gens mangeaient-ils donc des pierres dans leurs pays? Particulièrement les Américains qui ont toujours bénéficié d'une couverture médiatique exceptionnelle sur les chaînes françaises.

Encore de nos jours, dès qu'un acteur américain ou un de ses compatriotes artiste est accueilli à Paris, ils ne manquent pas de faire référence à l'histoire, à l'architecture aux musées et à la cuisine française. Ça fait parfois un peu leçon apprise mais après tout c'est sans doute sincère.

J'essaye alors de comprendre comment d'un côté on dit pis que pendre de la France et des Français tandis que de l'autre on se répand en témoignages d'affection ou d'admiration. Ambivalence, ambivalence...

Quelle étrange relation d'amour et de haine, comme cela a été observé depuis bien longtemps.

Me permettra t-on de suggérer qu'il y a un non-dit originaire qui se perpétue, se renouvelle et se renforce de génération en génération, des remugles qui constituent le fond de ce “problème mental continental” et qui, d’une façon ou d’une autre, DOIT s’extérioriser là où il trouve un débouché (toute référence scatologique est valide…) L'identité américaine (si on m'y autorise) n'est-elle pas marquée du sceau d’une double dépendance (qui par là même signale une indépendance jamais ESSENTIELLEMENT acquise et donc toujours en devenir asymptotique): de leurs former masters puis de la reconnaissance, inévitablement inacceptable, vis-à-vis de leur alliée originaire, leur midwife, celle qui, métaphoriquement bien sûr, leur a donné le jour, celle qui leur a permis d'exister?

Puis-je émettre l'hypothèse alors que le couple France=cuisine qui paraît indissociable dans l'esprit de nombre d'Américains ne fait que renforcer et prolonger la représentation de la France comme génitrice d'abord puis comme mère nourricière dans l'inconscient américain?

Que l’on songe donc à l’identité essentiellement féminine qui nous est souvent attribuée, comme par hasard, et comme si c’était insultant. La relation de l'Amérique vis à vis de la France serait-elle d'ordre œdipien?

Cette histoire se complique du fait que la mère "biologique" de l'Amérique c'est pourtant l'Angleterre, celle que les Américains ont répudiée mais dont ils ont conservé la langue comme la structure mentale et les valeurs. Doit-on comprendre qu'il y a un conflit de filiation parce que l'Histoire l'a ainsi voulu? Et que l'Amérique est la résultante du conflit multi centenaire de deux matrones?

D'où vient donc cette constante "accusation" d'anti-américanisme de la France et des Français comme un enfant qui se sent mal aimé, pas assez aimé ou peut-être même rejeté par sa mère et n'a de cesse de se voir reconnu et valorisé? Maman t'aime mon chéri, mais à sa façon. Elle t'aime comme on aime un adulte, mais plus un adolescent et encore moins un enfant.

Mais où est le père dans cette histoire?


(On aura compris qu'il ne s'agit ici que d'un exercice sans autre prétention que de présenter un thème sous un certain éclairage. A chacun d'en faire ce qu'il veut bien sûr)

mercredi 4 juin 2008

Muguette



Muguette était une chanteuse québécoise des années 60 qui reprend ici le célèbre titre de Nancy Sinatra "These boots are made for walking". Il y a déjà plus de 40 ans . Oh dear... (sigh)


C'est Jan de Bondy qui m'a fait parvenir la chanson qui est tout à fait appropriée compte tenu de ma situation. Jambe plâtrée dans fauteuil roulant...

Merci Jan de cette gentille intention (et de sa pertinence!)



lundi 2 juin 2008

C'est beau la sociologie!



Cela a dû vous arriver aussi, d'écouter quelqu'un parler pendant un quart d'heure et d'être absolument incapable in fine de savoir quel était son propos. Le parler pour ne rien dire comme forme artistique en quelque sorte.

Le dernier cours de socio auquel j'ai assisté en 1995 m'a définitivement convaincu de la vacuité de la sociologie. Un cours de Jean Duvignaud où je n'ai entendu qu'une empilade (ça s'entend une empilade?) de lieux communs, de banalités, de platitudes et autres truismes et évidences. Je n'en croyais pas mes oreilles.

Plus exactement c'est la prétention de la sociologie à passer pour scientifique qui m'exaspère.

La sociologie en tant que discipline universitaire est une imposture à mon sens. Tous les branleurs pré et post 68 s’inscrivaient en fac de sociologie car c’était un secret de polichinelle que n’importe quel bourrin, pourvu qu’il sût lire et écrire, obtenait quasi d’office sa licence. Il a même suffit à Elisabeth Tessier de maquiller ses élucubrations astrologiques sous le couvert de sociologie pour obtenir sa thèse. S’il y a une discipline qui est la plus totalement vide de plus-value conceptuelle c’est bien la sociologie qui, au mieux, est une mise en forme “littéraire” de données statistiques.

Je vois la socio comme le lieu de rencontre de données relevant de la démographie, des statistiques et des probabilités, d'ethnologie/ethnographie, un soupçon d'histoire assaisonné d'un peu de géographie et, pour couronner le tout, relevé de pointes de psychologie. Avec ce genre de formation on finit dans une boîte de sondage ou de marketing.

Quand j'entends un type présenté comme sociologue donner son avis sur quoi que ce soit, je suis goguenard avant même qu'il ne parle. C'est peut-être aussi le caractère résolument descriptif de la socio qui me laisse sur ma faim là où je demande une autre façon de penser, une vision novatrice du monde et des hommes.

D'accord, j'admets n'avoir pas lu grand chose sur le sujet et pas même l'article de Wiki. Mais c'est mon avis et je le partage! ;-)