jeudi 31 mars 2011

Alchimie et patrologie


La pensée arabe souffre de deux handicaps majeurs : Sa situation historique parmi les autres civilisations d'abord puisqu'elle est apparu  plus de mille ans après les penseurs chinois, hindous et grecs. Plus encore, elle est fondée sur un dogme absolument intangible, inamovible et inaccessible à toute réflexion critique à savoir l'existence d'un livre sacré, le Coran bien sûr, accompagné des hadiths et de la Sunna.

Le premier nom que retient la tradition musulmane est celui de Al-Kindi qui, précurseur de tous les "philosophes" arabes et persans, s'inspire directement des pensées d'Aristote et Platon. 

Les deux grands philosophes grecs ne cesseront d'alimenter la réflexion islamique qui pendant 5 siècles n'aura de cesse d'accommoder la pensée grecque de telle sorte qu'elle soit compatible avec les injonctions du Coran.

L'Europe a connu le même processus dès Augustin qui a consacré sa vie à concilier les vues de Platon avec celles de la Bible comme Thomas d'Aquin, neuf cents ans plus tard, le fera avec Aristote. Pendant plus de 13 siècles la philosophie occidentale n'a été que la servante de la théologie avec pour résultat une complète stérilité de la pensée qui en était, au sortir du Moyen-âge, au point qui était le sien trois siècles avant la chute de l'Empire romain avec Plotin.

Certes il y eut la querelle des universaux qui peut être considérée comme une véritable recherche philosophique mais de l'extinction des écoles grecques jusqu'à Francis bacon qui a entr'ouvert la porte vers le réel, la philosophie occidentale a tourné en rond pour ainsi dire.

Des centaines de docteurs en philosophie, des professeurs de théologie en réalité, ont composé d'innombrables ouvrages qui constituent ce qu'on appelle la patrologie, un corpus "philosophique" qui n'a en rien favorisé le développement de l'esprit bien au contraire, qui l'a maintenu entravé dans les liens de l'obscurantisme et de l'ignorance.

J'ai le sentiment qu'il en est de même avec la philosophie arabe -le terme philosophie est d'ailleurs inapproprié- qui n'a in fine rien produit qui puisse être considéré comme un progrès pour l'esprit donc pour les hommes.

Il est intéressant de constater combien les théologiens musulmans eux-mêmes, à l'instar de Ibn Taymiyya, sont très méfiants vis à vis de la philosophie, (comme le sera l'Église Romaine) voire la considèrent hérétique dans son essence même.  La seule vérité est celle qu'énoncent le Coran et les hadiths!

Est-ce un hasard si la "philosophie" arabe s'est éteinte au XIVè siècle avec la disparition de Ibn Khaldoun quand les commentaires des maîtres grecs en ont épuisé toutes les richesses et que toute réflexion s'est momifiée parce que la religion musulmane a figé tous les esprits dans la croyance au dogme coranique?

Quel intérêt peuvent encore présenter les travaux des pères de l'Église si ce n'est d'un point de vue universitaire pour considérer les errements de l'esprit dominé par sa soumission à la superstition et à l'obscurantisme?

N'en va-t-il pas de même pour les écrits de Al-Kindi, Ibn Farabi ou Al-Ghazâlî voire même Avicennes dont on se représente mal qu'ils soient enseignés ailleurs que dans les madrassas coraniques pour leur conformité avec le Coran ou dans les universités occidentales à titre de témoins de la pensée arabe.

De même qu'après des siècles de tâtonnements purement empiriques l'alchimie est parvenue par hasard à découvrir certains corps simples, il n'en reste pas moins que l'alchimie ne pouvait aboutir qu'à une impasse de par sa nature strictement non scientifique.

Pareillement, toute la philosophie arabe, enchaînée comme elle l'était par le dogme du Livre sacré, n'avait d'autre destin que de disparaître dans les sables puisque son fondement était irrationnel.

L'alchimie est à la chimie ce que la théologie est à la philosophie.

S'il y a un salut pour l'homme c'est par la Raison qu'il peut le trouver et d'aucune autre façon.


(il n'est question que de philosophie ici et non des découvertes mathématiques, astronomiques, médicales et autres de la civilisation arabe bien sûr) 


lundi 28 mars 2011

The greatest American writer

Were they asked who they think the greatest American writer is, most American scholars or readers wouldn't think of Jack London. And if his name were suggested, he would quickly be dismissed.

This man has been relegated into the youth literature department since the day he died (1916) and nearly one century after his death, his reputation the world over is about the same: a good writer for teenagers, period.

Ain't life unkind? Perhaps the only American writer with an "oeuvre", along with W. Faulkner. His works range from exotic short stories (Pacific islands and great north as setting), autobiographical novels (John Barleycorn for example), sea novels (the Sea-Wolf) or sociological inquiries (People of the Abyss, written in London in 1902) as well as war correspondent in Korea or Mexico. He even played a part in a 1913 made movie. Who will ever see this film?

Now, this is very subjective of course but in my opinion, his best novel is called the Star Rover which is altogether an extraordinary lyrical piece of literature and a ferocious denunciation of the penitentiary conditions in California (based on a personal account).

Jack London was a self proclaimed socialist, although a very unconventional one. He would rather be labelled "libertarian" in modern terms I suppose. He thought it his duty to fight the realm of the golden calf and the oppression of the masses in the name of profit and economic wealth. That may be the main reason why the American intelligentsia rejected him and eventually belittled him to a junior writer status.

He was very proud of his Americaness but was also a fierce enemy of the system as he so eloquently demonstrated in the Iron Heel.

A French publisher (Francis Lacassin) decided some 30 years ago to propose to the French audience the complete works of Jack London. More than 50 books were published. Another one started a revised publication 5 years ago. Is there any American publisher with the same edition?

When I suggest he's the greatest American writer, some will protest and will mention E. Hemingway. Tah! Hemingway... A drunken big mouth, adept of wild game in Africa (talk of respect for life and nature) and bull fighting. (hint: I don't like E. Hemingway).

There are other great writers in America but none with such an extended range of works, so different, so excellent. And what an amazing life Jack London the Californian led!

Now, really, reading some novels and shorts stories by Jack London should be made compulsory in all American schools. And not only Call of the wild or White Fang. Which are great of course but which shouldn't make forget The Star Rover or The Iron Heel (compulsory reading too!)

Jack London: the greatest American writer ever!

samedi 26 mars 2011

Paix et violence



Dans toutes les civilisations le corps a toujours été perçu comme une entrave pour l'esprit dans sa quête vers le divin ou une autre forme d'absolu spirituel. On peut cependant distinguer entre les cultures qui veulent asservir et mortifier le corps pour "libérer" l'esprit et celles qui permettent à l'esprit de se dégager de sa prison charnelle en apaisant simplement le corps et en le réconciliant avec l'esprit.

Considérons ces derviches tourneurs. Beaux costumes, musique lancinante au rythme entêtant, les pratiquants de ce rituel de la mystique soufie présentent un spectacle que les touristes à Istanbul mettent sur leur liste des "must see".

Observons comment les têtes des danseurs tournent à l'unisson des corps ce qui a pour effet nécessaire de donner le tournis et d'entraîner la chute de n'importe qui après une douzaine de rotations. Mais ce sont là des professionnels, eh oui, de l'extase tous les jours de 15 h à 21 h, je ne m'étonne donc pas que l'Islam orthodoxe condamne les pratiques de la Sama'.

C'est au son d'une musique lancinante scandée par une percussion assourdissante que les derviches tourneurs sont supposés abandonner leur soi au sein de la présence divine.

Mais qui ne serait en état de perdition mentale après avoir tourné cent fois sur soi au son de tambours abrutissants avec pour résultat une complète perte de contrôle de ses capacités mentales?

Je rapproche ces pratique infantiles des hochements de têtes des Juifs en prière ou devant le mur des lamentations comme des élèves des madrassas islamiques qui apprennent le Coran en secouant la tête en signe de refus de la condition humaine qui est leur.

Ces violences et maltraitances faites au corps -et particulièrement au cerveau- sont à l'opposé des pratiques indiennes et particulièrement bouddhistes dans lesquelles le pratiquant parvient à l'éveil par différentes formes de méditation ou de yogas.

En aucune façon le corps n'est mortifié ou maltraité par les pratiques bouddhistes ou hindoues, bien au contraire c'est l'apaisement de la relation avec le corps qui est recherché.

On remarque combien les trois religions monothéistes au travers de certaines de leurs pratiques mystiques (flagellation et ascèses chez les Catholiques notamment) ont recours à la violence (physique et mentale) là où les Hindous et les Bouddhistes en particulier recherchent la paix.

Le spectacle des derviches tourneurs peut être plaisant à regarder (50 £ turques l'entrée) comme celui des Musulmans engagés dans un dihkr peut être fascinant  mais j'y vois in fine beaucoup de violence subliminale et guère de spiritualité.

mercredi 23 mars 2011

Keep cool!

 
Il y a eu dimanche dernier un accident qui a entraîné la mort de 45 mineurs au Pakistan. L'information, quand elle a été reprise par les medias, s'est retrouvée perdue, traitée en quelques lignes à la dernière page des journaux.

L'an dernier 2.433 mineurs sont morts en Chine; le saviez-vous? C'est moins spectaculaire que les 33 mineurs rescapés de la mine de Copiapo l'an dernier. Sans compter les 17 morts en Pologne en 2009.

On se rappelle également des 29 morts de l'accident de l'Upper Big Branch aux États-Unis il y a moins d'un an.

Il y a eu 4 accidents nucléaires d'importance depuis une cinquantaine d'années dont Tchernobyl (1986) est le pire. Ce désastre est vraiment totalement différent des autres dans la mesure où les erreurs humaines à l'origine de la catastrophe relèvent véritablement du sabotage : 7 règles de sécurité absolument essentielles ont été délibérément ignorées par les techniciens pour voir ce que cela donnerait semble-t-il... Vodka anyone?

Three miles Island (1979) : conséquences quasi inexistantes au final.

Mayak (1957) : 200 morts (?). Une des toutes premières centrales soviétiques après celle de Obninsk (1954), des progrès considérables ont été faits depuis plus d'un demi-siècle ces centrales n'existent plus depuis longtemps.

Et enfin, Fukushima cette année sans une seule victime jusqu'à présent.

Il y a bien sûr la question des déchets nucléaires et la pire conséquence des accidents : la dispersion de produits radioactifs (Tchernobyl et Fukushima).

Cela dit les arguments des militants antinucléaires ou "écologistes" ne me convainquent pas le moins du monde d'autant qu'ils sont totalement silencieux quand se produisent les catastrophes minières qui sont beaucoup plus meurtrières que les accidents du nucléaire civil.

Je ne prendrais pas du nucléaire tous les matins au petit déjeuner mais il faut tout de même garder la tête froide comme un réacteur de centrale et pour ça je m'en remets à Homer Simpson dont le contrôle de sécurité est précisément le métier et dont la rigueur professionnelle fait autorité dans le monde entier.

lundi 21 mars 2011

Walmart in China


L'homme est par nature un animal politique nous a dit Aristote il y a 2.300 ans. Cent ans plus tard, Plaute formulait la sentence Homo homini lupus qui sera reprise par Hobbes pour justifier l'existence du Léviathan.

Celui-ci nous protège de nous-mêmes en échange de l'abandon volontaire d'une partie de notre liberté. Le Léviathan est cependant structuré par un système hiérarchique qui permet aux pulsions dominatrices et destructrices de l'homme de se donner libre cours dans le cadre des lois édictées par la Cité.

Le moindre fonctionnaire de n’importe quelle administration où que ce soit dans le monde fait partie du système de régulation de la société qui l’emploie et le rémunère et à ce titre trouve une jouissance particulière et adaptée à son niveau hiérarchique à dominer son inférieur comme il accepte l’humiliation de subir l’autorité de celui qui est son supérieur. Ce sont les termes du contrat passé avec le Léviathan

Il en va de même évidemment avec les corps que sont les armées, les polices, les systèmes judiciaires et toutes les autres entités mises en place par l'État. Elles canalisent et détournent à leur profit les énergies antagonistes des individus.

L’entreprise moderne, qu’elle soit capitaliste ou collectiviste, reproduit exactement la structure hiérarchique des corps précités, elle fonctionne de la même façon car on y retrouve les mêmes schémas mentaux et psychologiques.

Partout il se trouvera toujours suffisamment d’individus auxquels les conditions économiques et sociales donneront l’occasion d’épancher leurs pulsions sadiques archaïques de domination et de soumission de leurs prochains.

Ainsi, que ce soit chez les employés chinois de Walmart ou les employés brésiliens de Carrefour, chez les employés vietnamiens de Thyssen ou les salariés sud-africains de Ikéa, il se trouvera toujours des centaines et des milliers de petits chefs en puissance qui se contenteront du pouvoir qui est mis à leur disposition pour assouvir de façon à peine masquée leur désir de soumission de leurs subordonnés qui, eux-mêmes, -s'ils en avaient la possibilité- ne manqueraient pas de se soulager sur leurs tourmenteurs.

Ce ne sont ni le capitalisme ni la mondialisation qui créent l'exploitation de l'homme par l'homme, les conditions de cette domination résident dans la nature même de l'homme.


S'il restait deux hommes sur Terre, le survivant cirerait ses bottes avec la graisse du vaincu.
Schopenhauer

vendredi 18 mars 2011

Le dhikr d'Antoine Doinel



Comme chacun sait, le dhikr est au cœur même de la pratique soufie. Comme dans toutes les religions, abrahamiques ou pas, il y a des courants mystiques qui tous ont la même visée : l'anéantissement du soi afin de parvenir à la plus grande proximité possible avec le divin.

Dans le soufisme en particulier, c'est par la répétition incessante du nom de Dieu, le constant rappel de sa présence par des exercices très codifiés que les fidèles espèrent se fondre dans la divinité.

Cela me rappelle Baisers volés, le délicat film de Truffaut dans lequel Antoine Doinel est égaré entre ses deux passions, Fabienne Tabard et Christine Darbon. Égaré au point qu'il les nomme compulsivement  l'une après l'autre, dans la même démarche un peu infantile qui amène à croire que nommer les choses a le pouvoir de les faire apparaître ou peut-être de s'en faciliter l'appropriation.

Cependant notre héros sort finalement de sa transe en terminant ses incantations par l'énoncé de son propre nom, Antoine Doinel, ce qui montre son retour au réel et qu'il ne renonce pas à son soi.

L'apparentement peut sembler inattendu entre Antoine Doinel et les Soufis et pourtant j'y vois la même structure mentale en jeu. Plus élaborée certes chez les pratiquants soufis que dans une comédie sentimentale mais foncièrement de même nature.

Si ce n'est bien sûr que dans "le réel" on garde bien son soi et qu'Antoine Doinel n'est pas soufi comme bien l'on pense.

lundi 14 mars 2011

Notation ou improvisation




Depuis que Guido d'Arezzo a conçu les premières règles du solfège il y a mille ans, la musique occidentale a pu se constituer un répertoire à nul autre pareil parmi toutes les civilisations qui ont jamais existé.

Ce faisant il nous est possible d'entendre la cantate Wieder Stehe doch der Sünde, le O vo omnes et absolument toutes les œuvres qui ont été composées depuis des siècles presque exactement telles qu'elles étaient entendues par nos ancêtres.

La moindre quadruple croche, le moindre soupir, la tonalité, l'instrumentation, tout sera fidèlement reproduit, seule l'interprétation pouvant donner lieu à une certaine licence. Mais l'œuvre est et d'une certaine façon elle est éternelle car notre système de notation a nécessairement amené à ce qu'il en soit ainsi.

Puisque la musique est comme l'expression sensible du Temps, le système européen d'écriture de la musique présente cet inattendu paradoxe de temporairement suspendre le flux temporel par le biais d'une capsule musicale close, l'œuvre finie, insérée dans une dimension ouverte et continue qu'on appelle le Temps.

La musique indienne tout à l'inverse ne dispose pas de système d'écriture comparable au solfège de telle sorte que les musiciens s'appuient sur des traditions pluriséculaires pour improviser toutes leurs compositions. L'inconvénient de cette absence de notation musicale est qu'elle a empêché la création d'un répertoire au sens où on l'entend en Occident.

Tous les râgas, tous les chants qui ont été créés et joués depuis des siècles ont disparu, il n'en reste rien. Chaque pièce musicale est unique et destinée à s'évanouir dans l'éther pour ainsi dire. N'était la très récente possibilité d'enregistrer les sons, il ne nous serait pas possible d'écouter ad libitum telle ou telle improvisation des joueurs de tablâ, de vînâ ou de sitar.

Paradoxe inverse du précédent, même si l'enregistrement des improvisations des musiciens indiens nous permet d'élargir notre connaissance des hommes et de leurs œuvres, on peut se demander si l'enregistrement des improvisations carnatiques ou hindoustanies n'est pas contraire à l'esprit même de ces formes musicales. 

En effet, quand le rapport au Temps de la musique occidentale est d'en maîtriser momentanément le flux, la musique indienne est, elle, complètement ouverte et continue dans son rapport au Temps. Chaque création des musiciens indiens se glisse dans le courant du Temps et l'accompagne, loin de toute idée de "capsule" figée et imperméable au Temps cosmique telle que l'Occident l'a développée.

On comprend bien que ce qui distingue radicalement les musiques occidentales et orientales, c'est donc leur rapport au Temps. Un rapport de maîtrise en Europe, un rapport de liberté et d'accompagnement en Inde. Ces musiques indiennes sont en résonance avec le Temps qui passe, elles ne s'en tiennent pas "à distance" pourrait-on dire comme le fait la musique occidentale.

Pour merveilleuses et diversifiées que soient les musiques indiennes, il n'en reste pas moins qu'en posant les bases du solfège Guido d'Arezzo a déterminé toute l'évolution de la musique occidentale et a permis à l'Europe la constitution d'un patrimoine musical qui est devenu mondial.

Qu'elle soit improvisée ou écrite, la musique est une, au-delà de la nature du rapport qu'elle entretient avec le Temps. Tel qu'il se présente écoutons donc ce merveilleux morceau joué au vîna.

jeudi 10 mars 2011

Tinky Winky and the tyrants




In my early fifties I was an avid follower of the British Teletubbies program and Tinky Winky in particular was my hero then. Some kind of role model for me so to say.

So, out of curiosity I finally went to read what Wiki had to say about this series and this is when I knew I needed a massive dose of emotional rescue!

Tinky Winky, my hero, was suspected to be a sleeping agent of the homosexual conspiracy!

Jerry Falwell was on the watch and knew there was more than meets the eye behind the cute purple-colored-triangle-antenna-wearing character.

I had previously heard about this Jerry Falwell and I knew he played in the same league as Pat Robertson.

Some people really have to be embarrassed with sexuality and their own body to detect subliminal messages at every corner of the street. These religious zealots are birds of a feather, be they Christians in America, Muslims in Iran, Afghanistan or Saudi Arabia and orthodox Jews wherever they are.

For dozens of centuries, all these self appointed priests ruled the world and behaved as tyrants and criminals towards people who simply were different like that Teletubbies character is supposed to be. So if you meet one of them, run Tinky Winky, run!


Les méchants s'entendent plus facilement pour la guerre qu'en temps de paix pour la concorde.

Tacite
[Histoires, Livre I, chap. 54 (5)]

samedi 5 mars 2011

I need a break



Je m'absente quelques jours du blog pour cause de panne d'inspiration. Je me sens incapable de produire quoi que ce soit d'original ou d'intéressant : je n'ai pas la blog attitude ces temps-ci. Commenter l'actualité n'a guère d'intérêt et c'est tellement facile, ça dispense de tout effort de créativité.

Des idées qui ne tiennent pas la route passent et s'en vont, tous les symptômes de la saturation sont présents. Comme en octobre dernier il faut que je prenne de la distance, une bonne dizaine de jours au moins.

Je suis désolé de manquer au rendez-vous de celles et ceux qui ont la magnanimité de s'arrêter sur Shall We Talk mais là je ne suis pas dans le coup...

Merci de votre fidélité et à bientôt dès que j'aurai réuni assez de matériel pour vous le proposer.

jeudi 3 mars 2011

6 millions de délinquants

C'est une constante de la droite en France : elle est habitée du fantasme du métèque, de l'étranger envahisseur, des hordes barbares tueuses de civilisation. 

Cela tient du tribal au niveau collectif et carrément de l'archaïque au niveau individuel : l'Autre, le non moi est par essence porteur de danger, il me veut du mal, c'est un ennemi potentiel puisqu'il n'est pas moi, il n'est pas du groupe. 

Au XIXè l'Autre c'était le Juif avec l'Affaire Dreyfus dont l'issue fut perçue comme une défaite par la droite qui prit sa revanche à partir de 40.

Pendant les années de la guerre froide cette thématique fut éclipsée par le danger bolchevique mais les fondamentaux de la droite ne changent pas : il lui faut un bouc émissaire, étranger de préférence pour bien souligner son enracinement national à elle.

On ne change pas de recette quand elle fait partie de la thématique inhérente à la droite  : L'an dernier on a voulu nous faire croire qu'il y avait un "débat" sur l'identité nationale dont il n'est absolument rien sorti. C'était prévu, il ne s'agissait pas d'autre chose que d'évoquer une question prise comme ça au hasard... On entretient son fonds de commerce, c'est une valeur sûre qui donne toujours de bons résultats.

Cette année c'est plus clairement affiché encore, la question qui taraude les Français c'est l'Islam et la laïcité. Donc il y a débat au sein de l'UMP pour bien faire savoir à l'électeur de base qu'on a pris en compte ses légitimes inquiétudes et que les Musulmans, oui, c'est d'eux dont il s'agit car ils sont  nommés, sont la figure contemporaine de l'Autre, qu'il y a un problème de compatibilité entre eux et "nous", un choc des civilisations en quelque sorte.

De cette pseudo réflexion rien ne sortira non plus si ce n'est d'avoir une fois encore stirred the mud alors qu'il y a tout ce qu'il faut dans la législation française pour gérer les problèmes que pose une minorité agissante islamiste. Prières dans quelques rues, prêches antirépublicains dans certaines mosquées, voile islamique, burka ou niqab, délinquance etc. La loi existe, il faut l'appliquer. 

Mais quel intérêt de "régler" le problème puisqu'au contraire sa  pérennité représente l'assurance d'entretenir une masse de plusieurs centaines de milliers de voix pour la droite à chaque élection?

Non seulement ils mettent en place une prétendue "réflexion" sur l'Islam et la laïcité mais dans le même temps, Sarko s'en va célébrer notre héritage chrétien au Puy-en-Velay tandis que Wauquier met en garde contre les centaines de milliers d'immigrants en provenance de Tunisie, d'Égypte ou de Libye. Combien de futurs délinquants voire de terroristes parmi eux? Allez savoir...

Il ne reculera devant rien,  plus diviseur et fouteur de m. que Sarko tu meurs!


mardi 1 mars 2011

Sic transit gloria mundi

Les événements se sont déroulés tellement vite en Égypte que le sort de l'ancien président Moubarak m'était inconnu depuis son éviction du pouvoir. Il s'était donc retrouvé avec ses proches dans sa propriété familiale à Charm El Cheik nous informe le NYT.

Nous apprenons hier que la justice égyptienne a pris une série de mesures lui interdisant de quitter le territoire égyptien ainsi que le gel de ses avoirs et dépôts bancaires en Égypte et à l'étranger.

Mais ce n'est pas seulement la personne de l'ancien président égyptien qui est visée par la justice égyptienne, d'autres puissants de l'ancien régime font également l'objet de procédures tel que l'ancien ministre de l'intérieur Habib El-Adli par exemple.

C'est bien la Justice qui applique le droit, ces magistrats indépendants dont la vocation est d'appliquer impartialement les lois de leur pays quel que soit le pouvoir en place. On le voit en Tunisie actuellement comme on le verra à n'en pas douter en Libye d'ici quelques semaines...

Mais où étaient-ils ces juges et magistrats il y a quelques semaines? Les lois de leurs pays respectifs ont-elles été modifiées en si peu de temps?

Mais ne raillons point les membres des magistratures égyptienne, tunisiennes ou libyenne : nous avons connu exactement la même situation en France dès la Libération où les mêmes juges qui condamnaient à mort les faiseuses d'anges par exemple ou les résistants ont tout naturellement poursuivi leur carrière empreinte de probité, du sentiment du droit et du juste jusque dans les années 60 quand l'heure de la retraite vint à sonner.

Il serait d'ailleurs intéressant de savoir ce que devinrent tous les magistrats qui prêtèrent le serment de fidélité à Pétain en août 41...

Voilà qui est universel pour le coup : Les armées sont au service des nations qui les forment et les entretiennent comme les forces de police et les magistratures sont au service des pouvoirs en place.

Je ne sais si de tels renversements d'allégeance eurent lieu aux États-Unis après la Guerre de Sécession mais je n'en serais guère étonné, l'arrivisme et l'opportunisme étant des comportements universels.