vendredi 30 novembre 2007

Contre Alzheimer!


Il paraît que le cerveau étant un muscle «comme un autre» la meilleure façon de le préserver d’une usure prématurée devant mener à Alzheimer est de le faire travailler régulièrement. A ce compte-là je suis bien prémuni contre ladite dégénérescence compte tenu du nombre de grilles de Sudoku que je remplis par jour…


Oui, je le confesse, je suis un accroc de la grille pour obsessos…



On ne s’arrête évidemment pas aux grilles où il suffit de remplir les cases, non, je ne tente que les « ardues », « experts » et autres « diaboliques »

Ce qui me fascine dans ce jeu c’est le lent travail de reconstitution qui ne peut procéder que par une voie qui se fait de plus en plus étroite. Il faut trouver, dès les premiers chiffres posés, la clef, le chiffre qui permettra d’en placer un ou deux autres avant de se trouver de nouveau face à une nouvelle difficulté, à un nouveau blocage. Très rapidement il n’y a plus qu’un chiffre et un seul qui conditionne l’accès à tous les autres. A chaque étape de ce travail de reconstitution, l’ensemble visé in fine dépend d’un seul élément. Un micro univers, une unité, sorte de monade leibnizienne virtuelle dont la réalisation est à chaque instant suspendue à la découverte -ou non- d’une sorte de chaînon manquant.

Le hasard n’a pas sa place ici, le but n’étant pas de compléter la grille de quelque façon que ce soit bien sûr mais selon la plus fine des approches, à l’issu d’un travail d’anticipation et de placements fictifs et provisoires de tel ou tel chiffre en telle ou telle case.

Ainsi la reconstitution finale représente t-elle l'aboutissement de reconstitutions provisoires de quelques 5 ou 6 chiffres qui permettent d’en placer un à coup sûr, quitte à démonter l’installation provisoire qui aura permis de remplir définitivement une ou deux cases. Après quoi on recommence le même processus de construction éphémère en un autre endroit de la grille avec, on l’espère, le même résultat. Encore faut-il savoir où et comment entamer cette éphémère reconstitution partielle…

A la fin, la grille sera ou ne sera pas recréée. Elle restera une virtualité ou se sera réalisée en un ensemble parfait qui semblera n’avoir attendu que moi pour accéder à l’Être. Puisqu’il existe x milliards de grilles possibles, il est quasi impossible qu’une quelconque grille générée informatiquement sorte deux fois sur un écran d’ordinateur. Il n’est pas question bien sur des grilles imprimées.

Il y a toujours une solution et une seule bien évidemment. Le chemin est déjà tracé, il faut le retrouver contrairement aux échecs par exemple où il n’y a pas de solution ultime en attente d’être révélée, où il s‘agit d’un repositionnement permanent avec en permanence une modification des rapports de force entre deux adversaires. Rien de tel ici, c’est beaucoup plus linéaire et apuré. On est seul face à l’énigme qu’on peut aussi se représenter comme un réseau de correspondances et de placements potentiels.

Et énigme il y a ! Je n’en réussis que 1 sur 5 au maximum avec, dans le pire des cas, la totale incapacité à poser plus de 2 chiffres !!! L’humiliation est alors complète. « Triomphe » quand la grille est révélée en moins de 8 minutes…

Pourquoi telle grille se révèle t-elle infaisable alors qu’elle comporte les mêmes données (25 chiffres disons) au départ, je ne saurais le dire. Répartition particulière des chiffres ? Il doit y avoir un algorithme de positionnement différent j’imagine.

Les calculs factoriels indiquent qu’il existe plusieurs milliards de grilles possibles… toutes différentes cela va sans dire, les unes des autres. Autant dire que je ne me sens pas concerné par Alzheimer…

4 commentaires:

steven rix a dit…

Je suis accro au Sudoku aussi. J'ai commence ce jeu il y a quelques semaines de cela sur ma PSP. Il y a 4 niveaux, et je suis passe au niveau super difficile mais ca me prend plus de 8 minutes pour resoudre cela, si j'arrive encore a le resoudre.
J'aime bien ces petits jeux de reflexion pour rester eveille.

Anonyme a dit…

salut tonton! je ne me suis jamais accrochée à sodoku, mais je compte tenir alzheimer à l'échec par moyen des mots croisés- quel jeu formidable.

Anonyme a dit…

Same with me, MsM, no sudoku, and i praticed crosswords for quite some time. Still i guess both have the same ending: when the deciphering of the cryptic clues is finished, you say i did it... and then you say so what now? Another grid?

An endlless challenge, with no prize except your pride and the satisfaction of your neurones.

But i don't cross words anymore, i pick my own words and write stories of my own. It is a lot funnier. And the story is yours for you to keep (or throw away sometimes, but it is less humiliating than leaving the words uncrossed).

For some reason, "spend time" does not appeal to me as much as "passer le temps". Is it because you can say also "le temps passe", which creates some sort of complicity between you and time?

Etchdi

Flocon a dit…

Bien sûr, les mots croisés ont aussi fait partie de mes "passe-temps". On est là dans un registre radicalement différent. Il y va de la devinette autant que d'un peu de culture (littéraire, historique, géographique etc.).
On se coupe pendant quelques minutes du réel pour ne plus se consacrer qu'à un imaginaire temporaire.

Je me suis essayé quelques fois à composer des grilles (cf. Perec). C'est l'autre côté du miroir, peut-être plus passionant encore que l'endroit.

"le Monde" sort sa grille quotidienne qui ne représente pas de difficultés d'aucune sorte. Le gars qui la rédige fait dans le convenu et l'ultra répétitif se ses propres formules. Sans intérêt.

Dans Libé, il y a en revanche des grilles carrément infaisables (pour moi bien sûr) mais le compositeur a un talent invraissemblable pour créer des grilles avec un minimum de cases noires. Je trouve ça limite prodigieux de dextérité. Quant aux def qu'il trouve... chapeau!

Passer le temps, effectivement suggère une notion de complicité, de compagnonnage et de présence partagée.
Et quand on n'est pas dans ce registre amical on dira: tuer le temps ... :-(