jeudi 1 novembre 2007

Servilité compensatoire.




Nicolas Sarkozy, on le sait, n'a pas été élevé par son père et il n'a pas caché combien son enfance et sa jeunesse ont été marquées par cette absence et le manque de reconnaissance qui en fut l'inéluctable conséquence.

D'aucun pourrait aisément ramener son effrénée ambition à cette carence originelle, le classique désir (et besoin existentiel) de voir valider son existence et sa personne. Exemple courant de frustration originelle comme moteur d'une revanche à prendre. Situation hélas habituelle à des centaines de milliers d'enfants.

Mais Nicolas Sarkozy n'est pas que Nicolas Sarkozy, il est aussi le Président de la République Française. Il s'est fait élire, entre autres, en s'inscrivant dans la filiation du Général de Gaulle ce qui est supposé inclure un certain nombre de valeurs relativement à la représentation de la Nation qui s'incarne en sa personne.

Le spectacle du Président de la République n'ayant rien de plus pressé que de passer ses premières vacances aux EU en offrant à ses hôtes le spectacle d'un dirigeant étranger, français! arborant un Tshirt délibérément choisi parce qu'il est marqué d'un sigle de la police new-yorkaise est au-delà du consternant.

Comment ne pas lire dans cette servilité affichée l'irréfragable témoignage de l'aboutissement d'une quête du père qui aura duré 50 ans? Au père réel mais absent a été trouvé un substitut en la "personne" de la nation américaine, la super puissance mondiale -la Loi- auprès de laquelle on est enfin réuni et à qui on peut imposer son existence qui ne peut plus être refusée ni réfutée.

Mais... mais... au prix d'un légère compromission: accepter et même revendiquer une honteuse soumission qui n'a pas d'importance tant qu'elle ne regarde que l'homme Sarkozy mais qui s'apparente à une trahison morale du peuple et de la Nation qui ont élu cet homme pour les représenter.

On s'étonne parfois de l'assiduité de Sarkozy auprès de l'actuel Président américain quand celui-ci est à un an de la fin de son second terme et qu'il est un lame duck (un canard boiteux) dans son propre pays. Je formule l'hypothèse que Sarkozy est par trop dans la jouissance de la position qu'il s'est acquise et qui lui permet -formellement- de discuter d'égal à égal avec le Président de la première puissance mondiale, pour se contraindre à une frustration renouvelée.

Le plaisir est là, il le prend! C'est ce après quoi il a couru toute sa vie, impossible de le laisser échapper de nouveau.

Ce qui est sûr, c'est qu'en se comportant ainsi, N. Sarkozy ne s'attire certainement pas la sympathie des Français non plus que le respect des Américains. Cela se paiera tôt ou tard. Mais pour l'instant on en est à la phase euphorisante alors...

Coffe-table psychologie? As you like it...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Flocon,

n'avez-vous pas voté pour cet homme-là ?

EYGH

Flocon a dit…

Ah non, j'ai voté pour "l'autre"... sans enthousiasme aucun d'ailleurs...
Je n'aime pas plus que vous ce que représente Sarko mais il faut se faire une raison...
Je me dis qu'on peut ne pas apprécier à titre personnel le dirigeant d'une boîte mais reconnaître qu'il fait du bon boulot (ou qu'il est susceptible d'en faire).
Maintenant on peut discuter pour savoir ce qu'est du bon boulot bien sûr... mais Royal à l'Elysée qu'est-ce que cela pouvait bien donner???

Anonyme a dit…

Nous n'en saurons jamais rien à mon avis, mais j'étais prête à tenter le coup tant Sarko ne m'inspirait pas.

Il ne m'inspire toujours pas d'ailleurs même si je lui ai laissé le bénéfice du doute au début de son mandat.

Maintenant je ne lui accorde même plus cela et à part prier le Saint-Esprit, je ne vois pas trop quoi faire.

EYGH

Flocon a dit…

"à part prier le Saint-Esprit"
Vous le savez, je ne peux vous être d'aucun secours dans ce domaine... ;-)

Je me suis fait une raison que voulez-vous... L'âge sans doute...
Vous avez encore la fougue d'une jeune militante trotskyste EYGH (lol)