jeudi 29 novembre 2007

Fraude


La fraude à la RATP ou à la SNCF coûte des millions d’euros/an à la collectivité. Si ces 2 entreprises voulaient vraiment et efficacement lutter contre ce pillage (car c’en est un) elles le feraient. Le fraudeur sait qu’il a 1 risque sur cent de se faire prendre et encore un risque sur cent de devoir payer l’amende (2 ou 3 fois le prix du billet, bonjour la dissuasion.) Répression limite inexistante. Résultat, la fraude est totalement intégrée dans le mode de vie des branleurs qui trouveront toujours la vieille excuse que c’est trop cher, qu’ils sont au chômage, que la société les rackette, que les contrôleurs les cherchent par racisme etc. Par contre, les 5€ quotidiens nécessaires à l’achat du paquet de clopes ils les trouvent toujours. Quand les gamins de 15 ans qui ont toujours connu cet état de fait se voient rappeler à l’exigence du respect de la loi des transports publics ils tombent des nues et considèrent sincèrement -et peut-être même en toute bonne foi- qu’on les agresse puisqu’on casse leurs habitudes qu’ils considèrent tout à fait légitimes et normales. Le discours misérabiliste ils l’ont parfaitement intégré quand il joue en leur faveur. Mais ne comptez pas sur leur “humanité” pour vous épargner s’il leur vient l’idée amusante de vous exploser la gueule pour réparer l’injustice insupportable dont ils sont sûrs d’être les victimes.

Justice laxiste. De temps en temps on en prend un qui paye pour les autres et alors là, oui ça fait mal. A lui, pas aux 99% autres. Les pouvoirs publics ont peurs d’être répressifs (bonjour le climat des années 50 et 60) et gardent un souvenir “mitigé” de 68. Résultat des courses, ils concèdent tous les jours un peu de terrain à ceux d’en face qui n’en demandent pas moins et le jour où il y a l’ombre de l’ébauche d’une possible remise en question d’une politique générale de laissez couler, les “djeunes” y voient la preuve incontournable d’une volonté d’agression et de ségrégation qui serait fondée sur, au choix, le racisme, l’ultra libéralisme etc. Toute interprétation qui ne servira qu’à alimenter la parano latente d’une génération.

4 commentaires:

Flocon a dit…

Ah, j'avais prévenu, hier j'étais à la bourre... ;-)

Anonyme a dit…

Allons Flocon, que de ressentiment...
Mais toute société mérite ce qui lui arrive, en mieux ou en moins bien.
J'ai moi-même contribué dans de plus jeunes années à faire pester le monde et me sens mal à l'aise pour en discuter, même si ton argument est aussi fondé que du temps des Apaches, des Blousons noirs et consorts.

Etchdi

Flocon a dit…

Regret: n'avoir pas noté, le jour où je l'ai lue, une citation de Platon relative à notre sujet. Non pas la fraude dans les transports en commun mais de l'éducation et de l'insolence "naturelle" des enfants. Je ne vais pas relire tout Platon pour la retrouver... :-(

Ce que c'est que de ne pas savoir bien présenter et cerner son sujet: ce n'est pas tant la fraude que je déplore (encore que...) d'autant que je n'ai non plus pas été absolument exemplaire à ce sujet.
Mais bien l'affichage, semble t-il, résolument décomplexé et même revendiqué d'une attitude asociale
répréhensible.

La différence avec les apaches, blousons noirs et consorts c'est, il me semble, que "les jeunes" fraudeurs d'aujourd'hui n'ont plus d'inhibition particulière qui les amènerait à faire montre d'un peu de discrétion. Le comportement asocial n'est plus asocial parce qu'ils l'ont décidé.

Comme un témoignage insolent de l'assurance non seulement de son impunité mais de la légitimité d'un agir qui se revendique ouvertement transgresseur.

C'est bien la transgression, je serais même plutôt pour. Mais si je suis prêt à l'admettre pour peu qu'on m'offre une alternative enichissante, différente, novatrice, si en fait de transgression il ne s'agit de rien d'autre que de se soustraire à une obligation commune sans rien apporter "en échange" que de la violence brute, je suis moins prêt.

Ned Ludd a dit…

En plus, je vois assez souvent des "jeunes" fraudeurs habillés avec les tennis de marque, les vêtements de marque - mille euros ou plus - qui sautent les portes d'entrée du metro.

Il y en a même certains qui ont l'air bien BCBG.