vendredi 25 juin 2010

Glissements progressifs du plaisir



C'est vers la fin des années 70 que j'ai entendu parler de Philippe Val et de son compère Patrick Font. Je trouvais déjà leur duo assez pathétique, genre lycéens qui n'en finissent pas de surmonter leur période acnéique.

Vannes lourdes, faciles, prévisibles, genre "on est des révolutionnaires et on ne fait de concessions à personne, surtout à ces enc.. de droite". Franchement j'avais honte pour eux qui la jouaient d'autant plus facile qu'ils s'adressaient à un public de petits branleurs d'un âge mental avoisinant les 16/17 ans.

On évolue et comme on est entré dans la carrière on fait ce qu'il faut pour y rester. On se fait des connaissances dans le milieu, on a de l'entregent, on n'est pas plus con qu'un autre mais on a plus de savoir faire.

On se retrouve à diriger un petit fils du Hara Kiri des années 60 et on la joue donneur de leçons de plus en plus politiquement correct. Et puis il y a des couvertures auxquelles on a donné son aval (*) et qui font de plus en plus désordre en fonction des évolutions politiques et de ses propres visées dans le cadre d'un plan de carrière à long terme.



















Il semble me souvenir que Sarko avait apporté son soutien au tribunal qui jugeait Val et le canard qu'il dirigeait lors de l'affaire des caricatures de Mahomet. Un service en valant un autre, on vire Siné pour un pseudo délit d'antisémitisme relatif au fils Sarko.
Là on se dit que ça commence à se voir et on n'est pas surpris d'apprendre un an plus tard que le révolutionnaire en caoutchouc d'il y a 35 ans est nommé directeur des programmes de la chaîne de radio nationale.
Nulle raison d'être surpris qu'il vire Porte et Guillon (qui ont du talent), c'est l'aboutissement "normal" d'un certain parcours.
Ne vous étonnez pas que le gars qui faisait subir les derniers outrages à François Léotard il y a 25 ans se retrouve un jour ministre de l'intérieur.
(Le titre fait référence à un film de Robbe Grillet) (*) Titre auxquels on a donné son aVal. Involontaire mais démonstration renouvelée de ce que j'écrivais dans le billet précédent : C'est le langage qui nous mène et nous impose  (dans une certaine mesure) ses lois et non pas nous qui en usant selon nos besoins.

2 commentaires:

Ned Ludd a dit…

Peut-être Val va recruiter ses humourist chez "Minute" maintenant.

J'ai toujours trouvé ses editos en Charlie Hebdo nulles.

Off Topic. Sur Mere Theresa, voir Christopher Hitchens' on youtube "Hell's Angel" et son livre "Missionary Position".

Flocon a dit…

Now, what a pleasant surprise!

Salut Nedd, I'm gonna watch this video you link to and i'm sure not to be disappointed with Hitchen as MOC (Master of ceremonies?).

Ref. Val's editos, je ne saurais dire tellement le gars était prolixe. Je ne suis pas sûr d'avoir lu en entier un seul de ses textes. De toute façon je n'en ai aucun souvenir.