dimanche 6 juin 2010

Lycée St Erembert et loi des 6 degrés de séparation.

On entend de temps en temps parler du suicide d'un jeune, garçon ou fille, et dans la foulée des proches, parents ou voisins, qui s'étonnent et ne comprennent pas: "Il, elle avait l'air bien, sans problème, on ne comprend pas, que lui est-il passé par la tête"? Habituelle rengaine des aveugles du coeur.

Oui, eh bien cela aurait pu m'arriver. Je ne suis pas plus suicidaire qu'un autre (encore que j'ai eu des mises en danger mortelles à peine inconscientes qui relevaient bel et bien de cette catégorie, la dernière il y a 15 ans) mais je me souviens des mois de septembre et octobre 1966 pendant lesquels j'ai été scolarisé au lycée St Erembert à Saint Germain en Laye.

Bien que l'idée ne m'en soit pas venu à l'esprit à l'époque, il aurait très bien pu se faire que d'une seconde à l'autre je passe par-dessus le muret qui séparait la cour d'avec le jardin 15 mètres en contrebas (je m'en serais sorti d'ailleurs). J'étais heureux et épanoui alors. On appelle cette figure de rhétorique une antiphrase je crois...

Une boîte catho pour les petits salopards de la bourgeoisie de l'ouest parisien (bon, tous n'étaient sans doute pas des salopards non plus...) où j'ai entamé ma classe de 3ème.

Tous les matins à 8h, qu'il pleuve, qu'il vente, récitation à haute voix dans la cour en rangs façon formation militaire, de la prière du jour (à moins que ce n'ait été que le Notre Père?). C'est là qu'officiaient le prof d'anglais (M. Bringuier) royaliste tendance nazillon aux méthodes "assertives" on va dire (cela relèverait de la correctionnelle de nos jours) et le prof de français (M. Maître! ça ne s'invente pas comme on dit) qui m'avait hurlé que je n'avais pas à penser!

Je me revois fragile gamin de 14 ans, en cours, ayant définitivement fini de me persuader que j'avais atteint là l'acmé de mes possibilités scolaires et même intellectuelles tellement je me sentais vulnérable et radicalement étranger à cet univers de violence et d'hypocrisie. Cependant il me restait assez d'instinct de survie pour qu'un jour je réponde physiquement (moi, le dernier à pouvoir faire usage de la violence...) à une petite crapule qui croyait avoir trouvé en ma chétive personne un objet sur lequel il aurait pu s'amuser à taper dessus. Je revois sa tête abasourdie au bas de l'escalier où je l'avais fait dégringoler. Le cave s'était rebiffé! Seul bon souvenir qui me reste de cette boîte de...

Malheureux zombie, je ne me plaignais pas particulièrement de mon sort auprès "des miens " (c'est une expression que je ne reprends que pour le besoin de la cause) mais ma mère dut tout de même percevoir que quelque chose n'allait pas et me fit réintégrer l'EN.

Conclusion, c'est tout de même à l'E.N. que je dois d'être parvenu à m'en sortir  (coup de bol tout de même) et une haine viscérale et inextinguible vis à vis de tout ce qui touche aux curetons, à la religion, à l'autorité.

Bon, et la loi des 6 degrés de séparation dans tout ça?

Pour mémoire il en avait été question il y a un mois ici et c'est ZapPow qui m'en avait donné l'intitulé.

Il se trouve que dans cette école St Erembert fut scolarisé de 1938 à 1945 Jacques Fesch (photo) et ici qui fut un des 19 exécutés (droit commun) en France (dont 2 en Martinique) entre 1945 et 1978. L'article de Wiki est incomplet (manque Petiot par exemple).

Je n'ai donc évidemment pas connu Jacques Fesch mais ayant intégré ce lycée 21 ans après qu'il l'eût quitté, il est plus que probable que le directeur de 1966 l'ait connu, ou son prédécesseur, voire un ancien professeur.

Jacques Fesch aurait pu être scolarisé dans un autre établissement de St Germain en Laye mais il se trouve qu'il le fut à St Erembert.

Illustration de cette loi universelle: Il n'y a probablement qu'une personne, au maximum 2, entre ma petite personne et un guillotiné français en 1957.

Cela c'est l'anecdote. L'essentiel c'est une définitive détestation/révulsion de tous ceux qui, un sourire béat aux lèvres viennent me parler de la bonté de Jésus, de la générosité du Christ roi et autres dérèglements mentaux.

Alors le pape et le clergé... là les mots me manquent...

5 commentaires:

Flocon a dit…

Merbel,

Je reprends ici l'échange entamé hier sur le dernier billet.

Non je ne connaissais pas Spotify et vous remercie infiniment de cette information. Un rapide coup d'œil permet de voir la richesse de leurs catalogue.

J'ai écouté quelques titres mais il faut ne pas abuser (20h par mois...)

Connaissez-vous à votre tour ce site qui permet de transférer en MP3 toutes les bandes son de YouTube, Dailymotion et autres?

http://www.onlinevideoconverter.com/mp3-converter.aspx

Je l'ai utilisé avec YouTube qui propose aussi un vaste choix d'enregistrements (classiques ou pas). Gratuit, simple et facile, il est possible de se constituer la discothèque de son choix.

J'ai essayé (évidemment) le convertisseur on line sur Spotify mais ils ont pris leurs précautions, ça ne fonctionne pas :-(


Pour faute à la place d'erreur, oui je connaissais la nuance mais comme j'ai dû écrire "erreur" de calcul dans la première partie de la phrase je suis retombé sur faute dans la seconde partie car on m'a appris il y a très longtemps qu'il fallait éviter les répétitions...

En musique, j'ai mis les 2 premiers mouvements du 8ème quatuor à cordes de Chostakovich, là c'est "De gustibus et coloribus non est disputandum"...


Sinon vous connaissez certainement cette autre possibilité: Sur Windows Media Player il y a une liste de radios en ligne dont 29 son consacrées à la "musique classique". J'écoute toujours une radio américaine qui ne diffuse que du baroque, avec très peu de pub et très brièvement.

Cela s'appelle Otto's Baroque

A l'écoute vous pouvez cliquer en un point particulier qui vous adresse au site sur lequel vous pouvez connaître le nom de la pièce qui est en train d'être diffusée.

Petite surprise

ZapPow a dit…

J'aime beaucoup la petite surprise. Il faut dire que j'aime Bach pratiquement sous toutes ses formes, que ce soit jazz avec Jacques Loussier, reggae avec le Reggae Philarmonic Orchestra, ou dans des formes plus "classiques".

merbel a dit…

Un grand merci pour le site de transfert! C'est vraiment idéal. Et pour les radios, j'irai voir (enfin écouter!)Otto's baroque.

C'est une belle "surprise" que je connaissais déjà mais qui me réjouit toujours à chaque fois que je la vois! Il faut que je retrouve une autre petite vidéo musicale "ejusdem farinae" (une farine qui pour moi est un vrai trésor!)pour vous la faire partager et régaler aussi ZapPow. Merci vraiment!


Cette loi des 6 degrés de séparation me conforte dans l'idée que le monde est petit, vraiment très petit... On a peut-être une connaissance en commun? Rires!

Pour revenir au récit de cette année de 3ème à St Erembert, j'avoue que je reste pantoise: je ne peux même pas l'imaginer. J'ai échappé à cela, et on peut même dire que, par le bienfait des "miens" (je n'ai sans doute pas le même vécu familial que vous!) , j'ai échappé "au sabre et au goupillon" (une métonymie que j'aime beaucoup même si très désuète)). Mon père, après guerre, devenu orphelin, a été placé dans une triste école d'enfants de troupe et ma mère a fréquenté Les Oiseaux, dans une section qui n'était pas "prestigieuse" , faute de moyens. On peut imaginer les choix qu'ils ont faits ensuite pour leur progéniture...

Merci enfin pour ce "Des goûts et des couleurs il ne faut pas discuter" que je ne connaissais pas.

Ah! les blogs , c'est formidable, non? Surtout quand on n'a qu'à commenter des notes intelligentes.
Bien à vous.

Flocon a dit…

ZapPow (par ordre de réponse)

A propos de la petite surprise, il y a sur la page YouTube sur laquelle renvoie le lien bcp d'autres vidéos de ce genre, des Américains pour l'essentiel, qui interprètent des pièces de Bach à la Guitare électrique avec force distorsions et autres effets parfois séduisants.

Faut pas en abuser non plus bien sûr.

Je suis souvent charmé par les transcriptions, un instrument en remplace un autre, l'Offrande Musicale (un exemple parmi cent) réduite pour quatuor à cordes etc.

Pour ce qui concerne Jacques Loussier, très méconnu en France il a écrit (je ne te l'apprends pas, c'est juste un souvenir) ceci.

Du temps où j'utilisais Kazza light, je m'étais enregistré un CD de ses interprétations en trio de nombreuses œuvres de Bach. Très plaisant indeed.

Flocon a dit…

Merbel (Belle mère en verlan? :-))


"On a peut-être une connaissance en commun?"

Infiniment plus que vous ne l'imaginez merbel! Il se trouve que "j'ai" une tante avec mari et enfants (ils sont adultes à présent et sont je ne sais où) à Évreux où je me rendais au moins une fois l'an dans les années 60.

Ils habitent en face de la cathédrale. Cela dit ma famille... il y a bien longtemps que j'ai coupé tous les ponts.

Toujours est-il qu'il est bien possible en effet qu'il y ait un ou deux chaînons entre vous et moi.

De toutes façon, si j'ai bien compris, cette loi des 6 degrés est universelle donc ni vous ni moi n'y échappons.

Le plus souvent à l'insu des intéressés évidemment. Il n'empêche...

"Ah! les blogs , c'est formidable, non?"
Si! Une fois que l'on a attrapé la "blog attitude" on peut devenir accro.

ZapPow et votre serviteur nous sommes "rencontrés" il y a bientôt 5 ans sur un excellent blog maintenant éteint mais qui a connu un remarquable succès pendant 4 ans.

Ce qui m'a donné l'envie un jour comme ça de m'essayer au jeu. Shall we talk est né le 27 septembre 2007, a publié plus de 400 billets plus ou moins bien inspirés.

Je n'écris pas tous les jours (il faut fournir tout de même...) plutôt 2 ou 3 fois par semaine. Il arrive que je retire des billets qui finalement me déplaisent, quitte à les reprendre remaniés ou à les laisser dans un tiroir.

Je ne change pas de musique tous les jours loin de là. Ne serait-ce que parce que certains visiteurs réguliers ne passent cependant pas chaque jour. Il ont aussi droit à tous les bonus du blog... ;-)

Merci de votre aimable appréciation. ZapPow est témoin qu'à 3 reprises je crois j'ai eu envie d'en rester là (coups de blues) tellement la lecture d'autres blogs, mieux conçus, plus intelligents, plus tout ce qu'on peut imaginer m'a laissé désemparé.

Il faut accepter ses limites tout en gardant ses illusions et ses espoirs.

Si vous allez dans les archives (via les libellés) il vous arrivera de frémir d'effroi devant d'abominables fautes d'orthographes.

Je m'en aperçois de temps en temps et corrige immédiatement mais il en reste. Ce sont les neurones qui se volatilisent les uns après les autres...