Un article dans Libé de ce matin suscite de nombreux commentaires assez intéressants (ce qui n'arrive pas si souvent) dont l'immense majorité reflète des réactions franchement négatives.
Pas vraiment optimistes les lecteurs de Libé sur ce coup. Avec des arguments qui tournent tous autour des questions de nutrition, de pollution, avec des connotations plus politiques et sociétales aussi.
Il suffit de se souvenir des projections faites vers 1900 relativement à ce que serait ce siècle naissant pour être fortement sceptique sur les conclusions de l'étude danoise en question.
Les progrès qu'a connu la médecine sont inimaginables, cela ne fait aucun doute. L'espérance de vie a crû, dans les pays développés, de façon spectaculaire.
Alors il y a aussi cette fixette sur le nombre 100, tout rond tout beau, qui accompagne l'éternel illusion de l'homme que demain sera meilleur et que la vraie vie c'est pour demain, ou après-demain peut-être. Alors que notre vie c'est hic et nunc, c'est pas à la retraite ou dans un futur qui n'est que l'extension que notre imagination applique au présent.
Pas un, il me semble, des commentateurs n'évoque ce que je crois être l'essentiel : C'est qu'au-delà des questions de conditions physiques, personnelles et collectives, dans lesquelles vivraient les centenaires, il y en a deux qui devraient suffire à rejeter définitivement cette hypothèse : la solitude et l'ennui, qui ne vont jamais l'un sans l'autre.
Souvenons-nous de l'image de Schopenhauer : la vie est comme un balancier qui passe de la douleur à l'ennui et réciproquement de toute éternité. Ce qui fait écho au concept de divertissement qu'avait énoncé Pascal (cf. "Un roi sans divertissement" de Giono)
Simone de Beauvoir a écrit un roman dont le thème se rapproche un peu de notre sujet, Mais c'est d'un homme immortel dont elle raconte l'histoire. Sort certes peu enviable.
Perso, non, je n'ai pas envie de vivre jusqu'à cent ans dans un monde qui n'aura plus rien à voir avec celui dans lequel j'aurai vécu l'essentiel de ce qui, pour moi, valait la peine d'être vécu.
Quelle vésanie encore que de se mettre dans l'idée qu'être centenaire pourrait être l'enjeu ultime de notre vie...
La lecture du lien sur le roman de Giono n'est pas obligatoire... :-)
Pas vraiment optimistes les lecteurs de Libé sur ce coup. Avec des arguments qui tournent tous autour des questions de nutrition, de pollution, avec des connotations plus politiques et sociétales aussi.
Il suffit de se souvenir des projections faites vers 1900 relativement à ce que serait ce siècle naissant pour être fortement sceptique sur les conclusions de l'étude danoise en question.
Les progrès qu'a connu la médecine sont inimaginables, cela ne fait aucun doute. L'espérance de vie a crû, dans les pays développés, de façon spectaculaire.
Alors il y a aussi cette fixette sur le nombre 100, tout rond tout beau, qui accompagne l'éternel illusion de l'homme que demain sera meilleur et que la vraie vie c'est pour demain, ou après-demain peut-être. Alors que notre vie c'est hic et nunc, c'est pas à la retraite ou dans un futur qui n'est que l'extension que notre imagination applique au présent.
Pas un, il me semble, des commentateurs n'évoque ce que je crois être l'essentiel : C'est qu'au-delà des questions de conditions physiques, personnelles et collectives, dans lesquelles vivraient les centenaires, il y en a deux qui devraient suffire à rejeter définitivement cette hypothèse : la solitude et l'ennui, qui ne vont jamais l'un sans l'autre.
Souvenons-nous de l'image de Schopenhauer : la vie est comme un balancier qui passe de la douleur à l'ennui et réciproquement de toute éternité. Ce qui fait écho au concept de divertissement qu'avait énoncé Pascal (cf. "Un roi sans divertissement" de Giono)
Simone de Beauvoir a écrit un roman dont le thème se rapproche un peu de notre sujet, Mais c'est d'un homme immortel dont elle raconte l'histoire. Sort certes peu enviable.
Perso, non, je n'ai pas envie de vivre jusqu'à cent ans dans un monde qui n'aura plus rien à voir avec celui dans lequel j'aurai vécu l'essentiel de ce qui, pour moi, valait la peine d'être vécu.
Quelle vésanie encore que de se mettre dans l'idée qu'être centenaire pourrait être l'enjeu ultime de notre vie...
La lecture du lien sur le roman de Giono n'est pas obligatoire... :-)
5 commentaires:
Tout à fait d'accord. Je n'ai aucune désire de vivre jusqu'au cent ans. Oof.. c'est trop vielle. De tout façon, je suis certain que cela n'arrivera pas pour moi. Mais je ne vie pas avec un oeil vers la future. Je vie ici aujourd'hui et je sens avoir de la chance pour le moment. Cela me fait penser à une poeme de Thomas Campion.
Hi Anijo!
It's always a gratifying pleasure to get the support of an artist.
"je suis certain que cela n'arrivera pas pour moi."
The same for me and it's a relief...
Both of us have been through very serious health problems an we know our lives are to be lived today. Not in an undefinite future when things can only get worse.
Particularly lonelyness and boredom which can be supported for a time but which eventually become real mental tortures.
Everyday offers us the possibility to make the most of it, it's up to us to benefit the opportunity.
Memento mori used to say the Romans to their emperors. It's also available for each of us.
I often ponder that I should enjoy each day as if it were the last one I had left.
Carpe diem is another way of expressing this feeling.
Hope you'r fine Anijo ;-)
Anijo,
I forgot to congatulate you for having the courage and ability to read texts which are written in a not quite academic French!
And thanks for the poem by Campian. I didn't know him. Wiki was helpfull once again.
Ah the pleasure to read Middle Ages English!
Everyday offers us the possibility to make the most of it, it's up to us to benefit the opportunity.
Yes, it is up to us, isn't it?
Memento mori is a Latin phrase meaning "Remember you will die".
That was from wikipedia. Thank you for introducing me to this. I like it. I should have recognized the meaning immediately but I was in a state of mental laziness. Carpe diem is a phrase that is much more familiar to the ear of an 'étasunienne.
Hope you'r fine Anijo
Merci Flocon. I'm quite fine and enjoying life to the best of my ability. I think that we are both in the same mental state of mind at this moment.
I forgot to congatulate you for having the courage and ability to read texts which are written in a not quite academic French!
Well, my abilities in this area pale in comparison to your own strength in reading, understanding and writing in English. I'm delighted that you appreciate the effort though. Thank you.
Ah the pleasure to read Middle Ages English!
I know. Even the spelling has a certain artistic beauty to it.
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