dimanche 14 octobre 2007

Ô tempora, Ô mores










Pompidou ne m'a pas exactement laissé de très bons souvenirs, ce doit être le président le plus oublié de tous les Français. L'homme était cependant normalien et agrégé de lettres. Lors de sa première conférence de presse, interrogé sur un misérable fait divers, il cita Paul Eluard.

Moi, mon remords, ce fut
la victime raisonnable
au regard d'enfant perdue,
celle qui ressemble aux morts
qui sont morts pour être aimés.


Giscard n'a pas laissé non plus de très bons souvenirs, il est probablement le plus méprisée de tous les présidents de la 5ème république. Il cita cependant à l'occasion une strophe du "Moesta et Errabunda" de Baudelaire.

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
Mais le vert paradis des amours enfantines...


Quant au Général et à Mitterrand, qui a jamais soupçonné qu'ils fussent dépourvus de cette culture littéraire qui est la marque des hommes d'état français?

Mais lui! Lui!!! Au milieu d'un entourage culturel composé entre autres de Johnny Halliday, Christian Clavier et Didier Barbelivien, avec Mireille Mathieu pour chanter l'hymne national le soir de la victoire électorale, que pourra-t-il jamais citer aux Français que (peut-être) la seule récitation que tous ont apprise, la cigale et la fourmi (premiers vers)

Ah, nous sommes tombés bien bas, bien bas...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vois que l'article de Encrevé dans

http://tinyurl.com/2rw767

t'a intéressé. Moi aussi.

Etchdi

L'Amerloque a dit…

Hello Flocon !


/*/ …/… Giscard n'a pas laissé non plus de très bons souvenirs, il est probablement le plus méprisée de tous les présidents de la 5ème république. …/… /*/


Rassurez-vous, il y a des millions de français qui pensent qui c'est Mitterrand, et non Giscard. (grin)


Given the destruction left behind by Mitterrand and his followers , it's not even close, in Amerloque's view.


Best,
L'Amerloque

Anonyme a dit…

Bonjour L'Amerloque!
Presidencies don't boil down to politics or economics. There is also a cultural - or at least iconic - aspect in the representation of a "head of State" (as they unfortunately call it now).

Do we, humble feet of the State, deserve a speech such as those we hear these days, roughly at the level (and contents) of tabloïds?

Anonyme a dit…

Sorry, the above anonymous is Etchdi.

Flocon a dit…

Etchdi,
Merci pour l'article de Pierre Encrevé que je ne connaissais pas (l'article et son auteur).

Il analyse en linguiste ce que je ressens le plus fortement avec Sarko: la totale absence de gravitas.

Pour info, quand je "m'inspirerais" d'un article de presse ou d'une quelconque autre source je ne manquerai pas de le signaler mais tu le sais déjà...

Flocon a dit…

Bonjour l'Amerloque,

Peut-être ne parlons-nous pas de la même chose.
Giscard ai-je écrit est probablement le plus méprisé etc. Quant à Mitterrand peut-être fut-il le plus détesté des présidents... Peut-être même certains en haïssent-ils jusqu'au souvenir.

L'Amerloque a dit…

Hello Etchdi !

/*/ …/… Do we, humble feet of the State, deserve a speech such as those we hear these days, roughly at the level (and contents) of tabloïds? ../… /*/

If that … it's a remake of the 1980s. (sigh) Twenty years later, here is a tinsel "golden boy" from a tinselled, new money town (Neuilly), with fly by night friends (les Balkany, for starters) … the form reflects the substance, alas … his speechwriter is the fellow who use to run the "Plan": he was sacked by Villepin …

Of course France deserved better. The problem is that the system didn't throw up any really, really good candidates …


Hi Flocon !

/*/ .../… l analyse en linguiste ce que je ressens le plus fortement avec Sarko: la totale absence de gravitas…./…
/*/

Kinda like … Dubya ? (grin)

Best,
L'Amerloque