lundi 13 septembre 2010

Blood of the beast











Georges Franju est un réalisateur français dont le premier film, un court métrage en noir et blanc de 20', a été tourné en 1949 aux abattoirs de La Villette et de Vaugirard. Ce film, à ma connaissance, n'est jamais diffusé nulle part tellement ce qu'il décrit est insoutenable d'horreur.

Jamais il ne nous est donné d'ailleurs de voir des reportages sur les conditions dans lesquelles s'effectuent les abattages industriels, la sensibilité des citadins ne le supporterait pas. Les industriels du secteur évidemment n'ont aucune envie de faire la promotion de leurs activités. Il en va de milliards de dollars de C.A.

Le film est disponible en trois parties sur YouTube (en anglais) part one, part two and part three. You'll notice how parts 2 and 3 require your authorization if you want to go on...

One of the user's reviews on IMDB describes this film as 20 minutes of unspeakable horror.

La proximité des dates avec la découverte des camps de concentration (1945) et la réalisation du film  (1949) a souvent été l'occasion d'un rapprochement sur l'affreuse capacité des hommes à commettre en toute bonne conscience et sans état d'âme des abominations sans limites tant sur leurs semblables que sur leurs frères les animaux. 

Peter Singer, philosophe australien dont les travaux sur l'antispécisme sont à l'origine de la création du PETA américain a-t-il vu ce film? C'est possible encore qu'il ne soit pas utile de l'avoir vu pour avoir une opinion sur le traitement que les hommes devraient accorder aux animaux. Dans son livre La libération animale il évoque les centaines de millions d'animaux qui sont élevés et torturés chaque jour dans le monde à seule fin de servir d'aliment à des milliards d'individus qui pourraient très bien se passer d'alimentation carnée.

La question relative au traitement des animaux n'est certes pas récente, les présocratiques en parlaient déjà il y a 2.500 ans et on peut lire le traité de Porphyre de Tyr sur L'abstinence de la chair des animaux au 3è siècle après J.C.

Le film est "neutre" en ce qu'il ne condamne pas implicitement les bouchers ni ne s'apitoie sur les animaux. C'est du pur ultra réalisme qui juxtapose l'horreur avec la "poésie" du quotidien que mènent les hommes et les femmes voisins des abattoirs comme vivaient paisiblement les habitants des communes voisines d'Auschwitz ou de Dachau. En un même lieu, dans le même temps coexistent l'enfer et le non-enfer.

Les bouchers qui œuvrent dans ces abattoirs le font en professionnels, en sifflotant et cigarette aux lèvres, ils sont un des éléments de cette industrie, il faut bien qu'il gagnent leur vie, ils sont mariés, ont des gosses...

Cela nous renvoie au concept de banalité du mal qu'Hannah Arendt avait énoncé à l'occasion du procès Eichmann en 1961 : Il n'est pas nécessaire d'être un monstre dénué de toute sensibilité et d'asociabilité pour commettre les actes les plus révoltants d'inhumanité. Hommes ou femmes, nous portons tous encore en nous des résidus de nos pulsions archaïques les plus sauvages et barbares.

Chacun est cependant responsable de ce qu'il fait parce qu'il est responsable de ce qu'il est. Le propre de la civilisation c'est précisément de maîtriser ces pulsions pour les sublimer dans l'édification collective d'une société qui tend à notre protection comme à notre préservation.

En détournant la formule de Kant relative à l'art, c'est une finalité sans fin (l'anglais est ici encore plus précis, sans fin signifiant without end et non pas without goal) dont il s'agit et le process de l'humanisation définitive de l'homme est un inatteignable horizon.


(On "peut" voir sur YouTube d'autres videos sur le sujet, notamment l'abattage rituel de dizaines de millions de moutons égorgés vivants à l'occasion du Ramadan. Les religions sont d'aberrantes élaborations mentales destinées à canaliser et légaliser la barbarie.)

21 commentaires:

Ned Ludd a dit…

Your comments about the film and the recently ended war also remind me of Boris Vian's song, "Les Joyeux Bouchers". He mentions La Villette.

Already in 1905 writer Upton Sinclair denounced the meat-packing industry in "The Jungle", which became a best seller.

I think I posted earlier about Natalie Angier who wrote a controversial article in the NY Times about how we should regard plants. There are also videos with her on youtube, one in particular describes the nature of plants.

http://www.youtube.com/watch?v=76k0TXFu2iE

Vegetarians might find that they don't necessarily have the moral high ground about our eating habits.

Ned Ludd a dit…

Another rather even-handed article on raising cattle is by John Robbins,

http://www.johnrobbins.info/blog/grass-fed-beef/

merbel a dit…

La théorie d'Hannah Arendt sur la banalité du mal (et la responsabilité collective)me gêne, je vous l'avoue...Je ne suis peut-être pas aussi pessimiste qu'elle? Il me semble que dire que tout le monde est coupable (ou que tout homme pourrait l'être)revient à dire que personne ne l'est;dans le cas de l'extermination des Juifs, cette position tend à noyer la responsabilité nazie dans une responsabilité plus diffuse, plus impersonnelle.Autrement dit, ce n'est pas moi qui suis responsable puisque tout le monde l'est. Peut-on accepter l'idée que dans les tragédies de l'Histoire tous les hommes sont coupables et responsables, que n'importe qui est capable de faire n'importe quoi, que la barbarie humaine est inévitable? Peut-être que le spectacle de notre propre lâcheté nous conduit à ce type de pessimisme fondamental? Comment oublier d'autre part qu'Hannah Arendt était une Allemande désespérée qui cherchait une solution pour "sauver" son pays?

Je trouve aussi qu'il est très "acrobatique" de rapprocher les hommes et les bêtes même si vous voulez montrer que ce sont les mêmes processus qui président à ces tortures, tueries et autres actes sordides que les uns ou les autres subissent ou ont subi. Je n'arrive pas à établir une telle comparaison, non, je n'y arrive moralement pas.

Pour le reste, puisque vous me le demandez, je vous absous!!!!
Bien à vous.

Ned Ludd a dit…

merbel, sur "la banalité du mal", Flocon a donné une citation de Thoreau:

https://www.blogger.com/comment.g?blogID=186849324750028115&postID=1301679484608690337

Il y a aussi l'expèrience celebre des années soixantes par un chercheur américain ou il a testé la possibilité des sujets à désobeir les ordres d'un authorité qui les demandaient à infliger des chocs électriques grandissant à un "victime".

Bien sûr, il n'y avait pas des vrais chocs, mais des acteurs qui simulaient la douleur. Si je me souviens, la grande majorité des sujets continuaient même s'il pouvaient entendre les cries des acteurs.

Je me souviens pas le nom du chercheur.

Flocon a dit…

I didn't know this song by Boris Vian.

When people in general or singers/artists make fun or speak lightly of les bouchers or whatever is related to their occupation, I can't help wondering which part of catharsis is at play then.

Since the post is already a tad too long with 4 references (Franju, Peter Singer, Porphyre de Tyr and Hannah Arendt (not to mention Kant and PETA) I feared I would be an easy target for some reader should I mention Upton Sinclair and al... ;-)

Anyway, Upton Sinclair is a well known figure in American literature for his novel/report about the slaughterhouses of Chicago.

All the more since he befriended Jack London whom I hold as the greatest American writer as you possibly know. For what I know, they met because of their common interest in socialism not because of their sensitivity to animals but I may be wrong.

I didn't read The Jungle (is the book still widely read?) but I find this on the French article of Wiki :

Un homme politique anglais a pu dire après la lecture de ce livre : «Je croyais que Chicago était une édition de poche de l'enfer, je me trompais : l'enfer n'est qu'une édition de poche de Chicago.» with no reference alas.

Re. Natalie Angier, j'ai connaissance de ce tropisme pro végétal, le Prince Charles je crois y est également sensible. I'm not too prone to believe plants are sensitive. Wheat? Corn? Sage or stinging nettles? Well, maybe some day will I see the light but so far I haven't.

I turned vegie 6 months ago and I have a feeling you still haven't, am I wrong?

Flocon a dit…

Il est des artistes qui ont bien compris quelle est l'horreur que les hommes infligent aux animaux, ainsi de Francis Bacon et ici encore.

Flocon a dit…

merbel,

Peut-être avez-vous lu le rapport d'Arendt sur le procès Eichmann d'où est issu ce fameux concept de banalité du mal, personnellement je ne l'ai pas lu donc je m'en remets à vous.

Cependant si j'en crois le petit article de Wiki (français et anglais, curieusement il n'y a pas d'article en allemand), Arendt ne suggère pas que tout le monde est responsable et virtuellement capable du pire mais qu'il n'est pas nécessaire d'être un être particulièrement dépravé et dénué de toute sensibilité ou humanité pour commettre le pire.

C'est un peu ce que j'écris, ou je me suis mal exprimé, ce qui est plus probable.

"Peut-on accepter l'idée que dans les tragédies de l'Histoire tous les hommes sont coupables et responsables, que n'importe qui est capable de faire n'importe quoi, que la barbarie humaine est inévitable?"

Je ne crois pas qu'Arendt suggère que tous les hommes sont coupables et responsables mais plutôt que le mal peut surgir de là où on ne s'y attend pas, de la part d'individus quelconques et sans relief mais dont les assises morales sont trop faibles pour résister à des contextes particuliers qui emportent sans coup férir le peu de moralité que la société a pu leur faire intégrer.

La société dont sont issus les individus les a persuadés (*) de la validité de certaines convictions comme elle peut les convaincre du contraire.

La citation de Thoreau que rappelle Ned expose bien le processus. Même s'ils savent intimement que ce qu'ils font est "mal" ou absurde, la plupart de individus le font parce qu'ils obéissent aux lois.

Même Socrate a obéi à la Loi (Prosopopée des Lois, dans l'Apologie de Socrate ) encore qu'en l'occurrence ce fût à son honneur.


Pour ce qui est de "l'inévitabilité" de la barbarie humaine alors sans hésiter j'en suis persuadé. Depuis le temps cela se saurait que la barbarie n'est pas inévitable. Elle nous est consubstantielle.

J'ai déjà commis un billet sur le sujet un mois avant que vous ne nous fassiez le plaisir de participer à ce petit blog.

Certainement vous vous souvenez de la fin de Les Chouans où celui qui se livra aux pires horreurs de cruauté vis-à-vis des Bleus se retrouve, une fois le conflit terminé, être un bon paysan qui ne ferait pas de mal à une mouche.

Les convictions idéologiques du père François (à supposer que ce fût là son nom) étaient autrement plus puissantes que ses pauvres dispositions morales...

(*) S ou pas S à persuadé???

"Je trouve aussi qu'il est très "acrobatique" de rapprocher les hommes et les bêtes"

Tat twam amsi. Il n'y a malheureusement pas d'article en français.

Flocon a dit…

Je poursuis sur une autre "feuille", la limite des "je-ne-sais-plus-combien de signes est proche...

Vous lirez avec intérêt les textes d'Élisabeth de Fontenay


Elisabeth de Fontenay n'hésite pas à faire, à l'intar d'Isaac Bashevis Singer, dans la préface de son ouvrage le silence des bêtes, la philosophie à l'épreuve de l'animalité, un parallèle entre les méthodes génocidaires nazies et l'industrie agro-alimentaire :

« Oui, les pratiques d'élevage et de mise à mort industrielles des bêtes peuvent rappeler les camps de concentration et même d'extermination, mais à une seule condition : que l'on ait préablement reconnu un caractère de singularité à la destruction des Juifs d'Europe, ce qui donne pour tâche de transformer l'expression figée “comme des brebis à l'abattoir” en une métaphore vive. Car ce n'est pas faire preuve de manquement à l'humain que de conduire une critique de la métaphysique humaniste, subjectiviste et prédatrice. »

Et encore :

« On sait que la grande majorité de ceux qui, descendant des trains, se retrouvaient sur les rampes des camps d'extermination ne parlait pas allemand, ne comprenait rien à ces mots qui ne leur étaient pas adressés comme une parole humaine, mais qui s'abattaient sur eux dans la rage et les hurlements. Or, subir une langue qui n'est plus faite de mots mais seulement de cris de haine et qui n'exprime rien d'autre que le pouvoir infini de la terreur, le paroxysme de l'intelligibilité meurtrière, n'est-ce-pas précisément le sort que connaissent tant et tant d'animaux ? »

— Elisabeth de Fontenay, le silence des bêtes, la philosophie à l'épreuve de l'animalité.



Il y a beaucoup de liens vers cette professeur de philosophie dont celui-ci.

Il me paraît intéressant aussi de lire Peter Singer que je mentionne dans le corps du billet.

"Je n'arrive pas à établir une telle comparaison, non, je n'y arrive moralement pas."

Essayez encore merbel... ;-)

Flocon a dit…

Ned,

"Il y a aussi l'expèrience celebre des années soixantes par un chercheur américain///...///
Je me souviens pas le nom du chercheur.


Il s'agit de l'expérience de Milgram.

I wrote a post about it 6 months ago and I already referred to Hannah Arendt.

Ned Ludd a dit…

Flocon, you make a pretty good target by referring to PETA, which I consider to be a type of sect more than anything else.

Some years ago I was camping in the Alps and I met an English couple I became friends with and later visited in England. The guy was very hesitant to talk about his work until he decided that I wasn't an animal "rights" crackpot, because he worked in a research center that tested products on animals.

Because there are crazy animal protectors in England that attack labs and even people involved such research.

A language question. In the title of the film, the French word is "bête". Would it be better to translate it as "beast" or simply "animal"? "Beast" has a strong negative connotation in English.

Flocon a dit…

"Flocon, you make a pretty good target"

yeah, I know and whatever the reason... sigh

Je sais que PETA attire beaucoup de critiques aux US et je croyais que c'était uniquement de la part des Rep.

Est-ce parce que leurs méthodes sont "musclées" en termes de communication?

Je ne m'engage pas dans des considérations sur le droit des animaux ce qui est une façon, à mon sens, de détourner de la seule question qui importe : Nous avons une obligation morale de bien traiter les animaux car nous en sommes responsables.

L'insensibilité par rapport aux souffrances auxquelles les animaux sont exposés est un marqueur de notre propre moralité.

"L'amour perdu des animaux n'est-il pas le signe avant-coureur de la perte fatale de l'amour des hommes?"

Soljenistine
(Le pavillon des cancéreux, chap. 20)


Pour ce qui est de la traduction du titre du film, "Blood of the beast" is the English speaking version title (see IMDB).

Je sais que Beast est très négativement marqué en anglais, peut-être est-ce la raison pour laquelle les distributeurs anglo/americains ont choisi beast plutôt qu'animal.

merbel a dit…

Merci à vous, Flocon, et à Ned de m'offrir, par des liens, par des arguments, une possibilité de considérer autrement ce que j'avais cru comprendre dans la "banalité du mal" d'Arendt et ce rapprochement que je trouvais "acrobatique"entre l'extermination "industrielle" des Juifs (et d'autres , comme les Tsiganes par exemple, qu'on tait trop souvent) et l'abattage non moins industriel des "bêtes à viande" dans nos sociétés dites "civilisées"...
Pour Arendt, ce que j'ai voulu souligner c'est que, à banaliser le mal, on peut aller jusqu'à dire que n'importe lequel d'entre nous, parce qu'il est "soumis" à ses congénères ou à sa société et ses lois, pourrait très bien le faire, le mal ... Et de cette affirmation, il n'y a pas loin de la coupe aux lèvres pour affirmer qu'au fond, nous serions tous responsables ou tous coupables ou que, pour être plus précise, chacun pourrait l'être. Dans le strict cadre de cette période historique , c'est nier qu'il y a eu des individus - et pas si rares que cela malgré tout le travail de pardon, de commémoration en tous genres qu'on nous impose de plus en plus (voir le dernier petit ouvrage très drôle et sérieux de Frank Pavloff, auteur de Matin brun ), pour refuser le mal, et sans être des héros, s'inscrire contre des lois, contre précisément une banalisation...

Pour ce qui est des animaux, c'est effectivement révoltant de voir comment les troupeaux de "viande à manger" sont traités et surtout sont massacrés; c'est effectivement insupportable et surtout inacceptable, car cela traduit notre degré de brutalité. On est bien d'accord. Du reste, je ne suis pas sûre que les propriétaires de chats ou de chiens ou d'animaux domestiques s'insurgent tant que cela sur la façon dont on tue les bêtes de boucherie? D'autant que pour beaucoup d'entre eux, leur bête est plus intelligente que les hommes, plus gentille.... "plus", "mieux" pour résumer, sans mettre en perspective tous les autres animaux qui peuplent (encore, pour combien de temps?) notre planète. En fait c'est cette tendance à anthropomorphiser les animaux de compagnie qui m'agace et certains, pour les défendre, commettraient bien ... le mal ou dans une moindre mesure sont prêts à "tirer" sur tout ce qui est humain.
En tout cas, merci de vos réponses, de vos propositions de lecture, et pour ce billet qui m'a -quel est le verbe jadis à la mode?- interpellée!

* persuadés est bien accordé (la règle du COD - accord en genre et en nombre avec le participe passé quand celui-ci est placé avant.

Ned Ludd a dit…

Natalie Angier raises the question of are plants sentient? She can't give a definite answer.

As to PETA, Penn and Teller in their program "Bullshit" takes them on.

http://www.youtube.com/watch?v=7kXUPy-dCx4&feature=related

These links change frequently because the producers force youtubers to remove them. But they always pop up again.

More on PETA. http://www.petakillsanimals.com/

http://thenexthurrah.typepad.com/the_next_hurrah/2006/09/peta_crosses_th.html

PETA is run by a guru German woman.

Flocon a dit…

merbel,

Il y en a des choses dans votre dernier commentaire...

C'est cela qui est super avec l'Internet : chacun ouvre à chacun des portes (ou des fenêtres).

Ainsi Ned (avec toujours une inépuisable réserve de liens) m'a récemment amené à lire 2 titres essentiels de Freud dont je connaissais l'existence bien sûr mais les choses de la vie font que le temps passe et nous passons à côté de mille et une choses.

Permanente incomplétude de nos vies.

Anijo m'a donné l'occasion de m'informer un peu plus sur la théorie du chaos comme vous avez eu l'occasion de lire la nouvelle de Maupassant ("Auprès d'un mort").

J'ai lu un livre de Catherine Baker à l'initiative de ZapPow comme il m'a fait découvrir Abou alaa al Maari et Adi Shankara et bien d'autres choses.

Un ancien participant m'avait incité à lire quelques titres de la littérature sino-japonaise il y a 2 ans et demi etc.

Encore aujourd'hui, même Balzac s'est invité (Les Chouans)

Juste quelques exemples des échanges qui ont enrichi je crois les uns et les autres, moi le premier, depuis qu'a été ouvert le blogue.

Pour ce qui concerne les animaux domestiques, je suis persuadé (qui ne le serait d'ailleurs?) que tous donnent à leurs "maîtres" plus d'amour pur et désintéressé que des centaines de millions de gens de par le monde (et de tous temps) ne sont capables de donner d'amour à leurs propres enfants.

Y'a pas photo!

On peut considérer comme étant un peu ridicule l'anthropomorphisme dont font preuve nombre de propriétaires d'animaux de compagnie. Cela de me gêne aucunement. Ils se font plaisir, n'ennuient personne et d'une certaine façon donnent le meilleur d'eux-mêmes à des êtres vivants. Tous les humains en sont-ils capables?

Les amoureux des chats, des chiens ne sont guère réputés pour leur violence à fleur de peau qui les ferait tirer sur tout ce qui n'est pas humain je crois.

Pour info je n'ai pas vu les 2 dernières parties du film qui est à l'origine du billet, j'en avais vu un extrait tout à fait par hasard il y a quelques années, ça m'a suffit. Pareil pour les abattages rituels de moutons par les Musulmans.

Pour l'accord du participe passé, il y a des situations dans lesquelles j'ai toujours le vieux doute...

Flocon a dit…

Ned,

"Vegetarians might find that they don't necessarily have the moral high ground about our eating habits."

I didn't think of this thema as some sort of competition between two groups vying for the title of "hollier than you"...

Tanks for the tips regarding PETA. I know this group gets a bad rap in the US, you helped me understand the reasons why.

The fact that this organisation is run by a German woman might open a topic about the place German culture dedicates to animals in general.

Schopenhauer and Nietzsche come to mind first.

Ned Ludd a dit…

Flocon, I watched the whole thing. It is only about 20 minutes. I like these films that show Paris in the past.

A good source for old film documentaries going back to the thirties is The Internet Archives-Prelinger Archives.

http://www.archive.org/details/prelinger

Mostly they are American, but there may be some from France.

Ned Ludd a dit…

I discovered an old link I had on another computer. It concerns the place of meat in that hominid diet that allowed the development of the human brain.

http://www.berkeley.edu/news/media/releases/99legacy/6-14-1999a.html

"Without meat, said Milton, it's unlikely that proto humans could have secured enough energy and nutrition from the plants available in their African environment at that time to evolve into the active, sociable, intelligent creatures they became. Receding forests would have deprived them of the more nutritious leaves and fruits that forest-dwelling primates survive on, said Milton."

She adds that vegetarianism can be viable today, but care must be taken.

"Milton said that her theories do not reflect on today's vegetarian diets, which can be completely adequate, given modern knowledge of nutrition.

"We know a lot about nutrition now and can design a very satisfactory vegetarian diet," said Milton, a professor in the Department of Environmental Science, Policy & Management.

But she added that the adequacy of a vegetarian diet depends either on modern scientific knowledge or on traditional food habits, developed over many generations, in which people have worked out a complete diet by putting different foods together."

Anonyme a dit…

""Without meat, it's unlikely///...///said Milton."

Milton makes an interesting suggestion.

At the end of the day isn't it another way of saying that if I weren't born I wouldn't be here to miss the benefits of civilization?

For what I know, proteins that we get from meat could as well be provided by eggs and fish.

I'm of the opinion that it's all a matter of morality, not of efficiency of our eating habits.

Flocon

(Blogger doesn't even recognize my password!)

Ned Ludd a dit…

I was going to write about something entirely different, but the idea escaped me. So here is Stephen J. Gould commenting on Kropotkin.

What does Kropotkin have to do with the subject you will say? But it is relevant.

"Kropotkin was no crackpot".

http://www.marxists.org/subject/science/essays/kropotkin.htm

"More generally, I like to apply a somewhat cynical rule of thumb in judging arguments about nature that also have overt social implications: When such claims imbue nature with just those properties that make us feel good or fuel our prejudices, be doubly suspicious. I am especially wary of arguments that find kindness, mutuality, synergism, harmony – the very elements that we strive mightily, and so often unsuccessfully, to put into our own lives – intrinsically in nature. I see no evidence for Teilhard’s noosphere, for Capra’s California style of holism, for Sheldrake’s morphic resonance. Gaia strikes me as a metaphor, not a mechanism. (Metaphors can be liberating and enlightening, but new scientific theories must supply new statements about causality. Gaia, to me, only seems to reformulate, in different terms, the basic conclusions long achieved by classically reductionist arguments of biogeochemical cycling theory.)

There are no shortcuts to moral insight. Nature is not intrinsically anything that can offer comfort or solace in human terms – if only because our species is such an insignificant latecomer in a world not constructed for us. So much the better. The answers to moral dilemmas are not lying out there, waiting to be discovered. They reside, like the kingdom of God, within us – the most difficult and inaccessible spot for any discovery or consensus."

Holy Zeus, I hope I didn't post this a year or two ago.

Flocon a dit…

Ned,

Now you leave me speechless (hourray said she!).

I had to read the Wiki page about Kropotkine to learn more about him and see the connection with animals. Thanks for the link, another read for tonight.

Also, never heard of Sheldrake and I have to read the page about Stephen J. Gould as well.


"Holy Zeus, I hope I didn't post this a year or two ago."

???????????????????????????

Spechless I tell you!

Flocon a dit…

Ned,

I have to thank you for mentionning Kropotkine which led me to his book l'Entraide and the concept it develops and also which led me to Isaac Bashevis Singer and vegetarianism.


Tout cela touche à la philosophie morale et m'intéresse particulièrement.

I wrote a post 6 months ago about the foundation of morality in which I referred to Confucius, Rousseau, Schopenhauer. Had I known I would have referred to Kropotkine as well.

The homework you have me to do!

It's past 2 am and I still have to read some text in English on Spinoza...