vendredi 18 février 2011

Fiction

Il est une fiction qui n’a rien de juridique encore qu’elle ne soit utilisée que dans un contexte judiciaire, c’est celui du condamné qui aurait payé sa dette à la société.

C’est une expression populaire, sans aucune valeur « officielle » de quelque sorte que ce soit si ce n’est qu’on ferait facilement remonter son origine à partir de ceux auxquels elle permet de se racheter une virginité morale imaginaire.
 
Rapporter des délits et des crimes au niveau de dettes, c’est établir une relation d’ordre essentiellement économique entre soi et le corps social, toute évaluation de portée morale semblant être non seulement superflue mais bien hors de propos.

C’est là que le bât blesse car on peut contester qu’il soit possible de ne considérer l’engagement d’un individu vis-à-vis de la société que comme une modalité économique sans dimension morale. C’est bien tout le contraire à mon sens.

Et le milieu qui est à l’origine de cette expression le sait parfaitement bien justement qui a eu tout intérêt a faire naître et fructifier pareille fantaisie sémantique calquée sur le concept religieux (Chrétien chez nous) du pardon des offenses et de la rédemption. Ben voyons…

On remarquera l’étymologie du mot « rédemption » (redimere = racheter). Vu l’historicité des concepts, on a une idée de l’importance de la dimension économique dans l’appréciation de la conduite des hommes il y a 25 siècles. 

Je conteste qu’on puisse établir un parallèle entre certains crimes et des dettes qui seraient extinguibles à terme. Il est des dettes irrémissibles parce que précisément ce ne sont pas des dettes. 

Il est des crimes dont l’abomination est telle qu’ils ne peuvent être que le fait de démons. Ceux qui s’en sont rendus responsables se sont exclus d’eux-mêmes de la communauté des hommes, sans retour possible. L’inhumanité de certaines horreurs dont on perçoit parfois les échos est à ce point insoutenable qu’il n’est pas possible d’accepter que ceux qui s’en sont rendus coupables puissent un jour réintégrer la communauté comme si de rien n’était, parce qu’ils auraient prétendument payé leur dette à la société.

C’est véritablement être en proie au Malin que d’avoir encore la faiblesse de croire que tout individu est récupérable, qu’il y a une parcelle du Divin en lui.

Quand on est jeune, on a souvent, je crois, le sentiment que les peines prononcées sont très lourdes. Que tel ou tel assassin se voit enfermé 20, 25 ou 30 ans pour un meurtre peut faire croire à la trop grande sévérité du système. Peut-être précisément parce qu’on est jeune et qu’on a -croit-on- toute la vie devant soi, le rapport au temps certainement n’est pas le même. Et puis n’est-ce pas aussi faire preuve d’une certaine inhumanité, à tout le moins d’un certain manque d’humanité, que de penser d’abord à celui qui à présent paraît être la victime alors que la première et vraie victime elle, est morte, dans parfois d’affreuses circonstances? Sans parler même de ses proches?

Sur ce point aussi j’ai évolué (pourquoi aurait-on définitivement raison à 25 ans?) et je ne supporte plus l’idée que d’infinis salopards puissent se retrouver à la terrasse d’un café avec des copains en train de descendre quelques petites bières en se remémorant le bon vieux temps jadis (il y a 15, 20 ans) où l’un d’entre eux avait violé puis égorgé une gamine ou torturé un enfant etc. Lire certains comptes-rendus de Cours d’Assises donne la nausée… Il avait 23 ans, il en a 45 et la vie continue tranquille…

C’est une insulte quotidienne à la mémoire des disparus, de leurs proches, des témoins que nous sommes tous, de la société dans son ensemble.

Influence catholique inexistante dans le monde anglo-saxon qui permet l’enfermement à vie d’individus chez lesquels il serait vain et même pervers de rechercher encore quelque trace de l’empreinte divine. Peut-être y en a-t-il eu une, elle a disparu, Satan s’en est emparée. Qu’il la garde!
Les croyants acceptent et soutiennent le principe du libre arbitre (je n’en crois pas un mot). Hé bien, puisque le pseudo libre arbitre a amené certains à s’affranchir de leur liens avec les autres hommes, qu’ils en assument les conséquences à présent.

("Figure with meat" de Francis Bacon)

21 commentaires:

Anonyme a dit…

Et le milieu qui est à l’origine de cette expression le sait parfaitement bien justement qui a eu tout intérêt a faire naître et fructifier pareille fantaisie sémantique calquée sur le concept religieux (Chrétien chez nous) du pardon des offenses et de la rédemption. Ben voyons…

Et puis ici aux états-unis on les mettre en Pénitencier comme en Québec.

In English, it's penitentiary. In both Quebec and the U.S. it means a prison, although there are some differences in meaning which I won't go into.

The etymology of penitentiary:
early 15c., "place of punishment for offenses against the church

Anonyme a dit…

For Mormons

Hell as an institution is eternal--inmates come and go as in jail, but they do not spend eternity there. Hell is temporary. One stays there only until one has paid one's debt to God.

Flocon a dit…

Merci de tes recherches Anijo, je n'avais pas pensé au pénitencier though that was an obvious research to do.

Oui, la pénitence. Chez les Catholiques le pêcheur avoue ses fautes au prêtre et il est absous

1°) parce qu'il a avoué,

2°) he just has to recite some prayers and he's innocent again.

Je ne sais pas ce qu'il en est chez les Protestants mais je suis content (so to say) that I wasn't entirely off base when I wrote the post.

There has been a ghastly murder in France some weeks again like there has been before and there will be tomorrow.

Comme partout dans le monde depuis toujours.

It has triggered a national outcry against Sarko who meddled in this sordid affair and led the French juges to go stiking (which they're not allowed to).

Merci encore d'avoir confirmé l'origine religieuse de l'expression "Payer sa dette à la société" qui doit exister en anglais aussi je crois.

Anonyme a dit…

"Payer sa dette à la société" qui doit exister en anglais aussi je crois.

Oui, on l'utilize la phrase "pay one's debt to society" ad nauseum. C'est clair que c'est une idée chrétienne.

Anonyme a dit…

Je ne sais pas ce qu'il en est chez les Protestants

Atonement perhaps?

Flocon a dit…

Which led the French judges into striking bien sûr...

I shoulnd't write right after I wake up from my (almost) daily nap...


Merci du lien vers atonement Anijo. Oui, c'est bien de cela dont il s'agit.

Ce qui explique (en grande partie) la différence de philosophie pénale entre les pays de tradition catholique et ceux de tradition protestante.

Ce concept de la dette mérite vraiment d'être étudié. Les Mormons la reprennent en effet comme l'indique ton lien.

Il y a quelque chose de troublant je trouve dans cette métaphore de Jésus giving his life in order to make reconciliation between God and humans possible.

Like there were kind of a deal : I give my life but in return I expect you to open your eyes and embrace the true God whose son I am.

So far it hasn't really worked out that well it seems...

Anonyme a dit…

Do any other animals, besides humans, concern themselves with that which is or is not moral?

Anonyme a dit…

And to answer this, what does "moral" even mean?

Anonyme a dit…

Morality is a matter of consensus

Flocon a dit…

Anijo,

"Morality is a matter of consensus"

Oui en effet, basically it's a matter of survival (don't do to others what you wouldn't want to be done upon you)

Look here Anijo...

All your questions will find their answers ;-)

Christine a dit…

"Ce que l'on appelle l'opinion commune est, à y bien regarder, l'opinion de deux ou trois personnes; et nous pourrions nous en convaincre si seulement nous observions comment naît une telle opinion. Nous verrions alors que ce sont d'abord eux ou trois personnes qui l'ont admise ou avancée et affirmée et qu'on a eu la bienveillance de croire qu'elles l'avaient examinée à fond; préjugeant de la compétence suffisante de celles-ci, quelques autres se sont mises également à adopter cette opinion: à leur tour un grand nombre de personnes se sont fiées à ces dernières, leur paresse les incitant à croire d'emblée les choses plutôt que de se donner le mal de les examiner. Ainsi s'est accru de jour en jour le nombre de ces adeptes paresseux et crédules; car une fois que l'opinion eut pour elle un bon nombre de voix, les suivants on pensé qu'elle n'avait pu les obtenir que grâce à la justesse de ses fondements. Les autres furent alors contraints de reconnaître ce qui était communément admis pour ne pas être considérés comme des esprits inquiets s'insurgeant contre des opinions universellement admises, et comme des impertinents se croyant plus malins que tout le monde. Adhérer devint un devoir. Désormais, le petit nombre de ceux qui sont capables de juger est obligé de se taire: et ceux qui ont le droit de parler sont ceux qui sont absolument incapables de se forger une opinion et un jugement à eux, et qui ne sont donc que l'écho des opinions d'autrui.[...]. Bref, très peu de gens savent réfléchir mais tous veulent avoir des opinions." Schopenhauer, L'Art d'avoir toujours raison, La Dialectique éristique,écrit vers 1830. Vous connaissez, je suppose, Flocon.

Christine a dit…

Voilà dans le sujet évoqué, l'exemple même de l'opinion publique et de ses ravages qui amènent bien des confusions. Les gosses, qui ne sont pas en général des révolutionnaires à 13/14 ans, gardent des idées assez claires, vierges souvent de cette opinion commune manipulatrice... même si sur leur positionnement quant à l'abolition de la peine de mort, il y a bcp de travail à faire!

Avec mes élèves, je me heurte sans cesse quand j'étudie (en 3ème)Le dernier jour d'un condamné ou Claude Gueux à la critique quasi systématique de l'abolition de la peine de mort, au regard précisément des assassins qui sont sortis de l'humanité en commettant l'abominable (pour mes élèves, les violeurs, les "découpeurs", les infanticides): les élèves affirment parfois avec violence que la perpétuité en France , ça n'existe pas et que cette peine fantoche ne punit rien. J'explique bien évidemment que la condamnation à mort décidée par un tribunal est un meurtre prémédité mais force est de reconnaître aussi que sur la question de l'enfermement à vie, le discours qu'on nous fait gober est un tissu de mensonges. Les débats que j'organise entre eux -pour ou contre la peine de mort ?- soulèvent toujours la question économique: garder des condamnés à perpète, ça coûte cher et l'argument moral du rachat n'est JAMAIS évoqué par eux! Certes, certes, ils pensent tous que ces individus doivent être condamnés à mort- et il faut de l'énergie et des arguments pour les amener à penser autrement- mais je dirai que dans le système actuel, cette attitude est provoquée par l'incapacité politique et judiciaire à instituer clairement la perpétuité réelle: cette mascarade de peine incompressible ou de sûreté est totalement discréditée ! Si on s'enfonce dans le système des remises de peine, alors il faut que la République se donne les moyens de soigner ces individus, et vu le piteux état dans lequel on a mis la psychiatrie en France, c'est absolument inconcevable. Excusez-moi d'avoir été si longue.

Flocon a dit…

Et vous vous êtes encore donné la peine de saisir tout ce long paragraphe? Bravo pour votre engagement dans la cause bloguesque!

Il est bien ce texte n'est-ce pas? Il est extrait du Stratagème n° 30 de cet Art d'avoir raison.

Je le connais bien sûr mais pas au point de n'être pas allé vérifier dans l'exemplaire que j'ai acquis en 1994 aux éditions Circé.

Ce petit ouvrage posthume ne cesse de paraître d'un éditeur à l'autre depuis une quinzaine d'années.

Je l'avais vu un soir dans la vitrine d'une librairie à Bastille et j'avais découvert par la même occasion qu'il existait des daguerréotypes de Schopenhauer.

Si vous avez le texte sous les yeux vous y trouverez de nombreuses citations en latin dont celle-ci : "Unusquisque mavult credere quam judicare" qui illustre son propos.

Du coup je suis passé sur Wiki pour constater qu'un article est consacré à ce petit ouvrage alors qu'il n'y en a pas sur son opus magnum, ce que j'ai remarqué il y a des années.

Très grosse lacune de Wiki sur ce coup!!!!

"Curieusement", il se trouve que j'ai écrit il y a une vingtaine d'années 24 petits textes dans le même esprit que Schopen mais en ignorant alors l'existence de l'Art d'avoir raison. En me plaçant d'ailleurs dans la position opposée à la sienne.

Il reste la moitié de ces billets sur le blog.

Cet extrait du stratagème n° 30 renvoie aussi implicitement à sa critique de Hegel qui en imposait tellement aux étudiants de l'époque que tout esprit critique avait disparu et que l'on pouvait faire passer des vessies pour des lanternes.

(Anijo, this last expression you may know but in case... It basically means making people believe they're seeing something whereas they're seeing something else. I ignore the English equivalent. Sort of telling tall stories)

On peut aussi penser à la façon dont se forment et se propagent les rumeurs.

Flocon a dit…

Christine,

Votre deuxième commentaire aborde bien des points.

Pour info j'ai écrit ce billet il y a quelques années à la suite de l'affaire Ilan Halimi qui m'a bouleversé pendant des mois au point d'en perdre le sommeil.

Qu'il n'y ait pas de malentendu : le billet n'appelle pas de façon détournée au rétablissement de la peine de mort, cela va sans dire.

Les réactions des ados (et plus) sur ce sujet sont typiquement basiques et binaires. Œil pour œil, dent pour dent, mentalité archaïque, résidu du stade sadique-anal.

Oui, il y a du boulot et il y en aura toujours, les générations se succédant en renouvelant les mêmes schémas primaires de "pensée" (si l'on ose dire).

"Les débats//...//soulèvent toujours la question économique: garder des condamnés à perpète, ça coûte cher"

Bourgeois ou prolétaires sont toujours d'accord la-dessus; Mammon ne mourra jamais.

"l'argument moral du rachat n'est JAMAIS évoqué par eux"

Sont trop jeunes, ils sont dans le passionnel, le réactif; le rachat moral n'a aucune signification pour eux.

C'est un peu comme le temps : parler de l'année prochaine à un gosse de 7 ans ne lui "dit" rien.

"il faut que la République se donne les moyens de soigner ces individus, et vu le piteux état dans lequel on a mis la psychiatrie en France, c'est absolument inconcevable."

Je suis bien d'accord sur l'état dans lequel se trouve la psychiatrie en France mais je ne crois pas non plus qu'il faille trop en attendre. Il y a des dizaines de milliers de schizophrènes et autres psychotiques incurables.

A mes yeux il ne s'agit pas de faire subir une peine qui soit la plus pénible possible mais de sortir de la société des criminels genre Dutroux etc.

Débat toujours ouvert que celui de la politique pénale et de sa mise en œuvre.

Il y a eu un billet sur ce thème à l'instigation de ZapPow l'an dernier.

"Excusez-moi d'avoir été si longue"?

Heu? Mais où serait le plaisir de l'échange si c'était par onomatopées?

Christine a dit…

J'avais lu votre billet sur Catherine Baxter. Je ne l'avais pas commenté, me disant que le problème de la "punition" et de l'emprisonnement constitue une véritable quadrature du cercle ! J'ai un peu de bon sens (mais ne faut-il pas se méfier parfois du bons sens qui nous fait croire plutôt que juger) mais je n'ai pas les outils pour répondre sur le comment faire? De plus,j'ai une sacrée méfiance - pour ne pas dire une totale absence de confiance- en la justice ! Quant au monde politique,
il fait comme si tout allait bien et nous invente des gadgets comme le bracelet électronique qui ne fait rien avancer dans le schmilblick! De plus, l'opinion publique n'aide pas: les dernières affaires suscitent haine, désir de vengeance, volonté de mise à mort, loi du talion, bref tout l'arsenal de la violence gratuite et barbare qui n'apporte RIEN et surtout ne propose aucun début de solution. (Sarko fait son miel avec tous ces faits divers...)

Le bannissement, à l'heure de la mondialisation, ça représente quoi ? On "bannit" des hommes innocents de force quand on ferme leurs usines...

Tout le monde sait que rien ne va plus et aucun politique n'a le courage de bousculer le monde de la justice qui reste accroché aux moyens -importants certes mais pas "révolutionnaires"- sans remettre en cause les fondements des différents codes, qui n'apportent que des absurdités et un beau gâchis!
C'est assez désepérant, je l'avoue.

Flocon a dit…

"le problème de la "punition" et de l'emprisonnement constitue une véritable quadrature du cercle !"

Certes et pourtant il faut bien agir. (le vent se lève etc.)

"je n'ai pas les outils pour répondre sur le comment faire?"

Personne ne les a sinon cela se saurait. Du coup chacun y va de ses suggestions, du pire à l'angélisme façon Catherine Baker.

Le bracelet électronique dont vous parlez n'est pas une sanction mais une façon de gérer des flux de condamnés trop nombreux.

Pour être condamné au bracelet il faut déjà avoir sérieusement franchi la ligne jaune. Je crois en fait que le port dudit bracelet est imposé à des condamnés à plusieurs années, qui ont purgé une bonne partie de leur peine et dont l'administration pénitentiaire veut se décharger parce qu'il faut libérer des places pour les nouveaux arrivants.

Être condamné à rester au sein d'un certain périmètre ce n'est tout de même pas vraiment contraignant.

L'enfermement provisoire est la "solution" à laquelle ont eu recours toutes les sociétés depuis plusieurs milliers d'années. S'il y avait "mieux" en réserve cela se saurait aussi.

Et puis la très grande majorité de ceux qui passent quelques temps en prison (je ne parle pas des cas les plus graves) ne récidive pas, cela sert tout de même de rappel à l'ordre social qui n'est pas nécessairement bourgeois.

La misère sociale ordinaire, la bêtise la plus brute imprimée sur les fronts de ceux et celles qui se retrouvent devant un tribunal, il faut bien la gérer tant bien que mal.

"aucun politique n'a le courage de bousculer le monde de la justice"

J'avais commis ce billet il y a plus de trois ans sur les rapports de Sarko et de la magistrature.

Lui comme les autres se casse les dents sur cet inébranlable bloc de corporatisme que représente la magistrature française.

Anonyme a dit…

Anijo, this last expression you may know but in case...

Merci Flocon. So thoughtful of you.

Je me souviens que Xtine a utilisé cette expression une fois lorsque je lui a montré ce lien.

Histoire authentique de la Sardine qui a bouché le port de Marseille

Et elle a répondu:

C'est un récit vraiment génial où le lecteur ne peut pas prendre les vessies pour des lanternes !!!

Flocon a dit…

Ah oui, je m'en souviens à présent.

Mon dictionnaire donne

To believe that the moon is made of green cheese pour "prendre des vessies pour des lanternes."

Comme je ne me souviens pas avoir jamais rencontré cette expression en anglais, ça me semble bizarre mais peut-être est-ce une expression usuelle?

Anonyme a dit…

To believe that the moon is made of green cheese

No this is not a common expression and it does not mean to mistake something for something else. I can't think of anything equivalent in English.

Ned Ludd a dit…

I know the expression "the moon is made of green cheese" since I was a child. It is a joke.

Once again Wiki comes to the rescue, ""The Moon is made of green cheese" is a statement referring to a fanciful belief that the Moon is composed of cheese, or as in its original formulation, the perception of a simpleton who sees a reflection of the Moon in water and mistakes it for a round cheese, is a proverb and metaphor for credulity with its roots in fable, and that has also found its way into children's folklore and into popular culture.

The phrase "green cheese" in this proverb simply refers to a young cheese (indeed, sometimes "cream cheese" is used), though modern people may interpret the color reference literally."

Referring to a previous thread, how do we know it is not made of green cheese beyond the few rocks brought back? To go a bit further, would mathematics exist if we weren't here to use it?

Flocon a dit…

Je n'imaginais pas que Wiki ait un article sur The moon is made of green cheese...

Now that's what I call a true and reliable friend.

Je pensais que l'expression était plus anglaise qu'américaine mais d'évidence cela remonte encore plus loin.

"In French, there is the proverb "Il veut prendre la lune avec les dents" ("He wants to grab the moon in his teeth"), alluded to in Rabelais."

Ce n'est pas un proverbe, c'est juste une référence à Rabelais.

Si tu vas dans un café et que tu dis "Je veux prendre la lune avec mes dents", il y aura soudain un grand silence...