jeudi 2 septembre 2010

Commerçants itinérants












D'évidence c'est d'une très longue histoire que sont issus les nomades, Gitans, vagabonds, Romanichels et Gens du voyage dont il est question ces temps-ci en France.

Le tableau de Van Gogh montre bien la représentation que l'imaginaire européen se faisait des Gitans d'alors. Mais ce qui était un mode de vie marginal possible au XIXè siècle, l'est devenu beaucoup moins au cours du XXè siècle et semble devenu économiquement quasi impossible à présent.

Les gens du voyage comme il se dit maintenant sont français et j'imagine qu'ils le sont parce que leurs ancêtres Romanichels d'Europe centrale (ou Bohémiens, anciennes et désuètes appellations) sont nés en France. Au bout de quelque 10 générations cela fait du monde.

Que des dizaines de milliers de personnes aient choisi un mode de vie itinérant et non sédentaire c'est leur affaire mais cela ne manque tout de même pas de poser des questions auxquelles il n'est jamais répondu.

Where does the money come from???

Comme tout le monde j'ai vu des rassemblements de voitures plutôt haut de gamme et de caravanes, en province et à Paris il y a 3 ou 4 ans sur l'esplanade du château de Vincennes par exemple. Quand plusieurs milliers de ces véhicules qui consomment des 8 litres au cent vont en pèlerinage aux Saintes Maries de la mer combien cela fait-il de dizaines de milliers d'Euros en essence?

La nouvelle appellation c'est "commerçants itinérants", élément de langage tout nouveau destiné à évacuer la question de l'origine des sommes qui permettent à ces groupes de vivre semble-t-il assez confortablement.

Commerçants itinérants... Humm... Mais de quels commerces s'agit-il? Rempaillage de chaises? Rémoulage? Rembourrage de matelas? Ramonage? Come on... 

Ces commerçants payent-ils une taxe professionnelle? Sont-ils assujettis à l'Ursaff? Sont-ils inscrits au registre du commerce? En tant que citoyens, quid de la taxe d'habitation et de la taxe foncière? Évidemment ils ne sauraient fiscalement relever de ces impositions mais comment-ont-ils accès aux services de l'EdF? Pour les aides sociales il semble qu'il y ait moins de difficultés.

Je commence à me demander si au fil du temps les itinérants qui vivaient en individualistes au XIX siècle (avec l'aura bohème et romantique qui allait de pair) ne se sont pas naturellement constitués en groupes organisés, devenant de la sorte une communauté ethnique comme une autre avec pour imparable conséquence le refus de l'intégration et le désir de maintenir les autres à distance. On fait partie du groupe ou pas!

Une communauté qui a fini par imposer à l'État son existence en tant que telle en mettant la République en situation d'accepter sa différence et les exigences qui vont avec. 

Ne s'agit-il pas là d'une forme de parasitisme social puisque les gens du voyage (c'est sympa comme dénomination non? On voudrait presque en faire partie) doivent obligatoirement (such is the law) disposer de terrains d'accueil dans toutes les villes de + de 5.000 habitants je crois (aux frais de qui ces terrains sont-ils aménagés?) avec toilettes, eau courante et électricité à disposition (aux frais de qui une fois encore?) sans compter la remise en état des lieux une fois les visiteurs partis.

On a ses exigences qui plus est comme l'a montré la récente mésaventure arrivée à Bordeaux où les terrains proposés ne correspondaient pas aux demandes des itinérants.. Comme ils ne peuvent faire grève, et pour cause, eh bien ils bloquent la circulation. Il a fallu que la justice s'en mêle pour que les sympathiques gens du voyage en rabattent un peu de leurs prétentions.

Ce que je retiens des "gens du voyage," c'est une marginalité revendiquée mais aussi l'exigence de vivre aux frais de la collectivité qui n'en peut mais, les pouvoirs publics s'étant fait prendre de cours par un phénomène social qui s'est développé sur plusieurs dizaines d'années. Au point qu'il est à présent impossible de remettre en question le statut des "gens du voyage" sous peine de graves troubles sociaux, d'accusations de stigmatisation, rafles, rappels des années 40 et tutti quanti.

Voilà où nous sommes rendus à présent : une communauté socialement parasite est parvenue à se rendre intouchable, n'ayant de comptes à rendre à personne sauf cas de crimes manifestes ce qui vaut des expéditions punitives quand le ou les coupables sont pris et condamnés.

L'État a perdu la partie et préfère laisser les choses telles qu'elles sont plutôt que de se créer des difficultés pires encore. Donc pas de contrôles ou contrôles minimum, le fisc ne s'y risque pas et seule la gendarmerie veille à ce que l'ordre public ne soit pas trop perturbé.

5 commentaires:

ZapPow a dit…

Pas trop le temps de lire et commenter, mais juste une précision. les Roms, ou Rroms, ne sont pas nécessairement Roumains. Le mot, qui signifie "homme" en langue romani, et non en roumain, désigne en fait, selon l'Union Romani Internationale, et depuis leur congrès en 1971 je crois, l'ensemble des populations gitanes, bohémiennes, tsiganes, romanichels, manouches, sinti, noush, yéniche, bref toutes les tribus originaires de l'Inde. Quelques Gitans, et les Yéniches (qui je crois ne sont pas originaires de l'Inde) refusent d'être considérés comme des Roms, tout en se reconnaissant dans le drapeau rom.

Bien sûr, pour notre gouvernement, les Roms sont des Roumains, ou des Bulgares. Hortefeux, docteur es amalgames, n'hésite d'ailleurs pas à entretenir la confusion Roms-Roumains.

A+.

Flocon a dit…

Ma phrase est effectivement malheureuse. J'ai tenté une correction.

Voici l'article qui donne ces précisions.

La première version du billet était plus longue il a fallu abréger donc perdre de précieuses réflexions... :D

Il était question des Yéniches, des Hobos américains, des Irish travellers etc.

J'exposais la confusion au sujet des Roms entre les articles de Wiki selon les langues (Italien, anglais, français, allemand) mais ça devenait OT.

Ned Ludd a dit…

There is not anything I can think of that I could add or change in your post.

Flocon a dit…

Thanks Ned, I feel less lonely now...

And thanks for reading a long post whose original version was even longer...

Flocon a dit…

Here is an article in this morning edition of the NY Times about Italian policy regarding Romanians camps in Roma.