mardi 2 février 2010

Le vrai péché originel




Le péché originel nous sommes supposés tous en porter la responsabilité selon l'Église Catholique. On connaît l'histoire, Adam, Ève, la pomme, l'arbre du savoir, la désobéissance à Dieu, l'exclusion du Paradis, tu enfanteras dans la douleur, tu gagneras ta vie à la sueur de ton front etc.

Il y a confusion d'interprétations au niveau historique quant à la la genèse du dogme et surtout sa signification profonde.

S'agit-il de signifier que par la connaissance du bien et du mal l'homme s'est distingué définitivement de l'animalité? S'agit-il d'une condamnation de la femme tentatrice qui a incité Adam a désobéir à Dieu? Avec le statut subordonné de la femme dans la sphère d'influence de la Chrétienté qui s'en est suivi depuis 2.000 ans? Faut-il y comprendre une condamnation de la sexualité? (Je penche pour cette dernière proposition.)

L'accent doit-il être davantage porté sur la moralité, le Bien et le Mal n'étant entrés en ce monde que par l'apparition de l'homme?

« C’est pourquoi, comme par un seul homme le pêché est entré dans le monde, et par le pêché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont pêché… »

(— Romains,5 , 12)

Au fond, je suis bien plutôt porté à accepter cette explication du dogme.

Écartons la notion de premier homme, il n'y a eu de premier homme que métaphoriquement.

Cependant, si je rejette une quelconque responsabilité de tous ceux qui composent ou ont fait partie de l'Humanité du fait de la faute d'un premier homme imaginaire, je ne peux m'empêcher de penser que sont responsables d'un pêché irrémissible tous ceux qui, délibérément, acceptent et prennent la responsabilité de se reproduire.

C'est un consentement au mal, à la souffrance et à la mort qu'ils donnent ainsi et ainsi s'en font complices et même responsables.

On n'apprendra rien à personne en décrivant ce monde comme un infernal et interminable lieu de souffrances, de douleurs, de chagrins et de méchancetés sans limites. Il n'y a pas de moralité dans une nature peuplée uniquement d'animaux. Si l'on croit percevoir chez eux une trace de moralité, il ne s'agit pour l'essentiel que de projections anthropomorphiques.

Se reproduire, ce n'est pas seulement amener à l'Être un ou plusieurs individus, c'est aussi être à l'origine de la descendance dans les siècles à venir de ces individus qui se compteront rapidement en milliers. Tous destinés à la mort bien sûr, à la souffrance, au manque etc.

Et parmi toute cette descendance, tous victimes d'une façon ou d'une autre, combien de futurs assassins, meurtriers, salauds, dégénérés, crapules de toutes sortes?

La petite Colombienne qui illustre la photo n'est-elle pas d'abord la victime de ses propres parents plutôt que de la nature?

Ilan Halimi a-t-il été victime de ses tortionnaires ou d'abord de ses parents?

Youssouf Fofana est-il sorti du néant?

Vers quelque horizon que l'on tourne sa réflexion, le mal n'a d'autre origine que l'homme.

C'est bien cela à mes yeux le vrai pêché originel : se reproduire et donc dire oui à la vie (façon Nietzsche) quand bien même on est conscient de ce que l'on fait et des conséquences qui ne manqueront pas d'en découler i-né-vi-ta-ble-ment (circonstances aggravantes donc).

Mais que la faute des parents retombe sur la conscience des enfants, non, à moins que ceux-ci plus tard ne réitèrent ce crime.

Mais les enfants, eux, sont innocents.



4 commentaires:

Flocon a dit…

En se convertissant au catholicisme, Tony Blair vient de se charger d'un fardeau qui lui était étranger jusqu'à présent.

Finalement c'est assez bienvenu cette conversion...

Flocon a dit…

Pour ce que j'en sais, les Saints de l'Église Catholiques (ou des autres religions) doivent leur élévation à ce titre parce qu'ils sont en communication avec Dieu.

Y a-t-il un Saint ou une Sainte qui est jamais engendré? Condition sine qua non de la Sainteté semble-t-il puisqu' à l'origine il appartient à Dieu et à lui seul de donner la vie.

ZapPow a dit…

À la fin du Xe siècle, Saint Étienne de Hongrie épouse Sainte Gisèle de Bavière, sœur de l’empereur germanique Saint Henri II (qui épouse lui-même Sainte Cunégonde de Luxembourg) ; leur fils Émeric ou Imre, qui ne règne pas, est lui aussi saint.

Saint Ethelbert, roi du Kent (mort en 616), converti par son épouse Berthe. Ses trois filles sont toutes des saintes.

Saint Pépin de Landen, maire du palais, et son épouse Sainte Itte Idoberge ; leurs enfants sont :
Sainte Gertrude, abbesse de Nivelles, Sainte Begge d'Andenne, avait épousé Anségise, fils de Saint Arnoul, évêque de Metz.

Il y a une quantité de saints et de saintes qui ont été mariés, ont eu des enfants.

Flocon a dit…

3 possibilités :

1°) Tu es Pic de la Mirandole réincarné et Saint Ethelbert t'est familier depuis toujours

2°) Tu est sorti du Grand Séminaire avec les félicitations du père supérieur et de l'évêque qui s'est déplacé spécialement pour toi


3°) Tu es le roi de la recherche sur Internet ;-)


J'avais posé une question à laquelle tu as donc apporté une réponse.

Cela dit en écrivant je pensais qu'il pouvait bien se trouver au fin fonds du haut Moyen -âge (ou bas, je ne sais jamais lequel est-ce) des saints et saintes qui n'entreraient pas dans le cadre que je proposais.

J'aurais dû faire une recherche sur les Saints catholiques. Je vais aller voir.

Cependant, il faut se souvenir que ce concept, avant de devenir dogme, a été créé par St Augustin au IVè siècle mais il a fallu près de 1.000 ans de débats et controverses avant que l'Eglise Catholique n'en fasse un dogme.

Donc il n'est pas étonnant qu'il y ait eu des saints et des saintes qui selon les critères "contemporains" ne pourraient sans doute pas être élevés à cette dignité.

Par ailleurs, les saints et saintes d'il y a 1.500, qu'en sait-on au juste? Quelle est la part d'affabulation, que reste t-il de la vérité historique réelle telle qu'elle s'est représentée alors?

Il en va, j'imagine, des saints comme des papes de la Renaissance (Borgia et tant d'autres), ils ne seraient peut-être pas tous présentables de nos jours.

Il n'y a peut-être que 4 ou 5 siècles que le pêché de chair ou du moins la procréation serait un obstacle à la béatification.

EYGH pourrait nous apporter ses lumières sur le sujet. Je doute cependant qu'elle adhère à mon interprétation du pêché originel qui justement ne se soucie guère de la position de l'Église.

A dire vrai je n'ai aucune compétence en théologie, je n'en fais pas mystère...

La page en anglais de Wiki (sur le pêché originel) est bcp plus fournie que la page en français, avec innombrables liens et références.

En tout cas, bravo pour la recherche!