jeudi 5 mai 2011

Le réel et l'imaginaire


Les attentats du 11 septembre étaient avant tout symboliques car c'est l'essence même du terrorisme que de frapper de stupeur. Il s'est agi d'une humiliation de la nation américaine qui n'a nullement été atteinte dans ses capacités militaires ou productives mais bien au cœur de l'image qu'elle se fait d'elle-même et qu'en a le monde entier.



La blessure narcissique fut terrible et réclamait vengeance. L'assassinat de Ben Laden par un commando américain a permis au pays de faire son deuil en restaurant son identité solaire ce qui n'aurait pas été le cas si Ben Laden était mort de mort naturelle.

On peut comprendre bien sûr le sentiment de délivrance, de soulagement mêlé de vengeance et de joie de la plupart des Américains mais sa mort en fait n'a aucune importance, pas plus que n'en a eu le mariage chez la famille Windsor.



La mort de Ben Laden relève encore du symbolique en ce que sa personne était depuis longtemps devenue inintéressante aux yeux mêmes des responsables américains. Ainsi G.W. Bush déclarait-il lui-même : ‘I truly am not that concerned about him’.

Les attaques du 11 septembre ont donné au personnage de Ben Laden une dimension historique au niveau mondial et l'individu Ben Laden a en quelque sorte disparu derrière le symbole du mal absolu tel que l'Occident l'a représenté.

Que les rejetons de la monarchie britannique se marient ou que Jean-Paul 2 soit béatifié, en quoi cela change-t-il le moins du monde la vie réelle et quotidienne des mêmes milliards d'individus qui croient que cela les concerne et que cela participe de leur bonheur et de leur épanouissement personnel?
Mais la réalité ce sont leurs conditions de vie économiques, le chômage ou leur exploitation par leurs employeurs tels les 33 mineurs chiliens restés sous terre 69 jours parce que la société qui les employait avait lésiné sur les conditions de sécurité.

La réalité c'est le tremblement de terre suivi d'un raz de marée et d'un accident nucléaire majeur au Japon, la réalité c'est la guerre en Libye ou la répression en Syrie, les mouvements migratoires du sud vers le nord, la déforestation et la pollution à l'échelle mondiale, la crise financière, l'accès aux soins médicaux et tant d'autres facteurs qui affectent véritablement les conditions de vie des humains.

Les médias du monde entier nous saoulent avec des milliers d'heures de reportages, des millions de pages et d'images sur la mort de Ben Laden qui n'a quasi aucune importance mais comme les médias s'adressent aux masses ils leur fournissent ce que désirent les masses : de l'imaginaire au détriment du réel surtout quand cet imaginaire est le produit des médias.

L'imagination permet aux masses d'oublier la réalité de leurs conditions de vie. L'individu Ben Laden et sa mort font partie de cet imaginaire dont se servent les médias pour étourdir les masses.

33 commentaires:

Flocon a dit…

"The world is safer without OBL" said Obama

I think I've heard that one before haven't I?

Ce n'était vraiment pas la peine de la sortir celle-là!

A part ça j'ai abrégé le billet qui était bien trop long une fois encore et je dois changer le titre qui manque sacrément de pertinence.

Christine a dit…

Effectivement on peut être insurgé par la petitesse des représentations médiatiques de ces événements "spectaculaires" face à la grandeur accablante et pesante des maux de nos contemporains. Se mettre en colère contre cette distorsion insupportable. C'est juste et salutaire; il n'empêche que l'Histoire pour prendre sens se sert de symboles et que l'Humanité en a besoin pour supporter le pire.

Flocon a dit…

"l'Histoire pour prendre sens se sert de symboles et que l'Humanité en a besoin pour supporter le pire"

Ouh là! C'est du lourd ça ;-)

Mais c'est bien de cela dont il s'agit en effet. Les medias s'intéressent a priori aux symboles -d'autant plus si leur manifestation est éblouissante- qui masquent le sens de l'Histoire, si tant est qu'il y en ait un.

Comme vous le dites, les symboles relèvent bien de l'imaginaire qui permet de supporter le pire qui, lui, est bel et bien réel.

Il y a un an le président polonais mourrait dans un accident d'avion. Je m'étais alors fait les mêmes réflexions.

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Laissez-moi fêter le jour (quasi) anniversaire de votre arrivée sur Shall we talk sur ce billet.

Flocon a dit…

Le point de vue européen par Steve Erlanger du NYT et plus particulièrement en Allemagne.

Flocon a dit…

The WAPO has a take on the matter as seen from Europe and especially Germany.

Not all 500 or so million Europeans have a fix and united opinion on the matter which is also discussed in divergent points of views among the NYT readers.

I know I'm in a predicament when Anijo doesn't peep out. Now I'm fearing for the flak to wake up.

Ned Ludd a dit…

I think what you are talking about is called "framing" the issue in American lingo. The Rethugs have been more successful at this than the Dems, on healthcare, the tea party, and so on.

Anyone who thinks or speaks outside the most recently established "frame" is discredited.

I don't know why Dems are not on
top of this tactic, people like Michael Moore have certainly encouraged them to do so.

But I knew Obama was a lost cause immediately when I heard him talk of "bipartisanship". One cannot talk to Rethugs, one can only tell them to get stuffed.

Flocon a dit…

Polaire,

"framing" the issue in American lingo."

"Cadrer" un sujet c'est à dire déterminer ce qui peut être dit et ce qui ne le peut si je comprends bien. C'est établir la doxa du moment selon les besoins de la cause.

En ce qui concerne le bipartisanship, ta remarque me permet de saisir ce que recouvre le terme.

Bipartisanship = not to assess one's own political point of view but to try to reach a common agreement with the opposite party on different issues.

Tu es une radicale Ned ;-)

Christine a dit…

Déjà un an, Flocon! Comme le temps passe vite... J'ai essayé
de chercher maintes fois comment j'avais "atterri" chez vous; je suis sûre que je n'y suis pas arrivée de blog en blog, mais je pense que j'ai dû chercher une rubrique ou un article et je suis tombée chez vous: de fil en aiguille j'ai découvert ce billet consacré à Hegel et Spinoza, vu chez les banquiers. Je me souviens de ma colère d'alors contre ce monde bancaire que je déteste.

Quand vous m'avez répondu que ce monde-là était aussi impitoyable que celui de Dallas (enfin c'est comme ça que je l'avais interprété), j'ai ri et je me suis dit qu'effectivement j'étais bien idiote d'espérer plus de ces gens qui ont réussi à faire triompher définitivement le fric. Ri jaune, évidemment.

Enfin bref, j'ai découvert votre monde,vos commentateurs et c'est encore aujourd'hui un lieu dont je ne me lasse pas ; c'est enfin aussi un peu "à cause" de vous que je me suis mise moi aussi à bloguer, alors que du temps où je commentais beaucoup, j'avais résisté, craignant ma flemme et subodorant que j'allais me mettre des chaînes!!!! L'abécédaire me permet d'aller à mon rythme et de sélectionner ce que j'ai vraiment envie de dire, tout en me contraignant à trouver des entrées... qui me laissent parfois très perplexes (Yoshitora pour parler d'une autre façon de Giverny, c'était un peu tiré par les cheveux, je le reconnais!)
Merci d'être là Flocon et de publier régulièrement, malgré la lassitude ou les "creux" qui sont inévitables.

Flocon a dit…

Mais c'est sympa tout plein ce que vous m'écrivez là Christine!

"Comme le temps passe vite"

A qui le dites-vous! En la circonstance un blog tient un peu lieu de journal. Les entrées sont ce qui reste des jours passés dont plus aucun souvenir ne subsiste.

Verba volant, scripta manent

Les billets publiés en 2007, 2008, 2009 et même il y a un an seulement m'étonnent par le sentiment d'altérité qu'ils suscitent en moi.

Il s'est aussi passé tant de choses depuis septembre 2007...

" des entrées... qui me laissent parfois très perplexes"

Pareil! Une idée me traverse l'esprit, je la crois originale, intéressante et quand vient le moment de l'écrire je suis parfois bien mal à l'aise pour en faire quelque chose de présentable et qui tienne la route.

Ce billet par exemple a connu plusieurs repentirs.

Je ne vois rien de tiré par les cheveux dans votre billet sur Yoshira Giverny et Loti bien au contraire. C'est ainsi que j'aime procéder : Faire se rencontrer des noms, des images, des idées qui n'étaient a priori pas destinés à se cotoyer.

Je n'ai pas procédé autrement sur Le réel et l'imaginaire en mêlant Ben Laden, les Windsor et Jean-Paul 2 (Malheureusement je n'ai pas réusii mon affaire comme j'aurais dû).

Sur Yoshitora, Giverny, Loti" deux dames ont échangé des sensibilités qui n'appartiennent qu'à elles, à la Mémoires de deux jeunes mariées.

Je n'allais pas venir tout piétinner avec mes gros sabots...

Flocon a dit…

Apparemment d'autres voient les choses de la même façon face à la mort de Ben Laden

Anonyme a dit…

Americans from Pennsylvania and Americans from New York, and Americans who were in the Pentagon when it got bombed by the henchmen for Bin Laden, and Americans in general, no doubt have a stronger emotional response to UBL than anyone living in France would have.

Anonyme a dit…

Or to put it in another way, the further removed one is from an event, the more philosophical and legalistic one can be.

Anonyme a dit…

And I am proud of the Navy Seals and the pilots of operation Geronimo who got hold of whole hell of a lot of intelligence. I am not happy about the use of the name 'Geronimo' for this event, but I feel quite good about this event other than that.

Of course now there are those who are griping about the legality of killing UBL. I'm not one of those who is concerned about this.

Flocon a dit…

"Americans from Pennsylvania and Americans from New York, and Americans who were in the Pentagon when it got bombed by the henchmen for Bin Laden, and Americans in general, no doubt have a stronger emotional response to UBL than anyone living in France would have."

I totally agree with you Anijo but France has nothing to do here.

What you write could have been written by a Hiroshima survivor to someone living in Pennsylvania back in 1945 or even nowadays.

Speaking of Japan, we certainly don't feel the way they do after the earth quake, the tidal wave and the nuclear disaster.

Generaly speaking, everyone can understand the pain others suffer but we can't share their pain. It's their pain, not ours even if we feel close to them.

When I suffer hell because of a broken leg I'm the only one to physically suffer even if others can imagine my suffering but they simply don't suffer.

It is impossible to expect the world to feel the pain Americans experienced on 9/11.

Please, note that the cartoon I linked to was drawn by an American cartoonist and published in an American magazine (Time magazine).

Here is the post a former participant here dedicated to OBL's death. He's a former Marine! A former Marine that you well remember (OK, his hatred of Obama has turned neurotic now).

How's what he writes different from my post?

The point of the post was to underlie that the killing of OBL wasn't that important as compared to everyday reality and pertained more to the symbolic than to reality (although it's real of course).

J'ai écrit que le billet était trop long hence I shortened it. Voici un des paragraphes supprimés:

Le sentimentalisme bien sûr fait compatir aux 2.976 victimes mais ce ne sont pas ces personnes disparues qui ont fait réagir les États-unis avec la violence que l'on sait. S'il s'agissait uniquement de pertes humaines le Gouvernement américain se soucierait autrement des 25.000 assassinats par armes à feu ou des 40.000 morts sur les routes américaines que le pays déplore tous les ans.

Flocon a dit…

"Les attentats du 11 septembre étaient avant tout symboliques etc" ai-je écrit au début du billet ce qui peut paraître anathéma pour les Américains qui me répondront que 2.976 morts ne sont pas symboliques.

C'est là que les perceptions des Européens (ou des Asiatiques entre autres) diffèrent d'avec celles des Américains.

La moitié des 2.976 morts (tous n'étaient pas américains d'ailleurs) connaissaient peut-être 20 personnes, 25 au maximum et sans doute moins pour l'autre moitié ce qui signifie que 50.000 personnes (familles, amis, collègues) environ ont été personnellement affectées par les attentats du 11 septembre qui ont frappé un pays qui se croyait invincible.

En France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Japon, en Russie ou en Espagne (civil war), des dizaines de millions de personnes ont été personnellement touchées dans leur famille par les 2 guerres mondiales.

Mon grand-père maternel (que je n'ai jamais connu since he died in 1935) fought at the Chemin des dames where he was wounded and amputated. My mother never recovered from the death of her father et toute mon adolescence a été marquée par la présence/absence de ce grand-père. All of my mother's life was tainted by the early death of her father (she was 11) and she eventually grew paranoid and left her family never to return. I last saw her when she left in 1977 and when she died in 2002 I didn't bother to see her and attend her funeral.

Also she lived in Caen (Normandie) when D-day arrived and once again, she used to tell us what the bombings were and the hell she went through when American bombers dropped their loads on the city (which is as close as can be to Ohama beach, Sword, June etc.)

This story of mine is not one singular case, there are millions of people and families in France who have personnaly experienced what war was and the memory still lives on.

Il en va de même pour la Grande-Bretagne ou l'Allemagne (Think Dresden, Hambourg, Berlin etc.) et l'Espagne contemporaine à un point sans doute ignoré de la plupart des Américains.

Combien d'Américains savent ce qui s'est passé à Verdun (if they even know the name) qui fut vraiment l'enfer sur terre and no, there were no Americans to save the French butt's contrary to what far too many Americans believe.

Flocon a dit…

Il n'y a pas que les Européens qui furent affectés par les 2 guerres mondiales mais aussi les colonies de ces pays, la France en particulier qui envoya au front des Africains ou des ressortissants des départements d'outre-mer dont les descendants ont encore présent en leur mémoire ce qui fut la vie de leurs grands-parents.

La première guerre mondiale a coûté plus de 1,7 M French lives, près de 2,5 millions en Allemagne et 3,3 millions aux Russes sans compter les autres évidemment (Italie etc.). Les États-unis ont perdu 117,000 vies (half of them from decease).

Il ne s'agit pas de diminuer le mérite des Américains mais la 1re guerre mondiale a eu lieu (sur le front ouest) à 99% sur le territoire français et a forgé la mémoire collective française et européenne d'une façon qui ne peut être partagée ni comprise par les États-Unis.

As you write in your comment "the further removed one is from an event, the more philosophical and legalistic one can be." mais aussi mal informé voire totalement ignorant comme c'est le cas d'une très grande majorité d'Américains pour ce qui concerne la première guerre mondiale.

Pas la peine d'évoquer la seconde guerre mondiale and what the Russians went through, the Vietnam war was a cakewalk in comparison.

2,976 victimes le 11 septembre 2001 cela a concerné au maximum 50.000 personnes ce qui n'est rien comparé aux accidents de la route aux US (over 40.000 casualties per year, hence a very, very minimum of 200,000 individuals affected).

Even for the US, 2.976 victims are peanuts when you think of the 4,450 American casualties in Irak and over 1,500 in Afghanistan, notwithstanding the hundreds of thousands civilian casualties in both countries.

Le terrorisme est symbolique, c'est son essence mais il est d'une puissance incomparable sur les esprits. On peut même dire que l'emprise du terrorisme sur les esprits est en proportion inverse de la réalité des dommages qu'il peut causer.

Un bateau a coulé sur le Nil hier, au moins 80 disparus. Si cela avait été dû à un acte de terrorisme la nouvelle aurait fait le tour du monde, "c'est terrible, it must be Al Quaïda we're at war against terrorism etc."

Non, juste un accident comme il s'en produit tous les jours dans le monde entier quand un immeuble explose à cause d'une fuite de gaz ou qu'un incendie claims 99 lives like was the case in a disco in Palestine USA in Februry of 2003 afair. No terrorists involved, just a firebrand.

9/11 was a major narcissic trauma for America no doubt about that and I understand why Americans in general felt relieved at the news that OBL had been killed but his death is actually unimportant, his figure had turned symbolic for quite a long time ago (see what G.W. Bush himself said).

Encore deux paragraphes supprimés au montage du billet :

Les attaques du 11 septembre ont donné au personnage de Ben Laden une dimension historique au niveau mondial et l'individu Ben Laden a en quelque sorte disparu derrière le symbole du mal absolu tel que l'Occident l'a représenté.

Cette figure de l'imaginaire collectif avait acquis une telle puissance représentative qu'elle a permis à des milliards d'individus de cristalliser leurs besoins idolâtres -pour le bien ou pour le mal- comme ils le font sur d'autres figures qui n'ont d'autres fonctions elles aussi que de représenter symboliquement le Bien et le Mal.

Flocon a dit…

Think of it j'aurais dû conserver ces deux paragraphes mais vraiment le billet est déjà suffisamment long.

Ils expriment pourtant bien, mais insuffisamment, le fond de ma pensée.

Le terrorisme se veut spectaculaire c'est donc un God given thema pour les media, particulièrement aux États-Unis puisque les attaques du 11 septembre visaient non pas à faire le maximum de victimes just for the sake of it mais à frapper l'orgueil et l'ego de la nation américaine.

Quand pendant 10 ans les medias américains (et ceux du monde entier également d'ailleurs) traitent quotidiennement du terrorisme, réel ou supposé (Sarko et son gang en use et abuse) il est normal que les populations soient chauffées à blanc et réclament vengeance. Cela s'appelle de la propagande!

Il y a 15 ans des terroristes ont détourné un avion Alger-Paris avec l'intention de le faire s'écraser sur la Tour Eiffel, which is as symbolic of Paris and France than the WTC was for the US. Did you know?

They eventually were forced to land in Marseilles where a French commando assaulted the airplane.

Had the terrorists succeeded (the Eiffel Tower would have been rebuilt anyway) and had the French media constantly rehashed the story for years, probably a sizeable portion of the French population would have felt relieved after the death of the terrorists.

But I'm not even sure about that. Yes, Europeans are sick and tired of wars and violence and overall are far, far less nationalistic than Americans are in general.

I was previously dwelling on first WW but I'm not proud of the French army or of the soldiers. I have no reason to be proud of them, I didn't part to their ordeal.

I simply reckon they went through hell and I very much respect the memory of all the French peasants and all the men from over sea who were sent to hell.

Ned Ludd a dit…

L'onze septembre ne me fait rien. Les américains ne comptent jamais les dizaines de milliers de nicaraguans tués par les terroristes Contras soutenus par le gouvernment américan, ni les dizaines de milliers d'autres personnes en l'amérique latine tuées par des esquadrons de la mort et les dictatures soutenus par le m^me gouvernment.

Quant au "chemins des dames", je me souviens des livres de Roland Dorgèles, "Les Croix de Bois" et "La Caberet de la Belle Femme".

http://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Dorgeles

Ce n'est pas sur la guerre, mais vaut le détour, "Le Château des Brouillards".

Flocon a dit…

Ned

I see your point but I won't add fuel to the fire though. Ce qui est une façon de parler d'ailleurs since there's no fire as long as I'm concerned.

Je n'ai jamais lu Roland Dorgelès qui a essentiellement marqué la génération post 14-18. J'ai un vague souvenir d'avoir vu (on TV) le film tiré des Croix de bois quand j'avais, 20 ans?

Ton lien me rappelle qu'il vécut jusqu'en 1973 ce que j'avais oublié.

Anonyme a dit…

Woah Flocon,

Now that's what I call a response. You certainly made your point. Thank you for the effort you put into this.

Here is the post a former participant here dedicated to OBL's death. He's a former Marine! A former Marine that you well remember (OK, his hatred of Obama has turned neurotic now).

How's what he writes different from my post?


It's not all that different from your post. In fact, the one political blog that I read everyday, a leftist blog, had pretty much the same response, sans the neurotic hatred of Obama, although leftists aren't too pleased with Obama either. Those on the far right and those on the far left always have something about Obama that they bitch about.

Anyway, this marine you speak is not from NY, nor from Pennsylvania, and yes his hatred has become neurotic which is why he now gets on so well with the neurotic nun.

I guess there's more nationalism in me than I previously realized... Killing UBL may have been mostly symbolic, as you say, but I still feel that he had more influence than you and all of the other bloggers I'm familiar with feel he has. And as I said, there was a lot of intelligence possibly gained from his 'compound' in Abbottabad. I also fully believe that it's a lot easier to blog and write about events than it is to be a politician or in the military and actually have to deal with these major issues.

And yes, I am familar with the events you mentioned, but I know more about them now than before.

Don't worry about adding fuel to the fire. I can take it. You and Ned are very similar. I'm surprised that the two of you have not met up since you both live in Paris. I'm different, but I still enjoy your blog as it allows me to read another point of view on things.

Flocon a dit…

"Now that's what I call a response."

Well, I respect my regulars and take the necessary time to answer their thougthful comments when I feel a little explanation is required.

"his hatred has become neurotic which is why he now gets on so well with the neurotic nun."

Oh, you too noticed? ;-)

Guess what? I'm still remembered after all these years (Second comment).

"I also fully believe that it's a lot easier to blog and write about events than it is to be a politician or in the military and actually have to deal with these major issues."

I do agree of course save in the case of Sarko (but I'm turning neurotic against him now...)

"You and Ned are very similar. I'm surprised that the two of you have not met up since you both live in Paris."

I hate to disappoint people and Ned would meet the disappointment of her life... Also remember the Ego affair some months ago :-(

Also Ned is more radical than I am (except on religions) and she doesn't feel like wasting her time with tepid turds :-D

Here's an American point of view re the public celebrations when the news of OBL broke. The guy names Émile Durkheim, the French who created scientific sociology.

(Note that I didn't address the issue)

And here is Maureen Dowd's opinion on the matter with many commentators disagreeing.

Interestly enough, she's a good example of what I wrote in the suppressed paragraphs I mentionned before and which I reproduce again:

l'individu Ben Laden a en quelque sorte disparu derrière le symbole du mal absolu tel que l'Occident l'a représenté.

Cette figure de l'imaginaire collectif avait acquis une telle puissance représentative qu'elle a permis à des milliards d'individus de cristalliser leurs besoins idolâtres -pour le bien ou pour le mal- comme ils le font sur d'autres figures qui n'ont d'autres fonctions elles aussi que de représenter symboliquement le Bien et le Mal.

Anonyme a dit…

Guess what? I'm still remembered after all these years
Lucky you. ;-)
As you know, they also hold a special place in their hearts for me. ☺

re the public celebrations

Of note:
Many social psychologists distinguish patriotism — a love of one’s own country — from nationalism, which is the view that one’s own country is superior to other countries and should therefore be dominant. Nationalism is generally found to be correlated with racism and with hostility toward other countries, but patriotism by itself is not.

So I should say I have patriotism, rather than nationalism, as I don't feel that the U.S. is superior to all other countries. Funny thing is, I have patriotic feelings for France even though I'm not French. I might argue with the French themselves, but if I'm in an environment with people who are not French, and they attack France unfairly, I stick up for her ferociously.

Re: Maureen Dowd. I don't read her column. She's too harsh and not all that thoughtful. For example, this comment:

W. preferred to sulk in his Dallas tent rather than join President Obama at ground zero in a duet that would have certainly united the country.

I'm not a big fan of GWB, but this statement is wrong. Per David Sherzer, George W Bush’s spokesman: “President Bush will not be in attendance on Thursday. He appreciated the invite, but has chosen in his post-presidency to remain largely out of the spotlight."
GWB has indeed been staying out of the spotlight and has avoided any opportunity to criticize Obama. I don't appreciate people using this event to make cheap political points as Ms Dowd has done here.

Flocon a dit…

La distinction patriotisme/nationalisme est classique. Elle s'appliquait d'ailleurs du temps de l'URSS quand le nationalisme était proscrit : chaque composante ethnique de l'URSS (et il y en avait beaucoup) aurait pu revendiquer sa spécificité au sein de l'Union.

Le patriotisme en revanche était encouragé au profit de l'Union soviétique qui prétendait transcender les particularismes régionaux.

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As pertains Dowd, je ne connaissais pas les détails que tu donnes à propos de l'absence de G.W. Bush à la cérémonie à Ground Zero. This is unfair as well as unprofessional of her then.

L'éditorialiste que je préférais était Bob Herbert. You may remember that post.

Anonyme a dit…

Patriotism can be analyzed in a number of ways depending on the historical context. I have noticed that everyone is patriotic to some extent, no doubt about that.

Bob Herbert is a more thoughtful and serious journalist as compared to Maureen Dowd. Just my opinion of course.

Anonyme a dit…

One little correction:

As pertains Dowd

As pertains to Dowd.

Anonyme a dit…

Well everyone is patriotic to some extent, except perhaps Ned. But then she has lived in France long enough that I consider her a French woman to some extent. She's clearly not an American anymore. ;-D

Flocon a dit…

Anijo,

As pertains to (merci) patriotism, one way or another yes, we all have patrotic feelings and they don't come down simply in terms of military which too often is the epitom of patriotism.

Nous devons tout au groupe dont nous sommes issus à commencer par notre existence. Nous sommes bien un des aboutissements provisoires des dizaines de générations qui nous ont précédé dans une culture donnée.

Cela me rappelle la prosopopée des lois dans le Criton de Platon où Socrate... but I leave it to you to find out what the prosopopoeia of laws is... ;-)

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Je me souviens avoir lu sous la plume de Dowd il y a 5 ou 6 ans la phrase "Even the snooty French etc..." je ne sais plus à quel propos.

Et je m'étais dit : Veux-tu du cliché, en voilà!

Cela m'avait amusé mais aussi j'avais trouvé que ce n'était pas très scientifique comme observation to say the least. This is when I found out I was snooty :-D

Ned Ludd a dit…

I can't help having a little bit of fun at your expense. "Les États-unis ont perdu 117,000 vies (half of them from decease)."

I don't know if that is a slip of the tongue(lapsus)or what, but I wonder what the other half died from.

I know you meant "disease". ;-)

The good old Spanish flu probably got most of them.

Flocon a dit…

Ned,

Today was an enjoyable day for me. I rode a Vélib' from Goncourt in the vicinity of which I live down to la rue Leblanc dans le XVè. I saw the Garnier Opera house, la Madeleine, la place de la Concorde, then I crossed the river Seine par le pont du même nom pour arriver en face de l'Assemblée, j'ai continué jusqu'à l'esplanade des Invalides puis direction la tour Eiffel et finalement le parc Citroën.

On my way back je suis passé devant l'École militaire, ai retraversé la Seine, je suis passé par la place Vendôme, la rue St Honoré where you're known to casualy go shopping, la place de l'Opéra again, la Bourse and I finally got home to find your gentle little quibble at me.

What a glorious day that was!

You can have fun all you want at my expense, I know you can't stand tepid unsignificant little t... :-D

Effectivement, comme tu l'écris, la moitié des soldats américains moururent en France de la grippe espagnole (comme Apollinaire).

Reference:

"United States The official figures of military war deaths listed by the US Dept. of Defense for the period ending Dec. 31, 1918 are 116,516; which includes 53,402 battle deaths and 63,114 non combat deaths."

(ps: What did you purchase today rue Saint Honoré?)

Flocon a dit…

Selon le tableau de Wiki anglais (les chiffres diffèrent sur Wiki français) la France a perdu 4,29 % de sa population de 1914. Les États-Unis 0,13 % sur 92 millions d'habitants.

Ces chiffres, s'ils étaient rapportés aux populations contemporaines des deux pays, seraient de 2,75 millions de Français et de 395,000 Américains.

Si l'on inverse les % respectifs, la guerre de 14-18 représenterait une perte de 13 millions d'Américains.

Autant dire que cela m'agace un petit peu de lire des ignorants soutenir que les US saved the butt of the French in WW1.

En fait, ce sont les É.U qui ont eu le moins de pertes en proportion de leur population, ce qui est aussi normal compte tenu de leur éloignement des champs de bataille.

Anonyme a dit…

Why can't you just admit that Barack Obama is one efficient, steely-nerved, multitasking, black ninja gangsta president?”?

~Bill Maher

lol

Anonyme a dit…

The link to above mentioned comment by Maher.

Flocon a dit…

Je trouve cet article qui ne dit rien d'autre que ce que j'écris :

"The death of Osama bin Laden solves no tactical problem in either the Afghan war (where the Taliban has begun its annual spring offensive) or the larger war on terror. Nor does his assassination untangle our politics at home: it will not create jobs, close the deficit, or reform Medicare. In short, when one looks at the reality of the practical challenges facing us, bin Laden’s death changes nothing."

(Stephen Carter is the William Nelson Cromwell Professor of law at Yale University)