vendredi 28 mai 2010

Apprenez le chinois sinon...

On nous le ressasse au quotidien: l'avenir sera chinois! Autant s'y faire et apprendre la langue donc si on ne veut pas se faire dévorer tout crus... les cours de chinois enregistrent un nombre d'inscription record nous dit-on, particulièrement aux États-Unis. On ne nous dit pas par contre quel est le pourcentage de ceux qui ne reviennent pas en deuxième semaine ni ce qu'il en reste au bout d'un mois...

Il y a 35/40 ans c'était le japonais qui était la langue de l'avenir, il fallait s'y mettre, c'était une question de survie etc. Il faudrait retrouver trace des articles de presse de l'époque qui nous prédisaient qu'en (l'an) 2000 le japonais serait la deuxième langue la plus parlée au monde etc. quasi à égalité avec l'anglais dans les affaires, que tout cadre responsable devait se mettre au japonais fissa fissa... 35 ans plus tard, l'usage du japonais est totalement confidentiel en dehors du Japon, le nombre de locuteurs au niveau mondial n'a pas varié, il suit l'évolution démographique de l'archipel.

Il en ira de même pour le Chinois. Il suffit de se représenter les difficultés que représente l'apprentissage de n'importe quelle langue étrangère, le niveau d'anglais -en France- après 7 ans d'études au collège/lycée (on ne parle même pas des autres langues), pour comprendre à quelle point le chinois (et tout langue non européenne d'ailleurs) est  quasi inaccessible aux apprenants de n'importe quelle culture. 

Le français est la langue la plus proche de l'anglais puisque celui-ci en dérive pour un tiers environ. Considérez le niveau de français des Américains, les difficultés que ceux qui le parlent ont dû surmonter et maintenant représentez-vous la même chose puissance 100 avec le chinois... 

Pragmatiques comme ils sont, les Américains qui veulent que leurs gosses se mettent au chinois n'ont simplement aucune idée de ce que représente l'apprentissage d'une langue étrangère, qu'ils doivent assimiler peu ou prou à un objet de savoir comme un autre, il suffit de s'y mettre et en quelques mois on devient opérationnel. 

C'est une chose que de pouvoir bredouiller "Bonjour je m'appelle fleur de lotus et mon pimpim c'est Bisounours", c'en est une autre de discuter en chinois. Alors négocier dans le registre technique... bonjour! Combien de cadres des entreprises françaises sont capables de parler couramment anglais, combien de négocier? Alors le chinois...

2 commentaires:

ZapPow a dit…

À l'époque où j'habitais en Guyane, un "Chinois" chinois, au moins d'origine, a décidé de m'enseigner le mandarin. Considérant que je parlais anglais, portugais, français, créole, il a trouvé injuste que je ne m'adresse pas à lui dans sa langue, et a déclaré qu'il ne me servirait que si je lui parlais mandarin.

Une semaine plus tard, je quittais la Guyane. Pas parce qu'un Chinois avait décidé de m'apprendre le mandarin, bien sûr. Mais je n'ai jamais eu l'occasion d'aller plus loin que les quelques mots qu'il m'avait enseigné. je ne doute pas que j'aurais pu parler cette langue, mais pour la lecture, j'ai un gros doute.

Flocon a dit…

je ne doute pas que j'aurais pu parler cette langue, mais pour la lecture, j'ai un gros doute.

Je suis un peu excessif dans le corps du billet en parlant de la radicale inaccessibilité de la langue chinoise puisqu'il y a bien des non locuteurs d'origine qui la parlent et l'écrivent.

Le méga problème, pour ce que j'en sais, c'est précisément l'écriture.

Les sons peuvent être produits par tout le monde (avec plus ou moins de difficultés tout de même) puisque ce sont des sons d'origine humaine.

Mais faut-il en passer par la graphie pour apprendre une langue?

Kemal Atatürk a bien fait adopter l'alphabet latin par la Turquie. Il existe des transcriptions latines des sons chinois, japonais ou coréens.

Pourquoi ne pas y avoir recours pour enseigner ces langues?

J'ai le sentiment que 95% des apprenants du chinois ne le font pas pour lire les 5 romans classiques dans le texte mais uniquement pour acquérir un minimum de vocabulaire et d'expressions.

Alors apprendre 10 idéogrammes (2 mois de boulot) pour se présenter et demander des nouvelles de sa santé à son hôte...

Quant à négocier... les interprètes sont là pour ça tout de même. A moins que les grosses boîtes veulent aussi économiser sur les frais d'interprétations en exigeant de leurs cadres expatriés qu'ils maîtrisent le chinois?

Je crois plutôt que l'immense majorité des transactions se font en anglais et que ce sont les Chinois qui font l'effort d'apprendre les signes latins plutôt que l'inverse.

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Ces temps-ci la police du blog change d'un jour à l'autre sans que j'y sois pour rien.