vendredi 27 novembre 2009

La vraie droite, le retour.



C'est en 1970 je crois que j'ai entendu parler de l'affaire Gabrielle Russier.

C'est le genre d'affaire qui a contribué à ma prise de conscience politique en me proposant à voir et comprendre ce qu'étaient le conservatisme, l'iniquité et l'effrayante rigidité mentale des magistrats et des politiques.

Pour mémoire, les magistrats, en général, qui étaient en fin de carrière dans les années 60 étaient les mêmes qui œuvraient en 1943. Même s'il y eut un léger toilettage à la Libération, il y eut aussi beaucoup de petits arrangements entre amis...

Ce petit paragraphe sur un fait divers d'il y a 40 ans pour rappeler que la droite pompidolienne, la droite depuis les débuts de la Vème République, n'était pas vraiment composée de Bisounours.

Pas de FN à l'époque, les UNR, UD-Vè et autres U.D.R occupaient le terrain.

Les politiques de l'époque avaient nom, Alain Peyrefitte, Raymond Marcellin, Jacques Baumel etc. Des humanistes quoi.

La presse de droite de cette époque, le Figaro et La Parisien Libéré était autrement plus féroce qu'elle ne l'est à présent. Le Parisien n'a d'ailleurs plus rien à voir avec son ancêtre.

C'est l'élection de Giscard en 74 qui a donné son essor au FN où se sont retrouvés tous les anciens électeurs de droite, déçus pas le "libéralisme" sociétal du nouveau président. Votées avec les voix de la gauche, c'est tout de même Giscard qui a modifié les lois sur l'avortement, l'âge de la majorité ou les conditions du divorce.

Sarkozy, 25 ans plus tard, s'est revendiqué d'une droite décomplexée, assumant sa vraie nature. Ce faisant il a rappelé à lui les déçus de 74 devenus le gros des troupes du FN.

Rappelons-nous ses propos pendant la campagne électorale de 2007 : il allait liquider l'héritage de 68.

Choix du terme "liquider". Le verbe même dont on use volontiers dans les cercles politiques où il est question d'éliminer physiquement un opposant politique.

On connaît la photo de Sarko défilant à 15/16 ans contre une manif. de gauche. Le petit bourge de Neuilly traumatisé par 68, la droite réac qui a vécu ces événements comme un tremblement de terre et qui a dû s'y faire et voir surgir un nouveau mode de pensée, des valeurs modernisées comme autant de répulsifs.

Avec Sarko, l'heure de la revanche devait sonner. Il fallait liquider l'héritage de 68.

Avec lui c'est bien d'un retour vers les années 60 dont il s'agit, quand la droite n'avait pas d'opposants et où ses valeurs dataient des années d'avant guerre (au moins).


Cela dit, pour haïssable qu'étaient cette droite et ses représentants, ceux-ci avaient tout de même une certaine culture -qu'on en partageât ou pas les fondamentaux- une certaine tenue.

Qu'avons-nous à présent? L'inculture crasse à la tête de l'État, parfaitement assumée et dont on se méfie parce que dans certains milieux, la culture ce n'est pas un plus électoral bien au contraire.

Alors on essaye de s'approprier Camus par exemple, on fait savoir qu'on lit Proust etc. quand tout le monde sait bien que les références en la matière ce sont Christian Clavier, Johnny, Mireille Matthieu, Doc Gynéco, Eurodisney et autres de la même farine...

Ce sur quoi tous sont d'accord, c'est le fric, le bling-bling...

Encore 2 ans et demi minimum :-(



Aucun commentaire: