dimanche 4 septembre 2011

Encapsulated signification


 Il n’y a pas que les rêves qui peuvent nous permettent de se comprendre un tout petit peu mieux, il y a aussi les souvenirs conscients et parmi ceux-ci, les plus lointains, les plus ténus, les plus mystérieux, qui eux aussi nous présentent des énigmes.



Tous nous accumulons tout à fait indépendamment de notre volonté ou de quelconques critères de choix, des souvenirs, images et paroles voire sensations du corps, qui s'imposent à notre conscience et l'accompagnent tout au long de notre vie.

De toutes les minutes et les heures et les jours que nous avons vécus, l'inconscient choisit et met à notre disposition sous forme de souvenirs des éléments qui constituent autant d'indices sur ce que nous sommes.

Évidement, les événements les plus marquants s'inscrivent pour toujours dans nos mémoires, un accident, un deuil, un ensemble de faits vécus dont l'enchaînement nous a amenés à telle situation de notre vie, il n'y a là pas de mystère. Certains souvenirs cependant, parce qu’ils persistent à rester conscients alors même que nous n'accordons aucune importance particulière à l'événement auquel ils renvoient, devraient attirer notre attention. N'est-ce pas justement parce qu'ils sont porteurs d'une information que nous ne sommes pas capables de déchiffrer que nous les ignorons? Comme une image ou un tableau qui semblent n'avoir aucune particularité remarquable et paraissent n’avoir rien à nous dire. 

Et puis un jour, comme une bulle remonte du fond vaseux d'un étang où elle s'est formée pendant si longtemps, la signification cachée d'un souvenir s’offre à présent à nous. Et cette bulle, apparemment dérisoire quelques secondes auparavant, se découvre riche de toute une signification qui éclaire, pour peu qu’on sache en comprendre le message, toute une partie de notre histoire qui nous était jusqu’alors restée insaisissable. 

La plupart des individus je crois sont incapables de comprendre ce qui se joue dans leur inconscient, ils sont absents à eux-mêmes - c’est le propre de l’aliénation - et pourtant toutes les consciences sont sujettes aux mêmes processus de mémoire puisque l'humanité est une entité organique unique, au-delà des spécificités propres à chaque individu.

Si l'univers apparaît et disparaît comme apparaît et disparaît chaque nouvelle conscience individuelle, ce sont ainsi des milliards de bulles - c'est-à-dire d'univers donc l'univers - qui se forment et se libèrent à chaque instant pour s’évaporer tout aussi vite qu’elles sont restées enfouies dans les profondeurs de notre ignorance. Ce qui revient à dire que l'humanité dans sa généralité s'ignore elle-même et que l'intelligence dont elle dispose se perd dans la vacuité.


Dans sa création du monde, Jérôme Bosch peint un processus inverse mais semblable pourtant à celui ici suggéré : Dans cette sphère translucide qui paraît avoir surgi et flotter dans les limbes éternelles, c'est ici la Terre qui, au troisième jour de la Création du monde, émerge des eaux qui se retirent. Cette bulle géante qui contient le germe de la conscience réfléchissante dans laquelle elle sera amenée à se reconnaître n'est-elle pas le prototype même de nos misérables consciences individuelles?

Créatures pensantes, nous participons du principe vital qui anime la Terre et l'univers dont nous sommes issus et il suffit de peu de réflexion pour comprendre que chacun de nous reproduit à son échelle les mêmes phénomènes physico-chimiques que ceux qui animent l'univers. 

En faisant un parallèle avec les infimes bulles qui émergent sous forme de souvenirs à nos consciences individuelles et cette bulle elle aussi infime à l'échelle de l'univers, ne peut-on se poser la question :           

De quelle conscience cosmique la Terre et ses habitants sont-ils la mémoire ?

16 commentaires:

Anonyme a dit…

Cry me a river, cry me a river, I cried a river over you.

Anonyme a dit…

So deep in the water. Sleep, dark as the night. Somehow it seems it was all another dream. Soon dissolved in the light.

Oh, we were by the waterline.
Vague, the song of the night.
Innocent to all the peasant gods with you,
So, we drink to be renewed.

On the long, deep river
Where the moorhens cry
As the first sun quivers in the open sky...

Oh, she came down the river.
Soon, all the leaves were still.
The current was strong and
the river was so long.

So, we drink to be renewed.

In the long cool evening,
Where the peacocks shiver
And the boat starts down the
silver river way...

I remember you saying,
As her deep eyes opened,
In the first light seeing her,
"Here is someone new".

Ned Ludd a dit…

A muddy, maybe polluted, river? I don't think I would drink out of it.
Sorry Anijo.

Anonyme a dit…

Oh I see. This is going be about pollution. Silly me to think that this might be about something pleasant and positive. I'll bet you're really sorry Ned.

I just see the river in the picture reflecting the color of the trees and the color of the sky.

Flocon a dit…

Mesdames, mesdames...

La pièce d'eau est effectivement terreuse puisqu'il a beaucoup plu là où j'étais en Normandie (the pic is mine) mais il paraît qu'elle est parfaitement pure, pas de métaux lourds, de bactéries ou je ne sais quoi.

Not as pritine as the brook in the Organ Mountains...

Cela dit si je devais en boire je la ferais tout de même bouillir avant...

Le billet ne sera pas en relation avec la pollution mais plutôt "poétique", ni positif ni négatif, just some thoughts on psychology and the universe.

Le tableau de Bosch est parfait pour le thème du billet que j'espère écrire d'ici peu mais je suis toujours très occupé sur WIKI.

Anonyme a dit…

ni positif ni négatif

Et par dessus tout, pas positif, car on sais que, bien sûr, qu'on ne doit pas s'engager dans la pensée positive.

What could possibly be as pristine as my lovely little brook in the Organ Mountains? ;) ☺

Anonyme a dit…

just some thoughts on psychology and the universe.

This topic could lead one just about anywhere.. thoughtful (which is always a positive thing for me) or critical and negative.

Ned Ludd a dit…

Since I am not sure what this post is about, I will just add some entertainment, the final scene from the movie Zatoichi

This is one of my favorite tap dance numbers.

Christine a dit…

Ned,
Amusant tes Fred Astaire japonais...

Flocon a dit…

Jamais entendu parler de Zatoichi mais la vidéo est prenante.

"even with my eyes wide open
I can't see a thing"


Somehow this quote is related to the post, mais chacun aura reconnu une citation (à peu près) de la Bible

"They have mouths, but cannot speak, eyes, but they cannot see"

Psaume 115:5

Flocon a dit…

After I've completed the post I realize it once again deals with the Schopenhauerian theme of the intelligence being the servant of the Will.

Not that it was my aim when I had the idea and started writing (absolutely not, I insist) but since I'm so impregnated with this pattern of thinking, it's like the neo-kantians : they think and reason along Kant's main ideas without even knowing they do.

(The post now calls for another title)

Flocon a dit…

Anijo,

you may not have noticed but among the comments that go with the Ella Fiztgerald link to "Cry me a river", one is written in Portugese :

"Entendo o arrebatamento de Schopenhauer apenas em Ella Fitzgerald"

I'm like you, the Google translation service doesn't help much, wether translated into French, English, Italian etc. Maybe ZapPow will help?

What a coincidence though that I post a quote by the German philosopher, the post eventually revolves around one of his fundamental ideas and someone in Brazil (?) refers to Schopen on a YouTube video dedicated to a black American Jazz singer linked to by a Native Indian living near the Mexican border just some days before a Frenchman writes a little text on his blog.

And you tell me you don't believe in paranormal?

Anonyme a dit…

What a coincidence though that I post a quote by the German philosopher, the post eventually revolves around one of his fundamental ideas and someone in Brazil (?) refers to Schopen on a YouTube video dedicated to a black American Jazz singer linked to by a Native Indian living near the Mexican border just some days before a Frenchman writes a little text on his blog.

And you tell me you don't believe in paranormal?


lol/mdr

☺ Well, who knows what Anijo knows or what Flocon knows... who knows were the wind blows... ...

Anonyme a dit…

t's like the neo-kantians : they think and reason along Kant's main ideas without even knowing they do.

They (I?) do ?

Anonyme a dit…

De toutes les minutes et les heures et les jours que nous avons vécus, l'inconscient choisit et met à notre disposition sous forme de souvenirs des éléments qui constituent autant d'indices sur ce que nous sommes.

Il me faut réflechir un temps, seulement sur ce paragraph....

Bien dit Flocon.

Ned Ludd a dit…

Zatoichi in this film is supposed to be blind, but near the end that is left ambiguous.

The original Zatoichi was the hero of 20 or so Japanese films in the 60's and maybe before and after. He was really blind in those films, but was the best swordsman in the country. A very popular figure in Japanese culture. I have seen 8 or 9 of those films and greatly enjoyed them.