mercredi 25 mai 2011

A day in the life

Quand Christo, dont j'ignorais tout, a emballé le Pont Neuf à Paris en 1985 j'étais enchanté de la merveilleuse transformation qu'il a offerte aux Parisiens pendant quelques semaines. Pour la première fois j'étais témoin de ce genre de performance unique et éphémère.


Parfaitement ignorant de l'art contemporain je découvrais combien des événements de la sorte pouvaient changer du tout du tout notre regard tellement blasé sur notre environnement habituel.

A New York, Christo a également réalisé dans Central Park une installation momentanée qui a beaucoup plu aux New Yorkais. 


Dans le même esprit d'une performance exceptionnelle, Anish Kapoor vient d'investir le Grand palais à Paris pour y loger son Léviathan et je compte bien lui rendre visite d'ici peu.


Ces deux artistes, parmi bien d'autres, offrent aux visiteurs la possibilité pendant quelques jours d'être témoins de quelque chose d'exceptionnel qu'ils ne reverront jamais plus. Celui qui le peut et ne se rend pas à pareille manifestation est responsable de la perte d'un jour de sa vie où il aurait pu voir le monde autrement. Être témoin quand se présente la possibilité d'admirer de si extraordinaires créations, c'est aussi saisir pleinement ce qu'un artiste offre de sa représentation du monde et donc partager un jour unique avec lui.

Ces créations temporaires et gigantesques donnent au concept d'aura de Walter Benjamin la plénitude de sa signification puisque ces œuvres sont spécifiquement réalisées en un lieu unique et à une époque donnée. Jamais plus on ne les reverra mais elles auront laissé à jamais leur empreinte "auratique" dans tel lieu et dans la mémoire des spectateurs.

Je ne suis pas allé au Musée d'Orsay depuis 3 ou 4 ans mais quand j'y retournerai j'y verrai ce que j'aurais pu y voir aujourd'hui et ce ne sera pas un jour unique de ma vie.

Bien sûr, la dimension architecturale de ces œuvres se projette sur la perception que nous pouvons en avoir et c'est bien ce qui les rend aussi exceptionnelles au même titre que leur temporalité. C'est pourquoi il faut saisir la chance de les admirer et d'en faire partie quand elles se présentent.

"Nous vivons dans l'inconcevable mais les repères sont éblouissants"

(René Char)

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Anish Kapoor unveils 'monster' sculpture in Paris

Flocon, tu as de la chance d'habiter Paris.

Flocon a dit…

Bien joué Anijo, je n'aurais pas pensé à aller voir sur YouTube où on trouve d'autres vidéos dont celle-ci avec orchestral covers of Blackbird and Hey Jude as soundtracks.

I'm sure Mark went to Central Park for the Christo installation as well as he may be in Paris or would like to be for this Leviathan evenement!

J'irai peut-être demain mais comme l'ouverture au public a eu lieu il y a 12 jours il y aura sans doute bcp de monde et une file d'attente interminable. I'll go ans see.

Here's the program et la page Facebook (you know the place now).

Would you like to live in New York?

Anish Kapoor a construit une tour pour les Jeux Olympiques de Londres l'année prochaine. I'm glad Paris lost to London, really.

Anonyme a dit…

Flocon, pas mal de liens intéressants que t'as fourni. I'll take a look at some of them this evening and the rest tomorrow. Un peu trop de la bière pour moi en ce moment. (embarrassed face)

Ned Ludd a dit…

Je visite le Musée d'Orsay quand j'ai de visitors à Paris. Je les amenes toujours à voir la salle de Courbet et regarde leur réaction davant un de ses ouvrages, "L'Origine du Monde".

originemonde

Leurs réactions sont géneralement amusantes.

Mais l'architecture du rez-de-chaussez je trouve horrible. Cela me rappele un mauvais décor de Hollywood.

Flocon a dit…

Ned,

"Je les amenes toujours à voir la salle de Courbet et regarde leur réaction davant un de ses ouvrages, "L'Origine du Monde".

Cela ne me surprend pas, provocatrice! Et tes visiteurs sont américains en plus?

Je ne m'étais jamais fait la réflexion mais de fait on peut penser à certains décors somptueux des années 30 à 50. J'aime bien néanmoins.

Flocon a dit…

Anijo,

I'll wait for the vapors to dissipate. In the meantime I'll have a try this afternoon at the Grand Palais...

Anonyme a dit…

Flocon,
The Facebook link has a lot of interesting pictures and links. Thank you. Facebook is more interesting than I ever imagined it would be.

So, how was the Leviathan? Did you have the feeling that you were inside some kind of living being?

I'm not sure if I'd want to live in New York because I've never been there. Although Paris and New York have a lot of art and culture, where I live is quiet and has a lazy river, the Rio Grande and my Organ Mountains, and many days of sunshine and the most beautiful clouds during the monsoon season. I am quite content right here where I am. Although, I would obviously be very happy living somewhere in France such as Paris, the Corrèze or the area surrounding the Alpes-Maritimes. I stayed in this village for a week in a friend's place and it was like a dream..

Flocon a dit…

Anijo,

I'm just back from the Leviathan!

"Did you have the feeling that you were inside some kind of living being?"

Err... no. Maybe was it in Kapoor's mind but I didn't think (even less feel) of that when I was inside. Tout le monde regarde vers les 3 volumes en hauteur qui s'ouvrent à partir du centre mais dans lesquels on ne peut pénétrer et dont on ne voit pas l'extrémité.
(Difficult to describe)

En fait l'espace intérieur est restreint, seules 50 personnes sont admises à la fois. Il n'y a pas de quoi rester 2 heures non plus et il fait très chaud. Also there's no sound or special effects.

Mais cela vaut la peine de se déplacer, la lumière est rouge et l'on voit l'armature de la verrière d'une façon déformée.

L'installation se contemple aussi de l'extérieur ce qui permet de mieux comprendre comment elle est configurée.

Je n'ai pas cherché à savoir comment Kapoor a nommé son œuvre car vu de l'intérieur rien ne suggère une quelconque relation avec un Leviathan.

Mais quand on se promène dans le Grand Palais on découvre comment tout le volume du bâtiment est occupé, envahi par un monstre "bulbeux".

Anyway, je suis content d'y être allé, cela ne sera plus d'ici un mois.

Je mettrai des liens avec qq photos plus tard.

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How did you fly to Europe? I don't remember Mesilla is an international hub so did you have to drive to Albuquerke or to Dallas where there are transatlantic roads???

Il y a un certain nombre de vues d'Auribeau-sur-Siagne on Google images.

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Peut-être devrais-je retourner voir sur FaceBook, I wasn't impressed last year. My account is still there though.

Anonyme a dit…

kapoor stated that the work’s title ‘leviathan’, was related to the 17th century philosopher thomas hobbes’s book,
published in 1651 (entitled after the biblical sea monster leviathan), but at the same time he advised against over-literal interpretations.


In the video he says:
"Leviathan is a biblical beast who comes from the underworld, a beast with a body that's too big - so big that it quite can't manage itself. I think that's a very good description of two things: sculputure and monochrome."
Actually, he goes on and on, but it doesn't really make much sense to me what he's saying...

Pour le vol Dallas-Paris, je prends le Las Cruces shuttle à El Paso (45 miles/73 kilometres entre Las Cruces et El Paso). Et puis je prends un vol d'El Paso à Dallas, et puis de Dallas direct à Paris.

Anonyme a dit…

Il y a un certain nombre de vues d'Auribeau-sur-Siagne on Google images.

Comme il arrive souvent, les photos ne lui rendent pas justice.

Flocon a dit…

Anijo,

Your link provides much better pictures of the Leviathan, both inside and outside of the beast, than my little pics with my little camera would.

"I think there is no such thing as an innocent viewer. All viewing, all looking comes with complications, comes with previous histories, a more or less real past.

Abstract art and sculpture in particular, has to deal with this idea that the viewer comes with his body, and of course memory. Memory and body come together in the act of looking.

I’m really interested in what happens to meaning in that process: as memory and body walk through, take the passage through any given work, something happens, something changes."


This passage has much to do with what I was writing to ZapPow regarding phenomenology. As of yet, I feel very confused with this "modern" school of philosophy.

As Kapoor reminds, perception plays a great role in our apprehension of art as our body as well as our mind are concerned.

If you're (really) curious, it has to do with what this book deals about.

Anonyme a dit…

This passage has much to do with what I was writing to ZapPow regarding phenomenology. As of yet, I feel very confused with this "modern" school of philosophy.

Yes, I understand. To some extent it makes sense, and yet, in another vein, it doesn't make much sense at all...

Anonyme a dit…

I am (really) curious, and, as usual your reference is interesting, and as usual, I will hold off until the morrow to offer any lucid response.