mardi 11 août 2009

Gens de peu de foi




On trouve de drôles d'annonces dans les pages nécro du Figaro...


D'ordinaire c'est "la famille Untel a le regret, la douleur etc. de vous faire part du décès de tonton machin", ou autre formule du même genre.

Et puis il y a les M.X son époux, ses enfants toute la famille et ses collaborateurs ont la douleur de vous faire part du rappel à Dieu de Mme X, née Y.

Ou encore, la comtesse de Lecastel de là bas a l'immense tristesse de vous part du rappel à Dieu de son cher époux, le Comte de etc.

Ai-je bien lu? La tristesse, la douleur du retour à Dieu? Ce rappel est-il un billet pour l'enfer ou le paradis? Est-ce Dieu qui les attend ou Satan himself?

Des gens qui toute leur vie ont proclamé que la vraie vie était ailleurs, près du Seigneur, dans les béatitudes célestes, voilà qu'ils éprouvent de la douleur et de la tristesse à s'y rendre!!! Gens de peu de foi décidément. Il faudrait savoir si rencontrer Dieu est une source de félicité éternelle ou pas.

Comme je ne voudrais pour rien au monde froisser EYGH, je me contenterai d'une malheureuse formulation comme explication...

2 commentaires:

ZapPow a dit…

C'est une de ces contradictions qui m'a toujours laissé perplexe. Certaines peuplades font une fête. Les Mexicains ont un jour des morts des plus festifs. Les Malgaches, certains d'entre eux tout au moins, enterrent leurs morts dans une grande rigolade. Je crois qu'ils ont aussi une fête annuelle où il retourne les morts. Sympa. Ça n'empêche pas la tristesse due à la perte d'un être cher, mais les réjouissances permettent le soulagement.

Aux Antilles, nous avions les veillées : rhum, contes, chants et danses, blagues. Dans une pièce à part, on salue le mort et on prie. Mais ce n'était pas lui faire honneur que de ne pas s'amuser. Aujourd'hui, nous sommes de plus en plus "civilisés", et nos veillées mortuaires se déroulents avec toute la tristesse et la componction requises d'une civilisation élevée.

Flocon a dit…

j'ai vu une fois un reportage sur un enterrement à la Nouvelle Orléans où c'était une véritable fanfare qui accompagnait le défunt à sa dernière demeure.

Pour je ne sais quelle raison, je me suis figuré que les noirs de cette ville venaient essentiellement des Antilles(Haïti etc.).

En fait, cette componction vis-à- vis de la mort n'est-elle pas l'aboutissement de 2 millénaires des 3 religions monothéistes qui ont instrumentalisé la peur naturelle de la mort par les hommes pour assoir leur autorité et assujettir les masses à leur pouvoir?

Cela dit, les asiatiques ne semblent guère considérer la mort comme une occasion de faire la fête il me semble.

Aux Antilles, nous avions les veillées : rhum, contes, chants et danses, blagues. Dans une pièce à part, on salue le mort et on prie

Ne faut-il pas distinguer la "liesse" collective comme une catharsis sociale d'une part et le sentiment intime des plus proches, parents pleurant leurs enfants ou l'inverse, pour lesquels j'ai du mal à imaginer qu'il y ait une quelconque matière à réjouissance.

Sauf à se dire que le défunt en a fini des tourment continuels qui sont notre lot dans cet univers de souffrances et de douleurs infinies.

Les bouddhistes peut-être?

Il n'empêche, en toute bonne logique les Chrétiens devraient se réjouir que leurs proches aillent à la rencontre de Dieu et ne pas s'en affliger.