lundi 24 août 2009

To be or not to be



Je mourrai à n'en pas douter et pourtant je ne serai jamais mort.

Paradoxe? Non, on n'est pas mort, ce qui serait un état, une autre façon d'être. On n'est plus tout simplement.

Les ouvriers égyptiens qui ont bâti les pyramides, les paysans chinois qui cultivaient le riz il y a 4000 ans ne sont pas plus morts que le malade décédé ce matin dans sa chambre d'hôpital ou renversé par une voiture. Il a quitté l'Être. Il n'est pas non plus dans le non-être qui n'existe pas, si ce n'est comme concept langagier pour mettre en valeur qu'il n'est d'Être que l'Être.

La peur naturelle aux hommes devant la mort vient de ce qu'ils craignent pour l'essentiel,  l'après" (fiction entretenue par toutes les religions) alors qu'il n'y a pas d'après. L'après c'est comme l'avant. Il n'y avait rien, il n'y aura rien.

Illusion entretenue aussi par la vision d'un cadavre qui semble encore être là : il est mort dit-on. L'enveloppe est encore là, certes, pour quelque temps, mais c'est une illusion des sens en quelque sorte.

Il n'est pas mort, non, il n'est tout simplement plus.

A la limite on dira qu'il meurt, signifiant qu'il passe de l'Être au non-Être mais la mort n'est pas un état, c'est juste un insaisissable passage.

Je mourrai certes mais pas pour passer d'un état, l'Être, à un autre état qui serait le non-Être dans lequel je poursuivrais ma vie antérieure sous d'autres modalités.

Les Grecs l'avaient déjà compris il y a 2500 ans : il n'est d'Être que dans l'Être (Parménide?)

Trop la flemme pour aller chercher sur wiki... :-(

Je mourrai mais ne serai jamais mort. Ça vaut aussi pour vous rassurez-vous...



(Illustration : Les Ambassadeurs d'Holbein)


Aucun commentaire: