jeudi 18 décembre 2008

Toi aussi, fais-toi plumer



50 milliards de dollars évaporés par un système pyramidal mis en place par un honorable banquier. L'arnaque est vieille comme la finance et ça marche encore. On se demande comment les investisseurs ont pu être assez gogos pour s'engager dans l'embrouille.

Ouais, eh bien ça n'arrive pas qu'aux autres.

Moi qui vous "parle", je me suis fait délester de 400 Francs il y a plus de 20 ans au jeu du bonneteau. Moi qui suis le premier à jurer mes grands dieux que jamais je ne me ferais arnaquer dans ces systèmes et bien plouf, je suis tombé à pieds joints dans le panneau.

Après coup on se demande comment on a pu être assez naïf (comprendre crétin) pour imaginer une seconde qu'il y avait une possibilité de gain avec des aigrefins qui attirent le péquin sur la voie publique.

Et puis on comprend que leur talent n'est pas tant de tricher, ça c'est facile au bonneteau, mais de parvenir à attirer le plus méfiant des méfiants dans leurs filets. Il y a un moment où on bascule et c'est le trou noir. En deux temps trois mouvements on se retrouve allégé de 200 balles, on veut se refaire et on en perd encore 200. Ah le c..!

Retenez la leçon petits enfants : méfiez-vous des inconnus à la bonne mine...


7 commentaires:

Flocon a dit…

Il y a une nouvelle de Barbey d'Aurevilly (dans les Diaboliques probablement) où, au cours d'un repas, le narrateur propose aux invités de confesser ce dont ils ont le plus honte.

Et les uns et les autres d'avouer de menues pécadilles quand l'auteur, lui, s'accuse d'une véritable saloperie qui casse un peu l'ambiance.

Il va de soi que l'anecdote que je rapporte fait partie des menues pécadilles...

Bon, il n'y a jamais eu mort d'homme non plus tout de même...

Anonyme a dit…

J'ai entendu un jour quelqu'un parler du bonneteau comme d'"un casino pour les cons". Je suis bien sûr resté silencieux à machouiller ma honte.
Ca fait partir de ces souvenirs qui vous font rougir le front même quand on est seul...

Etchdi

Flocon a dit…

J'ai entendu un jour quelqu'un parler du bonneteau comme d'"un casino pour les cons"

Je confirme (je parle pour moi ça va sans dire...)

Ca fait partir de ces souvenirs qui vous font rougir le front même quand on est seul...

Bon, le temps a passé, je n'en ai jamais eu honte mais je me suis giflé mentalement de m'être conduit comme un gogo de première classe!

Cela dit, par rapport à l'aveu du narrateur de Barbey, on reste aux niveau des bêtises de jeunesse. Tu es donc absous. N'ai plus honte, relève fièrement le front ;-)

Anonyme a dit…

Merci en tout cas de me rappeler ce titre oublié de Barbey d'Aurevilly. Voilà une bonne petite lecture pour ce week end.

Flocon a dit…

Etchdi,

Le titre dont je me souviens le mieux (c'est à dire pas grand chose une fois encore) c'est Le Chevalier des Touches.

Sinon j'aurais dû être plus attentif à ta mise en garde relative à Bernanos. J'ai craqué à la page 140 du Journal d'un Curé de Campagne. Ce n'est décidément pas mon univers.

Anonyme a dit…

Salut Flocon,

T'en souvient-il ? Je t'avais parlé sans trop approfondir de la théorie évitiste. Voici qui en discourt mieux que je ne le ferais :
http://www.article11.info/spip/spip.php?article242

Etchdi

Flocon a dit…

Hej Etchdi,

Merci du lien qui m'a incité à lire la notice de WIKI. J'ignorais totalement que l'évitisme dont tu parlais était un concept à soi seul plutôt qu'une simple façon de parler.

J'ai vu le film de Resnais à sa sortie en 80 et je n'ai rétrospectivement rien compris de ce que cela voulait dire. Déjà à l'époque je me demandais quel sens cela avait. Je n'avais pas la clef...

C'est bien triste... Il faut parfois savoir s'informer auparavant.

« Ceux qui profitent de cette ignorance, sous tous les régimes, ne sont pas prêts à permettre la diffusion de cette connaissance.

Cette citation en fin d'article me fait penser au Tao-tö-King :

Celui qui se réjouit de sa victoire prend plaisir à tuer les hommes (XXXI)

et à Platon

Il n'y a pas, je pense, d'avantages pour les détenteurs de pouvoir à laisser naître chez ceux qui sont soumis à ce pouvoir, de hautes pensées; pas non plus de fortes amitiés ou liaisons : ce qui justement est un effet extraordinaire de l'amour, plus que de tout le reste.

(Le Banquet 182c)