Pourquoi cette expression met-elle le temps au pluriel? Comme dans "Jusqu'à la fin des temps" ou encore à l'origine des temps?
Il en va de même en anglais il me semble et aussi en allemand. Zum Ende der Zeiten (Ca fait bizarre tout de même).
Origine liturgique et biblique je suppose, encore qu'à l'époque la distinction entre le temps newtonien, la durée bergsonienne et le temps/espace d'Einstein ne devait pas être très marquée...
Jusqu'à la fin des temps peut-il s'appliquer à moi, sujet unique et pensant? Je le pense en me référant à la célèbre trouvaille de Kant dans son esthétique de la Critique de la raison pure : Le temps et l'espace sont les formes a priori de ma sensibilité.
Schopenhauer précise encore cette pensée en affirmant que temps et espace disparaissent avec chaque individu (même les animaux) qui meurt.
Cela semble une évidence qui paraît pourtant facile à contester : le monde ne continue t-il pas à vivre, être, alors même que nous n'y sommes plus?
L'erreur qui fonde cette contestation -sur laquelle se fonde également notre peur de la mort ou du moins notre crainte de quitter la vie- vient de ce que notre imagination se représente l'après alors même qu'elle n'aura jamais aucune réalité pour nous.
Nous nous représentons cadavre dans un cercueil, considérant du fond de la tombe notre double vivant nous observant dans notre caisse. Il y a là bien sûr une totale impossibilité logique puisque nous ne pouvons pas être et avoir été. Jamais nous ne pouvons nous représenter l'avant de notre être hic et nunc puisque nous n'avons pas de repère sur lequel notre imagination pourrait se fonder.
Pour celui qui n'est plus (la mort n'existe pas, ce n'est pas un état) il n'y a plus ni temps ni espace. C'est sa faculté de représentation qui le persuade, tant qu'il vit, que les choses continuent à être quand lui n'est plus.
Quand je meurs tout disparaît et si je me représente la vie continuant sans moi c'est une illusion de mon imagination. Il n'y a d'objet qu'en tant qu'il y a un sujet pour se le représenter.
Le monde continue à être parce qu'il y a (de plus en plus) de sujets pour se le représenter.
Depuis la nuit des temps peut donc s'interpréter comme "depuis qu'il y a des êtres" (des sujets, même des dinosaures) pour qui le temps et l'espace sont les outils qui les mettent en relation avec le monde.
Le monde n'existait pas avant qu'il y ait des sujets pour se le représenter. Et si l'on pense à ce temps antérieur à l'apparition des êtres vivant c'est que nous nous le représentons à présent et rétrospectivement. Produit de notre faculté de représentation.
Les planètes extra solaires qu'on commence à découvrir existaient-elles avant que nous les découvrions? Ben non, puisque il n'y avait pas de sujet pour se les représenter. De même qu'apparaîtrons peut-être des choses que nous ignorons actuellement et connaîtrons ... plus tard. Pour l'instant elles n'existent pas.
Jusqu'à la fin des temps peut donc signifier : jusqu'à la disparition du dernier sujet. Le temps et l'espace se perpétuant au travers de chacun d'entre nous, êtres vivants.
(bon, je l'accorde, on frôle là le solipsisme...)
Il en va de même en anglais il me semble et aussi en allemand. Zum Ende der Zeiten (Ca fait bizarre tout de même).
Origine liturgique et biblique je suppose, encore qu'à l'époque la distinction entre le temps newtonien, la durée bergsonienne et le temps/espace d'Einstein ne devait pas être très marquée...
Jusqu'à la fin des temps peut-il s'appliquer à moi, sujet unique et pensant? Je le pense en me référant à la célèbre trouvaille de Kant dans son esthétique de la Critique de la raison pure : Le temps et l'espace sont les formes a priori de ma sensibilité.
Schopenhauer précise encore cette pensée en affirmant que temps et espace disparaissent avec chaque individu (même les animaux) qui meurt.
Cela semble une évidence qui paraît pourtant facile à contester : le monde ne continue t-il pas à vivre, être, alors même que nous n'y sommes plus?
L'erreur qui fonde cette contestation -sur laquelle se fonde également notre peur de la mort ou du moins notre crainte de quitter la vie- vient de ce que notre imagination se représente l'après alors même qu'elle n'aura jamais aucune réalité pour nous.
Nous nous représentons cadavre dans un cercueil, considérant du fond de la tombe notre double vivant nous observant dans notre caisse. Il y a là bien sûr une totale impossibilité logique puisque nous ne pouvons pas être et avoir été. Jamais nous ne pouvons nous représenter l'avant de notre être hic et nunc puisque nous n'avons pas de repère sur lequel notre imagination pourrait se fonder.
Pour celui qui n'est plus (la mort n'existe pas, ce n'est pas un état) il n'y a plus ni temps ni espace. C'est sa faculté de représentation qui le persuade, tant qu'il vit, que les choses continuent à être quand lui n'est plus.
Quand je meurs tout disparaît et si je me représente la vie continuant sans moi c'est une illusion de mon imagination. Il n'y a d'objet qu'en tant qu'il y a un sujet pour se le représenter.
Le monde continue à être parce qu'il y a (de plus en plus) de sujets pour se le représenter.
Depuis la nuit des temps peut donc s'interpréter comme "depuis qu'il y a des êtres" (des sujets, même des dinosaures) pour qui le temps et l'espace sont les outils qui les mettent en relation avec le monde.
Le monde n'existait pas avant qu'il y ait des sujets pour se le représenter. Et si l'on pense à ce temps antérieur à l'apparition des êtres vivant c'est que nous nous le représentons à présent et rétrospectivement. Produit de notre faculté de représentation.
Les planètes extra solaires qu'on commence à découvrir existaient-elles avant que nous les découvrions? Ben non, puisque il n'y avait pas de sujet pour se les représenter. De même qu'apparaîtrons peut-être des choses que nous ignorons actuellement et connaîtrons ... plus tard. Pour l'instant elles n'existent pas.
Jusqu'à la fin des temps peut donc signifier : jusqu'à la disparition du dernier sujet. Le temps et l'espace se perpétuant au travers de chacun d'entre nous, êtres vivants.
(bon, je l'accorde, on frôle là le solipsisme...)
3 commentaires:
Tout ça m'a l'air bien austère.
Reste l'espoir que la fin des temps, dans son imprécision (on ne sait pas de combien de fois le compteur de chaque temps va se remettre à zéro) n'arrivera qu'après beaucoup de temps. Les bouddhistes parlent de myriades de kalpa, ce qui laisse de la marge.
Et suffisamment de temps pour lire du Bernanos ;-)
Etchdi
Reste l'espoir que la fin des temps, dans son imprécision (on ne sait pas de combien de fois le compteur de chaque temps va se remettre à zéro) n'arrivera qu'après beaucoup de temps.
Il n'y a qu'un seul temps pour moi et c'est le mien. Fasse le Tout puissant qu'il ne me condamne pas à l'enfer perpétuel du Retour Eternel... brrrr
Pour Bernanos, je commence le Journal d'un curé de campagne ce soir même.
Tu as raison, le seul temps qui compte est le nôtre, et peut me chaut des myriades de kalpa.
La métempsychose peut avoir son charme, remarque, si on renaît en Lucien (c'est mon demi-chat) (parce que c'est le chat d'un voisin qui vit chez moi à mi-temps).
Etchdi
Enregistrer un commentaire