dimanche 13 novembre 2011

Les frelons

Didier Poelvoorde, qui ne m'est pas antipathique par ailleurs, avait juré de ne pas se raser tant que la Belgique n'aurait pas de gouvernement. Et puis les contraintes du métier j'imagine... enfin, le voilà redevenu glabre.

Que je sache la Belgique n'a toujours pas de gouvernement depuis largement plus d'un an, on n'en parle plus (du moins en France) et les Belges continuent à vivre comme avant. Le conflit Flamands/Wallons n'est pas réglé mais les gouvernements précédents n'y étaient pas parvenu non plus.

J'en viens à me demander si cette revendication à avoir un gouvernement c'est-à-dire un chef identifiable ne relève par in fine de la revendication d'ordre archaïque : La tribu qui veut un père protecteur. Pas très anarchique comme mentalité pour le moins...

Bon, je ne m'avance pas davantage sur le terrain, à dire vrai je n'en connais ni les tenants ni les aboutissants.

Mais tout de même, ramenée à la situation française (ou italienne par exemple, sans parler des É-U)) des Berlusconi et des Sarko et les membres des personnels politiques respectifs, il y en a des dizaines de milliers en France qui ne produisent rien de rien, aucune création d'emploi par leur seul talent (quel est-il d'ailleurs si ce n'est d'être plus opportuniste ou plus carnassier que leurs concurrents?) mais phagocytent littéralement l'État à la tête duquel ils sont parachutés puis les grandes entreprises où ils placent leurs obligés. L’Ancien Régime à la mode démocratique en somme...

Tout cela nous ramène à la parabole des frelons que nous a laissé Saint-Simon il y a 2 siècles bientôt :
« Nous supposons que la France perde subitement ses cinquante premiers physiciens, ses cinquante premiers chimistes, ses cinquante premiers physiologistes… et les cent autres personnes de divers états non désignés, les plus capables dans les sciences, dans les beaux-arts et dans les arts et métiers (…), la nation deviendrait un corps sans âme, à l'instant où elle les perdrait. Si la France perdait le même jour officiers, ministres, conseillers d'États, nobles et autres parasites, il n'en résulterait aucun mal politique pour l'État ».
Texte parfaitement contemporain puisqu'écrit à l'aube de l'époque où la bourgeoisie s'emparait des richesses produites par les travailleurs du monde entier, prolétaires comme esclaves. La bourgeoisie est toujours là et n'a pas relâché son étreinte...

Ami namurois, liègeois ou bruxellois, ressaisis-toi : Pourquoi appeler de tes vœux les frelons qui t'ont délaissé? Sinon une énorme majorité de Français est prête à te faire cadeau des siens.

Et pour en revenir à Poelvoorde, il a plus enrichi l'économie belge par son talent d'acteur que ne l'a fait aucun des quelque 70 membres du Sénat belge.

13 commentaires:

ZapPow a dit…

On vit une drôle d'époque, n'est-ce-pas ? Un pays vit sans gouvernement depuis plus d'un an sans que ça gêne vraiment, apparemment, tandis que d'autres voient leurs dirigeants éjectés pour faire plaisir aux marchés, et remplacés par des technocrates de la finance. J'avais dit un jour que Liberté, Égalité et Fraternité étaient de grands mots qu'on nous servait pour endormir notre conscience, ou quelque chose de ce goût là, et j'avais oublié Démocratie.

Flocon a dit…

J'avais dit un jour que Liberté, Égalité et Fraternité étaient de grands mots qu'on nous servait pour endormir notre conscience.

Ça se passait ici il y a bientôt quatre ans...

"j'avais oublié Démocratie."

C'était il y a un an presqu'exactement.

Tout à fait d'accord, les naïfs braillent démocratie, démocratie comme LE mantra sacré devant lequel chacun se doit de se découvrir, tandis que les détenteurs du pouvoir s'en contrefichent comme moi des résultats de la troisième ligue de football en Patagonie.

"d'autres voient leurs dirigeants éjectés pour faire plaisir aux marchés, et remplacés par des technocrates de la finance".

Je suis moins d'accord là. Ce qui intéresse les marchés ou les banquiers c'est de récupérer "leur" argent, Berlusconi ou pas Berlusconi. Lequel, première fortune d'Italie, était d'ailleurs un des leurs.

Peu importe que le chat soit noir ou gris pourvu qu'il attrape la souris. s'applique aussi en ce domaine.

Fact is que Berlu est arrivé par effraction et qu'il est reparti un peu de la même façon. Tant à son arrivée qu'à son départ, les Italiens se sont fait blouser.

Alors la « démocratie »... pipeau et cie vous souhaitent une bonne journée...

Flocon a dit…

Other than that, je me suis lancé dans un grand chantier sur Wiki, à savoir créer quelque 150 articles sur les Skukuba au Japon, plus les articles annexes.

Du coup j'ai découvert les merveilleuses estampes de Keisa Eisen, Hiroshige etc.

J'en mettrait donc une par jour pour que chacun en profite. Il suffit de cliquer dessus pour mieux les voir, j'ai établi les liens.

ZapPow a dit…

Ts liens vers Keisa Eisen et Hiroshige ne mènent nulle part.

Flocon a dit…

Comme quoi il faut toujours vérifier.

Keisai Eisen

et Hiroshige.

Vérifiés, it works!

Christine a dit…

J'aime beaucoup St Simon: il a une acuité redoutable sur son époque et du coup sur la nôtre.

La démocratie? Où est-elle? La finance gouverne le monde et on voudrait nous faire croire que le politique y peut quelque chose!


Pour Hiroshige, j'ai vu une ou deux de ses estampes à Giverny... Monet était un grand collectionneur, comme vous le savez. Toute cette période du japonisme a été féconde ; je pense à l'un des tableaux de Van Gogh, réinterprétant Hiroshige.

(Désolée, impossible d'envoyer le lien avec l'image se rapportant à ce tableau dont je parle)

Flocon a dit…

Ne pas confondre Claude Henry de Rouvroy, Comte de Saint-Simon qui est cité dans l'article et son aieül Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon qui ne devait pas avoir les mêmes préoccupations sociales que son cousin éloigné...

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Voici peut-être l'image à laquelle vous pensiez Christine et qui montre l'influence d'Hiroshige sur Monet.

Je suis allé à Giverny en août 2005 et je me souviens de la pièce à l'étage, sa chambre en fait, où étaient présentées les estampes que collectionait Monet. Celle-ci peut-être alors...

Hiroshige/Monet.

Hiroshige/Van Gogh.

Ned Ludd a dit…

Maintenant, quand on entend les hommes et femmes politiques de la droite, ils evitent le mot "débattre" et parlent d' "expliquer".

Si l'électeur n'est pas d'accord avec le gouvernement, ce n'est pas à cause d'une vraie différence d'opinion ou de politique à mener, c'est simplement que les ministres ne sont pas assez "expliqué" leur politique.

Ned Ludd a dit…

Rue 89 publie un bon article sur l'age des membres de l'assemblé national.

Suite à la proposition de Montebourg d'une limite d'age de 67 ans.

"A Grenoble, ce week-end, une palanquée d'intellectuels de gauche, à l'invitation de l'historien Pierre Rosanvallon et de son club La République des idées, a organisé trois jours de discussion sur le thème « Refaire société ». L'une des tables rondes posait la question : « Sommes-nous représentés ? ». Et la réponse des trois orateurs était sans ambiguïté : non. Nous ne le sommes plus.

Est-ce à dire que nous ne sommes plus en démocratie ? La question était ouvertement posée à Grenoble, dans ce cénacle pourtant modéré. Il est vrai que le contexte européen ne prêtait pas à l'optimisme : tout donne l'impression d'une démission progressive des représentants politiques face aux marchés, sans qu'aucune autre forme de démocratie ne prenne la relève."

Flocon a dit…

« Sommes-nous représentés ? » est une question plus appropriée que n'aurait-été « sommes-nous encore en démocratie » qui fait référence à un concept plutôt qu'à une situation donnée.

La démocratie à l'occidentale est un leurre que les Léninistes qualifiaient de démocratie formelle. Tocqueville les avait précédés dans son opus magnum où il convenait que si le peuple voulait voter, eh bien laissons le voter, il suffira de le faire voter comme il est nécessaire pour avoir son approbation formelle.

Songeons que Sarko a fait voter une loi qui donne au Président le pouvoir de nommer le PDG de la chaîne publique! Et il se trouve une majorité de députés pour voter ce genre de texte...

Biélorussie? Corée du Nord? Arabie Saoudite ? Non, la France de Sarko et UMP. Et il se trouvera toujours 50% des électeurs pour approuver.

La démocratie c'est donner à une majorité d'imbéciles, de droite comme de gauche, la possibilité de se livrer volontairement au pouvoir des malfaisants.

"Élections piège à cons" disait-on en 1968. Oui, c'est bien ça pour l'essentiel.

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Dans l'article au bout de ton lien se trouve un portrait de Claude Greff.

Je ne savais pas qu'elle exitstait comme probablement 99% des Français. oh well...
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L'initiative de Montebourg était trop novatrice pour qu'elle soit adoptée. S'il en était encore besoin le PS a montré ce qu'il est devenu : le parti révolutionnaire institutionel du Mexique.

Anonyme a dit…

Excusez si je suis atrocement terre à terre . Un budget équilibré , des dépenses qui n'exèderaient pas les dépenses de l'état, une idée simple en somme. Pas trop révolutionnaire mais qui pourrait servir de base à de plus amples considérations.

Anonyme a dit…

>>I don't use this mailbox any longer.
...

>>How you arrived on Shall we talk?, >>probably will remain a mystery and an >>even more one that you managed to >>return after the blog was comatose >>during the first 6 months of 2009.
http://tinyurl.com/8653w46

-Jan
Canada

Flocon a dit…

Jan toujours lointain et énigmatique... ;-)