samedi 21 janvier 2012

Ô tempora, Ô mores


Pompidou ne m'a pas exactement laissé de très bons souvenirs, ce doit être le président le plus oublié de tous les Français. L'homme était cependant normalien et agrégé de lettres. Lors de sa première conférence de presse, interrogé sur un misérable fait divers, il cita Paul Eluard.

Moi, mon remords, ce fut
la victime raisonnable
au regard d'enfant perdue,
celle qui ressemble aux morts
qui sont morts pour être aimés.

Giscard n'a pas laissé non plus de très bons souvenirs, il est probablement le plus méprisé de tous les présidents de la 5ème république. Il cita cependant à l'occasion une strophe du "Moesta et Errabunda" de Baudelaire.

Mais le vert paradis des amours enfantines,
Les courses, les chansons, les baisers, les bouquets,
Les violons vibrant derrière les collines,
Avec les brocs de vin, le soir, dans les bosquets,
Mais le vert paradis des amours enfantines...

Quant au Général et à Mitterrand, qui a jamais soupçonné qu'ils fussent dépourvus de cette culture littéraire qui est la marque des hommes d'état français?

Mais lui! Lui!!! Au milieu d'un entourage culturel composé entre autres de Johnny Halliday, Christian Clavier et Didier Barbelivien, avec Mireille Mathieu pour chanter l'hymne national le soir de la victoire électorale, que pourra-t-il jamais citer aux Français que (peut-être) la seule récitation que tous ont apprise, la cigale et la fourmi (premiers vers)

Ah, nous sommes tombés bien bas, bien bas...

3 commentaires:

La Globule a dit…

Bonjour,

Certes, la culture est importante. Mais un Pompidou était beaucoup plus cultivé qu'un De Gaulle. Pourtant, le premier a laissé une anthologie de la poésie quand le second a écrit l'appel du 18 Juin. Les circonstances étaient bien sur différentes - pourtant ce n'est pas l’étendue de sa culture qui a révélé le Général, mais bien les événements. Sans ceux-ci, le Général n’était rien. Qu'aurait été le latiniste Pompidou en Juin 40?

Pour en revenir à Sarkozy, juger l'homme sur sa culture littéraire, c'est un peu court, non? Et puis, vous dites culture littéraire, pourquoi pas culture scientifique? Ce qui me fait penser que je vous dois une réponse dans une autre discussion.


-
La Globule

La Globule a dit…

J'aurais du écrire:

Qu'a été le latiniste Pompidou en Juin 40?

-
La Globule

Flocon a dit…

"ce n'est pas l’étendue de sa culture qui a révélé le Général, mais bien les événements. Sans ceux-ci, le Général n’était rien. "

Vous soulevez la question de l’œuf et de la poule là... Sont-ce les grands hommes qui font l'Histoire ou, à l'inverse, l'Histoire qui révèle ceux qui seront jugés comme de grands hommes?

Que serait W. Churchill s'il n'y avait eu les événements auxquels vous faites références sinon un Home office minister dont personne ne se souviendrait plus aujourd'hui? Et Tito et mille autres?

Et Jeanne d'Arc? Qu'aurait-elle été si le royaume n'était occupé par les Anglois?

Pas de Batista , pas de Castro.

C'est le contexte historique qui fait émerger les grandes figures et c'est leurs actions qui ultérieurement influent sur le cours de l'Histoire.

Bon, la philosophie de l'Histoire, ce sera pour une autre fois, là je suis un peu burnt out... ;-)

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Il ne faut pas se méprendre sur la fameuse anthologie de Pompidou : ce n'est qu'un recueil de poèmes qui lui plaisait, c'est le moins quand on est agrégé... A part la préface, il n'y a rien qui lui soit propre. Des préfaciers il y en a des milliers dans les universités françaises et étrangères. Moi-même si vous me le suggérez... ;-))

De Gaulle a une œuvre écrite d'importance quand Pompidou n'a rien écrit.

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"Pour en revenir à Sarkozy" Bonne idée, c'était un peu le sujet du billet [[mode taquin off]]

Admettons que la culture de l'honnête homme ne soit pas que littéraire, je suis pour. Voulez-vous parler de la culture scientifique de Sarko?? ô-Ô Bon, question suivante...

Notre homme ne parle pas même l'anglais et quand il reçoit H. Clinton à l'Elysée, il l'accueille en disant "You arrive with a good time" (meaning "you bring the sunshine with you"). Madame Clinton, coite qu'elle était!

Sarko speaks English (or so he thinks).

Il lit un texte (bien incapable d'improviser) avec un accent qui ferait honte à des gosses de 4ème...