La rupture est une façon détournée d'introduire la «technique de la cascade» à venir. Comme les Jésuites qui répondent par une question aux questions qui leur sont posées, elle consiste pour lui à répondre à côté d'une énonciation ou plus exactement à répondre à une énonciation par une autre énonciation/affirmation qui n'a qu'un rapport tout à fait indirect avec ce qui vient d'être dit et en tout cas aucune relation logique. Effet de surprise garanti.
Quelque peu interloqué, on se demande chaque fois quelle est la nature de l'étrange intervention qui vient d'être introduite de force dans la plaidoirie en cours. L'interlocuteur s'imagine candidement qu'il reviendra d'autant plus vite à son exposé qu'il aura écarté cette «objection» aussi inattendue que saugrenue... Bien au contraire, en acceptant de prendre en compte la rupture, il consent, sans le savoir, à ce que soit cassé le fil de son argumentation de telle manière qu'à présent tous les à peu près, toutes les dérives sont possibles puisqu'il s'est irréversiblement engagé dans un processus qui n'a d'autre visée que d'enrayer son projet.
L'interlocuteur aura ainsi les plus grandes difficultés à parvenir au terme de sa démonstration - si même il y parvient - et à faire reconnaître de l'autre, lui en la circonstance, la validité de son dire c'est-à-dire de son être, donc à se faire reconnaître. C'est bien la finalité de l'opération de diversion que constitue la mise en abîme car celui qui la met en œuvre espère bien que de cette manière il empêchera l'orateur de dire des choses que l'agent perturbateur ne veut pas entendre. Soit parce qu'elles sont ouvertement contraires à ses a priori, soit qu'il imagine que, d'une façon ou d'une autre elles aillent symboliquement à l'encontre de ce qui constitue son harmonie, son équilibre interne. Le principe homéostatique est ici appelé à la rescousse et il y met en œuvre toute sa force inertielle.
Quelque peu interloqué, on se demande chaque fois quelle est la nature de l'étrange intervention qui vient d'être introduite de force dans la plaidoirie en cours. L'interlocuteur s'imagine candidement qu'il reviendra d'autant plus vite à son exposé qu'il aura écarté cette «objection» aussi inattendue que saugrenue... Bien au contraire, en acceptant de prendre en compte la rupture, il consent, sans le savoir, à ce que soit cassé le fil de son argumentation de telle manière qu'à présent tous les à peu près, toutes les dérives sont possibles puisqu'il s'est irréversiblement engagé dans un processus qui n'a d'autre visée que d'enrayer son projet.
L'interlocuteur aura ainsi les plus grandes difficultés à parvenir au terme de sa démonstration - si même il y parvient - et à faire reconnaître de l'autre, lui en la circonstance, la validité de son dire c'est-à-dire de son être, donc à se faire reconnaître. C'est bien la finalité de l'opération de diversion que constitue la mise en abîme car celui qui la met en œuvre espère bien que de cette manière il empêchera l'orateur de dire des choses que l'agent perturbateur ne veut pas entendre. Soit parce qu'elles sont ouvertement contraires à ses a priori, soit qu'il imagine que, d'une façon ou d'une autre elles aillent symboliquement à l'encontre de ce qui constitue son harmonie, son équilibre interne. Le principe homéostatique est ici appelé à la rescousse et il y met en œuvre toute sa force inertielle.
8 commentaires:
Flocon,
Juste un petit mot pour prendre de vos nouvelles (je viens d'apprendre que vous étiez immobilisé) et vous dire que même si je ne commente pas souvent, je lis toujours avec plaisir vos passionnants billets.
La saga en 25 épisode d'après Schopi est vraiment intéressante et inquiétante à la fois.
Que faire face à la mauvaise foi en l'envie de dominer, de gagner à tout prix ?
EYGH
Bonjour EYGH,
Quelle bonne et inattendue surprise (hmm... petit pléonasme que vous me pardonnerez. Une surprise est toujours inattendue) de venir prendre des nouvelles de Flocon le provocateur. Oui, eh bien Flocon n'aurait pas dû provoquer cette pédale droite de Vélib'... :-(
En ai-je vu des photos de groupe autour d'un garçon ou d'une fille la jambe plâtrée (ski ou autre chose) avec les signatures de tous sur le plâtre genre "Grosses bises de Stéphanie", "Toute la classe de 2nde S1 est avec toi" ou encore des petites fleurs dessinées à même le plâtre...
Sympa pensais-je alors d'être l'objet de l'attention de tout le monde, les copains sont là, on rigole, à la limite c'est presque une petite représentation, une performance comme on dit.
Eh bien ce qui est peut-être anodin à 19 ans l'est beaucoup moins quand on en a trois fois plus. Entre le lit et le fauteuil roulant pendant 2 mois (et vice versa) sans possibilité de sortir de chez soi, on comprend instantanément ce que c'est qu'être handicapé et de dépendre à 90% d'autrui... :-(
Voilà une école de patience efficace.
Merci de votre flateuse appréciation sur les billets, tous ne méritaient pas d'être mis en ligne cependant.
Que faire face à la mauvaise foi en l'envie de dominer, de gagner à tout prix ?
Repérer et identifier d'abord puis ne pas se laisser faire. C'est comme face au Malin: résister!
Quant à la mauvaise foi, l'envie de dominer et de gagner à tout prix, c'est toute l'histoire de l'humanité qui est résumée là... :-(
Protégez vos tendons d'Achille EYGH, ils sont vraiment indispensables!!! Et portez-vous bien
Flocon,
2 mois sans pouvoir sortir !
J'espère que vous avez des visiteurs.
Je sais que ni le maniement des béquilles ni le déplacement en fauteuil ne sont faciles mais ne pouvez-vous vraiment pas prendre l'air un petit peu ?
Vous aurez sans doute aussi une période avec rééducation chez le Kiné.
Bien qu'un peu loin pour pouvoir l'écrire sur votre plâtre je vous envoie néanmoins depuis ma Bretagne mes
"meilleurs voeux pour un (le plus possible) prompt et complet rétablissement".
Et j'en profite pour corriger les fautes dans mon premier commentaire :
"La saga en 25 épisodes" avec un "s" c'est mieux et
"Que faire, face à la mauvaise foi et l'envie de dominer, ...".
A propos du Malin, quand vous voyez le degré de mauvaise foi maligne et perverse de certains, n'avez vous jamais de doute quant à son active existence ?
EYGH
Bonjour EYGH,
Ca n'arrive pas qu'aux autres comme on dit...
Je ne peux malheureusement pas prendre l'air. L'ascenseur qui est en travaux dans mon immeuble devrait être en service depuis le 15 février et nous voilà bientôt avec 4 mois de retard. grrr...
Cela dit, ça ne me servirait à rien d'aller prendre l'air dans la rue, le premier plâtre (un mois) saisit le pied dans ce qu'on appelle la position "équin", c'est-à-dire en extension. Impossible de s'appuyer dessus.
Qui plus est, maladroit et inexpérimenté comme je le suis, j'ai réussi à me fracturer je ne sais quelle métatarse du pied gauche il y a 12 jours, je ne pouvais quasi plus me déplacer.
Heureusement un puissant antalgique (bi-profenid si vous deviez en avoir besoin) m'a aidé à passer le cap des jours les plus douloureux.
Le deuxième plâtre, un mois également, saisit le pied en position droite. On peut alors s'appuyer dessus pour marcher mais les deux cannes sont indispensables.
Apès comme vous le dites il y a des semaines (je ne sais combien) de rééducation. :-(
Je ne retournerai pas au sauna avant septembre... grrr...
Je vous remercie beaucoup de vos souhaits, on a beau dire, c'est agréable à recevoir.
Ce blog va bientôt devenir le point de rencontre des Bretons puisqu'Etchdi nous a dit qu'il était originaire de Bretagne comme je le suis moi-même (autour de Morlaix) ;-)
A propos du Malin/.../ n'avez vous jamais de doute quant à son active existence?
Mais je n'ai aucun doute la-dessus EYGH, je crois même que le Mal (souffrances, douleurs etc.) est l'essence même de la vie.
Mais vous connaissez nos petites divergences sur ce sujet... ;-)
Mon pauvre Flocon,
La jambe, le pied et l'ascenseur, cela fait beaucoup pour un seul homme.
J'espère que c'est la fin de cette série noire pour vous.
Bon courage et,
bien que n'étant bretonne que d'adoption, vive la Bretagne !
J'espère que c'est la fin de cette série noire pour vous
Hélas, le Seigneur ne vous a pas entendue puisqu'il m'a infligé une autre peine pour prix de mon orgueuil...
Merci de votre attention EYGH et passez une bonne journée (smile)
Bonjour Flocon,
Avez-vous des problèmes rénaux ? Est-ce en relation avec ou est-ce que cela a des conséquences sur vos blessures ?
Quant à la notion du châtiment divin et (plaisanterie) sur l'existence du Malin, voici ce que dit du Mal le Père François Varillon :
[Je sais, je sais, c'est un Jésuite mais je recommende quand même vivement la lecture de l'ouvrage "joie de croire, joie de vivre" et en premier lieu aux chrétiens catholiques (quand on voit la quantité phénoménale de bêtises crues et dites ...).]
"Sous ses deux formes, la souffrance et la faute, le mal est ce qui heurte notre volonté la plus profonde, notre conscience.
Il est ce que nous ne pouvons ni comprendre (il n'y a donc pas de solution) ni aimer (il est donc un scandale).
Le problème se pose avec une acuité toute particulière pour le chrétien. Car être chrétien veut dire que l'on est pas dualiste, on ne croit pas qu'il y a un principe éternel du Mal en face d'un principe éternel du Bien qui est Dieu.
Nous affirmons que Dieu est le créateur de tout ce qui existe, pourtant nous ne pouvons pas dire qu'il est le créateur du mal car cela ne ferait que décupler le scandale. Que serait un tel dieu ?
D'autre part, nous affirmons que Dieu n'est qu'Amour, en lui il ne peut pas y avoir autre chose que de l'amour.
...
Il faut renoncer définitivement à trouver au mal et à la souffrance une explication, une fonction, une finalité. Même à l'intérieur de la foi, il n'y a pas d'explication au mal. Le péché originel n'est pas du tout une explication de l'origine du mal.
La foi n'est pas faite pour expliquer les choses (c'est à la science ou à la philosophie que revient cette tâche).
Le mal n'est pas fait pour être compris mais pour être combattu."
Désolée pour la longueur mais si je me laissais aller, ce serait pire et je vous noyerais sous les citations du Père Varillon.
Bonne journée
EYGH
EYGH,
La dialyse est la conséquence de l'insuffisane rénale terminale. C'est une life line en attendant la greffe...
Rien à voir donc avec le tendon d'Achille, mais je n'avais vraiment pas besoin de ça... :-(
Je ne connaissais pas le nom du père Varillon, Wiki m'a fourni quelques lumières.
"Il faut renoncer définitivement à trouver au mal et à la souffrance une explication, une fonction, une finalité. Même à l'intérieur de la foi, il n'y a pas d'explication au mal. Le péché originel n'est pas du tout une explication de l'origine du mal.
La foi n'est pas faite pour expliquer les choses (c'est à la science ou à la philosophie que revient cette tâche)."
Je suis d'accord avec ça. Il n'y a pas d'explication, le Mal est, c'est tout.
Je ne vois pas de raisons pour lesquelles le Bien devrait être la norme et le Mal l'exception.
Ni Bien ni Mal dans le cosmos, la matière ne connaît pas ces catégories.
Seule la vie donne une réalité au Mal, que ce soit les dizaines, centaines de millions d'animaux qui ont péri sous les crocs des prédateurs ou d'atroces maladies, sans compter bien sûr les souffrances inimaginables que l'homme a infligées à son semblables ou aux animaux, au vivant.
"Le mal n'est pas fait pour être compris mais pour être combattu."
Je ne vois pas ce qu'on pourrait objecter à ça...
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