Aussi bien à titre individuel que collectif nos vies sont rituellement scandées en périodes annuelles.
A titre individuel ce sont nos anniversaires qui sont des célébrations symboliques de notre survenue à l'Être. Comme s'il y avait de quoi se réjouir de devoir parcourir un itinéraire dont chacun sait de combien de souffrances et douleurs il sera arboré.
Rien n'est plus étranger à la pensée indienne, qu'elle soit hindouiste, bouddhiste, jaïniste ou autre que de fêter la répétition du jour où a commencé une vie dont tout l'espoir et l'attente des Hindouistes est d'en être libérés par la moksha.
Qu'il soit utile de structurer le rapport des enfants au temps par le biais de ce rituel peut se comprendre, voire même être contesté, mais après 10 ans ce n'est plus qu'occasions de recevoir des cadeaux c'est à dire de se constituer un petit patrimoine tout ce qu'il y a de plus matériel.
Par ailleurs et surtout, célébrer un anniversaire c'est aussi se féliciter du passage du temps et de l'amenuisement de la durée de vie que le destin nous a attribué. Quelle folie de trouver matière à réjouissance quand il s'agit in fine de marquer, tout en le masquant, que la flèche du temps nous rapproche à tout instant de notre dernière heure.
Quel adulte peut trouver plaisir à ce que soit fêté tous les ans un jour dont il n'a pas souvenir et qui l'a engagé dans le cycle souffrance/ennui dont seule la mort le libèrera? Et n'y a-t-il pas comme une cruauté inconsciente de la part des proches à souhaiter un bon anniversaire à leurs parents au sens large?
Mais peut-être est-ce là un avatar de la pensée bouddhiste : Chaque anniversaire est une célébration de notre future libération de ce monde et de cette vie.
Eh bien moi je n’ai jamais eu nul plaisir à un quelconque anniversaire sauf quand j’ai eu 10 ans, un âge qui pouvait s’écrire avec 2 chiffres. Ça ne m’a pas enivré non plus hein…
A titre collectif il en va de même : On voit bien l'origine de la célébration de l'arrivée d'une nouvelle année : Que ce soit Stonehendge, les pyramides d'Égypte ou des Mayas et des Aztèques, tous les rites païens fêtaient chaque solstice d'hiver comme l'assurance de la continuité de la vie, de la régularité du cycle des saisons qui "garantissaient" que les moissons seraient abondantes et que le gibier se reproduirait. Il fallait prier et remercier les dieux pour qu'éternellement ils fassent que la Nature soit clémente avec les hommes.
On n'en est plus là depuis un certain temps maintenant et les célébrations mondiales à chaque nouvelle année sont une réminiscence de rituels païens qui ont évidement perdu tout leur sens originel. Il ne s'agit plus à présent que d'occasions d'un délire collectif et de l'illusion finaliste que le temps à venir sera meilleur que le temps passé. Que l'humanité progresse inéluctablement vers l'ultime accomplissement de son être.
La conformité aux codes sociaux amène à souhaiter le meilleur à tous et à chacun à l'occasion du premier janvier (qui n'est en rien le début d'une nouvelle année) alors que c'est chaque jour que ces souhaits devraient être présentés. Nos vies ne prennent pas un nouveau départ avec chaque nouvelle année mais chaque matin au réveil.
Il en va des anniversaires comme des fêtes de nouvel an : C'est le passage du temps qui est célébré, celui-là même qui nous transporte jusqu'à notre dernier jour.
Nothing to be happy about, really.
27 commentaires:
All the leaves are brown, and the sky is grey. I'd be safe and warm if i was in L.A. on such a winter's day.
I haven't yet opened your link but I think these are the lyrics of California Dreaming.
And now I check...
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he he... I was about 14 when they recorded this beautiful melody.
My fav was and still is Dream a litle dream of me which I long thought was theirs but in fact that song is much older. Cela doit dater des années 20 je crois. Je vais aller vérifier...
Je ne connais pas le répertoire des Mamas & Papas anyway. Just their hits.
Et tu n'es pas mal tombée avec cette chanson où il est question de l'hiver et du froid. Il y a un rapport avec le billet à venir.
Ah, je ne savais pas que la chanson était aussi vielle.
Moi aussi j'aime bien la chanson. Mama Cass sings it so beautifully.
Should have opened a music thread...
Tant la mélodie que les harmonies de Dream a little dream of me are stupendous!
J'avais téléchargé la version d'Ella Fitzerald il y a quelques années ainsi que celle de Doris Day.
Fini avec les beaux jours en Nouveau Mexique. Il fait froid - 11°C
On a le vent qui souffle très fort, le ciel qui est gris et il va peut-être neiger.
C'est un jour pour blogger chez Shall We Talk, écouter de la bonne musique, lire un livre, peindre, et boire une bonne bière. Pas de vin car ici le bon vin est trop cher..
Ah, j'ai des amis qui sont arrivés... Aussi une journée pour passer des temps discuter la philosophie avec des artists. ☺
Et merci à ce que j'avais apris chez Shall We Talk je peux ajouter ici et là un peu de Spinoza ou Schopenhauer. ;)
Me voila ici avecs amis... je vais partager avec eux un peu des coms de SWT.
"Il fait froid - 11°C"
-11C°??? Have you moved to the deepest of Siberia?
If you mean -11° Celcius that means 12 Farhenheit.
And since you wrote -11C° it is then Celsius. I didn't know New Mexico shared a frontier with Alaska...
You may see Russia from Mesilla then..
And since you wrote -11C° it is then Celsius. I didn't know New Mexico shared a frontier with Alaska...
You may see Russia from Mesilla then..
Mais oui j'y voir. Et puis, tu le sais, Sarah Palin et moi, nous sommes best friends.
Mais oui j'y voir
non, non, non, je le sais...
je crois qu'on doit dire, "je la vois"
It's snowing! C'est la fête.
ici quelques flocons en face des abres (oak and spartan juniper) et ici quelques flocons sur banc en bois, bien que la photo est trop flu
Anijo,
Toi qui "bavais" sur la neige, eh bien! la voilà!
C'est toujours magique un paysage de neige surtout quand on vit à la campagne où dans des villes pleines de grands parcs!
J'espère qu'elle tient, ne serait-ce que pour ravir les yeux de notre amie Anijo!
Passe une belle journée!
Anijo wasn't dribbling on the snow :-D
I'd rather say she was longing after snow...
"Baver sur la neige" ça ne le fait pas en anglais...
Je me doutais bien que vous vous en sortiriez pour lui traduire une de ces expressions populaires qu'elle affectionne tant!
Salut Merbel,
Enfin, elle n'avais pas tenu. Mais j'avais passé une belle journée quand même. Merci. ☺
Mais oui, en anglais on a le verb to drool qui est comme baver.
•S: (v) salivate, drool (be envious, desirous, eager for, or extremely happy about something) "She was salivating over the raise she anticipated"
•S: (v) drivel, drool, slabber, slaver, slobber, dribble (let saliva drivel from the mouth) "The baby drooled"
qu'elle affectionne tant!
Eh ben oui Merbel, j'aime bien ces expressions populaires. Grâce à toi maintenant je comprends plus de ces expressions !
Dites donc Flocon, c'est nouveau votre profil, non? Hilarant, cette histoire de chef, sous-chefchef. Et vous croyez qu'on va vous croire, dites? Si vous sévissez dans les force de l'ordre, moi, je suis montreuse d'ours ou pêcheuse d'éponges...
Merci à Mélomane, pour ses découvertes musicales: l'élégie est très belle, poignante.
Le profil est une de ces multiples possibilités qu'offre Blogger. Je l'avais déjà mis en ligne quelques semaines il a longtemps et je l'ai remplacé par une photo ou je ne sais quoi, histoire d'essayer les petits gadgets Blogger.
Il y a eu des petits poissons qu'aimait bien Anijo mais tous ces petits joujoux prennent de la place et finissent pas encombrer l'espace disponible.
"Et vous croyez qu'on va vous croire?"
Mais il y a des poètes dans la gendarmerie Madame merbel, que croyez-vous?
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J'ai placé Champ dans la liste des blogs à la place de SuperFrenchie que tout le monde ici connaît et qui de toute façon n'est plus actif depuis 18 mois je crois.
Vous hormis, je ne lui ai pas apporté un visiteur de plus, il n'avait pas besoin de moi, l'inverse n'étant pas vrai. C'est par courtoisie et gratitude que je l'avais listé.
D'une manière générale -mais c'est un point de vue tout personnel- je ne suis pas sûr qu'il soit utile de référencer des 20 et 40 blogs dans ces listes. A l'occasion quelqu'un aura la curiosité d'aller jeter un œil au 53ème blog mais la probabilité qu'il(elle) en devienne lecteur/trice régulièr(e) me semble asymptotique.
Bon, mettre en lien les blogs des copains, de la famille ou de ses propres hôtes cela va de soi bien sûr.
Je partage votre avis (ne pas afficher trop de blogs)... A l'inverse, je lis des blogs (et les commente rarement) comme celui que j'indiquerai dans une prochaine note, et que je trouve intéressant de faire connaître à celles et ceux qui viendront. Mais pour connaître le monde des blogs depuis 6 ans maintenant (j'ai écrit mes premiers commentaires en 2005), avoir rencontré des blogueurs et entendu ou lu leurs mésaventures, je me garderai bien d'afficher quarante douze blogs! Je n'en connais pas autant du reste! Il y a aussi ce travers auquel paraît-il on ne peut pas échapper "je te laisse un commentaire, tu m'en laisses un". Je ne veux pas tomber là-dedans.
Le plaisir est essentiel, non?
Bon, je casse un peu l'ambiance là je sais bien mais Shall we talk est le blog de la vraie vérité! (Enfin, telle que je la perçois et conçois)
Les commentaires relatifs au froid et à la neige ne sont pas hors sujet puisqu'ils rappellent notre relation à la nature (il fait froid pour nous, pas pour la nature) qui est à l'origine des célébrations païennes du renouveau des saisons.
Non, non, vous ne cassez pas l'ambiance! Tout cela est vrai! Mais l'Homme est plein de contradictions, vous le savez bien. Souhaiter la bonne année ou un anniversaire, c'est quelque part évoquer le temps qui nous reste. Le décompter en quelque sorte, en prendre acte. Nous le savons. Mais...c'est aussi évoquer l'enfance, ces anniversaires ou ces fêtes de fin d'année magiques dont vous parlez et que ne donnerait-on pas pour faire revivre ce temps où nous n'avions pas conscience du temps.
En tout cas, pour vous dire des choses un peu plus intimes, j'ai ma meilleure amie dont les jours sont désormais comptés (enfin, je n'en sais rien mais après un cinquième cancer, le corps n'en peut plus). Je juge qu'il serait indécent de lui souhaiter une bonne année, tout aussi indécent de lui dire "Bats-toi" comme j'ai pu le faire par le passé. Je ne lui souhaite plus non plus son anniversaire: il n'empêche que je suis bourrelée de remords. Ne pas les lui souhaiter, c'est comme accepter - et lui faire comprendre que je ne suis pas dupe- que la vie va finir et les lui souhaiter c'est jouer un jeu hypocrite. Rien qu'à vous écrire ça, je suis bouleversée.
La seule chose que je fais, c'est lui parler au téléphone, aller la voir, parler de la maladie si elle en a envie: elle me dit même que sa maladie la fait en quelque sorte "exister", donnant au temps et à son existence une plus grande densité, qu'elle ne souhaitait pas nécessairement. La conscience du temps qui reste est parfois source de démultiplication et non de prostration ou de peur.
Nous avons partagé toutes les deux une lecture qui nous a -elle et moi- beaucoup aidées: c'est le livre d'Emmanuel Carrère intitulé "D'autres vies que la mienne". Ce n'est pas un roman, je ne sais pas ce que c'est, mais en tout cas on en ressort différent. Mais ces dernier point est un peu hors sujet.
Merbel,
Je sens vraiment de la tristesse pour toi. Perdre une meilleure amie est une des choses la plus difficile dans cette vie. Ça laisse un grand trou quand eux qui nous aimons ne sont plus là.
D'une chose je suis certain, c'est que tes mots et tes visites sont pour lui importantes.
merbel,
"l'enfance, ces anniversaires ou ces fêtes de fin d'année magiques dont vous parlez et que ne donnerait-on pas pour faire revivre ce temps où nous n'avions pas conscience du temps."
Moesta et errabunda en quelque sorte alors?
J'avais pensé inclure un paragraphe sur les personnes âgées (joyeux anniversaire mamie de 93 ans...) ou les patients aux pathologies très lourdes. Le billet aurait été encore plus long... Vous l'avez fait à ma place.
"Ne pas les lui souhaiter, c'est comme accepter - et lui faire comprendre que je ne suis pas dupe"
Elle non plus n'est pas dupe puisqu'elle est en récidive. Plus que la mort, c'est une situation insupportable que la vôtre puisque l'autre est là, témoin de vos angoisses et souffrances, et son regard vous aveugle de votre propre douleur.
Notre humanité dans le regard de l'autre est le thème récurrent d'Emmanuel Lévinas.
Je vais m'informer de ce qu'est le livre d'Emmanuel Carrière que vous citez.
Anijo l'an dernier a perdu une très proche amie dans des conditions peut-être similaires.
Thank you Flocon. Merbel is back to work today...
Off topic, but I just read this article by Pascal Bruckner.
He reminds me somewhat of Christopher Hitchens.
@ Anijo
I have a little problem with all those who pretends that the world "islamophobia" has been coined by iranian islamists to, as Bruckner says (I haven't much esteem for him), "declare Islam inviolate". That's not true, and those who say so are either misinformed, or misinforming.
That word (don't forget the article is a translation from the french), "islamophobie", or "islamophobe", exists in France since, it seems, the 19th century. There are documented uses of them in books and reviews in 1910, 1912, 1924, 1925, and more.
ZapPow,
"That's not true, and those who say so are either misinformed, or misinforming."
What is intrue? The allegation that the word was coined by the Iranians or that said word is used to "declare Islam inviolate"?
J'avoue ne pas bien comprendre ce qui semble faire problème.
J'ai lu le texte de Bruckner auquel renvoie Anijo et je n'y fais pas objection.
Je ne sais si tu contestes l'interprétation de Bruckner ou tout simplement qu'il attribue la création du terme "islamophobie" aux Iraniens alors que tu as montré que le mot était déjà employé au XIXème.
Si c'est une simple question d'antériorité et que Bruckner se trompe quant à l'origine du mot, eh bien soit, oui, mais qu'est-ce que cela change au fond de son propos?
"Islamophobie" me fait le même effet que "antisémitisme", "antiaméricanisme", "racisme", "anticommunisme primaire" ou "néocolonialisme" qui sont autant de termes dont la visée première est de culpabiliser l'autre, de discréditer son discours et sa pensée quand il veut porter un regard critique sur tel objet particulier de son discours.
Que le mot Islamophobie ait été utilisé dès 1880 ou qu'il ait été récemment récupéré pour les besoins de la cause, c'est possible mais est-ce déterminant?
Franchement je ne sais sur quel pied danser là...
Hi ZapPow,
I thought you might comment about this since you brought up this issue on another thread.
There are some things about Bruckner that I'm not all that fond of either such as, per Flocon's friend, In 2003, he supported the toppling of Saddam Hussein by the US forces.
This is why I mentioned that he reminded me of Christopher Hitchens. Some of what they say makes sense, but I don't agree with all that they say and they can both be a tad harsh in the manner which they present their ideas.
I do worry about Muslims being over vilified, and yet I am no fan of the tenets of Islam. And then not to forget that there is Christianophobia in Muslim countries.
When discussing Jews it gets even more confusing because one often doesn't even know if the discussion is about an ethnic group or a religious group.
Anijo,
Thanks for the explanation re the parallel with Hitchens, I didn't catch it at first.
"Some of what they say makes sense, but I don't agree with all that they say"
Sound attitude and positive critical mindset otherwise it would be like taking at face value what the Pope says.
La grande majorité des Musulmans en France est peu ou prou intégrée mais il y a des minorités politiquement très actives et qui font croire que les Musulmans sont over vilified.
They're not. On the other hand, when in Rome etc...
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