Le conservatisme engendre la sélection des médiocres.
(J.P Sartre, préface au "portrait du colonisateur" d'A. Memmi)
A propos de la séparation des pouvoirs qui serait un empêchement à la mise en place d’une réforme de la magistrature: Le statut actuel émane bien de quelque part, plus précisément de la Constitution de 1958. C’est une constante universelle que tous les magistrats (en tous temps et en tous lieux donc) relèvent d’un statut qui a été mis en place à l’origine par les politiques. Encore heureux qu’ils ne s’auto génèrent pas, ils s’auto reproduisent, c’est bien assez.
Que ce soit en France, aux US, en Chine ou au Baloutchistan, dans l’ancienne Rome (qui ne connaissait pas exactement la séparation des pouvoirs telle que prescrite par Montesquieu) ou dans quel que groupe que ce soit, les magistrats dépendent à l’origine des politiques. Ce qui a été fait peut toujours être défait. A tout le moins modifier, aménager, etc. Il est clair que les magistrats n’ont, dans leur immense majorité, aucune envie de se voir retirer la moindre des prérogatives qui sont les leurs tellement ils sont protégés et irresponsables. Sous la 5ème République, ils ont un statut en or massif doublé de platine iridié.
Les circonstances de 58 entre autres expliquent l’extraordinaire statut dont ils ont été gratifiés. A peine plus de 12 ans après la fin de la guerre, avec un pouvoir qui se voulait fort et des troupes qui formaient le gros de la magistrature issues des classes bourgeoises (ce n’est pas un gros mot) grande, moyenne et petit et qui savaient également qui était leur maître et ce qu’il attendait d’eux. Le pouvoir pompidolien des années 60/70 n’a pas été déçu par ceux qu’il avait chargé d’appliquer les lois qu’il votait.
Rien de nouveau sous le soleil, ça aussi c’est universel.
Les magistrats sont des fonctionnaires qui savent qui les nourrit et qui les rémunère, ils font ce qu’on leur dit de faire (appliquer les lois).
Quant à l’actuel mécanisme du Conseil Supérieur de la Magistrature (qui siège, pour info, à côté du nouveau Musée du Quai Branly) c’est une plaisanterie. Entre collègues on n’est guère habitué à se faire des méchancetés…
L’habituel refrain des opposants à toute réforme sérieuse est que “c’est compliqué, qu’il faut étudier la question, que rien n’est aussi simple qu’il y paraît, que doucement, pas de précipitation” etc. toujours la même rengaine de ceux qui trouvent leur compte au système en place (quel qu’il soit) et mettent en œuvre toute leur force d’inertie, au minimum, pour ne rien changer.
Résistance au changement ça s’appelle. Et Sarkozy, malgré qu'il en ait dit pendant des années n'y pourra rien changer.
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