Vous souvenez-vous de la présentation officielle par l’armée américaine de la photo d’Al-Zarkaoui après qu’il eût été tué suite à un bombardement ciblé?
Cela s’inscrit dans une pratique généralisée visant à présenter la guerre et son environnement comme faisant partie d’une énorme représentation, un spectacle, un show. Souvenons-nous des couvertures de CNN ou Fox d’il y a 5 ans, avec de belles explosions en direct de la nuit iraquienne, accompagnement symphonique avec force percussions, la mise en scène hollywoodienne des bombardements etc.
Et le jeu de 52 cartes représentant les 52 individus les plus recherchés du régime. La guerre? Un jeu on vous dit… Le réel déréalisé et ramené à une quasi fiction. Avec éviction de tout ce qui pourrait rappeler la vraie nature du réel de la guerre: les cercueils, les body bags qui sont interdits d’antenne eux… Alors le framing de la photo de Zarqawi, oui, c’est aussi de la mise en scène, de la représentation, un trophée que l’on s’attend à voir exposé au musée des victoires de l’armée américaine.
On est bien dans l’exposition au sens des tableaux d’une exposition. Cet encadrement de cette photo n’est pas un hasard, ou une décision un peu rapide et irréfléchie de quelques sous-fifres de l’armée. Cela participe d’une politique délibérée de mise en valeur à finalité démonstrative, avec tout le substrat contextuel précisément que cela suppose. Il ne fait pas s’y méprendre: cela a un sens qui n’est pas fortuit.
In order to further make “my” point about the intention behind the framing, when Colin Powell made his brilliant demonstration intended to prove there were WMD in Iraq, did he choose to show framed satellite pictures to the General Assembly of the UN? Maybe he knew the audience wouldn’t have been impressed, quite the contrary. The lies would have been immediately suspected with such a mise en scene.
(The title of the post refers to a film by Richard Attemborough)
Cela s’inscrit dans une pratique généralisée visant à présenter la guerre et son environnement comme faisant partie d’une énorme représentation, un spectacle, un show. Souvenons-nous des couvertures de CNN ou Fox d’il y a 5 ans, avec de belles explosions en direct de la nuit iraquienne, accompagnement symphonique avec force percussions, la mise en scène hollywoodienne des bombardements etc.
Et le jeu de 52 cartes représentant les 52 individus les plus recherchés du régime. La guerre? Un jeu on vous dit… Le réel déréalisé et ramené à une quasi fiction. Avec éviction de tout ce qui pourrait rappeler la vraie nature du réel de la guerre: les cercueils, les body bags qui sont interdits d’antenne eux… Alors le framing de la photo de Zarqawi, oui, c’est aussi de la mise en scène, de la représentation, un trophée que l’on s’attend à voir exposé au musée des victoires de l’armée américaine.
On est bien dans l’exposition au sens des tableaux d’une exposition. Cet encadrement de cette photo n’est pas un hasard, ou une décision un peu rapide et irréfléchie de quelques sous-fifres de l’armée. Cela participe d’une politique délibérée de mise en valeur à finalité démonstrative, avec tout le substrat contextuel précisément que cela suppose. Il ne fait pas s’y méprendre: cela a un sens qui n’est pas fortuit.
In order to further make “my” point about the intention behind the framing, when Colin Powell made his brilliant demonstration intended to prove there were WMD in Iraq, did he choose to show framed satellite pictures to the General Assembly of the UN? Maybe he knew the audience wouldn’t have been impressed, quite the contrary. The lies would have been immediately suspected with such a mise en scene.
(The title of the post refers to a film by Richard Attemborough)
5 commentaires:
Dernièrement, un documentaire sur Planète abondait en ton sens. Il tournait surtout autour de Norman Solomon (tu as du en entendre parler) et de son dernier bouquin (qu'on trouve chez Amazon.fr), pas encore traduit :
http://www.warmadeeasy.com/
Le bouquin explique comment on "vend" la guerre aux Américains. La guerre en général, pas simplement la dernière.
Norman Solomon. Ben, non, je ne connaissais pas ce nom. Donc -> Wiki...
Il y a la liste de ses travaux, dont le livre pour lequel tu donnes un lien.
Il en a écrit un autre depuis, sur le même thème:
Made Love, Got War: Close Encounters with America's Warfare State (October 2007)
Le militarisme américain est terrifiant, d'autant plus terrifiant qu'"ils" (évitons les gnéralisations bien sûr) sont persuadés, dur comme fer, que c'est la survie de leur pays qui est en jeu et qu'ils ont la responsabilité de sauver le monde. Bonjour la bonne conscience avec ça. Quant au sens critique...
Je ne reçois pas Planète. C'est sur abonnement je crois. Je reçois les satellites (Astra et Hotbird)
Oui, sans vouloir généraliser, il y a aux USA une vénération très répandue de l'armée et de la chose armée, qui fait que les soldats sont pratiquement automatiquement considérés comme des héros, et que l'expression de toute critique, ou même d'une simple réticence, vis à vis de leurs actes provoque les réactions les plus véhémentes, des accusations de traîtrise, des condamnations à mort, heureusement virtuelles… Il y a tout un mythe autour de l'armée, que beaucoup d'Américains voient comme l'entité grâce à laquelle ils peuvent jouir de leurs chères libertés, ce qui, évidemment, est totalement faux.
Les Américains, sur les blogs, n'arrêtent pas de se jeter leur service à la tête, comme si avoir servi leur donnait des droits particuliers (et en particulier, le droit au respect de leur opinion en matière de politique étrangère).
Dans le documentaire en question, Norman Solomon s'exprimait aussi sur la fascination des media américains (et des Américains ?) pour la technologie guerrière qui confortait la fierté et l'ivresse ressenties devant leur puissance.
Il y a longtemps que je veux faire un billet sur ce couple infernal
we're free thanks to our glorious heroes...
Quand tu ajoutes la dimension religieuse, c'est carrément flippant.
Libertés formelles au sens marxiste mais liberté aussi de se faire f. à la porte du jour au lendemain parce que les crédits, immobiliers ou autres, ne sont pas remboursés en temps et en heure par exemple.
Il faudrait se demander d'où vient cette "fascination" pour la chose militaire.
Le complexe militaro/industriel ne l'a pas créée, il en est la conséquence.
C'est dans l'Histoire qu'il faut chercher et on trouvera. Pas très difficile d'ailleurs.
just to illustrate your point:
From Bill Maher article on Huffington:
Insert mandatory statement about how our troops are the best in the world and how this isn't to take anything away from the job they're doing here.
Of course Maher is being ironic here.
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