On n'entend plus parler du Front national depuis quelques jours que la scène politique s'est un peu agitée avec les Sénatoriales et pour cause, à ce que je sache ce scrutin au suffrage indirect ne représentait aucun enjeu pour ce parti. Il n'empêche, quand viendra le premier tour des Présidentielles, j'envisage toujours comme hypothèse la plus probable que Marine Le Pen se retrouvera au second tour avec Sarkozy qui sera réélu (65/35).
Mais les résultats de dimanche dernier, énième défaite électorale pour la droite depuis que Sarko a été élu, laissent présager des Législatives chaudes chaudes pour l'UMP en juin prochain. Sarko étant devenu très rapidement un produit hautement toxique pour les élus de base qui font tout pour ne pas être associés à sa personne et encore moins vus en sa compagnie, si le suffrage indirect donne les résultat que l'on sait au Sénat on imagine ce que le suffrage au scrutin direct donnera sur le terrain dans 9 mois...
Je vois venir gros comme une maison une nouvelle cohabitation, ce serait donc la quatrième depuis 1986, avec Sarko dans le rôle de Mitterrand à l'époque, quand et l'Assemblée et le Sénat étaient contre lui, ce qui n'était pas le cas de Chirac, (ce qui ne faisait pas une bien grande différence pour lui d'ailleurs).
On peut légitimement croire que c'est non seulement la politique menée par Sarko depuis plus de quatre ans qui a entraîné les déroutes électorales successives de l'UMP (municipales, cantonales, régionales et sénatoriales) mais également un rejet de nature quasi biologique de sa personne par le corps électoral, de gauche comme de droite.
Même si Mitterrand suscitait chez ses opposants les sentiments de détestation qui sont propres à la vie politique, Sarko, lui, aura réussi ce tour de force de se faire haïr par une partie non négligeable de son électorat, ce qui n'était pas le cas de son prédécesseur en cohabitation.
Il faut donc prévoir cinq ans supplémentaires de Sarko qui sera cependant encore plus réduit à l'impuissance que Chirac ne l'était entre 1997 et 2002.
Le statut futur du petit caïd importe moins cependant que les résultats presque révolutionnaires au fond des élections de dimanche dernier, et on veut croire que la gauche désormais majoritaire fera ce qu'il faut pour que soient abolies les conditions qui ont permis pendant plus d'un demi siècle pareille mainmise de la droite sur la République.
Et tout ça à cause de la guerre d'Algérie qui a été l'occasion du retour du Général (---> nouvelle Constitution) qui lui-même s'est cassé les dents sur le système mis en place par la droite de toujours qui avait réintégré le pouvoir à sa suite.
Cela n'est sans doute pas très important aux yeux de l'électeur de base pour qui le Sénat est toujours resté une entité incompréhensible et sans objet mais c'est tout de même un déboulonnage hautement bienvenu du système qui a permis à la droite d'entraver le mouvement réel du pays.
Et Tasca qui s'y voyait déjà...